Affichage des articles dont le libellé est decticelle. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est decticelle. Afficher tous les articles

vendredi 24 mai 2019

Un petit tour dans le jardin en Mai

Pluvieux , gris et bien frais, ce mois de Mai dans notre beau Sud.
Mais s'il ne fait pas le bonheur des touristes, le jardin , lui profite de l'humidité.
Les plantes sont à l'aise et la petite vie qui s'y abrite se porte bien.
Je vous invite à " un petit tour de jardin"
Il est midi passé, le ciel est bien gris mais après la pluie nocturne, on peut se promener, des bottes aux pieds!
Je me dirige vers les fleurs les plus voyantes.


Une jolie jupe plissée, moins sophistiquée que celles qui montent les marches à Cannes!


Bébé futur grande sauterelle  verte s'y plaît!


Une petite Lasioglosum s'y aventure entre les pétales.


Lui , sous ses dehors bourru nous prépare un  futur éclatant!


Vu de près , hirsute et chevelu, il cache bien un avenir en rouge pétant!



La vie est toujours présente , il faut juste ouvrir les yeux!

Inversion des couleurs, le rouge est sur la plante, toujours attentive, à l'affût, rien ne rebute la Réduve juvénile, dîtes, pour grandir, faut bien que je mange, qu'il pleuve ou vente!

Petite et insignifiante, je serai une belle élégante dans quelques semaines(Decticelle splendide)


Nous on est partout à l'affût de ce qui se mange, ici sur la Vesce cultivée. C'est Foise, notre amie botaniste qui m'a incitée à rechercher les fourmis:Les nectaires sous les stipules attirent des petites fourmis.



Les fleurs de potentille rampante sont de jolis supports pour le Syrphe porte crayon.


La pluie laisse de petits diamants en souvenir de son passage! 
Belles observations à tous! 

jeudi 20 juillet 2017

Pterolepis (Rhacicleis) poneli, une femelle dans les fleurs.


En octobre 2015 j’avais trouvé un mâle de Pterolepis poneli dans le jardin. Ici sa présentation détaillée.


Hier soir en arrosant mes bacs de fleurs, j’ai dérangé madame ! Et c’est avec grand plaisir que je la retrouve dans le jardin cette fois bien plus près de la maison.
Pterolepis poneli  femelle sur une fleur de dimorphoteca

C’est l’occasion de la remettre à l’honneur.
Elle aime les fleurs  puisque c’est là qu’elle se cache. Je pense aussi que la terre des bacs est bien plus meuble que celle du jardin où la sècheresse rend le sol bien dur.
Pterolepis poneli  femelle détail des plantules libres  des pattes arrières

Elle est adulte et c’est bien une decticelle avec ses plantules des pattes arrières. De plus ce qui permet de déterminer le genre Pterolepis , ce sont les plantules libres très grandes, de la taille du premier tarse. Vous remarquerez que la dame a perdu la chaussure de l’une de ses pattes arrière mais cela ne l’empêche en rien de sauter merveilleusement bien ! D’ailleurs pendant que je jetais un œil sur mes dernières images elle s’est échappée dans la végétation environnante !
Pterolepis poneli  femelle : un fin liseré clair autour du pronotum.

Autre caractéristique de la femelle de Pterolepis Rhacicleis poneli, un mince liseré clair se note sur le bord du pronotum. Ses grandes pattes sauteuses sont aussi marquées de sombre.
Pterolepis poneli  femelle une ligne sombre sur les pattes sauteuses.

L’insecte n’est jamais de coloration verte.
Pour la femelle le détail significatif  pour la distinguer des autres Rhacocleis, est la plaque sous génitale qui est plus large que longue.
Pterolepis poneli  femelle : détail de la plaque sous génitale.


C’est une sauterelle  qui est connue des départements du bord de la Méditerranée, mais qui est en expansion dans la moitié sud du pays.
Pterolepis poneli  femelle : de très longues antennes.


