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dimanche 1 mai 2022

Eremocoris fenestratus, une punaise de la litière, bien discrète

 

Le printemps est bien arrivé dans le jardin : des fleurs partout, des chants d’oiseaux, des papillons , des abeilles, on vole au-dessus de l’herbe et près des arbres.

Mais il est un domaine où la vie est bien plus discrète mais tout aussi riche : le sol, sous les arbres, caché par les herbes et les plantes, il y a tout un monde qui vit. Les insectes y sont souvent petits, sans couleurs éclatantes, on ne les remarque guère.

C’est pourtant de  là que  tout part et se construit. Je découvre petit à petit ce monde quand l’un de ses acteurs se montre à découvert, surtout s’il se perd sur la piscine.

C’est ce qui est arrivé avec cette punaise de d’environ 1 cm, de couleur sombre,  presque noire au premier regard.

Eremocoris fenestratus, vue dorsale, en noir et brun*


A force d’habitude je sais dans quel « secteur »  chercher : 4 articles aux antennes, ce pronotum large , un scutellum bien triangulaire , des élytres qui recouvrent l’ensemble de l’abdomen avec une partie membraneuses parcourues par quelques nervures bien visibles, je cherche parmi les Rhyparochromidae, du site insecte.org.

Eremocoris fenestratus*


J’arrive à la famille des Eremocoris facilement.

Ensuite il s’agit de savoir quelle est l’espèce : deux caractères sont cités ; une seule dent sur les fémurs antérieurs et des poils perpendiculaires aux tibias postérieurs.

Fémur avec une dent plus grande*


Grâce à l’ouvrage très complet de Péricart**, disponible sur le net, Eremocoris fenestratus est confirmé. Son aspect très luisant visible sur les images est aussi noté !

Le tibia de gauche montre bien les longs poils  perpendiculaires Tel que représentés dans l'ouvrage de Péricart , Faune de France volume84, page 264 figure e*


Cette punaise, on voit bien son rostre ici, consomme des graines pourrissantes dans la litière près des arbustes de la famille des rosacées, mais aussi des cyprès qui dans mon voisinage servent de haies !

Selon l'angle de la photo, les denticules et la dent du fémur ne sont pas du tout visibles*


 On s’est posé la question de savoir à quoi servaient les épines sur ses fémurs : à tenir la graine pendant que l’insecte en prélève  la substance pour se nourrir !

Nettoyage du rostre à l'aide des pattes antérieures*


 D’ailleurs pendant que mon sujet faisait sa toilette après son bain, j’ai bien vu son habileté à passer ses pattes sur ses antennes et à passer son rostre entre ses pattes.  

Un petit insecte bien soigné à qui nous ne prêtons guère d'attention, voilà qui est réparé!

* images grossies 3 fois

** Faune de France,84b, Hémiptères Lygaeidae, volume 2

dimanche 2 mai 2021

Camptopus lateralis, une grande punaise aux tibias arqués.

 

Tout en longueur Camptopus lateralis, cette punaise qui appartient à la famille des Alydidae se distingue d’une espèce proche ( Alydus calcaratus)e par ses tibias incurvés.

Camptopus lateralis aux tibias bien arqués!


 Je l’ai rencontré dès le mois de mars dans la végétation. Elle passe l’hiver sous forme adulte pour se reproduire au printemps. Elle est de belle taille, entre 12 et 18mm.

Une très grande punaise


Sa tête est aussi large que son pronotum avec ses deux gros yeux placés latéralement.

Une tête aussi large que le pronotum avec ses gros yeux latéraux


Les antennes ont 4 articles , le dernier étant le plus long.

 

La partie membraneuse de l'élytre avec ses nombreuses nervures

Une autre de ses caractéristiques concerne la partie membraneuse de ses ailes aux nombreuses nervures (plus que 7).

Fémurs dentés et tibias arqués!


Les pattes arrières avec des fémurs dentés et les tibias bien arqués sont remarquables.

Des glandes odorantes sur l'abdomen


Les larves ressemblent à des fourmis, certains auteurs disant même que cette forme leur permet de vivre dans une fourmilière ; mais je n’ai pas vraiment d’avis concluant.

Une larve qui ressemble à une fourmi!

