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dimanche 18 mars 2012

Le printemps arrive : la vie explose : ponte de Syrphe du poirier, et Grande sauterelle verte au premier stade larvaire.


Tous nous avons apprécié ces derniers avec du soleil et des températures agréables.

Les insectes aussi !

Certains sont déjà au travail  pour protéger nos végétaux. Vous connaissez bien le rôle de certaines  larves de Syrphes qui nous débarrassent des pucerons superflus. Cet après- midi une de ces jolies femelles Scaeva Pyrastri travaillait pour moi. J’ai observé le soin qu’elle a mis pour choisir l’endroit où déposer son œuf. Une inspection minutieuse et 3 œufs pondus à des endroits différents. Ensuite n’ayant plus trouvé sur ce rosier d’endroits qui lui convenaint, elle a fait un grand vol et a disparu à mon regard.
Scaeva pyrastri en train de pondre sous  de jeunes feuilles de rosiers

En cherchant ensuite à photographier son œuf, j’ai vu dans quel environnement elle l’avait pondu. Près d’une réserve de nourriture. Sur la photo on voit son œuf tout blanc(1), tout frais pondu, il fait environ 1 mm.

Non loin, un gros puceron(3). Mais à proximité et non visibles sur la photo, 3 à 4 mini pucerons, de l'autre côté de la nervure centrale.Nul doute qu'ils vont se déplacer et que la future petite larve ne les ratera pas.
1:oeuf frais pondu, 2: larve de syrphe du poirier, 3: puceron

Ensuite j’ai observé avec soin ma photo, et j’ai vu que sur un autre endroit de la feuille se trouvait une larve de Syrphe, déjà éclose et sans doute ayant déjà quelques pucerons dans l’estomac(2) !

Ce qui est remarquable, c’est que l’an passé, j’avais vu au même endroit le même spectacle, et j’avais ensuite  décrit l’évolution de la larve du Syrphe.Ce qui est un peu ennuyeux, c'est qu'il faut remonter le temps, le début de l'histoire est le message le plus ancien, en bas de page!

Larve premier stade de Grande sauterelle verte avec sa rayure brune sur le dos!

Dans l’herbe au pied du rosier, je vois quelque chose de vert qui bouge et en voyant les antennes je constate qu’il s’agit d’une sauterelle. Le corps fait 2 mm et les antennes en font le double. C’est un des tous premiers stades de la Grande sauterelle verte, Tettigonia viridissima. Les œufs pondus à l’automne ont passé l’hiver et maintenant l’insecte commence son développement. Il lui faudra  environ 7 mues pour devenir le bel insecte ami des jardiniers. Si petite, elle ne m’a jamais quitté du regard et s’est ensuite réfugiée dans l’herbe où il m’a été impossible de la retrouver.
Antennes  en mouvement et yeux grand ouvert pour surveiller l'environnement.

C’est le moment d’ouvrir l’œil, dans l’herbe la vie foisonne !

dimanche 27 mars 2011

Premiers jours de la vie d'une larve de Scaeva pyrastri

Nous voici au troisième jour de vie larvaire de ce futur Syrphe Scaeva pyrastri.
Ce matin, j’ai observé que la larve, toujours fixée au même endroit, s’est tournée vers le dessous de la feuille, qui est bien pourvue en pucerons. Dans la nature on observe d’ailleurs que les pucerons sont toujours sur le dessous des feuilles ! Je l’installe pour la photo, sous la lampe et j’étais à peine prête que je vois un puceron ailé, c’est-à-dire adulte, passer sous le nez du Syrphe. Et là, contrairement à ce qui s’était passé le jour précédent, hop, l’animalicule est saisi et c’est fini pour lui. La larve qui l’a attrapé par la tête ne le lâchera plus !! Et voilà qu’il l’agite en tous sens. Ce n’est pas visible à l’œil nu, je ne vois que les mouvements de la larve et ceux du puceron qui agite pattes et ailes.

Âgé de 3 jours à peine, il s'attaque déjà aux pucerons adultes
Mais en regardant les images je vois la raison de tout cela. La larve a affiné sa prise et a fixé sa partie buccale sur l’abdomen du puceron. C’est sans doute l’endroit où elle peut mieux percer le puceron pour ensuite en vider le contenu.


Pour rire, cette image où on voit un embouteillage de pucerons. Un puceron immature passe sur la larve du Syrphe, escalade ensuite le puceron adulte en train d’être consommé et poursuit son chemin. Sous les feuilles de nos plantes que d’agitation qui nous échappe.

Embouteillage: une larve de Syrphe et 3 pucerons d'âges divers
Mes observations du soir confirme l’appétit sans fin de la larve du Syrphe.. Toujours fixé par son pied, sa tête chercheuse attrape tout puceron, gros ou petit qui passe à sa portée.

Quatrième jour d’observation .
Aïe, ce matin, il ne semble plus voir de pucerons sur la feuille. Qu’à cela ne tienne .Un petit tour au jardin et après examen d’une autre feuille de laiteron, me voilà de retour avec une petite réserve. Je vais aussi examiner le rosier sur lequel j’avais vu pour la première fois pondre Scaeva pyrastri. Pas de problème, nous ne manquerons pas de pucerons.

