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mardi 18 avril 2017

Un joli bijou trouvé sur les cistes : Colaspidea (oblonga probablement ou globosa?).



Dès le mois de mars, j’ai trouvé ces tout petits coléoptères sur des bruyères arborescentes puis sur des cistes.
Colaspidea sp. , joli chrysomèle des cistes ou des bruyères**

 Le plus grand faisait à peine 5mm. Une belle pilosité blanche cache partiellement  des  téguments couleur bronze doré. Antennes et pattes sont rousses.
J’ai eu du mal à voir la tête et les yeux tant l’insecte la tient perpendiculaire au thorax.
Colaspidea sp. ,une belle pilosité blanche**

Il fait partie de la grande famille des Chrysomelidae, les chrysomèles coléoptères phytophages, qui pour la plupart sont inféodés à une plante en particulier. La couleur et la forme arrondie voire globulaire  orientent vers les Colaspidae. Mais il en existe deux très similaires et j’ai trouvé peu de critères les différenciant.
Colaspidea sp.,des dessous roux!**

Gaëtan du Chatenet décrit  Colaspidea globosa et le donne pour peu fréquent dans les zones méditerranéennes.
Colaspidea sp.,détail des antennes.**

Colaspidea présente des antennes dilatés à partir du  7éme article, le premier étant renflé, visible quand l’insecte en prend soin ! Le pronotum est très arrondi, régulièrement ponctué, et très finement rebordé à la base.
Colaspidea sp.,détail du pronotum et des élytres finement rebordés.**

Les élytres présentent le même aspect, la base finement rebordée.
Colaspidea sp.,nettoyage des antennes.**

Le peu d’informations que j’ai trouvées indiquent la présence d’un calus huméral pour C oblonga et Gaëtan  du Chatenet* parle d’épaules effacées pour C globosa. C’est là que les identifications sur photos trouvent leur limite. Il faudrait pouvoir comparer des individus clairement identifiés par des spécialistes.
Colaspidea sp.,bye bye!**

Néanmoins en se contentant de la famille où les espèces sont peu nombreuses ( en France on trouve principalement C.globosa, et C. oblonga ) on peut avoir le plaisir de nommer ces petits locataires des cistes, romarins, bruyères et des chênes kermès. Ils sont présents de mars à mai.
*Gaëtan  du Chatenet :Coléoptères phytophages d'Europe
** Photos grossies entre 3 et 5 fois

mardi 28 février 2017

Podagrica malvae, une jolie altise qui aime les mauves

Comme souvent en cet hiver voici un petit coléoptère sauvé des eaux…de la piscine.
Accroché sur une fine plume, il tentait de surnager sur l’eau. Recueilli, il n’a pas attendu d’être au chaud pour se mettre en mouvement.
Podagrica malvae, une altise des Malvacae.*

Joli avec ses élytres  d'un bleu très sombre au point de paraître noir, et sa tête, ses pattes rousses, il est fait partie de la famille des altises, ces petits poinçonneurs que l’on retrouve sur les feuilles de certaines plantes. En hiver il cherche un abri pour attendre la belle saison, celui-ci pensait sans doute que la douceur revenue il devait se mettre au travail !

J’avais déjà rencontré dans le jardin un insecte de cet aspect : c’était Podagrica fuscicornis présenté ici.
Podagrica malvae,une tête et un pronotum finement ponctués*

 Mais mon insecte de ce jour présente un détail qui  en fait une espèce certes voisine, mais différente. C’est l’occasion de revoir les critères à observer pour identifier ces insectes qui tous aiment les mauves, lavatères, roses trémières pour y faire des petits trous !

Voici les détails observables sur mon sujet :
Podagrica malvae,détails du pronotum à observer*

-la tête : elle est orange et très légèrement assombrie sur le front
-la couleur des pattes : elles sont brun roux avec les fémurs postérieurs plus sombres(les pattes noires sont pour Podagrica fuscipes).

Il reste 3 candidats : fuscicornis, malvae et menestriesi
Dans ce cas il faut regarder la ponctuation des élytres :
-alignée : P. malvae, voilà mon specimen.