 Moi je l’ai trouvé dans la végétation, mais les fourmilières ne manquent pas chez nous ! Les glandes odorantes se trouvent sur leur dos. Chez l’adulte c’est sur le thorax.

Le pronotum est terminé par 2 pointes


Ces punaises sont phytophages.

Elles se nourrissent sur les Fabacées, mais aussi d’autre familles de plantes et même parfois de carcasses d’animaux. Elles ne représentent pas un danger pour les cultures.

jeudi 14 janvier 2021

Dolycoris baccarum, punaise des baies, la punaise pentatomide la plus répandue en France.

 


Voici une punaise des plus communes. On la trouve dans toute l’Europe, dans presque tous les milieux depuis le niveau de la mer jusqu’à près de 2400 m dans les Alpes du Sud.

Dolycoris baccarum sur les arbouses en automne.


Je la rencontre depuis de nombreuses années dans l’herbe et certaines fleurs. Le dossier est resté ouvert parce que je cherchais une photo qui ne s’est pas présentée en plus de 10 ans : un accouplement. Alors cet hiver sera l’occasion de la présenter  et si le printemps nous est favorable, les recherches continueront !

C’est une punaise de la famille des Pentatomides , celles qui ont 5 articles aux antennes.

La vue de profil nous montre cette pilosité importante sur la tête et le pronotum.


On la reconnaît à sa couleur, ce rouge brique sur les élytres et le pronotum , les antennes dont tous les éléments portent du noir et du blanc et ce qui est plus difficile à voir,   la pilosité dressée sur la tête et le pronotum.

Une ponte sur un brin d'herbe


Voici la ponte effectuée par la femelle sur un brin d’herbe le 10 avril.

Les œufs sont des petits tonnelets finement nervurés sur le dessus et les côtés.

Une ponte sur une feuille de mélisse.


Après ouverture, on voit la « dent » qui a permis au juvénile de s’en extraire. L’éclosion a eu lieu le 24 avril , 14 jours après la ponte.

Au centre des oeufs ouverts avec leur dent, un juvénile du premier stade et plusieurs juvéniles au second stade , bien poilus!
(*détail de la photo précédente)


Au premier stade, les juvéniles restent groupés sur leur lieu d’éclosion. On ne voit pas encore la pilosité qui les caractérisera pendant tous les autres stades juvéniles.

Très rapidement on passe au second stade où les juvéniles se dispersent dans la végétation

Un juvénile de Dolycoris baccarum dans une fleur sèche de carotte sauvage.


Je les retrouve ensuite sur divers supports. Car Dolycorum baccarum se nourrit sur un grand nombre de végétaux.

Un juvénile au dernier stade au milieu des arbouses.Vous remarquerez que les juvéniles trouvent des supports assortis à leur"robe"! Quel goût!


Puis lorsque la dernière mue se produit, il y a un moment où le nouvel imago n’a pas encore ses couleurs, il se passe un moment pour qu’il atteigne ses couleurs définitives.

Juste après la dernière mue, l'imago est presque transparent, il faut attendre 2 à 3 heures pour qu'il se "colore"!

C'est une punaise que je vois du mois d'avril à la fin de l'automne.

Les adultes cherchent des abris pour passer l'hiver et reprennent leur activité au printemps.

Imago sur une cardère, la punaise a des goûts très variés! 


jeudi 30 janvier 2020

Syromastus rhombeus, encore une punaise qui aime la géométrie!




Syromastus rhombeus, femelle
Rhombe est un mot venu du grec qui signifie losange, c’est ensuite ce dernier qui est utilisé et  a fait oublier le précédent.
Cette punaise est facilement reconnaissable : son abdomen  a la forme d’un très joli losange.
Syromastus rhombeus, femelle, vue de profil

Elle appartient à la famille des Coridae.

Une jolie clé bien illustrée pour vous présenter les punaises de la famille  avec photos: ici
Détail du pronotum et de la tête: du pointillisme!

