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mardi 8 janvier 2019

Bombus terrestris mâles et dernières ouvrières en hiver.


C’est la fin de saison pour les bourdons. Ils sont pourtant encore très nombreux à venir se régaler sur les fleurs du Bibacier du Japon. Une chance pour moi, car ils sont d’actifs pollinisateurs. Grâce à eux, nous aurons des nèfles au printemps !
Bombus terrestris trio de mâles sur les fleurs du bibacier, en hiver

Mais comme je le disais, c’est la fin de la colonie, mâles et ouvrières vont petit à petit achever le cycle de leur vie. A l’abri, la nouvelle reine attend le printemps pour se mettre à pondre et commencer une nouvelle colonie. Ainsi, le matin,  des individus pas bien réveillés et peu vaillants se laissent cueillir facilement.
Bombus terrestris mâle léchant sa goutte de miel, un excellent moyen de le faire poser devant la toise

Cela me permet de mieux observer un joli petit mâle, je dis petit car il est des 3 occupants de la colonie, le plus petit. Ouvrières et bien sûr la reine sont plus grands.Plusieurs mâles  se sont présentés sur le rebord de ma fenêtre cherchant un abri derrière les volets.
Détail des antennes de Bombus terrestris: 13 articles =mâle

Pour le récompenser et aussi le maintenir devant mon objectif, rien de mieux qu’une goutte de miel.
Comme chez bien d’autres hyménoptères de la famille des Apidae, le mâle a 13 articles aux antennes.

Les Bombus sont difficiles à différencier mais Bombus terretris est  le seul mâle à avoir une face avec une pilosité complètement noire.
Détail de la langue de Bombus terrestris

Il sera aussi très content de me montrer sa langue longue. Elle est guidée par un fourreau dont elle dépasse. Souple à l’extrémité, et terminée par un faisceau de poils, elle est plus longue que celle notre belle abeille mellifère et lui permet de visiter des fleurs très différentes  où le nectar est difficile d’accès.
Bombus terrestris ouvrière encore active en janvier.

C’est sur le Bibacier que se poursuivent mes observations.
Parmi les nombreux visiteurs j’ai eu beaucoup de mal à trouver des ouvrières avec leurs corbeilles emplies de pollen.
Détail d'une patte arrière d'ouvrière avec sa collecte de pollen (jaune =bibacier).

Mais en voici une ou deux. Je me demande d’ailleurs pour qui elles travaillent. Sans doute que le froid n’étant pas encore assez intense, certaines d’elles continuent à alimenter le couvain.Avec une récolte jaune, l'origine vient du bibacier, blanc la collecte se fait sur les bourraches.
Détail d'une patte arrière d'ouvrière avec son espace destiné à collecter le pollen

On voit bien ici , l’une d’elle au repos, me permet quelques images puis elle prendra un vol rapide pour disparaître à mes yeux.
Bombus terrestris une ouvrière sur une fleur de bourrache

Je n’ai jamais trouvé de nid dans mon jardin,(ils sont dans le sol) les bourdons parcourent  sans doute un certaine distance pour alimenter les larves.
Bombus terrestris le nez dans les  fleurs d'un cirse. 

En ces jours ensoleillés d’hiver méridional, je suis toujours étonnée de trouver autant de bourdons encore actifs, et je vois essentiellement des mâles, repérés à cause de leur petite taille. Hier j'ai vu ce qui me semblait être une reine, mais sans autre individu à ses côtés on ne peut guère apprécier sa taille.Il reste encore quelques fleurs au jardin , c'est grâce à elles que ces jolis nounours ailés trouvent à se nourrir sur leurs derniers jours! 
Les bourdons terrestres sont devenus de précieux auxiliaires pour nous nourrir puisque on les élève et on le vend pour polliniser des cultures en serres (tomates par exemple).





vendredi 4 novembre 2016

L'Arbousier, Arbustus unedo, offre gîte et couvert à de nombreux invités.


Fin octobre, il reste peu de fleurs au jardin. C’est dire si les butineurs apprécient celles offertes par un arbuste méditerranéen : l’arbousier.

