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vendredi 4 novembre 2016

L'Arbousier, Arbustus unedo, offre gîte et couvert à de nombreux invités.


Fin octobre, il reste peu de fleurs au jardin. C’est dire si les butineurs apprécient celles offertes par un arbuste méditerranéen : l’arbousier.

Arbustus unedo offre asile et nourriture à beaucoup de visiteurs.
Gonocerus insidiator, toujours présent sur l'arbousier.

J’avais déjà présenté ce méditerranéen que j’aime beaucoup en 2010 lorsque je parlais de la punaise Gonocerus insidiator qui y loge toute l’année !

Chenille de Charaxes jasius, bien loin de sa taille définitive, il faudra attendre le printemps pour qu'elle se transforme!

Mais c’est surtout la chenille du Pacha à deux queues, Charaxes jasius que j’y cherchais et que j’ai trouvé enfin , en 2013. Et depuis j’y trouve au moins un exemplaire soit en automne, pour éclore au printemps ou en été pour la génération de fin d'été qui se développe bien plus rapidement.. Ce qui est le cas en cette fin d’octobre 2016. Cela me fait toujours un grand plaisir !
Chenille de Charaxes jasius fixée sur la feuille de l'arbousier peu visible avec sa couleur verte

C’est aussi l’occasion d’y observer les autres visiteurs.
Bourdon terrestre avec une abondante récolte de pollen

Les oiseaux consomment les fruits mais si je les entends et les entrevois, pas de photos, ils aiment bien trop leur tranquillité et s’envolent trop vite.
Bombus terrestris , une reine, reconnaissable à sa grande taille. On voit le pollen sur ses pattes arrières munies de "corbeilles"

Dès le premier rayon de soleil 3 grosses reines de Bombus terrestris se régalent. Elles font quelques réserves pour l’hiver. Elles seules hivernent et assurent la pérennité de l’espèce.
Détail de la langue du bourdon qui va chercher pollen et nectar à l'intérieur de la "clochette" de l'arbousier

 Bien couvertes, elles ne craignent pas la fraîcheur matinale ni les heures tardives.Ce sont les premières à table, et tous les matins si certaines sont indifférentes à ma présence, l'une d'elle fait le tour de ma tête en bourdonnant, m'indiquant que ma présence est peu souhaitée! Mais ni elle , ni moi sommes impressionnées! 

Xylocopa violacea, mâle

Xylocopa violacea, est aussi présente, j’y vois des mâles surtout !
Bombus pascuorum, couvert de grains de pollen

Bombus pascuorum, le bourdon des champs.

Et voici maintenant un inconnu, aperçu une seule fois.Un beau bourdon, de belle taille mais mes recherches n'ont pas abouties.Peut-être un autre xylocope.... Si un gentil lecteur le connaît....
Bourdon inconnu
Des syrphes aussi s’y restaurent : Eritalinus taeniops ,
Eristalinus taeniops aux beaux yeux rayés

 mais aussi Eristalis tenax, qui y vient de temps en temps se nourrir.
Eristalis tenax, se régale aussi!


      

Et les papillons sont nombreux: c’est leur incessant ballet qui a attiré mon attention.
Vulcain , exemplaire ayant déjà bien vécu.

 Le Vulcain ,  Vanessa atalanta qui est visible tout l’hiver par chez nous est présent en nombre. J’ai eu jusqu’à 5 papillons dans mon champ de vision.

3 papillons butinent non loin les uns des autres.
Vanessa atalanta détail de la trompe allant chercher le nectar au fond du calice.

Plus étonnant, une belle dame, Vanessa cardui,  est venue trois jours de suite aux heures les plus chaudes en visite. 
Vanessa cardui, fin octobre , sur l'arbousier.
Mais ensuite je ne l’ai plus revue.

Prière de ne pas déranger!

Des mouches utilisent les feuilles comme reposoir pour penser à la pérennité de l'espèce.