Notre punaise a 4 articles aux antennes, une tête étroite pourvue d’ocelles et surtout cette forme particulièrement reconnaissable de l »abdomen.
Détail de l'abdomen, dont l'apex denté indique une femelle

Elle se nourrit sur les  caryophyllacées (tels que les  silènes ou mes œillets) mais sans doute aussi d'autres plantes.
Syromastus rhombeus dans l'herbe

Mais je  l’ai toujours photographiée sur diverses  plantes. Elle consomme aussi des petits insectes.
Syromastus rhombeus sur la bourrache

Elle aime les endroits chauds et secs.
Le mâle a l’extrémité de l’abdomen arrondi, celui de la femelle est denté (voir photos) 
A 1000 mètres d'altitude , un mâle sur une belle orchidée sauvage.

Le dernier article de l’antenne est plus sombre  que les deux précédents .
Syromastus rhombeus, une belle géométrie!

On peut rencontrer cette punaise dans tout le pays.

lundi 20 janvier 2020

Cydnus aterrimus , une autre punaise noire.


Dans la suite de l’article précédent  voici une autre petite punaise qui était dans le jardin.
C’est aussi  une Pentatomide : 
  • elle a 5 articles aux antennes et 3 articles aux tarses.
  • Ses tibias présentent de fortes épines et sa coloration est uniformément noire.
  • Le scutellum ne couvre pas la totalité de l’abdomen: nous voici dans la famille des Cydnidae
Cydnus aterrimus , le scutellum, une belle leçon de géométrie
Ensuite
  • Les yeux sont normalement développés et on voit des ocelles.
  • Sa taille tourne autour de 10 mm, elle peut varier de 8,5 à 12 mm.

Mais le chemin diverge maintenant d’avec  Legnotus limbosus :
  •  ici on voit bien des soies et des pores pilifères sur les bords latéraux du pronotum et de la tête.

Certaines des soies sont d’ailleurs cassées.
Cydnus aterrimus , des pores pilifères
  • Les articles 1 et 2 des tarses sont de largeur équivalente Ceci nous envoie dans la sous-famille des Cydninae

Cydnus aterrimus ,détail des tarses

J’admire chez cette petite punaise le bel exercice de géométrie que nous offre la nature ! 
  • Le scutellum est un beau triangle équilatéral.
  • Autre caractère distinct : le clypeus est  enclos par les jugas .Pour essayer de mieux comprendre comment cela se voit sur les images, voici la tête de Cydnus atterimus comparée à celle de Legnosus limbosus.
  • Différence entre clypeus inclus ou non entre les joues


    • Elle est de grande taille (autour de 10 mm.)
      Cydnus aterrimus à la toise
    Nous voici avec Cydnus aterrimus



    On peut rencontrer cette punaise dans toute l’Europe.
     En France on la trouve le long des cours d’eau, dans les milieux chauds et secs bien exposés. Elle est souvent associée  à plusieurs espèces d’Euphorbes, je pense que c’est à cela que je dois sa présence ici. Il pousse deux petites espèces d’Euphorbes dans mon jardin. Je penserai à chercher autour de ces plantes,il est dit qu' elle vit au pied de celles-ci . Je ne l’ai vue jusqu’à présent qu’une seule fois dans le jardin.On la reconnait facilement en regardant cette forme du scutellum et le beau découpage de ses hémélytres.

    Infos extraites de : Les punaises pentatomoidea de France de
    Roland Lupoli et François Dusoulier, éditions Ancyrosoma, 2015

    vendredi 10 janvier 2020

    Legnotus limbosus, une petite punaise noire


    Pour reconnaître assez facilement un insecte, il faut savoir où et quoi regarder.
    Pour cette punaise toute noire à première vue, voici quels sont les détails qui peuvent nous aider à l’identifier.
    Legnosus limbosus ce qu'il faut regarder

    Sur la tête
    •          Les antennes comptent 5 articles
    •          Les yeux sont « exorbités » de manière très importante
    •          A l’avant, il y a un "trou rectangulaire"
    Legnosus limbosus vue latérale



    Sur le corps en général
    •          Les tibias sont très épineux
    •          Une mince ligne blanche borde les exocories

    Ces éléments seront ensuite ordonnés pour utiliser une clé.

    • Les 5 articles de l’antenne nous envoient chez les Pentamoidea
    • Les tibias avec de fortes épines et le scutellum qui ne dépasse pas les 2/3 de la longueur de l’abdomen nous envoient  dans la famille des  Cydnidae.

