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lundi 5 septembre 2016

Lasiocampa trifolii , Pachygastria trifolii, le bombyx du trèfle (chenille, chrysalide, imago).

J’ai souvent rencontrée la chenille du Bombyx du trèfle soit dans le jardin, soit lors de mes sorties nature. Elle est superbe.
Lasiocampa trifolii, chenille au dernier stade

Au dernier stade, elle fait près de 6 cm .Le corps est noir mais presque entièrement caché par une abondante pilosité brun rousse qui permet de bien la voir dans l’herbe.
Lasiocampa trifolii, chenille au  dernier stade,  sa taille maximale.

 En plus de ces poils roux on voit de très longs poils, certains blancs d’autres presque noirs. Le nom de Lasiocampa , du grec lasios, "chevelu" et kampa, "la larve, se justifie ainsi.
Lasiocampa trifolii, chenille détail de la tête.

La tête  est magnifique avec son V noir encadrant la face blanche.
Sur le dos on voit à peine 3 rangées de points blancs.
Lasiocampa trifolii, chenille acrobate.
Mais jamais je n’avais vu le papillon.
C’est ce qui m’a décidé à faire l’élevage d’une chenille prélevée dans le jardin  à  la mi- avril.
Lasiocampa trifolii, chrysalide nouvellement formée

La chenille Lasiocampa trifolii a mué encore une fois bien nourrie de trèfle sur lequel je l’avais trouvée.Mais la chenille consomme aussi d’autres plantes : genêt, saules , ronces, luzerne….Quand on prélève une chenille il est important de noter la plante qu’elle consomme pour pouvoir la lui fournir.
Lasiocampa trifolii, chrysalide plus avancée, on voit le détail des éléments de l'abdomen.

Puis à la mi-juin, elle a fait avec beaucoup de difficulté un cocon  que je qualifie de raté et elle s’est transformée en chrysalide « non protégée ». D’habitude la chenille utilise ses longs poils pour faire un cocon qui  cache et protège la chrysalide.
Lasiocampa trifolii, chrysalide plus avancée, les yeux s'assombrissent, les larges antennes sont bien visibles.

Chez moi, elle n’en a pas fait et s’est contenté de faire un lit au-dessus des feuilles. Ensuite elle s’est transformée en chrysalide  bien visible.
Dans mon bac elle ne risquait rien, bien à l’abri des prédateurs, mais dans la nature il en aurait peut- être été autrement.
Je pensais d’ailleurs que cette chrysalide serait vouée à l’échec. Elle s’est progressivement obscurcie depuis le 14 août.
Cette modification a duré jusqu’au 1er septembre. C’est long, comparé à d’autres papillons.
Lasiocampa trifolii,le papillon enfin sur son lit de soie

Et c’est comme prévu, un superbe mâle qui a émergé ce jour-là. Les larges antennes pectinées se dessinaient bien sous la protection de la chrysalide. 
Lasiocampa trifolii,le papillon mâle

Sa taille est inférieure à celle de la femelle comme souvent.
Lasiocampa trifolii,le papillon mâle antennes rabattues , au repos!

L’imago ressemble à Lasiocampa quercus .La ligne claire que l’on voit sur l’aile est fine. Un point blanc cerné de brun est bien visible au-dessus.
Lasiocampa trifolii,le papillon mâle antennes déployées , en alerte!


Ce papillon nocturne qui ne se nourrit pas se rencontre partout en
 France et même dans toute l’Europe excepté l’extrême nord..

lundi 29 août 2016

Malacosoma castrensis, la Livrée des prés, œuf, chenille, chrysalide, imago.



Souvent au printemps, dès mars- avril  je vois ces chenilles en groupes, dans un grand filet de soie,  sur divers arbustes, tels les aubépines ou les jeunes prunelliers sur une zone entre 900 et 1300m d’altitude.
Malacosoma castrensis, chenille au dernier stade.

Puis plus tard les chenilles isolées se promènent dans la végétation.
Malacosoma castrensis : chenilles en groupe dans la végétation.

C’est ainsi que j’ai rencontré celle-ci. Comme elle était déjà bien grande, près de 7cm, la nymphose n’étant pas loin je l’ai prise en pension.
Malacosoma castrensis, chenille au dernier stade, pourvue d'une belle pilosité rousse.

