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lundi 24 juin 2019

Anthidium manicatum,une femelle à la cueillette pour préparer le nid !

Une belle abeille cotonnière cette Anthidie à manchettes, son petit nom.
Dans le jardin j’ai des cinéraires maritimes, des sauges aux feuilles et tiges bien velues à l’intention de ces abeilles cueilleuses de fibres végétales .
Anthidium manicatum femelle,  récoltant des fibres pour y installer son œuf.

Hier matin j’ai été surprise d’en voir une sur le seul exemplaire d’Echinops ritro du jardin .
Je n’ai pas pu m’approcher de trop près pour ne pas écraser les fleurs plantées à l'avant et ne pas effrayer l’active cueilleuse.
La jolie boule de fibres!

La scène n’a que peu duré : l’arrivée inopinée d’une fourmi a fait fuir l‘abeille. J’ai pu constater la parfaite rotondité de la boule de fibres.
L’après –midi j’ai constaté qu’elle avait disparu, le travail méticuleux n’était pas perdu !
Mais ces quelques images sont l’occasion de rencontrer une nouvelle espèce d’abeille solitaire dans le jardin.
Il s’agit bien sûr d’une femelle qui recueille les fibres végétales pour y installer son œuf.
Anthidium manicatum femelle, tergite 6 taché de jaune, on le voit un peu!

Comment identifier Anthidiuma manicatum :
-la face et les tergites présentent des taches jaunes
-la marge antérieure du clypeus est jaune et dentée finement
-le tergite 6(le dernier) est aussi taché de jaune
-la brosse ventrale est jaunâtre et les fémurs 2 et 3 ont une grosse tache jaune(chez moi, c’est plutôt orangé)
Les mégatarses avec leur aspect laineux destiné au recueil des sécrétions végétales.

Dans la description les auteurs précisent en plus que les métatarses ont un aspect laineux : ce sont des poils spécialisés qui récoltent des sécrétions des plantes qui vont nourrir la larve.
Détail du clypeus, jaune et dentelé finement

 Le clypeus présente aussi cette pilosité particulière : en se frottant contre des anthères des lamiées ces poils collectent le pollen. Ces infos sont extraites de Fauna helvetica, Amiet,  volume 4 sur les Apidae.
Anthidium manicatum femelle,  tous les tergites bien tachés de jaune et des fémurs orangés.

C’est une abeille visible de mai à septembre, la plus commune des Anthidies, largement répandue en France et en Europe. Elle niche dans le bois mort, des fissures…… Elle collecte le pollen sur les  Lamiacées, Fabacées, et Scrofulariacées,elle diversifie ses sources de nourriture.

mardi 19 février 2019

Rhodanthidium septemdentatum, des abeilles résinières


Certains hyménoptères ont des modes de vie surprenants. Les abeilles sauvages utilisent des supports très différents pour abriter leurs œufs. Certaines utilisent des tubes végétaux, d’autres construisent des urnes, et voici maintenant une espèce qui utilise des coquilles d’escargot.

Rhodanthidium septemdentatum,le mâle environ 14 mm.

Ce fut la découverte faite en photographiant deux belles abeilles trouvées comme souvent sur la piscine au mois de mai dernier.
An matin j'ai d'abord rencontré ce très beau mâle, jaune et noir.
En utilisant mes récentes connaissances , compter le nombre de sternites(7), et celui des articles des antennes,(13) j’arrive à dire qu’il s’agit d’un mâle.

Rhodanthidium septemdentatum, mâle, tête, antennes aux 13 articles

L’observation des nervures et des cellules de l’aile  nous indique qu’il appartient  à la sous famille des Mégachilinae avec deux cellules cubitales..
Avec cette couleur noire et jaune, et un aspect peu velu, on s’oriente vers le genre Anthidie.
Rhodanthidium septemdentatum, mâle, détail des derniers tergites

Grâce à un document trouvé sur le net : Terzo et Rasmont : clé des  genres apoïdes d’Europe, j’en arrive à Rhotanthidium : en me servant en particulier de ces détails :
  •          tergite 7 toujours avec 3  fortes dents apicales ,
  •          tergite 6 avec la marge apicale souvent allongé en forme de langue tronquée et surplombant le tergite 7.