Changement de menu: on mange du puceron du rosier, bien dodu.
Je m’aperçois alors que les pucerons du rosier sont différents des pucerons du laiteron. Je vois là un gros puceron bien dodu que je prélève avec un cure-dent pour le présenter à notre futur Syrphe. Pas difficile, le puceron n’a le temps de faire que 3 pas sur la feuille, qu’il est harponné. Il résiste bien en agitant ses pattes et ses longues antennes. Il prend même appui sur le corps de la larve pour tenter d’échapper à sa prise.
Syrphus  junoir secoue le puceron en tous sens et finalement le maintient en l’air.
C’en est fini de piquer les feuilles de rosier pour celui-ci.

Le soir, c’est au milieu d’un champ de dépouilles de pucerons, que notre larve continue de s’alimenter.
Le Syrphe est bien la terreur des pucerons et sa réputation d’auxiliaire du jardinier est amplement confirmée.

Cinquième jour.
Ce matin surprise.
Je cherche « mon » Syrphus ! Il n’est plus sur sa feuille de naissance. Ni sur la seconde feuille de laiteron que j’avais mise à proximité. Mais sur la feuille du rosier d’où j’avais prélevé le puceron bien dodu du matin .Et , alors que sur cette feuille il y a avait au moins 20 pucerons ( sur photo le comptage est plus facile), il en restait à peine 3. Entre 19 heures et 8 heures du matin, Syrphus a donc mangé 17 pucerons.

La partie supérieure du corps en extension laisse apparaître son organisation interne.
Il ne me reste qu’à repartir à la chasse aux pucerons dans le jardin. Je reviens avec la feuille d’un autre rosier, où les pucerons sont bien mieux dissimulés. Mais comment indiquer à Syrphus qu’il doit se déplacer sur cette nouvelle feuille. Pas de problème, il n’a peut-être pas de tête mais posé à côté de sa feuille où il a fait le ménage au cours de la nuit, hop, il rampe rapidement et s’installe. Maintenant avec ses 7 mm, il se déplace très vite, s’installe sur la feuille où sa couleur le rend très visible. Je ne suis pas sûre que cela va lui plaire très longtemps. Mais en attendant il ne fait pas le difficile et mange …du puceron.


D’un jour à l’autre Syrphus junior grandi et grossi. Sa couleur devient plus verte, moins translucide. Je vois mieux ses fausses pattes qu’il pose pour avancer. Il ressemble à une chenille mais :
• N’a pas de pattes
• N’a pas de tête séparée du corps

Le voilà âgé de 8 jours, ses fausses pattes, la raie sur son dos le font ressembler à une chenille.
Il a une raie claire dessinée sur le dessus, qui lorsqu’il est sur une feuille dessine une nervure et accentue le mimétisme et le dissimule aux yeux d’éventuels prédateurs.
Syrphus junior a 8 jours d’existence et mesure au repos 1cm et en extension 1,5cm.

 Pour rappel :

samedi 19 mars 2011

Naissance d'une larve de Syrphe Scaeva pyrastri

C’est une histoire qui a commencé le 11mars.
Après la pluie, j’ai fait mon tour habituel de jardin .Et je revois une vieille connaissance Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Et la dame est en train de pondre.
Oui mais me direz-vous elle l’a déjà fait sur les rosiers.(C'est ici pour ceux qui ont raté l'épisode). Bien sûr cette fois, elle a choisi une plante bien plus accessible. Une sorte de laiteron aux feuilles multiples.
Mais la pluie menaçait  encore et j’avais des craintes pour suivre l’évolution de ces œufs. J’ai alors coupé une de ces feuilles et je l’ai mise dans un petit flacon d’eau comme on le fait d’une fleur.

Sur un petit carré de feuille de moins de 3cm de côté: l'oeuf pondu par Scaeva pyrastri au milieu de son futur repas
Et j’ai observé. J’avais d’abord placé mon vase sur la terrasse à l’extérieur. Comme il ne faisait pas très chaud, j’ai pris mon petit vase et hop à l’intérieur de la maison.
Car j’avais lu que le développement des œufs était tributaire de la température et du degré d’humidité ! Et cela a très bien fonctionné.
Le 17 mars voilà tout ce petit monde au chaud.

Premier repas de la larve: un jeune puceron
Hier matin, 18 mars, bébé syrphe est né ! Plutôt que d’écrire sur l’image je vous explique ce qu’on y voit.

Que de monde sur ce carré de verdure!
Tout en bas, l’enveloppe vide de l’œuf du nouveau-né. Un peu au-dessus deux jeunes pucerons.
Il faut aussi savoir que ces pucerons muent, et passent par 3 ou 4 stades avant d’être adultes. Ensuite on voit la larve du syrphe avec son casse-croûte dans la bouche et au-dessus se promène fièrement un puceron à l’avant dernier stade, il a déjà ses ébauches d’ailes.
Sur la photo où l’on voit notre jeune larve se nourrir on ne voit pas d’yeux ! C’est que la larve n’en a pas. Elle se tient sur sa feuille et projette ce qui fait sa tête aveugle à droite et à gauche.