 Il existe deux Malacosoma dont les  chenilles  se ressemblent beaucoup : Malacosoma neustria et castrensis.. Elles présentent une forte pilosité rousse, une ligne blanche sur le dos bordée de lignes noires et rouge orangé sur un fond bleu gris orné de marbrures et de points noirs. Ensuite au-dessus des stigmates  noirs une fine ligne rougeâtre encadrée  de noir.
Malacosoma castrensis, chenille au dernier stade,détail des rayures latérales
Une différence s’observe sur la tête de la chenille : Malacosoma neustria devrait avoir deux taches noires.
Malacosoma castrensis, chenille au dernier stade,une tête grise sans points noirs.
Ma chenille ne les a pas. Il s’agit bien de Malacosoma castrensis répandue dans presque toute la France, principalement dans la moitié est et les régions montagneuses, dans les lieux chauds et ensoleillés.
Malacosoma castrensis, le cocon et son contenu, la chrysalide et le reste de la chenille.

Très rapidement elle se cachera dans un cocon de soie très clair. A l’intérieur de ce tissage  une chrysalide et le reste de la chenille. 
Malacosoma castrensis,  la chrysalide vide, fendue sur le dos

La chenille se tortille et se déshabille de son enveloppe extérieure qui est compactée autour de la capsule céphalique.(un peu comme une chaussette rabattue sur les chevilles) .
Malacosoma castrensis, le papillon.

C’est trois semaines plus tard que le papillon a émergé, c’est une femelle (antennes bipectinées mais moins que le mâle)  Elle (envergure de 30-40mm) est plus grande que le mâle (20-25mm).
Malacosoma castrensis, une femelle à l'abdomen épais.

Je l’ai mise sur la terrasse mais elle n’a pas reçu de visite masculine. C’est davantage un papillon de montagne.
Malacosoma castrensis, vue de face, elle semble impressionnante!

 Elle a quand même commencé à me laisser quelques œufs avant de prendre le large. Dans la nature ils sont pondus autour des tiges en cercles et forment un manchon.
Malacosoma castrensis, quelques oeufs.

On distingue Malacosoma castrensis de neustria en observant les lignes transversales de l’aile antérieure qui sont « subparallèles » chez neustria.
Malacosoma castrensis,ailes en toit, attitude habituelle du papillon.


 La durée de vie est courte, entièrement dédiée à la reproduction, le papillon n’a pas de trompe pour se nourrir,   on le voit peu car c’est un papillon nocturne.
Malacosoma castrensis,bien habillée pour la fraîcheur nocturne!

samedi 23 août 2014

Lasiocampa quercus, le Minime à bandes jaunes ou Bombyx du chêne.


Encore une  histoire en plusieurs épisodes .

18 août 2014
Episode1
Cela fait maintenant 4 mois que j’attends cela . Du mois d’avril à celui de juin je savais qu’il ne se produirait rien. Mais à partir de juillet je regardais chaque jour ce qui se passait dans le pot contenant le cocon. Juillet  a passé et rien !

Début août je commençais à m’inquiéter d’autant plus que je devais m’absenter et j’aurai été très déçue de voir l’émergence se passer en mon absence.

Voilà que le lendemain de mon retour, çà y es,t le papillon a enfin vu le jour, c’est sympa de m’avoir attendu.
Lasiocampa quercus femelle, après l'émergence sur son cocon.

De qui s’agit-il ? Du Minime à bandes jaunes dont j’avais élevé depuis le mois d’octobre 2013 deux chenilles. Histoire que je raconterai dans un autre billet !
Lasiocampa quercus femelle au troisième jour.

C’est une femelle ses ailes ne sont pas complètement déployées mais ce léger handicap ne va pas la gêner. Ses antennes filiformes, son abdomen très gonflé sa couleur claire en sont les marques distinctives. Elle reste immobile et agite de temps en temps ses ailes.

Je vais la mettre sous cloche sur la terrasse. J’ai une jolie cloche à fromage en maille dense qui sert maintenant de cloche à papillons. Le matin ma terrasse est à l’ombre. En début d’après-  midi il commence à faire chaud mais il ne se passe rien. Ce n’est que vers 17 heures que je le vois. Qui donc ?

Celui que j’attendais et que madame Minime a attiré ! Bien sûr le mâle Lasiocampa quercus. Il est plus foncé que la femelle ses grandes antennes  pectinées l’identifie. Il vole sans s’arrêter, inspecte le toit, les murs, les fenêtres, mes bottes de jardin, s’approche de jolie cloche avec sa pensionnaire  et reprend le large dans le jardin. Un quart d’heure plus tard le voilà de retour et j’inspecte en haut en bas , au niveau du sol et ouf , enfin se  pose …sur la cloche !
Lasiocampa quercus mâle au premier plan, la femelle sous les feuilles

 A partir de là tout s’enchaine, je le mets sous la cloche et la dame s’agite , le rapprochement est rapide. Ce sera pour moi l’occasion de photographier le Minime à bandes jaunes mâle.