-grosse et non alignée :  P.menestriesi
-fine et non alignée :P. fuscicornis.
Podagrica malvae,les points alignés des élytres , surtout dans la partie antérieure*

Ces insectes se ressemblant, il s’agit maintenant de le décrire pour mieux le reconnaitre lors de nos prochaines rencontres. Ces insectes aiment les mauves et les plantes de la même famille, par exemple les roses trémières. Je les trouve sur une très jolie lavatère   (Lavatera punctata) qui depuis plusieurs années s’est invitée dans mon jardin et que je garde précieusement là où elle veut bien pousser.
Podagrica malvae,altise sur les mauves*

Podagrica malvae mesure 4 mm. C’est un sauteur ses fémurs postérieurs sont un peu épaissi, mais il n’est pas un champion du saut, beaucoup moins que les longitarses.
Le pronotum de cette petite altise présente une fine ponctuation et de petites impressions à la base et derrière l’œil ; il est finement rebordé.
Les antennes sont obscurcies à partir du 6éme article.

Podagrica malvae,pour se remettre sur pied, les antennes aussi sont utiles.*

Et surtout ce qui distingue cette altise : la ponctuation des élytres, assez grosse et formant des lignes bien visibles.
Pour mieux le voir il suffit de regarder ci-dessous, où se trouvent côte à côte les 2 espèces présentes dans le jardin.
Podagrica malvae et Poadagrica fuscicornis*

Un lien intéressant qui montre côte à côte 3 espèces avec leurs ressemblances et différences.
On peut rencontre cet insecte presque toute l'année, mais principalement du printemps à l'automne, c'est un insecte davantage présent dans le sud de la France. 


 *Images grossies 3 fois.

vendredi 2 décembre 2016

Psylliodes chrysocephala, grosse altise d'hiver, altise du colza.

D’habitude c’est sur la piscine que je repêche certains insectes imprudents, hier ce fut dans la buvette des oiseaux. Celle-ci encastrée sur la pelouse reçoit de temps des visiteurs différents.
Psylliodes chrysocephala, mesure entre 3 et 4 mm*

Ce petit coléoptère aux pattes postérieures bien gonflées m’a vite orienté vers les Altises. Et après quelques photos ces pattes arrière et leurs étonnantes particularités m’ont amené vers Psylliodes chrysocephala.
Tout simplement parce que c’est le seul Psylliodes présenté dans " Coléoptères phytophages d’Europe, les Chrysomelidae" de Gaëtan du Chatenet.

Et en vérifiant sur d’autres sites sur le Net , je me suis rendue compte que dans cette famille il existait d’autres espèces.
Heureusement pour moi, certaines d’elles étaient étroitement liées à des plantes qui ne sont absolument pas présentes dans mon jardin.
Et grâce à l’excellent site allemand qui donne une clé de cette famille j’ai eu la confirmation que mon sujet était bien Psylliodes cryptocephalus ! Ouf , on va pouvoir présenter cet individu considéré par une peste pour bien des cultivateurs de Colza.
D’abord cette famille dont les larves et les adultes se nourrissent au détriment de végétaux présente la particularité d’être en diapause l’été et de se remettre en activité l’automne. Pourquoi ?
Psylliodes chrysocephala antennes de 10 articles.*

En ce moment  les femelles pondent leurs œufs dans le sol au collet des colza. Les larves émergent et s’installent dans la plante y causant des dégâts. Lors de la levée des semis les jeunes plantes sont attaquées et les cultures peuvent alors subir d’importants dégâts.
Les deux liens ci-dessous donnent bien des renseignements sur ces problèmes

Psylliodes chrysocephala vue de la patte arrière.*

Ce n’est pas une raison pour ignorer cet insecte qui présente une particularité étonnante. Quand on fait une photo de l’insecte on note tout de suite ses énormes fémurs arrière. Même avec ses 3 mm on voit à l’œil nu cette disproportion .C’est d’ailleurs souvent le cas avec les altises, insectes excellents sauteurs.
Psylliodes chrysocephala détail  de la patte arrière.*

Mais en observant la marche de l’individu je vois qu’il traîne l’arrière de son corps au niveau du sol.
C’est en le retournant, que j’observe la conformation de ses pattes arrière.
Le fémur est échancré et le tibia s’y emboîte ne laissant « sortir »   que les tarses lors de la marche.
Psylliodes chrysocephala : le tibia denté, le creux dans le fémur et une rainure dans l'abdomen permet de loger la patte au repos.*

Autre particularité, le tibia est terminé par un  creux où se replient les tarses. Ce creux en forme de cuillère est garni de dents très fines ce qui constitue un caractère particulier de l’espère chrysocephala.
Les tarses postérieurs sont très longs, le 1er article  est égal à la moitié de la longueur du tibia.
Psylliodes chrysocephala , des élytres avec 10 rangées de points bien alignés*

Une fois les pattes bien détaillées il existe d’autres caractères spécifiques à Psylliodes chrysocephla :.
·         Sa couleur générale , noire avec les pattes et les antennes jaunes,
·         sa forme ovale
Ensuite il faut s’intéresser aux détails :
Psylliodes chrysocephala , la rangée près de la suture plus courte*