Maintenant il s’agit de préciser l'espèce
Depuis peu on trouve en ligne un ouvrage très intéressant et que je trouve très facile à utiliser :
Fauna helvetica, Apidae 4 par F. Amiet, M.Herrmann,A.Müller,R.Neumeyer.
En suivant la clé des mâles Anthidium, on arrive facilement à la solution. C’est sur les détails du tergite 7 que se fait la détermination. Et sans comprendre l’allemand, grâce aux excellents schémas, on y arrive facilement.
  •  On voit clairement le tergite 7 avec sa configuration particulière , très différent des autres sujets .
    Rhodanthidium septemdentatum, mâle, détail des tergites 6 et 7 très particuliers
  • En y ajoutant le clypeus entièrement jaune , Rhotanthidium  septemdentadum est reconnu.

Pour vérifier la détermination , je me suis aussi servi d’un autre ouvrage suisse( merci chers voisins),Hyménoptères du Valais, par E. Frey-Gessner, ouvrage bien plus ancien,  qui précise :
  • La prolongation intermédiaire du septième segment de l'abdomen est très forte, courbée, tronquée au bout, des deux côtés une épine effilée, rouge au bout.(bien visibles sur la photo ci-dessus)

Dans la même journée, j’ai trouvé une femelle, hélas en piteux état(environ 12 mm).
Son abdomen, avec 6 sternites en est la preuve. Le dernier bien différent de celui du mâle : mais on y trouve 2 taches jaunes.

Rhodanthidium septemdentatum,femelle avec ses 6 sternites

La partie jaune de la face est réduite à la zone entre la base de l’antenne et l’œil, le clypeus est noir. Les mandibules présentent 2 dents et une longue partie rectiligne.
Rhodanthidium septemdentatum,femelle avec ses mandibules à 2 dents

Les pattes sont rougeâtres ainsi que l’écaille qui couvre l’insertion de l’aile(photo1) et  la brosse ventrale.(photo5) .
Rhodanthidium septemdentatum,femelle se nettoyant la langue

Son mode de vie est intéressant : elle fait son nid dans des coquilles vides d’escargot et elle bouche les cellules à l’aide de résine, d’où son nom d’abeille résinière. C’est chez Fabre, souvenirs entomologiques   que l’on en apprend davantage sur le choix des coquilles, la mise en place de l’œuf et de sa réserve de pollen, l’operculation de l’alvéole avec de la résine prélevée sur des conifères . En général , l’abeille installe deux loges dans une coquille, la plus petite au fond réservée à une femelle, la plus grande en avant à un mâle qui dans cette espèce est plus grand que la femelle.
Des petits débris ferment la loge avant d’être close par un des cailloux cimentés avec de la résine. Souvent la loge n’atteint pas le bord extérieur de la coquille et il est bien difficile de deviner la présence ou non des œufs. De plus ces coquilles sont dissimulées sont différents débris végétaux ou pierreux.
Rhodanthidium septemdentatum,patte antérieure du mâle avec un outil à l'apex du tibia, dont je ne connais pas l'usage: probablement outil de nettoyage des antennes.

J’ai beaucoup regretté  que ma femelle ne survive pas à son bain prolongé dans la piscine. J’ai découvert avec grand plaisir la présence dans le jardin de cette espèce . J’ai ramassé nombre de coquilles  vides d’escargot et je les mettrais à disposition dans le jardin au printemps en espérant qu’elles servent à ces belles Anthidies.




dimanche 27 juillet 2014

Des abeilles qui dorment : Anthidium florentinum fait la grasse matinée accrochée dans la salicaire


Les Anthidium florentinum sont fidèles année  après année, sur la salicaire qui pousse dans un coin du jardin.
Anthidium florentinum, accroché à la salicaire,  en train de dormir

C’est l’endroit où elles viennent se nourrir, où les mâles attendent les femelles, bref un lieu très couru !
Voici l'abeille qui a la position la plus extraordinaire, tête en bas.

C’est aussi un dortoir ! En effet au petit matin, je trouve sur les coins encore tardivement à l’ombre plusieurs individus en plein sommeil. Leur manière de dormir est assez étonnante. L’insecte s’accroche à la plante avec la seule force de ses mandibules. Sur certaines photos on voit bien que les pattes ne servent à rien.
Mouillée de rosée , Anthidium florentinum continue son roupillon.