Lasiocampa quercus mâle , dessous des ailes.

Fabre donne une jolie explication de l’origine du nom du papillon qu’il appelle le Minime à bande :

«cette dénomination (..)  est motivée par le costume du mâle : robe monacale d’un roux modeste. Mais ici  la bure est délicieux velours, avec bande transversale pâle et petit point blanc oculé sur les ailes antérieures. »


Au bout d’une demi- heure chacun s’en retourne dans son coin et madame Lasiocampa quercus se met à pondre. Je lui avais mis une branche avec des feuilles à disposition, elle l’a dédaignée, s’est mise sur le sol  et a littéralement expulsé ses œufs qui ont roulé pour s’accumuler sur le relief formé par une feuille de papier.

Précisons que, dépourvus de trompe, ces papillons ne se nourrissent pas au stade adulte, consacré seulement à la reproduction de l’espèce. 

19 août 2014

Au petit matin je trouve mes deux papillons toujours tranquillement installés.

Je les transporte à l’extérieur et je mets le mâle à l’extérieur de la cloche. Il ne bougera pas de la journée. Mais vers 16 heures un réveil soudain et hop en deux coups d’aile il s’envole, un petit tour sur la terrasse puis il prend le large.  Et Madame Minime n’aura pas d’autre visiteur.

Episode 2

J’avais deux chenilles  en automne. La première s’était nymphosée le 19 avril, la seconde le 1er mai.

Comme 10 jours séparaient les nymphoses, je m’attendais au même intervalle entre les émergences.. Ce ne fut pas le cas, 3 jours plus tard, je vois dans un autre endroit du jardin , devant la fenêtre de l’endroit où je garde mes élevages, un mâle de Minime à bandes jaunes voleter. Cela me met la puce à l’oreille. Le matin j’avais vu le cocon intact et voilà que maintenant à 15 heures mon papillon est né ! C’est une femelle. Je suis un peu déçue, j’espérais un mâle.

Lasiocampa quercus, la seconde  femelle quelques heures après l'émergence.


Mais la suite sera vraiment surprenante.

Lasiocampa quercus seconde  femelle: détails de sa tête, sans trompe et ses antennes simplement dentées.


Le lendemain, je mets ma femelle âgée de 24 heures sous cloche sur la terrasse. Et c’est là que je vais avoir droit à un spectacle fantastique. A 14h30, un premier mâle vole sur la terrasse.

Venu de loin le mâle Lasiocampa quercus cherche la femelle


Pour le photographier je le mets « en boîte ». A peine éloignée voici un second qui se présente. Même opération ! Un troisième arrive.

La scène va se répéter 15 fois. Je renonce à partir d’un certain moment à les éloigner, j’en aurais ainsi 5 à tournicoter sur ma terrasse certains se posant sur ma tête ou mon appareil photo. Tenter de les photographier en action est impossible. Leur vol est rapide, changeant sans cesse de direction, montant descendant, se retournant…


Deux mâles se chamaillent sur la cloche contenant la femelle.


J’ai essayé de les photographier sur la cloche. Comme nous sommes à l’ombre c’est techniquement difficile et jamais le papillon n’immobilise ses ailes.


Suite des chamailleries des mâles les ailes , les pattes, l'abdomen, tout est en mouvements!



Je me posais la question de savoir combien de temps le papillon volait sans se poser. Et bien très longtemps. Sur la terrasse j’ai ainsi vu deux ou trois papillons se poser à deux mètres environ de la cloche au bout d’une demie heure de vol non- stop.

La seconde femelle avec son mâle.


Il se posait alors n’importe où .J’en ai vu deux sur le sol, un autre contre un mur. Alors ils sont à la merci du premier prédateur venu, car ils restent immobiles pendant plus d’une heure ! Et ensuite hop, sans mouvement préalable, on se met en route et on s’éloigne rapidement.


Dans ma main on a une idée de la taille des papillons, par ici les femelles n'atteignent pas les tailles maximales.



J’ai passé ainsi de 15 à 18 heures à observer ce ballet. J’ai ensuite éloigné la femelle et lui ai proposé un compagnon. Le mariage fut bref !

Vue de dessus du couple Lasiocampa quercus: on voit bien la femelle plus grande que le mâle.


J’ai été étonnée de voit tant de mâles dans mon environnement alors que je n’avais jamais vu un seul Minime voler et pourtant je suis assez observatrice..Lasiocampa quercus est donc bien présent chez nous, mais discret !