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dimanche 10 juillet 2011

Oisillon du Fou de Bassan

Pour compléter la publication précédente voici quelques images prises en 2010 aux îles Shetlands(Royaume Uni). Tout au Nord de cet archipel, bien plus au nord en latitude qu’à l’île de Bonaventure(Québec), se trouve une autre colonie de Fous de Bassan, elle aussi très prospère.
Nous y étions en juin et il y avait déjà eu des naissances.

Lorsque l'adulte bouge, on voit l'oisillon avec son grand bec noir.
La colonie niche sur des falaises et la vue sur les nids est bien plus difficile qu’au Québec. Pour faire les images il faut bien se pencher, le vent est souvent violent. J’avais trouvé une position assez sûre en me calant dans un trou occupé par les moutons lorsqu’ils se couchent pour ruminer. C’était sûr, mais l’odeur … !!
L’oisillon qui a plus de 8 jours est toujours maintenu contre la paroi et on ne le voit que très peu. Son duvet gris sombre est devenu presque blanc. L’essentiel du temps, il est sous les plumes de l’adulte. Pendant que le compagnon est en mer pour chercher de quoi nourrir le jeune, l’autre oiseau garde précieusement leur héritier.
Le nid est tout petit et il n'y a pas beaucoup de place.
Au retour, il sera nourri par régurgitation des poissons prédigérés. L’absence de l’oiseau nourricier peut durer quelques heures et même parfois un jour ou deux. Car les adultes font souvent de longues distances pour trouver la nourriture. Le soir ou le matin, on voit ainsi le long des côtes des petits groupes de Fous de Bassan volant l’un derrière l’autre au ras des flots .
Comme maman ( ou papa) l'oiseau fait un peu de toilette avec son bec.
A la fin de l’élevage, l’oisillon sera aussi grand que ses parents, et pèsera même un peu plus. Car au bout de 3 mois, le petit quitte définitivement le nid et ses parents, qui ne s’en occupent plus.
Il lui faut alors se débrouiller seul, apprendre à voler et à se nourrir tout seul…Il vaut mieux qu’il ait alors quelques petites réserves. Si beaucoup se tuent lors du premier envol, d’autres sont ensuite la proie de prédateurs qui attendent au bas des falaises ces novices peu dégourdis.

lundi 19 juillet 2010

Fous de Bassan (Morus bassanus) aux Shetlands !

Dans les colonies de plusieurs milliers d’oiseaux marins qui viennent nicher sur les côtes écossaises, le Fou de Bassan est l’oiseau le plus grand (et aussi notre favori..).
C’est un oiseau qui atteint jusqu’à 1 mètre de hauteur et ses ailes déployées font jusqu’à 1,80 mètres.


Ailes déployées, le Fou de Bassan impressionne!

L’adulte est magnifique ! Proche de lui on voit sa tête d’une jolie couleur orangé tirant sur l’abricot,de magnifiques yeux bleus, ses plumes d’un blanc immaculé et ses pattes palmées joliment soulignées d’un filet bleu foncé.


Mâle au repos: on s'occupe de ses plumes!

Après notre rencontre au large de l’île de Bass Rock (d’où il tire son nom) nous souhaitions pouvoir l’observer avec davantage de proximité ! Il se trouve qu’en 2 endroits des Shetlands , on peut les approcher bien davantage qu’ailleurs, car ils nichent à proximité du sommet de la falaise ! Ailleurs ils occupent les étages inférieurs ou des rochers trop éloignées de la côte, il faut alors faire l’approche par bateau(en Bretagne, aux 7Iles) et la photo est bien plus délicate et pas question de passer de longs moments comme je le fais à regarder vivre les oiseaux !


Une partie de la colonie installée sur des falaises au dessus de l'Océan.


Ce sont les adultes de plus de 4ans qui se reproduisent. Plus jeunes, leur plumage est plus sombre, les plumes noires des ailes progressivement remplacées par ces grandes plumes immaculées ! Les Fous ont besoin d’une falaise pour s’envoler car au sol ils ont beaucoup de mal à décoller.


Les nids sont proches les uns des autres, le confort est sommaire!

Les couples ont fidèles et les manifestations de tendresse entre les partenaires ne sont pas rares !
Le nid est formé de matériaux divers et certains ont attirés mon regard ! On y voit ainsi des morceaux de cordes, de filets …Les oiseaux reviennent sur le même nid année après année ! On repère la femelle qui couve le plus souvent, elle est sur le nid, son partenaire est à côté d’elle mais sur un espace restreint où il peut à peine poser ses pattes, un endroit et une posture souvent inconfortables !

Les nids sont réoccupés année après année! Ici cordes et filets servent de décor!

Quand il revient d’un séjour en mer pour se restaurer par exemple, l’arrivant salue et manifeste sa tendresse à son compagnon.


Une petite fleur pour faire plaisir à ma dulcinée!

La femelle arrange en permanence son nid, déplaçant une plume ou un élément qui le constitue ! Le mâle offre souvent des fleurs ! Eh oui, il s’en va cueillir (arracher à la falaise), un peu de verdure qu’il offre délicatement à sa compagne. Celle- ci les place alors sur le nid. Mais parfois c'est difficile, le cadeau tombe sur le nid des locataires du dessous !

Un instant, il faut que je range le duvet!