Arbustus unedo offre asile et nourriture à beaucoup de visiteurs.
Gonocerus insidiator, toujours présent sur l'arbousier.

J’avais déjà présenté ce méditerranéen que j’aime beaucoup en 2010 lorsque je parlais de la punaise Gonocerus insidiator qui y loge toute l’année !

Chenille de Charaxes jasius, bien loin de sa taille définitive, il faudra attendre le printemps pour qu'elle se transforme!

Mais c’est surtout la chenille du Pacha à deux queues, Charaxes jasius que j’y cherchais et que j’ai trouvé enfin , en 2013. Et depuis j’y trouve au moins un exemplaire soit en automne, pour éclore au printemps ou en été pour la génération de fin d'été qui se développe bien plus rapidement.. Ce qui est le cas en cette fin d’octobre 2016. Cela me fait toujours un grand plaisir !
Chenille de Charaxes jasius fixée sur la feuille de l'arbousier peu visible avec sa couleur verte

C’est aussi l’occasion d’y observer les autres visiteurs.
Bourdon terrestre avec une abondante récolte de pollen

Les oiseaux consomment les fruits mais si je les entends et les entrevois, pas de photos, ils aiment bien trop leur tranquillité et s’envolent trop vite.
Bombus terrestris , une reine, reconnaissable à sa grande taille. On voit le pollen sur ses pattes arrières munies de "corbeilles"

Dès le premier rayon de soleil 3 grosses reines de Bombus terrestris se régalent. Elles font quelques réserves pour l’hiver. Elles seules hivernent et assurent la pérennité de l’espèce.
Détail de la langue du bourdon qui va chercher pollen et nectar à l'intérieur de la "clochette" de l'arbousier

 Bien couvertes, elles ne craignent pas la fraîcheur matinale ni les heures tardives.Ce sont les premières à table, et tous les matins si certaines sont indifférentes à ma présence, l'une d'elle fait le tour de ma tête en bourdonnant, m'indiquant que ma présence est peu souhaitée! Mais ni elle , ni moi sommes impressionnées! 

Xylocopa violacea, mâle

Xylocopa violacea, est aussi présente, j’y vois des mâles surtout !
Bombus pascuorum, couvert de grains de pollen

Bombus pascuorum, le bourdon des champs.

Et voici maintenant un inconnu, aperçu une seule fois.Un beau bourdon, de belle taille mais mes recherches n'ont pas abouties.Peut-être un autre xylocope.... Si un gentil lecteur le connaît....
Bourdon inconnu
Des syrphes aussi s’y restaurent : Eritalinus taeniops ,
Eristalinus taeniops aux beaux yeux rayés

 mais aussi Eristalis tenax, qui y vient de temps en temps se nourrir.
Eristalis tenax, se régale aussi!


      

Et les papillons sont nombreux: c’est leur incessant ballet qui a attiré mon attention.
Vulcain , exemplaire ayant déjà bien vécu.

 Le Vulcain ,  Vanessa atalanta qui est visible tout l’hiver par chez nous est présent en nombre. J’ai eu jusqu’à 5 papillons dans mon champ de vision.

3 papillons butinent non loin les uns des autres.
Vanessa atalanta détail de la trompe allant chercher le nectar au fond du calice.

Plus étonnant, une belle dame, Vanessa cardui,  est venue trois jours de suite aux heures les plus chaudes en visite. 
Vanessa cardui, fin octobre , sur l'arbousier.
Mais ensuite je ne l’ai plus revue.

Prière de ne pas déranger!

Des mouches utilisent les feuilles comme reposoir pour penser à la pérennité de l'espèce.

La petite saltique Icius subinermis, à côté d'une arbouse, un peu plus grosse qu'une cerise

Et quand il y a des butineurs il y a aussi des petits malins qui comptent  surprendre un étourdi ou un gourmand moins attentif : un mâle de saltique :Icius subinermis.

Icius subinermis, mâle.

Ce ne fut qu'une brève apparition , l'araignée est vite allée se cacher sous les feuilles où elle est plus à même de surprendre les imprudents!