    En suivant la clé et en regardant la tête on voit
    •        des yeux normalement développés et des ocelles
    •          pas de soies, ni de pores pilifères sur les bords latéraux du pronotum, des cories ou de la tête. Nous voici dans la sous-famille des Sehirinae
    Legnosus limbosus à la toise


    Dans cette sous-famille on regarde :
    •          le corps uniformément noir avec au plus une ligne blanche le long de la côte
    •          les yeux coniques saillants enfoncés d’à peine 1/3 dans la tête
    •          une petite taille (moins de 4.8mm), nous voici dans le genre Legnotus
    Legnosus limbosus vue de face, avec l'avant de sa tête caractéristique


    Et maintenant pour l’espèce :
    •          clypeus plus court que les jugas, Legnotus limbosus, c'est qui explique le trou sur l'avant de la tête.

    Avec de l’habitude en regardant les détails que nous avons observés en premier on peut arriver facilement à lui mettre une identification sur ces caractères bien visibles.
    Cette petite punaise vit sur  les gaillets, elle est présente partout en France , et largement en Europe, jusqu’en Suède au Nord.
    Elle vit dans la végétation, c’est d’ailleurs au sol dans une zone bien herbue que je l’ai trouvée.
    Infos extraites de : Les punaises Pentatomoidea de France de
    Roland Lupoli et François Dusoulier, éditions Ancyrosoma, 2015

    samedi 21 décembre 2019

    Corizus hyoscyami, une autre punaise rouge et noire (punaise de la jusquiame)


    Encore une punaise rouge et noire, mais pas de la même famille que la précédente(Spilosthetus saxatilis).Elle est quasiment de la même taille entre 10 et 12 mm.
    La première différence que je vois, hormis la répartition différente du rouge et du noir, c’est la pilosité, beaucoup plus longue.

    Corizus hyoscyami, avec une pilosité longue, claire.

    Autre différence facile à observer ce sont les nombreuses nervures qu’il y a sur la partie membraneuse de l’aile (alors que chez les Lygaedae, il y en a au maximum 5 bien visibles).

    Corizus hyoscyami, de nombreuses nervures sur la partie membraneuse.

    Notre Corizus aussi appelé punaise de la jusquiame, fait partie de la famille des  Rhopalidae.

    Corizus hyoscyami, sur fleur de Bourrache

    La plupart de ceux-ci sont peu coloré.Ce qui n’est pas son cas. Avec ce rouge bien visible, le message est clair : je ne suis pas bonne à manger, passez votre chemin.

    Corizus hyoscyami, détail de la coloration

    Corizus hyoscyami présente un collier noir et  deux dessins en forme de cœur sur le pronotum à fond rouge.
    Le scutellum est décoré d' un joli triangle rouge.

    Corizus hyoscyami, sur des herbes sèches

    Les hémélytres  bien rouges sont barrés d’une large bande noire. La partie membraneuse est noire ou très sombre ne laissant pas voir la couleur de l’abdomen par en-dessous.

    Corizus hyoscyami,vue de dessous de l'abdomen

    Cette couleur de l’abdomen distingue deux sous- espèces de C. hyoscyami:  C hyoscyami hyoscyami que nous avons ici et C.hyoscyami nigridorsum , présente en Corse, dont les tergites sont noirs.

     Corizus hyoscyami hyoscyami

    Les pattes et les antennes sont noires.

    Corizus hyoscyami dans les herbes en train d'éliminer

    La tête très triangulaire nous montre des ocelles bien visibles derrière les yeux. 

    Corizus hyoscyami vue de face.

    Cette espèce est présente depuis de longues années dans le jardin. C'est pourquoi je l'ai photographiée sur de nombreuses plantes. Bien que nommée punaise de la jusquiame, elle est polyphage, préférant les Astéracées et les Fabacées..
    Corizus hyoscyami sur lavande.

    On les voit dans le jardin du printemps à l'été, les adultes hibernent.
    J'ai rencontré en altitude dans une zone plus humide que le jardin, cette jusquiame qui est belle plante mais toxique  Hyosciamus niger de la famille des Solanacées.
    Hyosciamus niger 

    Pour compléter voici une page présentant les punaises rouges et noires et permettant de les reconnaître très facilement .