La petite saltique Icius subinermis, à côté d'une arbouse, un peu plus grosse qu'une cerise

Et quand il y a des butineurs il y a aussi des petits malins qui comptent  surprendre un étourdi ou un gourmand moins attentif : un mâle de saltique :Icius subinermis.

Icius subinermis, mâle.

Ce ne fut qu'une brève apparition , l'araignée est vite allée se cacher sous les feuilles où elle est plus à même de surprendre les imprudents!

Plus surprenant un de mes vieux copains arboricoles perché dans les feuilles,  impassible à tout ce remue ménage.
Rainette méridionale, Hyla meridionalis, présent toute l'année dans le jardin.
J'espère que ce catalogue, en forme d'hommage à Arbustus unedo, arbuste méditerranéen, si bien adapté à notre climat, vous aura un peu dépaysé en ce début d'automne.
Vanessa atalanta, beau papillon presque tout neuf,  qui passera l'hiver en notre compagnie. 

Quand les fleurs de cet arbre n'offriront plus de nourriture, j'ai dans un autre endroit du jardin , un second arbousier qui prendra le relais car actuellement aucune de ses nombreuses fleurs n'est éclose. La nature est bien faite!


mardi 26 novembre 2013

Le petit Jason a grandi de 20% en seulement 3 heures !


Sous ce titre un peu sensationnel se cache une réalité, la mue de la petite chenille de Charaxes jasius.

Née le 20 octobre, la chenille avait tranquillement mangé ses feuilles d’arbousier, et atteint la taille de 10mm..
 Nous sommes  maintenant le 25 novembre.

14 heures

" Cela fait 3 jours que je ne mange plus. Je me prépare. On voit bien déjà ma nouvelle tête!


Je suis fixée fermement sur ma feuille grâce à de  solides fils de soie que j'ai tissés. Les feuilles penchent accrochées aux arbres, le vent nous secoue, il faut éviter de tomber au sol.

17 heures


Hop j’ai déjà enlevé le manteau qui couvrait mon corps, la vieille peau est abandonnée (provisoirement) .Je mesure maintenant 12 mm. En 3 heures j'ai pris 20%,  qui peut en faire autant! Mais  ma capsule céphalique est encore  un peu collée.


Me voilà maintenant avec 2 têtes !!



Demi tour et j’ai faim. Je mange ma vieille peau, c’est bourré de protéines et bien plus nourrissant que les feuilles  d’arbousiers.
Ma vieille tête se détachera bien toute seule "
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26 novembre 13 heures!
Pour Nathalie , voici mon portrait officiel de chenille Charaxes jasius au stade 2
Eh oui, il faut vider son assiette, et ne pas laisser de restes!

lundi 21 octobre 2013

Charaxes jasius : les premières heures de vie.




Charaxes jasius (le Pacha à deux queues ou encore la Nymphale de l'arbousier) est un magnifique papillon que l’on peut rencontrer le long des côtes méditerranéennes tant en Europe qu’en Afrique.
Ses chenilles consomment essentiellement les feuilles de l’arbousier, Arbusto unedo.
Je regrettais souvent de n’en avoir jamais vus dans mon jardin malgré la présence d’arbousiers. Eh bien maintenant ce n’est plus le cas.

D’abord, j’ai vu l’adulte le 15 septembre. Il s’agit  alors de la seconde génération que l’on voit de la mi-août jusqu’à la mi-octobre.

Œuf de Charaxes jasius grossi 4 fois, il ferait une bonne pub pour une  petite bouteille ronde!


Mieux encore il y a une dizaine de jours j’ai vu sur l’arbousier du fond du jardin un œuf. Très caractéristique je l’ai tout de suite reconnu. Charaxes jasius m’avait laissé une trace de son passage dans le jardin. J’en ai été ravie !

Je l’ai prélevé et mis à l’abri. Il faut dire que les arbres sont très visités par les nombreux passereaux qui y viennent chercher leur nourriture.