Elle aime les ronciers, les haies, les maquis .C'est assez étonnant que je la trouve si près de la maison mais autour de chez nous il y a bien des refuges où la petite faune vit tranquillement.

La voici du haut de sa fleur à admirer les environs avant de disparaître dans la végétation!Elle est aussi appelée la sauterelle opportuniste.

Pterolepis poneli  femelle
Infos d'identification extraites de :
 Cahiers d'identification des Orthoptères de France, Belgique, Luxembourg et Suisse; Editions Biotope, Eric Sardet, Christian Roesti, Yoan Braud.

samedi 24 juin 2017

Pholidoptera femorata: femelle et juvénile

C’est à l’occasion de la rencontre avec une belle femelle Pholidoptera femorata en faisant ma tournée matinale dans le jardin que je reviens sur cette belle espèce de sauterelle.

Pholidoptera femorata,femelle, un pronotum avec une large bande blanche tache de pourpre.

Présente dans mon jardin je la revois année après année, je me suis rendue compte que je n’avais photographié que le mâle.
C’est une decticelle, c’est-à-dire qu’elle est reconnaissable à ces plantules libres que l’on voit sur les pattes postérieures.

Pholidoptera femorata,femelle, détail des pattes postérieures avec leurs plantules libres.

Elle ne vole pas, parce que ses ailes sont très courtes, les tegmina des mâles à peine visibles et ceux de la femelle totalement invisibles.
Le pronotum les couvre entièrement.

Pholidoptera femorata,femelle,  un pronotum couvrant entièrement les tegmina.

Si elle ne vole pas, elle saute très bien. C’est  la large bande blanche sur les côtés du pronotum qui sert à la distinguer d’espèces voisines. Cette bande  comporte aussi une tache pourpre  qui fait partie des critères de reconnaissance.
Pholidoptera femorata,femelle,  vue de profil

Pour être sûr de voir P. femorata femelle il faut observer le 7ème sternite abdominal : on y voit une protubérance au milieu.

Pholidoptera femorata,femelle,  détail du 7 éme sternite abdominal, avec une protubérance au milieu.

Un petit conseil si on voit observer une sauterelle sans lui causer de dommage, il faut bien saisir les 2 pattes postérieures ensemble. Ainsi elle ne risque pas d’essayer de se sauver en s’arrachant une patte. Vous remarquerez ensuite la sauterelle se nettoyant les pattes, elle n’aime pas qu’on la touche, ce qui est normal !!

Pholidoptera femorata,femelle, celle-ci a le dessous jaune verdâtre!

Aussi appelée la Pholidoptère précoce, c’est cette année qu’elle justifie le plus ce surnom. J’ai vu la femelle le 22 juin. Alors que les années précédentes  j’en avais vu en juillet et en août pour certaines.

Comme j’ai année après  année cette sauterelle dans le jardin, j’ai cherché ce printemps à voir les stades juvéniles. C’est par élimination que j’ai procédé connaissant assez bien mes pensionnaires .Voilà deux petites images de Pholidoptera  femorata au début de sa vie . 

Pholidoptera femorata, juvénile

On reconnaît surtout la large forme du pronotum et cette zone blanche  qui se dessine déjà.Les fameuses plantules libres des decticelles sont  aussi déjà bien présentes.

Pholidoptera femorata, juvénile vue de dessus.

 Ces sauterelles sont peu visibles dans la végétation haute que je laisse dans certains coins du jardin. C’est leur royaume et je suis contente qu’elles s’y plaisent bien ; de temps en temps  on se croise et elles m’offrent une photo !

Si vous voulez voir le mâle c’est ici.
C'est une espèce présente dans une petite moitié sud du pays : elle aime les herbes thermophiles, denses et sèches, ce qui vaut sans doute aussi son surnom de Decticelle des friches.

jeudi 15 octobre 2015

Rhacocleis poneli, Pterolepis poneli, une toute nouvelle sauterelle dans le jardin.