Même l’humidité nocturne ne fait pas lâcher prise à l’insecte.
Anthidium florentinum, les pattes ne servent pas pendant le sommeil

En l’observant on s’aperçoit aux légers mouvements de l’abdomen que l’abeille « respire ». Lorsque ces mouvements s’accélèrent, le réveil n’est pas loin. C’est l’élévation de la température ambiante qui agit comme déclencheur. Bien sûr quand le soleil les réchauffe directement plus question de faire la grasse matinée. Les demoiselles sont déjà en train de butiner sur les fleurs avoisinantes , mais au soleil!
Anthidium florentinum,  accrochée  tout au  bout de la plante.

Il est remarquable que les dormeurs de la zone la plus ombragée passent davantage de temps accrochés ainsi et au repos, que ceux d’une zone plus ensoleillée qui ont un réveil plus matinal.

 
Anthidium florentinum,  dormeur au milieu des fleurs.
Cela fait maintenant plusieurs matins que je trouve 3 à 4 individus chacun sur un bout de plante différents bien ensommeillés vers 8 heures du matin, la preuve que personne ne vient troubler leur sommeil!

 Des publications antérieures concernant ces belles abeilles:
Des femelles cueilleuses de coton ici
La vie des Anthidies sur la salicaire ici

vendredi 13 juillet 2012

Anthidium florentinum, des femelles cueilleuses de coton.


L’été est une saison où l’activité des abeilles est à son maximum.
Butiner, recueillir du pollen pour nourrir ses futures larves, leur préparer un nid où elles seront à l’abri pendant la mauvaise saison, voilà de quoi occuper la journée des abeilles solitaires femelles.

Après la découpeuse de feuilles, voici maintenant la cueilleuse de coton ou même de soie !

Nous sommes dans la famille des Anthidies, ces grandes abeilles jaunes et noires qui peuvent impressionner mais qui ne s’en prennent jamais à nous. Les mâles nous tournent parfois autour car nous sommes des intrus dans leur territoire et ils nous le font savoir mais renoncent vite devant les géants que nous représentons pour eux.
Les femelles fécondées d’Anthidium florentinum qui visitent mon jardin année après année, depuis la fin du mois de juin,sont bien occupées.
Elles utilisent différents matériaux prélevés sur des végétaux.
Au travail dans les fleurs desséchées du cirse.

J’ai observé cette année le travail de l’une d’elle sur les fleurs sèches du cirse commun.

L’an passé c’était sur le cinéraire maritime qu’elle recueillait de quoi faire un nid douillet pour ses larves.

L’abeille arrive en survolant les différentes fleurs qui sont en fin de floraison et déjà bien sèches. Son choix  faist,le prélèvement commence. Avec ses mandibules , elle tire, elle tire sur les aigrettes qui surmontent les graines. On sent parfois l’effort tant elle est inclinée sur la fleur.
Anthidium florentinum tire bien fort pour détacher les aigrettes soyeuses.

Et avec ses deux paires de pattes avant elle rassemble son petit baluchon. Les pattes arrières la maintiennent fermement sur la fleur.
Sur les capitules sèches des cirses il suffit de tirer fermement pour en retirer les aigrettes soyeuses qui feront une jolie enveloppe pour son œuf et sa réserve de pollen.
L'abeille ramène les fibres végétales  sur son ventre pour en faire une petite boule.

Le tout étant placé dans une tige creuse, un  trou étroit ou comme j’ai vu faire sous ma table de terrasse où hélas le travail fut totalement vain, le petit tube étant dirigé vers le sol et tout retombait sous la table. Elle s’est pourtant échinée deux jours avant de renoncer.

Cette année c’est la première fois que je vois la femelle Anthidium florentinum prélever ces jolies aigrettes.
On voit les mandibules bien écartées pour saisir les aigrettes sèches de la fleur.

L’an passé, elle avait jeté sa préférence sur les tige laineuses du cinéraire maritime.

Là le travail est différent. Les tiges et les feuilles sont recouvertes de poils laineux. Ce sont eux que prélève l’abeille en raclant avec ses puissantes mandibules tiges et feuilles. Et une fois rassemblés, ils forment une petite boule semblable à du coton.
Perchée sous la fleur du cinéraire,Anthidium florentinum a déjà bien travaillé.