  • les élytres légèrement plus larges que le pronotum avec 10 stries ponctuées, celle près de la suture, plus courte.
  • Entre celles-ci des interstries plates et finement ponctuées.
  • Les antennes comprennent 10 articles dont le 4eme est plus long que les autres.
  • Le pronotum finement rebordé sur les côtés et la base.Il est aussi densément ponctué.
    Psylliodes chrysocephala , pour marcher le tibia est logé dans la rainure des fémurs*
Si cet insecte est un ravageur du colza, il s’alimente aussi sur diverses autres plantes , chez moi c’est sur Raphanus  raphanistrum très présent mais aussi Rapistrum, Sinapis,…et d’autres Brassicacées ne sont pas dédaignés ailleurs.

Psylliodes chrysocephala , un pronotum et la tête finement ponctués.*

*Images grossies 3 fois au moins.

lundi 10 octobre 2016

Chrysolina banksi, bankii, Chrysoméle de Banks


Parfois certains insectes optent pour un stratagème très particulier afin d’avoir une page dans ce blog !

Ce fut le cas de cette chrysomèle. Ce matin en sortant après la pluie de la nuit afin de faire ma tournée du jardin, j’aperçois au coin de la terrasse un coléoptère sur le dos et gigotant tout ce qu’il pouvait des 6 pattes qu’il possède.

Chrysolina banksi, cuivrée aux pattes rouges*

En le retournant j’ai vu que nous ne nous étions encore jamais rencontrés.
Me voici avec une chrysomèle de près de 11mm dont je remarque tout de suite les pattes couleurs rouge sombre.
Chrysolina banksi, environ 11mm*

Ce détail aidera à la détermination.
Passé sous le regard de l’objectif quelques détails supplémentaires sont à noter :
  •  Tous les appendices buccaux, les antennes et les pattes sont  de cette même couleur rouge, couleur tirant sur le bordeaux
  • le dessous de l’insecte est lui aussi bien rouge
Chrysolina banksi, dessous du corps rouge*


Par contre, élytres, pronotum et tête sont de la même couleur,  un cuivré presque noir.
  • Les élytres sont complètement ponctués, le pronotum est lisse.
  • Les bords latéraux du pronotum sont bordés de larges bourrelets , marqués du  côté interne de profondes impressions.
Chrysolina banksi, des élytres fortement ponctués*


D’où venait Chrysolina banksi (ou bankii, j'ai trouvé les 2 orthographes)?
 Il y a bien de la végétation autour de la terrasse mais pas celle notée dans ce que j’ai lu. Gaëtan du Chatenet, Coléoptères phytophages d’Europe, nous dit qu’on la rencontre sur les Lamiacées, notamment Marrubium vulgare…
Sur le web , on y parle d’hémérocalles, d’iris, de plantain , de genêt, de chardon, .. Je le soupçonne d'être tombé des feuilles de kiwi dont un pied borde la terrasse!
Chrysolina banksi, pronotum lisse aux bords latéraux bordés de bourrelets*

Chrysolina banksi (ou bankii) se rencontre de mai à septembre en général , mais sans doute dans ma région les journées encore douces d’octobre lui sont  favorables !
L'insecte est assez commun et il est visible  la Grande Bretagne, en passant par la façade atlantique, la péninsule ibérique, le sud de la France, l’Italie…Il semble absent du Centre et au nord des Alpes en France.


 *photos grossies 2 fois

dimanche 26 juin 2016

Donacie thalissina(Donacie vert d’eau), des bijoux des milieux humides.

J’ai davantage l’habitude de parcourir la garrigue que de me promener dans un milieu humide,  plus rare.
Au bord d’un petit lac dédié à la pêche, à 1100 m d’altitude j’ai rencontré nombre de ces beaux coléoptères aux couleurs superbes, métalliques et brillantes.
Donacia thalassina , couple.