Une rencontre avec une nouvelle espèce de sauterelle!
Nouvelle espèce, car je ne l’avais jamais vue dans le jardin , mais aussi nouvelle car ce n’est que depuis 1983 qu’elle a été découverte d’abord dans le Var(par monsieur Ponel, d’où son nom de « poneli »). C'est aussi pourquoi elle porte le nom vernaculaire de Decticelle varoise.
 
Rhacocleis(Pterolepis )poneli, mâle
La première chose à observer, ce sont ses grandes pattes arrières : les tibias portent des plantules libres avant les tarses, c’est ce qui nous indique qu’elle fait partie de la famille des Decticelles. Et ce sont aussi ses fameuses plantules, très visibles et très grandes ( la  taille est équivalente au métatarse) qui permettent de dire qu’il s’agit d’un Rhacocleis. Rhacocleis ou Pterolepis, sont les deux dénominations de cette  sous- famille des Decticelles.
C’est une espèce incapable de voler, les tegmina dépassent un peu du pronotum.
Des plantules libres aussi grandes que le métatarse, caractère remarquable de la sous famille des Rhacocleis.

Ensuite il existe en France 5 espèces ; pour les distinguer Heiko Bellmann et Gérard Luquet dans leur Guide des sauterelles , grillons et criquets d’Europe occidentale nous demande de regarder les cerques des mâles, par chance j’ai attrapé un mâle.
« Cerques aigus, subrectilignes, à légère concavité tournée vers l’extérieur », c’est bien visible sur mon exemplaire. De plus 3 autres espèces sont essentiellement corses et une autre est bien plus rare.
Rhacocleis poneli est connu des Alpes maritimes depuis 1991.
Rhacocleis(Pterolepis )poneli, mâle, détail du dernier tergite abdominal et des cerques.

En cherchant sur le net j’ai trouvé une autre indication, la plaque sous génitale du mâle est échancrée sous forme d’un triangle équilatéral, c’est aussi le cas sur mon sujet.
Rhacocleis(Pterolepis )poneli, mâle, plaque sous génitale avec son triangle 

Dans un numéro de la Revue L’Entomologiste, tome 63, n° 6 ( par Vincent KOCH & Olivier BARDET) qui l’ont trouvée dans les Pyrénées orientales font  une description qui correspond :

"Rhacocleis  poneli est  une  grande  sauterelle  de couleur  marron  clair  et  noir.  Elle  possède  de longues pattes postérieures dont les fémurs sont marqués par une large bande noire longitudinale. …. C’est une espèce très farouche, qui se précipite dans la végétation dense dès le moindre danger.
Son  déplacement  est  rapide,  ce  qui  rend  sa capture difficile. Elle a une activité plus intense au crépuscule et la nuit. Son chant est aigu (environ 20,6  kHz)  et  caractérisé  par  5-6  accents  très rapides (on en discerne plusieurs à l’oreille sans pouvoir  les  compter  exactement).  Le  chant  est peu audible. On l’observe du mois d’août jusqu’à la mi-décembre. Elle se reproduit très tard dans l’année.
La  Decticelle  varoise  est  souvent  inféodée  à la végétation humide et dense des lisières boisées proches de zones humides (rivière, fleuve, étang). Pourtant, des individus ont été observés dans des milieux assez secs, tels que les lisières de vignes, les ronciers et les massifs à Smilax aspera »

Rhacocleis(Pterolepis )poneli, mâle,des fémurs arrières largement marqués de sombre.

Bon, le milieu où je l’ai attrapé n’est pas très humide, mais pas particulièrement sec. Par contre elle a pu venir d’une zone située de l’autre côté de la petite route qui borde mon jardin qui est beaucoup plus sauvage et aussi plus humide.
C’est parmi les Rhacocleis, la plus grande des espèces, malgré ses réticences j’ai pu avoir une idée de la taille de mon sujet qui avoisine les 25mm, alors que les autres sauterelles de cette famille atteignent à peine 20mm. La taille s’entend sans les antennes qui font le double du corps environ.
 