Plus surprenant un de mes vieux copains arboricoles perché dans les feuilles,  impassible à tout ce remue ménage.
Rainette méridionale, Hyla meridionalis, présent toute l'année dans le jardin.
J'espère que ce catalogue, en forme d'hommage à Arbustus unedo, arbuste méditerranéen, si bien adapté à notre climat, vous aura un peu dépaysé en ce début d'automne.
Vanessa atalanta, beau papillon presque tout neuf,  qui passera l'hiver en notre compagnie. 

Quand les fleurs de cet arbre n'offriront plus de nourriture, j'ai dans un autre endroit du jardin , un second arbousier qui prendra le relais car actuellement aucune de ses nombreuses fleurs n'est éclose. La nature est bien faite!


dimanche 13 décembre 2015

Çà bourdonne, çà bourdonne dans le jardin !

Nous sommes bien en décembre et même ce jour le 13 du dernier mois de l’année.
Jamais je n’ai vu autant de bourdons dans le jardin ! En décembre l’objectif macro est rangé et je cherche davantage les oiseaux qui se présentent au jardin .Mais devant cette affluence j’ai remis le 100mm en fonction !


Sur le néflier des bourdons terrestres le 13 décembre!
Oh! ce ne sont pas des espèces extraordinaires que je vois, 95% des bourdons appartiennent au Bourdons terrestres, Bombus terrestris, les fameux culs blancs.
Bombus terrestris se nourrissant dans une des nombreuses fleurs du bibacier

Je les trouve principalement à deux endroits : le néflier du Japon ou bibacier qui embaume le miel dans le fond du jardin. Il est magnifiquement en fleurs et les attirent en nombre. J’ai ai compté en face de moi jusqu’à50 ! Et je ne les vois pas tous.


Ils se nourrissent aussi sur d’autres fleurs telles la sauge ananas qui nous offrent ses fleurs en hiver.
Bombus terrestris sur Salvia elegans

Là, la récolte est plus difficile et la langue du bourdon n’arrive pas à recueillir le nectar alors , il entre par effraction. Il fait un trou à la base de la corolle et se nourrit. C’est ainsi que les fleurs sont percées à la base !
La fleur de Salvia elegans percé par les Bourdons

J'avais déjà observé et décrit cette façon de se nourrir ici

Quelques pieds de bourrache aussi sont visités.
Bourdon terrestre sur la bourrache officinale

Les bourdons viennent se nourrir mais pas uniquement:  j’ai bien observé plusieurs insectes avec les poches à pollen bien remplies, pollen qui sert de nourriture aux larves.C'est dire que la colonie continue à grandir!
Bourdon terrestre avec sa récolte de pollen

Le bourdon avec sa « fourrure » est le dernier de la famille des abeilles à être en activité. En plus il ne fait pas froid sur nos régions.  En général j’en vois toujours quelques –uns en fin d’année, mais de manière isolée. Cette année c’est vraiment impressionnant. Et j’en suis très contente car il ne faut pas oublier qu’il joue le rôle de pollinisateur tout comme les abeilles ! Nous avons la chance d’avoir des fleurs toute l’année dans le jardin et c’est cela aussi qui contribue à leur présence !
Bourdon des champs dormant sous la fleur!

Ce matin en allant remplir la mangeoire aux oiseaux, j’ai vu un Bourdon des champs, un joli nounours roux qui dormait, tout humide sur une fleur de trèfle. Je suis rentrée en disant à mon mari "j’ai cueilli un bourdon" ! En effet, j’ai pu cueillir la fleur avec son dormeur ! Je l’ai mise à l’abri sur la terrasse.
Dans la prairie au ras de l'herbe le gentil bourdon était bien mouillé!

 Et mon dormeur mouillé a continué son repos. La température basse, 6 degrés, et l’humidité, le tenaient à la merci du premier prédateur venu !
Bourdon des champs, prière de ne pas réveiller, je ne suis pas encore sec!

Et en revenant de faire mon devoir de citoyenne, je l’ai installé au soleil, mais en hauteur, toujours sur sa fleur pour qu’il se réchauffe et reprenne sa vie de gentil bourdon.
Bourdon des champs ayant choisi un iris pour sa sieste!