Chenille nouvelle née, elle mange la coquille de son œuf, sa première nourriture.



Hier, donc au bout de la dixième journée, j’ai vu la jeune larve issue de cet œuf. L’éclosion s’était faite la nuit et au petit matin il ne restait que quelques morceaux de la coquille de l’œuf. C’est en effet la première nourriture de la toute jeune chenille.


Détail de la tête avec ses petites cornes , ses solides mandibules entourés de palpes sensitifs



Comme souvent cette chenille nouvelle née ne ressemble guère à ce qu’elle deviendra au bout d’une ou de plusieurs mues.

La tête toute sombre avec ses deux excroissances de chaque côté. Ses excroissances resteront présentes jusqu’au dernier stade de la chenille.



7 mm et des détails particuliers  : quatre excroissances sur la tête et un abdomen avec deux petites excroissances, légèrement recouverte de poils fins


Mais la chenille nouvelle née, 7mm, n’a pas encore cette belle couleur verte qui lui permet de se dissimuler sur les feuilles de sa plante hôte, feuilles qui restent vertes toute l’année.

Voici une chenille trouvée le même jour non loin de l’œuf. Bien plus « âgée » car elle  a déjà mué au moins 2 fois. La forme de la tête n’a pas changé sur son dos on voit un ocelle coloré.

Voici la seconde chenille , plus âgée, sa couleur est verte ses excroissances rouges et elle porte un ocelle sur le dos, signe qu'elle n'a pas encore atteint son dernier stade.


Lors de la dernière mue, comme sur la chenille du billet qui présente le papillon,(en début de message) on y verra 2 ocelles.

Ces détails donnent une idée du stade de développement de la chenille.

La  plus grande chenille,  est entrée en diapause. Collée sur une feuille d’arbousier elle est bien cachée et va attendre le printemps pour reprendre son développement.

Au second jour , les excroissances de la chenille de Charaxes jasius se sont bien rembrunies.


J’espère que le « bébé » chenille né hier, va se développer un peu avant de se mettre au repos pour passer l’hiver.
Déjà les excroissances au bout de l'abdomen  et sur la tête ont changé de couleur et cette après midi je l'ai vu grignoter ses premiers bouts de feuilles d'Arbusto unedo Ce sont ces chenilles qui nous permettront de voir la génération printanière, entre mai et juin de Charaxes jasius !

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Mardi 22 octobre

Un  petit ajout

 Comme tous les matins j'observe l'évolution de mes pensionnaires . La petite chenille, maintenant à l'aube de son troisième jour a pris une couleur plus proche de celle que nous avons l'habitude de voir et surtout qui la dissimule mieux sur les feuilles de l'arbousier.
Chenille de Pacha à deux queues à l'aube de son troisième jour, la couleur du corps évolue vers le vert du support.


C'est aussi l'occasion de détailler les deux excroissances situées à la fin de l'abdomen

Leur couleur s'oriente vers ce pourpre des pétioles des feuilles de l'arbousier



Pour rappel : la présentation de l'imago Charaxes jasius ici

mercredi 19 septembre 2012

Charaxes jasius, la Nymphale de l'arbousier


Pour une de nos dernières sorties de l’été 2012 nous sommes partis à la recherche du très beau Jason,  le Pacha à deux queues, (Charaxes jasius ) papillon méditerranéen qui aime les arbousiers !
Au repos, sur un tronc de chêne liège, Charaxes jasius, prend le soleil!

En effet sa chenille se nourrit principalement sinon exclusivement des feuilles de l’arbousier, autrement dit l’arbre aux fraises : Arbusto unedo.

L’an passé, au mois de juillet nous avions trouvé une belle chenille en train de se nourrir sur un arbousier dans une  zone de garrigue à la végétation rare parsemée de chênes liège et bien sûr  d’arbousiers.
Chenille du Pacha à deux queues, "fondue" dans l'arbousier sa plante nourricière quasi exclusive par chez nous.