Rhacocleis(Pterolepis )poneli, mâle, je me mesure!
Entre les premières photos et les suivantes vous aurez remarqué que mon mâle   a perdu une de ses grandes pattes ! Comment ? Comme l’indique les auteurs précédents, il  est rapide et mobile, il a donc réussi à sauter sur une de mes étagères et s’est coincé la patte. Voulant l’aider, j’ai eu droit à une morsure ( rien de grave, mais je l’ai senti ) et avant que je puisse écarter ce qui le gênait, il  a fui en laissant sa patte sur place.
Sur les photos in natura j’ai remarqué aussi la présence de certains unijambistes. D’ailleurs cela ne le gêne pas pour sauter sur ma zone de prise de vue.
Rhacocleis(Pterolepis )poneli, mâle, un dernier regard!

Ce mâle a déjà assuré sa descendance: sur les premières photos j’ai aussi observé la présence de la «  gelée » qui entoure les spermatozoïdes et que le mâle transmet à la femelle, je l’ai donc cueilli après une nuit  bien occupée, quand il se remettait de ses émotions en prenant un bain de soleil !


Comme c’est une espèce active jusqu’à la mi-décembre je l’ai remis là où nous nous sommes rencontrés, il pourra ainsi poursuivre son activité de géniteur !

C'est une espèce méditerranéenne que l'on rencontre sur le pourtour méditerranéen , elle semble en expansion , elle a été observée dans le Vaucluse, mais aussi dans le Lot et Garonne, en Gironde,..
C'est encore la saison pour les observer !

dimanche 9 août 2015

Bicolorana (Metrioptera) bicolor, mâle et femelle, de petites Decticelles

Voici une sauterelle qui porte bien son nom : Bicolorana bicolor.
Bicolorana bicolor mâle

Verte et brune. Ce sont les couleurs idéales pour se dissimuler dans les hautes herbes en ce mois d’août qui a déjà bien « bruni » certaines plantes par manque d’eau.
Bicolorana bicolor mâle, dans la végétation

Nous sommes à 1200 m d’altitude c’est la raison pour laquelle j’ai trouvé cet orthoptère très au sud du pays dans les Alpes maritimes. Car on la rencontre  dans toute l’Europe occidentale, sauf des Pays Bas et de la moitié ouest de la France. Elle aime les expositions ensoleillées.
Bicolorana bicolor, anciennement Metrioptera bicolor est une Decticelle. Les Decticelles se caractérisent par la présence d’une paire de plantules libres sur la dernière paire de pattes (visibles sur la photo ci-dessus).
Bicolorana bicolor femelle

La coloration typique de Bicolorana bicolor est essentiellement verte: les lobes  du pronotum sont entièrement d’un beau vert. Une ligne brune parcourt  part de derrière la tête, le dessus du pronotum et se prolonge sur la partie dorsale de l’abdomen. Cette partie est visible du fait de la forme macroptère de l’insecte : les tegmina, ailes supérieures sont courtes et ne couvrent pas l’intégralité de l’abdomen.Ils sont de couleur verte et transparents.

Bicolorana bicolor  femellle, un oviscapte court et brun

On retrouve un trait brun sur l’extérieur du fémur de la dernière paire de pattes, genoux et tibias eux aussi sont colorés .
J’ai eu la chance dans un petit coin herbeux au bord d’un tout petit ruisseau à sec de trouver d’abord le mâle et un peu plus loin la femellle..L’un et l’autre ne sont pas bien grand, moins de 2cm.
(♂ 14-17 mm | ♀ 15-18 mm | oviscapte 5-7 mm).