A leur allure j’ai d’abord cherché dans la famille des Cerambycidae pour me rendre compte finalement que ces insectes étaient des Donacies, appartenant à la famille des Chrysomelidae, formant la sous-famille des Donaciinae.
Donacia thalassina, Donacie vert d'eau

Ils comptent une quarantaine d’espèces liées au milieu aquatique. Ils sont adaptés à ce milieu avec la présence d’une pubescence ventrale hydrofuge.
J’ai rencontré ces insectes sur des herbes, à proximité de l’eau.. Ce sont les larves qui sont aquatiques. Les œufs sont pondus sous l’eau, les larves se nourrissent des racines et des tiges des plantes aquatiques, sous l’eau.
Donacia thalassina, autre couple

J’ai eu bien des difficultés à déterminer quelle espèce s’en donnait à cœur joie sur les plantes en bordure de ce petit plan d’eau.
La couleur des individus varie entre le doré, le cuivré, le pourpré.
Mais tous les individus que j’ai vus et photographiés, ne présentaient qu’une seule de ces couleurs brillantes et antennes et pattes étaient bien noires.
Donacia thalassina, un pronotum bien particulier

Ensuite, le pronotum est bien particulier : il est presque carré et nous montre une bosse avant les angles antérieurs qui sont saillants et divergents.
Les antennes, ont le premier article presque aussi long que le second et le troisième réuni.
Détail du pronotum avec les angles antérieurs divergents(flèche) et ses  bosses.*

Les élytres fortement ponctuées se terminent par un arrondi vers l’extérieur.
Les stries sont creusées et ponctuées, les interstries ridées en travers ce qui donne cet aspect chagriné.
Une courte strie se trouve après le scutellum et elle est  bien creusée.
Les fémurs postérieurs portent une dent près de l’apex chez les deux sexes.

Donacia thalassina , fémurs postérieurs avec une dent près de l'apex*
L'ensemble des critères distinctifs étant réunis j'en suis arrivée à mettre un nom sur mes sujets: Donacia thalassina, ou Donacie vert d'eau.

On peut observer ces beautés près des plans d’eau entre mai et juillet, ces insectes sont assez commun en France et en Europe.
Donacia thalassina ,  un bel insecte brillant.*
Lorsque j’ai photographié ces insectes dans les herbes il y avait beaucoup de vent et j’ai été étonnée de la « bonne tenue » des insectes sur leur support. 
Lorsque j’ai voulu en enlever un pour l’examiner j’ai été étonné de la « forte adhésion » de l’insecte sur son herbe et même ensuite dans ma boite d’observation, il me fallait insister pour déplacer le sujet. C’est vraiment un des insectes que j’ai rencontré qui se tenait le plus fortement grâce aux soies qui font office de « scratch » sous les tarses.
Donacia thalassina une forte densité de soies hydrofuges sur la face ventrale*

De même l’épaisseur des soies hydrofuges sous l’abdomen permet aux insectes de se poser sur les plantes aquatiques sans problème.
La nature est bien faite ! J’en suis à chaque fois plus émerveillée !


Infos extraites de : Coléoptères phytophages d’Europe,  tome 2, Chrysomelidae, Gaëtan du Chatenet, NAP éditions

*images grossies 2 fois

jeudi 14 avril 2016

Gastrophysa polygoni,Gastrophyse de la renouée

Voici un joli petit coléoptère(moins de 5mm) trouvé début avril, dans les herbes, de bon matin.
Gastrophysa polygoni:  bleu et orangé avec des  tarses noirs


Bleu métallique et orangé il a une bonne tête de chrysomèle, mais encore s’agit-il de trouver laquelle.
Gastrophysa polygoni: labre et palpes brun noir, ainsi que plus de la moitié des antennes.

Un détail attire mon regard, il a les tarses et la plus grande partie des antennes noires.
Voilà le détail qui va mener rapidement à l’identification ai-je pensé!Car je croyais avoir vu un Clytrinae dont beaucoup présentent ces couleurs et détails.
J'ai alors nommé l'insecte Chilocotoma nigritarsis.

 Il faudra l'intervention d'un lecteur anonyme(merci à lui pour son oeil averti) pour que je puisse rectifier la page. Il s'agit en réalité d'un Chrysomelinae:Gastrophysa polygoni
Gastrophysa polygoni:moins de 5mm

C’est avec l'aide de  Coléoptères phytophages d’Europe,tome2, Chrysomelidae de Gaëtan du Chatenet que je vérifie les détails utiles.Voici ce qu'il faut observer:
  • Les 4 premiers articles des antennes sont jaune- orangé, le reste sombre.
  • les pattes sont rousses avec les tarses obscurcis 
Gastrophysa polygoni: les yeux  sont légèrement échancrés

  • Le pronotum est orangé,les élytres avec de gros points 
  • Le détail de l'apex de l'abdomen orangé par en dessous authentifie Gastrophysa polygoni
  • Mais ce que je n'avais pas remarqué et qui authentifie l'identification , c'est l'apex de l'abdomen orangé alors que l'essentiel du dessous est noir. 

Gastrophysa polygoni: des couleurs qui le rendent bien visible

  • On le trouve sur les Rumex et les renouées,presque partout en Europe et de Mai à Septembre.