Le travail est assez long car les fibres végétales ne se détachent pas facilement.
La femelle , mandibules écartées entasse sa précieuse récolte sur son abdomen .

Et une fois la boule d’une taille jugée suffisante on s’envole.
Prête pour l'envol.Parfois la récolte tombe, mais l'insecte essaie alors de la récupérer.

Je n’ai jamais vu une abeille partir avec très peu de récolte. Concentrée sur son travail, elle ne l’abandonne pas et se laisse approcher, bien sûr sans geste brusque. C’est un spectacle que j’admire chaque fois que j’ai l’occasion de le voir. L’instinct dicte à ce petit insecte le matériau et la manière appropriée pour le recueillir afin de préparer sa descendance.


vendredi 23 juillet 2010

Anthidium florentinum sur salicaire

Je l’avais appelé le dragueur de la lavande ! Mais voilà qu’il sévit , qu’ils sévissent(ils sont plusieurs) maintenant dans la salicaire ! Qui a donc cette réputation de séducteur dans un jardin ?
Anthidium florentinum, une abeille solitaire ! J’avais, il y a déjà quelques temps, observé ces abeilles et écris une page qui est sur mon site.


Anthidium florentinum sur fleur de salicaire commune.


Depuis 2 ans nous avons 2 ou 3 pieds de salicaire qui poussent dans un endroit plus humide du jardin ! Les plantes sont en fleurs et ce joli décor rose convient aux nombreuses abeilles qui y trouvent une nourriture abondante !Mais ceux qui y font la loi, que l’on voit voler de fleur en fleur , qui vous accueillent en bourdonnant autour de vous, histoire de vous dire que les fleurs sont réservées, ce sont les Anthidiums florentinum mâles.
Mâles et femelles y sont nombreux ! Les femelles se nourrissent et les mâles sont en surveillance permanente, prenant à peine quelques secondes pour prendre un peu de nectar !


Le mâle , à droite est bien plus grand que la femelle.

Dans cette espèce, les mâles comme par exemple chez les grosses Xylocopa violacea, se réservent un territoire. Ce n’est pas l’endroit avec vue mer ou un balcon bien situé, non ce territoire est un groupe de plantes très fleuries qui va intéresser de nombreuses dames pour se restaurer ! La salicaire (comme la lavande d’ailleurs) remplit parfaitement ce rôle ! Cette plante qui fait plus de 2 mètres dans le jardin, est couverte d’inflorescences faisant bien 50 à 60 cm de longueur. De plus la floraison dure longtemps, les fleurs fanées de la base étant remplacées par celles du sommet !
Les Anthidies sont des abeilles solitaires ressemblant de loin , avec leurs couleurs noires et jaunes, à des guêpes. Mais elles sont loin d’avoir la taille de guêpe. Elles sont massives, les mâles particulièrement de belle taille (de 11 à 18mm).


Portrait d'un mâle, on observe les crochets des derniers tergites abdominaux.

Sur le dessus du corps elles n’ont que peu de poil. Ce portrait du mâle permet de voir les crochets qu’ils portent sur les derniers tergites (parties ventrales de l’abdomen). Ceux de la partie terminale de l’abdomen sont destinés à maintenir la femelle lors de l’accouplement. Mais ceux situés plus haut, sont dirigés vers l’extérieur et sont destinés à un rival ou un intrus sur le territoire ! Il n’est pas rare de voir ces impulsifs s’en prendre à un autre mâle, j’ai vu des combats terribles qui jetaient le rival à terre ! Heureusement, le combat n’est pas mortel , mais il n’est pas rare d’y laisser un membre ou un bout d’aile !


Tu me déranges vas-t-en , dit la femelle!

Les accouplements sont brefs, le consentement de la dame n’est jamais sollicité ! Pas d’offrande, pas de cérémonial !!
Parfois la dame dit clairement qu’elle n’est pas d’accord, mais le goujat n’en tient pas compte ! Regardez celle-ci, ses pattes n’ont cessé d’essayer d’éloigner monsieur ! Celui-ci, malin se tient à distance.. !!
Et que fait donc le mâle pendant que sa conquête lui dit de s’éloigner ? Eh bien, monsieur fait sa toilette !!Eh oui, regardez-le qui passe soigneusement sa patte sur ses yeux, oh non , ce n’est pas mieux voir la dame !!