Bicolorana bicolor  , les cerques du mâle, dentés dans leur partie terminale

Les cerques du mâle sont dentés dans la dernière partie
Bicolorana bicolor  , femelle vue ventrale

L’oviscapte de la femelle court, brun, est fortement incurvé vers le haut. La plaque sous génitale, plus longue que large, est fendue, les lobes très aigus.
Bicolorana bicolor  , femelle , des sternites plans et une plaque sous-génitale fendue dans sa partie terminale.


C’est en ce moment que l’on peut voir les adultes, présents de juillet à septembre.

vendredi 1 octobre 2010

Sepiana sepium, la Decticelle échassière.

Son nom français Decticelle échassière est tout de suite évocateur .Quand on la rencontre on la reconnait très vite : elle est bien montée sur des échasses. Ses pattes sauteuses sont en effet très grandes par rapport à son corps. Le fémur postérieur à lui seul est plus long que le corps en entier.
Mais c’est une sauterelle discrète. Elle est présente dans mon jardin, mais je ne l’ai pas vue souvent.
C’est une espèce essentiellement nocturne, il est donc rare de la voir en journée. De plus elle aime les hautes herbes, qui lui procurent un bon abri. C’est dans le carré où les herbes ont atteint plus de 80cm de hauteur qu’elle s’est tenue depuis le printemps. J’y ai aperçu un juvénile mais il hésitait à se montrer !


Caché dans les grandes herbes, ce juvénile mâle de Sepiana sepium, me surveille.


Déjà ,on le reconnait à son allure générale, avec ses très grandes pattes. De plus, on voit aussi un ou deux de caractères distinctifs de l’espèce :
- il présente une tache sombre au-dessus de l’œil qui est prolongé vers l’arrière par un trait blanc.
-sur son fémur postérieur, un trait noir est encadré de gris clair vers l’avant et de sombre vers l’arrière



Une femelle adulte de Sepian sepium, les ailes très courtes ne sont guère utiles.

C’est presque à la mi- août que j’ai enfin aperçue cette femelle ! Handicapée, pas une patte sauteuse manquante, elle a fait une petite pause. Ce qui a permis d’observer une des particularités de cette femelle : des petits tubercules sur les sixième et septième sternite. Depuis je n’en ai pas revue dans le jardin


L'abdomen , clair présente des tubercules sur les derniers sternites.

Elle est répandue dans le quart Sud Est du pays mais on la rencontre aussi en Charente maritime et en Corse
L’autre semaine, en parcourant une zone du Var que j’aime beaucoup, j’ai eu la chance d’en rencontrer un mâle dans une zone de bois clair. Et après m’avoir bien fait courir, il a enfin fini par se reposer au niveau du sol , certes , mais j’ai pu en faire quelques images ! C’est sans doute la dernière observation pour cette année. L’adulte est visible de juillet à septembre.



Le mâle, de couleur brun roux, se repose, après de longs sauts dans les cistes de la garrigue.


Le signe distinctif chez le mâle est la présence de ces longs cerques, ils sont dentés vers le dernier tiers. En regardant mes images, je me suis rendue compte qu’il avait le tibia gauche abîmé ! Dure la vie d’insecte dans la nature.


Détails des longs cerques grêles dentés sur le dernier tiers.


Cette rencontre aura permis de conclure cet article avec des images recueillies depuis le printemps jusqu’à l’automne pour un insecte qui ne se montre que peu au grand jour. Si vous rencontrez la Decticelle échassière, vous la reconnaitrez immédiatement ses longues gambettes ne laissent personne indifférent !