Un joli puceron devenu adulte avec de belles ailes! Il va pouvoir se reproduire!!
Ce matin, certains pucerons sont devenus adultes ! Et notre larve très raisonnable n’essaie pas les manger ! Mais voilà un jeune puceron bien tendre qui fait un excellent repas.

Repas du second jour: toujours du puceron au menu!
Ce soir, encore une fois la larve qui n’a pas encore mué (elle le fera plusieurs fois) a fait un bon repas. Sur la photo on peut d’ailleurs voir que le puceron est équipé d’un rostre qui en fait un vilain piqueur sur nos végétaux.
Ce soir au menu: un vilain puceron piqueur -suceur!
Petit à petit on voit mieux comment « fonctionne » la larve. Elle s’est légèrement déplacée depuis son œuf (environ 1cm) . Depuis elle reste presque à la même place. Elle est fixée par la partie inférieure du corps, une sorte de ventouse, ce soir j’ai vu apparaître ce qui ressemble à des pieds –ventouses comme on en voit chez les chenilles. Mais de forme très simple. Elle attrape le puceron, et perce sa paroi avant de le vider en le suçant. D’ailleurs elle n’a pas de prédilection pour l’attraper par un endroit ou l’autre, peu importe !En mangeant , elle le secoue régulièrement , sans doute pour en accélérer le « vidage ».
J'espère que ces aventures sur un petit morceau de feuille vous auront fait passer un bon moment.
Je dois bien dire que dans la nature il est extrêmement difficile d'observer une larve au début de sa vie !




Petite précision : je ne suis équipée que d’un objectif macro normal. Tout ce spectacle vivant se déroule sur une feuille de laiteron qui fait 8cm de long et 1,5cm de large.
L’oeuf du Syrphe fait 1mm.
La larve environ 2mm. Je pose la feuille du laiteron sur laquelle vit tout ce petit monde sur une table, j’éclaire avec une lampe de bureau à montant flexible et surtout je me débrouille pour poser l’appareil sur la table .
 Des informations complémentaires sur ce petit monde:
Fiche conseil des Jardins de Noé sur l’utilité bien connue des Syrphes.
Infos données par l’unité d’entomologie de l’Université de Liège qui nous explique le développement de la larve du Syrphe.

lundi 21 février 2011

Scaeva pyrastri, le Syrphe du poirier



Une dame qui ne rate pas le début de la saison.
Après un dimanche bien pluvieux le soleil est de retour. Et j’en ai profité pour mettre le nez dans le jardin. C’est alors que j’ai vu ce Syrphe.


 C’est sa conduite qui m’a intrigué. La femelle (les yeux ne se touchent pas) inspectait minutieusement les pieds de rosiers .Elle volait le long des tiges et des quelques feuilles bien tendres qui étaient déjà là signe de la reprise de la végétation. Que faisait –elle?
J’ai vite compris qu’elle ne cherchait pas à se nourrir, il y a peu de fleurs à peine écloses. Peu d’insectes d’ailleurs visitent ces roses miniatures mais fleurissant quasi toute l’année. Sans arrêt, elle remontait le long des tiges. Je n’ai donc quasiment pas d’images. La  voilà qui s’arrête, le temps de faire une image, et hop le manège recommence. Cela a duré 20 minutes au bout desquels elle a fait un arrêt pour une toilette rapide. C’est de ce moment que sont les photos.
Je savais bien ce qu’elle cherchait et j’étais désolée de voir ses efforts vains. Car moi je n’avais rien vu.
Et en regardant les images sur le Pc, j’ai vu que l’instinct de l’insecte l’avait bien guidé !

Voici l’explication :
Scaeva pyrastri après avoir hiverné en tant que femelle fécondée, se remet de son jeûne prolongé en se nourrissant du pollen des fleurs précoces. Ici, elle n’en manque pas. Mais ce n’est pas ce qu’elle cherchait sur mon rosier. Elle avait une mission bien plus importante. Vous avez deviné, une femelle fécondée, pond des œufs !! Et les larves des Syrphes pour beaucoup d’entre elles sont aphidiphages, c’est-à-dire mangent des pucerons !

Et  son arrêt vers le fond du rosier était motivé. Regardez vers le bas de l’image, eh oui, il est  là le seul puceron du rosier ! Elle avait eu raison de s’arrêter à cet endroit. Je ne suis pas allée vérifier si elle avait bien pondu à cet endroit. Mon inspection aurait sans doute fait tomber l’œuf et j’aurais ruiné tous les efforts de l’insecte.


Le Syrphe du poirier serait le premier  à se mettre  au travail après son sommeil hivernal. Quel bel auxiliaire du jardinier. Cela me conforte dans mon comportement de ne jamais m’occuper des pucerons sur les divers rosiers du jardin .Je ne vais  ôter le pain de la bouche aux futurs Syrphes  .
 Alors pucerons du rosier, vous être prévenus, vos jours sont comptés !