Avant-hier c’est sur un iris qu’un de ses congénères se reposait !


Au jardin je ne suis jamais longtemps seule, aujourd'hui "Matou" est venu me rendre visite et tenter de me cajoler , sans doute pour me faire oublier ses tentatives , vaines heureusement, d'attraper les oiseaux qui viennent aux mangeoires!
Moi aussi j'aime le jardin de Lucie!






  

mercredi 9 février 2011

Les Bourdons : des transporteurs gratuits.

Avec la douceur, les bourdons sont de sorties. Les jeunes reines qui ont hiverné sont en train de récolter du pollen pour faire des réserves et commencer la construction de leur nouvelle colonie. La bruyère en fleur est un endroit fréquenté : les fleurs nombreuses sont l’une à côté de l’autre. C’est ainsi que j’ai vu ces Bombus terrestris au travail et certains aspects inhabituels ont attiré mon regard.


Une jeune reine de Bombus terretstris porteuses d'acariens parasitellum fucarum
D’abord celle-ci qui transporte dans son abondante fourrure des parasites. Le transport gratos d’un insecte sur le dos d’un autre porte le terme savant de phorésie. Curieuse, j’ai voulu savoir qui étaient ces fainéants et ce qu’ils faisaient sur la belle fourrure de cette petite reine.
C’est ainsi que j’ai trouvé une très intéressante étude faite par Pouvreau A. et Robert P. du Laboratoire de Neurobiologie Comparée des Invertébrés I.N.R.A. - C.N.R.S. 91440 - Bures-sur-Yvette consacrée aux Bourdons et à leurs parasites.
C’est de cette étude que j’ai tiré les renseignements qui me permettent d’expliquer ce que je vois en ce moment.
Ces parasites sont des Parasitellus fucarum(ici une photo)
Ces acariens ont été pondus dans le nid, puis se sont développés à un premier stade, puis un second stade qui portent chacun  des noms différents, au cours de l’été précédent. C’est à ce stade qu’ils se sont fixés sur un bourdon adulte, mais principalement sur les reines (car comme nous le savons ce sont elles qui ont la durée de vie la plus longue et les jeunes reines passent l’hiver. Apparemment les parasites aussi le savent !)


Les parasites transportés des parasitellum fucarum, parasites communs

A l’automne ou au début de l’hiver les jeunes reines fécondées ont cherché un endroit abrité pour passer l’hiver avec les parasites fixés dans sa fourrure. Tout le monde passe l’hiver au chaud.
Notre reine sort maintenant à la recherche de nourriture et pour préparer la création de sa nouvelle colonie. Les acariens sont toujours sur son dos.
Au printemps quand le nid sera fondé, ils abandonneront leur hôte et se répartiront dans les cellules et autour d’elles pour achever leur développement.
Les adultes se nourrissent ensuite de pollen et de matière cireuse dont les débris jonchent le nid.
Mais ces parasites alourdissent la reine, surtout quand leur nombre est important et diminuent sa vélocité.
Mais ils sont aussi et surtout, vecteurs de maladies infectieuses.


Une couronne inhabituelle pour une jolie reine: des étamines d'anémones

Un autre transport bien plus léger et moins dangereux pour la colonie est celui d’un cadeau fait par les plantes ! Voici une jeune reine affublée d’une couronne peu assortie à sa tenue ! Pendant tout l’après- midi du dimanche je l’ai vu butiner et collecter le précieux pollen avec ses étamines très voyantes collées sur le front. D’où viennent ces grosses étamines terminées par de lourdes anthères bleues ?
Sans doute pas des quelques fleurs qui parsèment la prairie en ce moment. Je pense aux grosses anémones que cultive un horticulteur du voisinage. Les plantes ont aussi trouvé un système pour se reproduire aisément! D'ailleurs c'est pour ce rôle de transport de pollen d'une plante à l'autre que certains engagent nos jolis hyménoptères!
Nos butineuses ont bien du travail en ce moment, heureusement que les fleurs et donc la nourriture vont être de plus en plus disponibles.