jeudi 12 août 2010

Pholidoptera femorata, la Decticelle des friches

La plupart des sauterelles sont maintenant parvenues au stade adulte ! Je fais donc le tour du jardin en cherchant où elles se cachent et cela me permet aussi de vérifier si les espèces présentes l’an passé, le sont toujours !
C’est ainsi que je découvre les nouvelles venues ! La Decticelle à front blanc, dont le mâle échappe à mon objectif, chante avec beaucoup de régularité, mais se tait dès que je m’approche et il se cache dans les herbes ! Tant qu’il chante, son chant est vraiment reconnaissable, même pour une non- spécialiste !
Depuis plusieurs jours j’entendais un autre chanteur et je m’interrogeais bien sur son identité ! Il était dissimulé à proximité de mon gros pied de lavande ! Ce matin j’ai pris le sécateur et récolté la lavande qui séchée, ira parfumer mes armoires ! Prenant mon courage à deux mains, j’ai même arraché quelques herbes dites mauvaises pour donner de l’air à mes pieds d’aster qui fleuriront bien plus tard ! Et voilà que j’ai découvert mon chanteur !!


Bon acrobate, Pholidoptera femorata, n'est-ce pas?

Pour lui faire la causette et le conduire sur un support digne d’un bel insecte ce fut une autre histoire ! Je n’avais jamais vu cette sauterelle dans mon jardin et pour en faire une identification correcte, il me fallait des photos …d’identité ! Je l’ai attrapé au creux de ma main, et après une ou deux tentatives de morsures, nous sommes arrivés à un accord !Il sera bien sage, n’agitera pas les pattes en tout sens et ensuite il retournera dans l’herbe et chantera pour faire savoir aux dames qu’il est disponible !!
De qui s’agit –il ! D’une Decticelle ou d’une Dectique. Le petit cercle rouge nous montre les plantules libres sur la dernière paire de pattes qui caractérisent entre autre, la sous- famille des Decticinae.


Un ventre d'un jaune éclatant caractérise ce mâle de Decticelle des friches.

Une autre caractéristique bien visible chez cet adulte, ce sont des ailes très très réduites ! La taille aussi a son importance, le corps, sans les antennes bien sûr, mesure 28 mm. Ce n’est pas énorme, quand on songe à la taille de la Grande sauterelle verte ou bien encore celle du Dectique à front blanc, mais bien plus que la petite taille du Phanéroptère liliacé.
Avec ces éléments on peut déjà bien avancer dans l’identification.
De plus la jolie couleur jaune de son abdomen m’oriente vers les Pholidoptera.



Voilà une sauterelle bien docile, en apparence!!


Les ailes très réduites m’ont fait penser un premier temps à Pholidoptera aptera, mais cette sauterelle bien présente dans les Alpes maritimes vit davantage entre 900 et 1700 mètres ! Bien que l’ouvrage qui me sert de référence précise qu’elle peut descendre jusqu’à 260 mètres. Mais mon jardin se situe à une altitude encore inférieure. Le critère qui m’a définitivement fait abandonner cette idée est l’intensité du chant ! Les auteurs du Guide des Sauterelles(…), indiquent qu’il porte à 50 m. Or ma sauterelle ne s’entend qu’à 10 mètres, peut- être 15 pour des personnes à l’ouïe plus fine, mais sûrement pas 50 !!


Une jolie révérence pour montrer sses tegmina en partie couvert par le pronotum! Merci !


C’est ainsi qu’en relisant la clé de détermination, j’en arrive à Pholidoptera femorata car les tegmina (désignés par la flèche)sont bien à moitié recouvert par le pronotum.
Le cercle rouge désigne une tache, un peu de couleur bordeaux , dans la bande claire qui est au bord du pronotum, il s’agit d’un critère donné par un membre du forum des insectes pour reconnaître femorata .

Tout ce cheminement permet de mettre un nom sur cette Decticelle des friches qui ne figure même pas dans le guide des sauterelles !

Il existe toute une série d'articles sur le blog en référence aux sauterelles! Voici le dernier publié

dimanche 6 décembre 2009

Platycleis albopunctata, sous-espèce grisea, la decticelle chagrinée.