Pas tout de suite, je n'ai pas fini de me faire les cils!!

Heureusement cela ne dure que quelques secondes ! Et chacun s’envole de son côté !
L’activité de ces mâles est très importante ! En un quart d’heures il arrive de voir 3 accouplements ! Ensuite notre Anthidie se repose quelques instants, s’en va goûter le nectar de deux ou trois fleurs et retourne patrouiller à la recherche d’une conquête.

Ces abeilles solitaires font partie de la famille des abeilles dites cotonnières ! Par le passé j’avais déjà photographié la cueillette de brins végétaux ( sur cinéraire mais aussi sur des chardons ) pour faire de petites boules dans lesquelles la femelle pond son œuf .
Même si elles vous impressionnent, ces abeilles solitaires ne sont pas dangereuses. Elles se rencontrent partout en France.Bien sûr ne laissez pas un enfant jouer à proximité d’un massif fleuri bruissant d’abeilles !!La prudence est de règle.

mardi 30 juin 2009

La lavande reçoit de nombreux visiteurs: papillons, insectes et même de toutes petites araignés.

Retour au jardin pour ce message !
La lavande est magnifiquement en fleurs dans les jardins et dans les collines méditerranéennes.
J’aime beaucoup cette plante aux nombreuses vertus et au parfum si subtil. Elle me rappelle des souvenirs d’enfance et des parfums de vacances ! …. C’est en regardant tout ce qui va et vient autour de cette plante que l’idée m’est venue de vous présenter quelques- uns de ses visiteurs.
Et ils nombreux !
Ses petites fleurs attirent papillons, abeilles, bourdons et guêpes, mais aussi des embusqués qui y attendent leur nourriture !

Hespérie de l'alcée

Voici un papillon sans grand éclat, l’Hespérie de l’alcée(Carcharodus alceae). Pour lui trouver son nom, j’observe bien le détail des dessins de ses ailes et un des repères qui attire mon oeil sont les 3 petites taches blanches qui se trouvent à l’extrémité de l’aile antérieure.
Et voici quaujourd’hui en le regardant virevolter dans la lumière je me rends compte que ces taches blanches sont transparentes ! Je regarde alors mes photos d’un peu plus près et le détail permet de voir que ces endroits sont dépourvus d’écailles.
C’est en fait l’absence « de tuiles » qui donne cette couleur !

Détail de l'aile montrant le manque d'écailles sur les taches blanches

Un autre visiteur de la lavande présente une livrée flamboyante qui lui vaut d’ailleurs son nom : le Flambé(Iphiclides podalirius).

Le Flambé

Ce grand papillon visite souvent les arbres fruitiers en fleurs, mais aussi les lavandes.
Son déguisement est intéressant : ses ailes sont ornées d’yeux en trompe l’œil. L’attention des prédateurs est ainsi attirée par le bout des ailes, qui n’est pas un organe vital pour l’insecte.
Et mon visiteur de ces jours-ci a déjà échappé à une mort prématurée en y laissant un but de sa belle décoration. Mais cela ne l’empêche pas de continuer à virevolter et de se régaler en attendant d’assurer sa descendance et d’avoir accompli son rôle.

Flambé ayant perdu le bout de son aile postérieure.


L’Azuré porte queue est de petite taille mais facilement reconnaissable à la petite queue qui orne son aile postérieure. Il peut être confondu avec le brun du pélargonium qui est un nuisible pour les pélargoniums ! Le brun ne présente pas ces jolis reflets azurés qui donnent son nom à Lampides boeticus.

L'Azuré porte queue aux couleurs en harmonie avec les fleurs de lavande!

Ce joli papillon est commun surtout dans le sud et on pense que les populations des régions nord de la France sont issues de migrations.


Une petite touffe de poils qui le distingue des autres azurés.

