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vendredi 27 avril 2012

Tropinota hirta et Tropinota squalida:confusion possible avec Oxythyrea funesta..


Deux autres cétoines peuvent être confondues avec le drap mortuaire Oxythyrea funesta : il s’agit de Tropinota hirta et Tropinota squalida.

Ces deux Tropinota sont difficiles à différencier l’une de l’autre.

Tropinota hirta sur Ciste cotonneux

Différencier les Tropinota de Oxythyrea est plus facile : les Tropinota sont un peu plus grandes que Oxythyrea ( la première photo ici permet de bien le voir) ;mais pris isolément, il est difficile de s’en rendre compte. Souvenons-nous que l’on voit bien les six points blancs sur le pronotum d’Oxythyrea. C’est vraiment le critère le plus visible.
Les trois dents de la patte antérieure des Tropinota sont toutes dirigées vers l'extérieur.

Un second critère : les dents sur les tibias antérieurs sont toutes les 3 orientées vers l’extérieur chez les Tropinota.

Pour rappel voici un lien où vous pouvez trouver la très utile clé des cétoines de PieZo.

Maintenant comment différencier les deux Tropinota?
Tropinota hirta avec son scutellum  bien ponctué

Tropinota hirta : la cétoine poilue, présente un aspect jaunâtre avec ses poils,  le scutellum ponctué latéralement  avec des impressions ressemblant à un fer à cheval. Le scutellum étant cette partie triangulaire que l’on voit sur le dos de l’insecte.


Détail du scutellum ponctué de Tropinota hirta.



Tropinota squalida, présente un scutellum lisse. Ce n’est guère facile à voir. Heureusement sur certains insectes le centre du pronotum apparaît bien lisse et permet ainsi de distinguer les deux espèces.
Tropinota squalida on voit le scutellum bien lisse

Comme Oxythyrea les adultes se nourrissent en cette saison sur les fleurs où leur couleur sombre nous permet de les repérer. Si on veut les manipuler, ils  s’envolent très rapidement, mais pas très loin.
Prête à s'envoler la cétoine (Tropinota squalida) déplie ses ailes.

Cette photo peu esthétique permet de voir comment les ailes pliées en deux sous les élytres sont dépliées pour permettre l’envol.


jeudi 19 avril 2012

Oxythyrea funesta ( Poda) , le drap mortuaire, un coléoptère qui mange des fleurs !




Le printemps, qui a fait une timide apparition avant de se remettre en sommeil,  a vu certaines de nos fleurs visitées par des insectes habituellement présents en cette saison : les cétoines. Ces insectes sont gros consommateurs de fleurs.

Si certaines d’entre elles sont joliment colorées comme la Cétoine dorée, d’autres attirent beaucoup moins le regard et dévorent les fleurs que nous attendons pour égayer le jardin ou pire nous promettre une récolte de fruits abondante.

La plus commune du moins dans mon jardin, est Oxtythyrea funesta, le drap mortuaire. Deux autres membres de la même famille lui ressemblent : Tropinata hirta et Tropinata squalida. Je vais essayer de les caractériser afin que l’on puisse mieux les reconnaitre.

*Petite précison apportée à la suite de l'interrogation de Philippe Bullot: le nom vernaculaire de l'insecte fait sans doute allusion aux tentures sombres qui marquait la maison , ou la pièce où l'on se recueillait devant un défunt.




Sur une joli fleur de trèfle, Oxythyrea et Tropinota
Et cette photo permet tout de suite de voir que nous avons à faire à deux insectes bien différents.

A gauche Oxythyrea funesta parsemé de points blancs, mais on voit bien les 6 points blancs sur le pronotum, à la manière d’une double rangée de boutons, et sur la droite un coléoptère plus poilu et moins ponctué !

 Commençons par la plus commune et de loin la plus répandue dans mon jardin.
Oxythyrea funesta, 6 points blancs sur le pronotum et 3 dents sur le tibia antérieur dont  deux orientées vers l'extérieur.