Pourquoi ce retour vers les sauterelles au mois de décembre ? C’est grâce à ma petite Nana ! Comment cela ! Hier, comme souvent, je fais le tour du jardin en particulier pour vérifier si mes petites rainettes sont toujours en forme, oui oui , il y en 2 qui prennent toujours leur bain de soleil sur les tiges du pampa ! Et voilà, que toute surprise, je revois la petite Phaneroptera nana sur les feuilles du fusain. C’est bien elle que j’avais vue au début du mois de Novembre car il lui manque une de ses grandes pattes sauteuses !


C’est ainsi que je suis retournée dans mon dossier sauterelles !

Elle est aussi communément appelée Decticelle chagrinée, ou grisâtre ! Ces dire que ses couleurs ne sont pas éclatantes !! Ptatycleis albopunctata appartient à la famille des Decticelles.


Platycleis albopunctata grisea femelle sur des ronces, milieu qu'elle aime bien( désespoir du photographe!!)

Dans cette famille les membres ont la particularité d’avoir , aux pattes postérieures, les grandes pattes sauteuses, le premier article des tarses pourvu de 2 plantules libres !
Les tarses sont les parties du pied ! En haut de celui –ci il y a 2 excroissances (les plantules )  situées de part et d’autre !C’est très utile pour bien se tenir sur son support !
La photo le montre sans doute mieux que de longs discours !


Les plantules libres du pied postérieur des decticelles.

Voilà une petite sauterelle qui n’est pas uniquement une sudiste , on en rencontre des variétés dans tout le pays!! Mais alors pour la photographier il faut se lever de bonne heure,  dès que le soleil chauffe, elle a beaucoup, beaucoup d’énergie et s’envole très rapidement ! Car elle préfère de loin les endroits à la végétation clairsemée , surtout des coteaux rocailleux bien exposés ! C’est le cas de la colline caillouteuse et bien ensoleillée où ces photos sont faites.


Albopunctata signifie avec des points blancs ! On voit que la couleur de base, le brun, est largement moucheté, on retrouve aussi ces taches blanchâtres sur les organes de vol bien développés.


On rencontre plusieurs sous-espèces de Platycleis albopunctata et celle que je vous présente est la sous- espèce méridionale, présente dans les Alpes maritimes, le Var, les Alpes de Haute Provence et la Drôme :il s’agit de Platycleis albopunctata grisea.
La différenciation se fait , chez les femelles par l’observation de la plaque sous génitale.


La  flèche montre le 7ème sternite, fendu , aux lobes arrondis, caractéristique de la sous-espèce grisea.

Chez cette sous- espèce le septième sternite (la partie inférieure de l’anneau abdominal, on commence à les compter à partir du thorax) est plan , la plaque sous-génitale présente un sillon bien net, les lobes de celle- ci sont franchement arrondis.


Le mâle , quant à lui présente souvent une particularité au niveau des cerques dont la forme variable permet d'identifier bien des sauterelles ! Platycleis albopunctata présente une dent sub apicale !


La dent sub-apicale du cerque de Platycleis albopunctata grisea.

Pour montrer le détail du mâle , voilà que j'en aurai presque oublié de vous le présenter!


Un mâle Platycleis albopunctata affairé à grignoter !

Vous comprendrez que souvent on n’arrive pas à faire la différenciation à partir d’une photo et c’est aussi pouquoi dans ce but de nommer correctement les insectes il faut multiplier les prises de vue purement entomologiques !Merci le numérique !

Ces sauterelles sont peu visibles car elles volent bien , leur taille modeste( 18 à 22mm), leur livrée mouchetée, les dissimulent bien dans la végétation. C'est justement quand elles volent, qu'elles éveillent l'attention! J'avoue que j'ai mis du temps à pouvoir les suivre dans leur déplacement et que j'ai exploré bien des touffes d'herbe  pour les retrouver!
Vous voilà fin prêts pour partir à leur découverte, l'été prochain!!


Rappel d'autres articles consacrés aux sauterelles