Ces insectes colorés et légers nous surprendrons toujours par leur capacité à parcourir des distances importantes !
La lavande sert aussi parfois de dortoir ! C’est le cas pour cette Anthidie, une grosse abeille solitaire qui accrochée par les mandibules ! Elle dormait tranquillement ! Ayant des doutes sur sa santé je l’ai un peu chatouillé, elle est sortie doucement de sa léthargie et a repris ses activités qui consistent en cette saison à « draguer les filles » ce qui lui a valu le surnom très mérité à mes yeux de dragueur de la lavande. (c’est ainsi que je donne des petits noms à ceux que je vois avant d’aller, plus sérieusement consulter la documentation permettant de leur donner leur nom scientifique ! Cela fait quand même plus sérieux !!) Il considère la lavande comme son territoire et surveille les femelles qui viennent y butiner ! Et ensuite, il n’est ni galant ni tendre. Il se considère tellement propriétaire des lavandes qu’il tourne autour de ma tête avec des bzzz bzzz sonores censés m’impressionner !!

L'Anthidie a choisi la couleur lavande pour son repos!

La partie terminale de son abdomen est pourvue de crochets et il s’en sert pour maintenir fermement sa partenaire.

Des crochets solides pour maintenir sa partenaire.


D’autres insectes plus étranges et surtout plus discrets s’installent aussi sur la lavande.
Je n’ai vu que pendant 2 ou 3 jours cette étrange punaise :Phymala monstrosa visible sur cette ancienne communication.

Mais il faut dire que son camouflage le rend bien difficile à observer !

D’autres « affûteurs » sont là : les araignées chasseuses ! Rassurez- vous, elles sont petites, peu visibles, ce qui est une condition pour la réussite de leur activité ! Eh oui, il faut bien manger !
Voici l’araignée Napoléon(Snaema globosum) ainsi nommée à cause du dessin du célèbre empereur qui figure sur son dos !
De couleur blanche, jaune(surtout dans le sud de la France) ou rouge(surtout dans le nord de la France, mais il y a des exceptions, la preuve celle ci est d’un beau rouge !) elle ne mesure que quelques millimètres.

Araignée Napoléon en surveillance derrière les fleurs.

Je n’avais jamais remarqué son existence jusqu’à la lecture d’un petit article que lui a consacré le journal La Hulotte. Bien écrit et illustré, je me suis mise à regarder avec un œil plus précis les fleurs et j’y vois souvent notre Napoléon des corolles à l’affût !
Pour ne pas choquer les âmes sensibles ( dont je suis) je n’ai pas mis ses captures ! Ici la belle butineuse ne sait pas à quoi elle a échappé et retourne à la ruche son travail accompli !
Mais hélas ce n’est pas toujours le cas !
Voici une autre chasseuse très active et matinale ! La rosée est rare dans notre région et sèche vite ! Cette image nous montre que de bon matin, Misumena Vatia, est à son poste !

Matinale , Misumena Vatia, ne craint pas de se mouiller!
Cette petite araignée a des capacités très intéressantes : on l’appelle aussi l’araignée caméléon. Elle varie sa robe en fonction des fleurs qu’elle habite à l’aide des pigments de sa peau. C’est une fonction dont ne sont capables que les femelles adultes.
Elle possède des pigments jaunes qui sont visibles sous sa peau quand elle est sur une fleur jaune, mais qui sont stockés dans des glandes à l’intérieur de son abdomen si elle la quitte. Si elle reste longtemps sur une fleur blanche, ces pigments sont évacués avec ses crottes ! Donc elle ne peut plus redevenir jaune en retournant sur une fleur de cette couleur. Une araignée avec les yeux noir brillant ( comme celle de l’image) ne peut plus changer de couleur !
Ces informations intéressantes sont extraites et traduites par mes soins de l’ouvrage « Kosmos Atlas Spinnentiere Europas », de l’excellent entomologiste Heiko Bellmann.

D’autres locataires considère la lavande comme une résidence estivale ! La sécheresse conduit ces petits escargots à se mettre à l’abri des prédateurs éventuels en s’installant en hauteur et en obturant leur coquille par un opercule translucide. A la prochaine pluie, ils se remettront en quête de nourriture !

A l'abri des prédateurs sur une belle fleur.

Ici sur la lavande ils ne risquent pas la visite des grives, grandes consommatrices de petits escargots : elles font le tour des piquets et autres tuteurs garnis de ces appétissants gastéropodes qu’elles dégustent sans assaisonnement aucun !
Bien d’autres insectes s’attardent sur la lavande, à vous de les découvrir et de les identifier !
C’est une activité très agréable pour les vacances que je vous souhaite excellentes!