Gastrophysa polygoni: joli petit coléoptère!


 Il est donné pour être commun. Il s’agit d’ouvrir les yeux avec ces belles couleurs il ne passe pas inaperçu. 

samedi 12 mars 2016

Chrysolina rossia,( Chrysomèle russe):adulte, oeufs, larves.

L’histoire commence en février 2014. Cette année- là, je remarque dans l’herbe un joli coléoptère noir avec une bordure rouge bien vif et bien marquée.
Je recueille l'insecte avec des feuilles de plantes environnantes pour le photographier et l’identifier.
Chysolina rossia, une bordure rouge qui s'étend jusqu'à l'apex des élytres

Ce n’est pas facile car il existe plusieurs chrysomèles présentant cette combinaison de couleurs. C’est souvent en recherchant « le détail »  que j’arrive à une conclusion: Chrysolina rossia, Chrysomèle russe !
Chysolina rossia, une bordure rouge qui débute dans la partie basale des élytres
Après avoir lu tous les articles concernant les 5 chrysomèles à bordure rouge dans Coléoptères phytophages d’Europe, Chrysomelidae, de Gaëtan du Chatenet que j’en arrive à Chrysolina rossia


Quel est donc ce détail ?
Il se trouve sur le pronotum: ses bords sont rectilignes (arrondis chez les autres) et sa forme est en trapèze.
Chysolina rossia, un pronotum en forme de trapèze avec des côtés rectilignes
Les autres détails correspondent aussi : les élytres sont fortement ponctués, sans que l’on puisse distinguer de stries nettes ; sa taille, environ 8mm, la bordure rouge des élytres qui commence au milieu de la base de celles-ci, et arrivant jusqu’à leur apex.
Sa distribution est limitée en France aux Alpes maritimes et au Var. On la trouve plus souvent en Italie.

Identifiée, notre chrysomèle est destinée à être relâchée dans son milieu. Mais surprise, l’insecte m’a laissé un souvenir : des œufs ! Fin février, cette femelle adulte qui a passé l’hiver dans l’herbe a repris son rôle : elle assure maintenant l‘avenir de son espèce.

C’est le début de la seconde partie de ce billet : les œufs et les larves de cette petite chrysomèle.

Ponte de Chrysolina rossia
Recueillie le 21 février, c’est dès le 23 février que j’ai trouvé ces œufs oblongs, bruns de 2 à 3mm de long. 

œuf fécondé
De couleur brune, ils resteront ainsi jusqu'à la naissance des larve où les enveloppes vides seront translucides.
Jour 1 larve de Chrysolina rossia

Il ne se passe rien jusqu’au 15 mars où les premières larves naissent  , soit une vingtaine de jours plus tard. Vient alors le problème de leur alimentation qui est très importante. Dans ma documentation, ces insectes se nourrissent sur diverses espèces de Linaires. N’ayant pas trouvé de Linaires dans ma prairie, je me suis rabattue sur une espèce appartenant à la même famille (les Scrophulariaceae) très présente chez moi : la Véronique de Perse. Et cela a bien fonctionné.
Les petites larves s’en sont régalées.
Larves Chrysolina rossia jour2

J’aurais ainsi la possibilité de  les "élever " pendant plus d’un mois et je les vois ainsi muer deux fois passant de 3 à 10mm.
Larve Chrysolina rossia jour3
Les changements sont peu importants , mais lentement la larve grandit.
Larve Chrysolina rossia jour 4: l'appétit va bien!
L'appétit est excellent et les feuilles de la véronique de Perse ont bon goût!
8 jours et 4mm
Pour augmenter de taille, il faut changer d'enveloppe, c'est à dire muer. Cela se passe le douzième jour.
Mue du douzième jour, tête est encore translucide.
Peu après la mue, la tête n'a pas encore prise sa couleur noire.On voit aussi au bout de l'abdomen, une ventouse claire qui sert à aider la larve sur son support.La larve a plus que doublé de taille elle est passée environ de 3 à 11mm en un mois!
Larve âgée d'un mois, elle a bien grandie


Je ne verrais pas les derniers stades car devant partir je les remets dans le jardin afin qu’elles puissent continuer leur cycle.
La tête est bien noire, le pronotum bien dessiné .
Ensuite il lui faudra encore subir une vraie métamorphose pour devenir le joli coléoptère adulte. Cela se fait en terre à l'abri d'un cocon.
Nous sommes en mars et nous aurons l'occasion de voir adultes et larves sur les linaires qui constituent leur nourriture préférée!