Le Jason fait deux générations par an, l’une au printemps, la seconde de la mi- août à la mi- octobre.

C’est ainsi que nous sommes partis dans des lieux où nous savions trouver de nombreux arbousiers à la recherche de ce beau papillon.

Sa grande taille et le peu de papillons visibles en fin d’été dans la garrigue desséchée permettent de le reconnaître facilement.
La trompe bien enfoncée dans une fente de l'écorce, le Jason se nourrit

Si nous avons bien vu des Jasons dans les deux premiers lieux où nous avons prospecté, jamais ils ne sont arrêtés. Leur vol puissant les amenait à une hauteur de 3 ou 4 mètres et rien ne semblaient les arrêter. De temps en temps ils se reposaient en haut d’un arbre, jamais à notre hauteur. Que cherchaient-ils,une compagne, de quoi se nourrir, pondre ? Nous avons inspecté de nombreux arbousiers à la recherche d’œufs ou de minuscules chenilles. Rien , mais il faut dire que c’est une tâche extrêmement ardue, surtout sous le soleil !

Nous étions déjà bien contents d’avoir la confirmation de leur présence dans ces zones. Le papillon se porte bien !
La concurrence est rude, tout en bas du tronc, une fourmi qui vient aussi prélever sa part.

En fin d’après- midi, nous avons rejoint notre dernière zone à prospecter, là où en juillet 2011 nous avions photographié une chenille.

La chance était avec nous ! La zone est très vaste, mais à peine la voiture garée, nous l’avons vu ! Nous avons cependant bien observé,  car déjà dans la matinée, il était accompagné du Silène (Brintesia circe ) autre grand papillon qui aime beaucoup les chênes. Il est facile de  les confondre en vol,  ces papillons sont de taille identique. Le Jason apparaît brun et jaune, tandis que le Silène présente deux grandes bandes blanches .
Toujours sur un chêne liège pour sucer la sève qui suinte

Le mieux étant bien sûr de les voir posés !

Et nous l’avons vu sur un tronc de chêne liège, à hauteur d’homme, une vraie aubaine.

Mais nous avons été intrigués par son attitude, il se nourrissait. Sa trompe déroulée ne laissait aucun doute. Adulte, le Jason suce des liquides dans différents végétaux, il aime les fruits très mûrs, même un peu pourris. Mais que pouvait-il bien trouver sur ce tronc de chêne liège où il revenait régulièrement ?
Trompe enroulée, le départ est proche.

Lors d’une de ses absences je suis allée regarder ce tronc de très près. Il suintait un peu de sève. C’était donc cela que Charaxes  jasius allait pomper. Et il y avait d’autres amateurs,  les fourmis qui tournaient aussi autour de cette source de nourriture.
Aïe, aïe, elle me pince cette coquine de fourmi!

Cela me vaudra d’ailleurs une scène amusante ! Figurez-vous que notre Jason s’est fait mordre la trompe par une fourmi !Et il a été obligé de dégager d’abord sa trompe de la source de sève , puis de la secouer vigoureusement pour s’en débarrasser. La fourmi était bien accrochée au bout de la trompe du Jason , elle tenait fermement la trompe.
La fourmi ne lâche pas prise!

 J’ai pensé à l’éléphant qui se fait mordre la trompe par une souris et qui l’envoie promener au loin. Cela m’a fait bien sourire, quelle scène cocasse! Après un temps pour se remettre, le papillon reprendra tranquillement son repas, une si petite fourmi ne va pas le priver d’une nourriture riche et abondante. Car dans cette zone de garrigue il n’y a ni fleurs ni fruits, tout est sec, archi sec….

 Ce fut pour nous une superbe rencontre. Le Pacha à deux queues est visible sur le pourtour méditerranéen jusqu'à la mi-octobre.