C’est sur ce beau geste que nous resterons pour aujourd’hui !

Pour compléter votre documentation:

mercredi 7 juillet 2010

Histoire des Grands Labbes (Stercorarius skua)

Ni photogénique, ni sympathique pourrait être le sous- titre de ce billet !

Mais, les Ecossais, plus particulièrement les habitants des Iles Shetlands, sont fiers de la présence de ces grands oiseaux sur leurs îles ! D’ailleurs ce sont eux qui leur ont donner ce surnom de « Bonxie » , alors que son nom anglais est Great Skua .
La plus grande partie de la population totale( plus de 50%) des Grands Labbes nichent chez eux !


C'est ainsi que l'on rencontre les Grands Labbes dans la lande !

L’histoire remonte au XIXème siècle ! Chassés lorsqu’ils venaient à terre, leurs œufs étaient aussi ramassés pour être consommés et collectionnés, l’espèce était au bord de l’extinction ! En 1831, il en restait 3 couples à Hermaness, au Nord de la plus septentrionale des Iles Shetland !
Quand un propriétaire terrien mit fin à ces pratiques et en 1920 on en comptait 80 couples, aujourd’hui plus de 700.
Avant de rencontrer ces oiseaux, j’avais lu bien des récits les concernant ! Et la confrontation avec la réalité est parfois amusante ! Comme tous les oiseaux, les adultes défendent leur territoire et bien plus encore leur nichée ! Et des récits parlent d’attaque des Grands Labbes face aux promeneurs et randonneurs ! J’imaginais un oiseau aux ailes gigantesques fondant sur moi !
Quand je les ai vus, je les ai reconnus et les ai trouvés moins grands et moins menaçants que dans mon imaginaire ! De loin , on dirait de grosses poules paisibles !


Se fondant dans les couleurs ternes de la lande, l'oiseau passe inaperçu!

Bien sûr c’est un grand oiseau surtout quand il déploie ses ailes ! Son envergure atteint quand même 1,25 à 1,40 mètres. Ce dont on se rend mieux compte quand , pour marquer sa présence, l’oiseau lève ses ailes ! Cette attitude se voit de loin ! Quand un congénère passe à proximité d’un endroit occupé par un grand labbe, celui-ci lève les ailes, histoire de dire, « la place est prise, passe ton chemin » ! C’est aussi un moyen d’impressionner un rival qui a la mauvaise idée de s’approcher de la dame que protège et surveille l’oiseau !


"La place est occupée, passe ton chemin ...et vite!"

Le Grand Labbe (Stercorarius skua), est un oiseau qui passe sa vie en mer, vient à terre pour nicher ! Mais contrairement à d’autres oiseaux marins comme les macareux moine, il ne s’installe pas en colonies, c’est chacun pour soi !
Leur mauvaise réputation, provient de leur comportement pour se procurer de la nourriture ! Il attaque bien sûr les plus petits, tels les macareux, mais vole aussi les poissons que d’autres ont pêchés pour nourrir leurs petits ! Il s’en prend aux sternes, aux macareux, aux fous de bassan qui reviennent de la pêche le bec rempli de nourriture pour leur nichée ! Je n’ai jamais vu de ces scènes ! Mais quand un grand labbe se présente au-dessus d’une colonie, tout le monde le chasse, le plus spectaculaire étant la chasse bruyante qu’organisent les sternes ! Mais ils se nourrissent aussi en consommant les lapins qui sont écrasés au petit matin par les rares voitures !


Un bain collectif dans un petit lac!

Par contre j’ai vu sur 2 îles différentes de grands rassemblements de Labbes sur des petits lacs ! Les oiseaux se réunissaient là pour se laver ! Ils font alors une toilette minutieuse, comme tous les oiseaux ! Le plus surprenant étant ces groupes de 10 à 30 oiseaux se côtoyant paisiblement, alors qu'à l'habitude , ils se tolèrent très peu!


La goutte au nez: c'est l'évacuation du trop-plein de sel!

Un autre phénomène m’intriguait ! J’avais vu plusieurs fois ces grands oiseaux avec la goutte au nez ! Bon le climat est bien humide, il bruine souvent, mais même par temps de soleil, une goutte se forme à la pointe du bec et tombe ! C’est encore un fonctionnement et une adaptation au milieu ! L’oiseau vit en mer, consomme des produits salés et son organisme élimine l’excédent de sel par une glande située dans le nez ! C’est le même principe que l’excroissance du bec du fulmar boréal, dont j’avais déjà parlé ici !


Envol collectif au bord du petit lac!

Quand nous avons rencontrés ces oiseaux, ils n’avaient pas encore de petits et la saison de la nidification en était à ses débuts ! De ce fait nous n’avons pas subi leur courroux ! Sauf une fois et dans une situation assez inexpliquée ! Franchissant le sommet d’une colline, nous sommes passés non loin des « gardiens », 3 oiseaux postés sur la ligne de crête et qui nous ont clairement signifiés d’aller voir ailleurs ! Pourtant, il n’y avait aucune femelle qui couvait ! Peut-être étaient- ils vraiment en poste de surveillance chargés de chasser les intrus ! Nous ne le saurons jamais !
Nous garderons d’eux le souvenir d’une espèce sauvée par la volonté de quelques habitants d’une île lointaine et qui actuellement est toujours protégée, mais en préoccupation mineure.