Oxythyrea funesta : souvent ponctué de blanc, elle est comme les deux autres, poilue quand l’insecte est jeune, les déplacements et frottements changent ensuite  son aspect. Le caractère le plus facilement visible ce sont les deux rangées de 3 points blancs sur le pronotum ! Facile à retenir : elle a un double boutonnage sur son veston, sauf que les boutons sont sur le dos, mais enfin ce n’est pas grave ! !

Voir ici sur la clé illustrée des Cétoines par PieZo, très facile à utiliser.

Sur le muscaris dans la garrigue: toute fraîche et encore bien poilue.

 Autre caractère bien visible sur le tibia des pattes antérieures nous avons 2 dents orientées vers l’extérieur et une autre vers l’intérieur.
Sur une fleur de renoncule, déjà entamée.

Oxythyrea funesta est phytophage, se nourrit donc de plantes et plus précisément des fleurs. Sur les fleurs l’insecte consomme étamines, pistils et parfois pétales mais bien plus rarement.
En  couple, dans une tulipe.

Il n’est pas sectaire et s’installe aussi bien sur les fleurs cultivées que sur les fleurs sauvages.

Je me suis amusée en l’espace de ces quinze derniers jours à le photographier sur bien des fleurs, je vous en propose un petit catalogue.
Sur une fleur de pommier!

C’est vrai que dans un jardin sur les fleurs des arbres fruitiers je considère qu’il n’a pas sa place, alors le matin quand il est moins véloce, je le ramasse et mes poissons s’en régalent ! C’est souvent sur les fleurs de couleurs claires qu’il aime se rassasier, ce n’est pas malin , c’est là qu’on le voit le mieux !
Sur la spirée.

J’ai lu que dans le sud nous en étions bien pourvu! Les larves se développeraient sur les racines et dans les tas de compost dont elles aident à la décomposition.
En pleine séance de reproduction dans mes iris! Ou mariage sur draps blancs!

Avec sa carapace bien solide il a peu de prédateurs. Voici une tentative insolite.
Attaquée par une Réduve irascible juvénile, sans succès!

Un juvénile de la punaise Rhinacoris iracundus, la Réduve irascible, a tenté de s’en prendre à Oxythyrea funesta. La scène a duré quelques instants. Avec  son rostre, l’attaquant cherche un  coin non protégé pour harponner sa proie. Cela a donné des images cocasses ! Mais la réussite ne fut pas au bout, d’ailleurs la cétoine avait l’air peu intimidé par l’attaquant, elle aurait pu s’envoler mais ne l’a pas fait.La scène se passe sur une fleur de thym serpolet.

Une seconde publication présentera les Tropinata hirta et squalida.

A la suite du commentaire d'un jeune entomologiste qui aime beaucoup les cétoines je rajoute un extrait de son message qui explique le rôle des Cetonidae dans la pollinisation :
"Je tenais a signaler que les cétoines sont des coléoptères pollinisateurs .... certaines plantes ,sont entomophiles ce qui signifie qu'elles ont besoin des insectes pour se reproduire. Ces derniers apportent les grains de pollen de fleur en fleur les fécondant involontairement mais chacun y gagne..... certaines plantes font appellent aux hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes etc) pour les attirer elles ont des couleurs et des odeurs attractives pour ces espèces et sécrètent du nectar, en gros l'énergie est dépensée dans l'attraction de l'insecte. D'autres plantes comme les rosacées (fruitiers, rose, fraisier etc) ont choisi de produire plus de pollen afin d'attirer des insectes qui ne sont pas nectarivores et qui vont se nourrir des pétales et du pollen et je vous le mets dans le mille : il s'agit principalement de coléoptères dont une famille bien spéciale : les Cetonidae (cétoines). "
Merci beaucoup d'avoir si bien expliqué ce rôle particulier!