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jeudi 12 janvier 2012

Le Râle d'eau, Rallus aquaticus.




Ce fut  une belle surprise, un  de ces cadeaux offerts par une belle journée. On se promène à observer un sujet bien visible et soudain l’œil est attiré par un détail insolite !

Sur cet étang aux eaux basses par un hiver très doux, des flamants roses se nourrissaient dans la lumière du matin. Il est 9 heures, le soleil a émergé de l’eau à 8h 05 et des nuages au ras de l’horizon faisaient douter que la journée soit aussi lumineuse que la précédente. Mais les flamants, souvent vus, attirent toujours. En marchant sur la piste cyclable pour les rejoindre, déjà un héron caché dans les  végétaux d’un petit canal me fait un beau sujet. Puis deux Tadornes de Belon sont à la recherche de leur nourriture. Je voudrais les  voir passer devant le héron et j’attends que la bonne configuration se produise.

C'est dans la végétation qu'un oeil exercé voit le plus souvent le Râle d'eau

J’attends..et dans mon champ de vision, passe un oiseau bien plus près de moi. Bec rouge très pointu, plumage moucheté de brun, c’est un Râle. Mais le temps d’orienter correctement mon appareil il a disparu dans la végétation. J’en fait part à mon mari « j’ai vu un Râle d’eau, là, dans la végétation  ».
Dégagé des végétaux, observant l'eau en marche rapide quand il est à découvert.

Nous décidons de l’attendre, nous scrutons la végétation et surveillons la zone au ras de l’eau, à la limite des herbes et des salicornes qui ont poussées sur cette digue séparant le canal de l’étang. C’est un lieu idéal pour cet oiseau. L’eau du canal n’est pas très profonde et la végétation a les pieds dans l’eau.

Notre chance, cette végétation ne s’étend que sur un mètre de largeur. Notre attente va être longue, une demie heure à scruter les herbes, l’eau sombre encore à l’ombre, pas de signe de mouvement dans les salicornes trop raides pour bouger quand on y passe, pas d’onde dans l’eau ! Mais le revoilà, il fiait un petit crochet devant la végétation. C’est l’occasion de prendre quelques images.
Marche rapide pour scruter l'eau et surtout de quoi se nourrir

Le Râle d’eau est un oiseau  de la taille d’un vanneau huppé, une trentaine de cm, haut sur pattes. Son bec pointu lui permet de fouiller la vase, la végétation, et de saisir larves, insectes qui y vivent. En hiver, il se nourrit aussi de végétaux.

Son plumage est magnifique bien adapté à son milieu. La partie supérieure est moucheté de brun comme les herbes dans lesquelles il évolue et la partie inférieure grise puis blanche et noire rappelle les taches claires et sombres que l’on voit dans l’eau quand la lumière éclaire les berges des étangs et des canaux.
Ne suis-je pas beau semble dire celui-ci!

 Il marche rapidement dans l’eau et s’avance rarement en zone découverte. C’est alors qu’il court. Je ne l’ai jamais vu voler. En fait, il avait un territoire qui faisait une centaines de mètres de berge de canal. Car arrivé au bout de ce territoire, il rencontrait un autre Râle qui râlait fort ! Deux ou trois cris de protestation et chacun repartait dans le sens opposé. Le second Râle était bien plus timide et n’est jamais sorti du couvert de la végétation.
A la recherche de la précieuse graisse pour rendre le plumage étanche.

« Notre »  Râle était petit cabotin qui souhaitait sans doute qu’on lui tire le portrait. Nous étions contents de l’avoir vu plusieurs fois pendant quelques secondes à découvert et allions  partir quand..il décide de faire une toilette, au soleil !
Toilettage  et étanchéification des plumes souvent dans l'eau.

Superbe. Tout va très vite, on s’ébroue, on lisse les plumes  des ailes, du dessous. Surtout on va chercher sur la glande uropygienne de quoi étanchéifier son plumage ! Quand on passe la majeure partie de la journée dans l’eau c’est indispensable. Et on repart se nourrir sous la végétation.
Quelle souplesse!

Le Râle d’eau est un oiseau territorial. Nous en tirons la conclusion que nous aurons la chance de le revoir dans l’après-midi quasiment au même endroit. Nous y retournons sans trop y croire ! Et oui, il est toujours là et comme nous, cet individu aime le soleil, car maintenant il cherche sa nourriture devant les salicornes et les végétaux ! Il passe plus souvent devant la végétation qu’à l’intérieur. Un vrai régal pour le photographe.

De temps en temps le Râle s'avance dans une eau plus profonde.

Finalement c’est nous qui le laisserons  et repartirons avec ces beaux souvenirs d’une rencontre rare.
Cliquer sur les images et on les voit en plus grand!