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mercredi 13 juillet 2011

Orthetrum brunneum : femelle et mâle.

Le matin la rosée est présente en altitude. Alors quand je me suis promenée aux bords de cette mare entourée de scirpes des lacs, j’ai vu quelques très beaux tableaux ! Il s’agissait de libellules complètement emperlées de rosée. Bien sûr cela rend l’identification plus difficile, mais quelle jolie photo.
Après quelques recherches, j’en suis arrivée à la conclusion qu’il s’agissait d’Orthtetrum brunneum De plus ayant rencontré le mâle et la femelle cela me permet de vous les présenter.
Femelle immature d'Orthetrum brunneum , le huitième segment est dilaté
La femelle : Celle-ci était toute jeune et malheureusement avait un problème à une aile, je l’avais rencontrée le soir aux abords de la mare.
Sa position permet de voir un des caractères de l’espèce : le 8eme segment de l’abdomen dilaté ventralement.

Femelle adulte : la partie dorsale de l'abdomen marquée d'un point de chaque côté.
La seconde femelle, plus âgée attend le séchage de ses ailes, nous sommes le matin assez tôt, il fait à peine 10 degrés mais le soleil va réchauffer les insectes.
Autre caractéristique: la mince ligne brune du dos est flanquée de deux petits points sur chaque segment.

Un beau mâle Orthetrum brunneum attend d'être sec!
Autour du mâle. Il est entièrement bleu. Ses pérostigmas (les petites taches colorées au bout de chaque aile) sont brun jaune..
Mais il faut ensuite observer ses ailes. Et c’est là que l’on voit un détail important..

Aile d'Orthetrum brunneum aux cellules dédoublées entre les Rs et Rspl.(la nervure secondaire de la Radiale et la Radiale supplémentaire)
Surligné en brun, je vous ai signalé la zone à regarder. Entre ces deux nervures, nous avons d’abord des cellules simples , puis elles se dédoublent. Ceci en fait un caractère typique de la variété Brunneum.
J’admire par-dessus tout les ailes des libellules et quand l’insecte s’y prête, j’essaie de bien les photographier. C’est ensuite une aide précieuse pour distinguer des espèces qui par leur allure se ressemblent. C’est le cas des mâles d’Orthetrum brunneum, cancellatum ou coerulescens.

Toujours immobilisé par la rosée, le mâle Orthetrum brunneum à la face bleu claire
Cette dernière photo du mâle met en évidence le front clair de brunneum alors que coerulescens et cancellatum ont le front brun sombre.


Pour éviter des confusions entre O brunneum et coerulescens un site bien intéressant.

lundi 11 juillet 2011

Emergence Anax empereur femelle.

Le temps des vacances est arrivé. C’est souvent l’occasion de se promener dans des lieux que l’on a moins l’habitude de parcourir. C’est une merveilleuse occasion de découvrir des nouveautés.
Lors d’une escapade dans l’arrière- pays nous avons trouvé une zone marécageuse, milieu plutôt rare dans les Alpes maritimes.
Cachée dans les joncs, Anax imperator attend  le séchage de ses ailes .

Ce fut l’occasion d’assister à la fin de l’émergence de cette merveilleuse libellule qu’est l’Anax empereur. Commune, elle est présente partout et jusqu’à plus de 1500m en altitude, nous étions aux environs de 1200 m.
Le nez couvert de gouttelettes de rosée, cela fait un moment que la libellule a émergé de son exuvie.
A 6 h 45 mn elle (c’est une femelle) avait déjà quitté son exuvie et attendant le séchage et le raidissement de ses ailes. Cette opération prend un bon moment et est essentiel pour la vie de l’insecte. Je suis restée pendant un long moment à proximité de ces joncs, sur le bord de la mare peu profonde qui se rétrécit en été. Des gouttes de rosée perlent sur son front dont les couleurs s’intensifient progressivement. Ses ailes jointes sont totalement inopérantes et l’insecte ne peut que patienter .De temps en temps elle bouge une patte, mais c’est tout ce qu’elle fait. D’ailleurs ses pattes sont encore translucides alors qu’à maturité elles sont très sombres.

Détail de son abdomen peu coloré et des nervures de ses ailes encore claires
Je sais que tant que ses ailes ne seront pas déployées, elle ne pourra pas s’envoler.
J’en profite pour aller prendre le petit déjeuner. A mon retour, je vois qu’elle a étalé ses ailes sur son dos et surtout je les vois vibrer signe qu’elle est prête.
Ailes étalées et vibrantes: l'envol est proche.
Elle essaie ainsi plusieurs fois pour éprouver leur fonctionnement et leur solidité. En observant les photos je me rends compte que les pattes ont pris leur couleur : ce sont d’abord les tibias qui se sont obscurcis. Les nervures des ailes aussi sont devenues noires.
Le soleil la séché la rosée et met en valeur les couleurs vives de l'insecte tout neuf .
Et voilà elle décolle, je la vois monter dans le ciel bleu, toujours plus haut.
Il est 8h 55.

L'exuvie, une enveloppe vide, souvenir de la vie larvaire.
Il reste une exuvie, enveloppe vide de sa vie larvaire dans la mare. En la touchant je la sens encore très souple, souvenir presque vivant de la belle qui s’est envolée.
Pourvu que les hirondelles en quête de leur petit déjeuner ne s’en emparent pas. Bon la voilà maintenant bien haut dans le matin clair de cette journée de juillet. Après avoir échappé aux prédateurs dans la mare, aux dangers que l’immobilité lui impose pendant l’émergence, souhaitons à cette belle femelle Anax imperator une longue vie et une belle descendance.

mercredi 7 octobre 2009

Ischnura genei ou le modèle corse d’Ischnura elegans.

L'Agrion de Gené .

Les agrions sont très peu présents dans mon environnement habituel !
C’est pourquoi j’ai été ravie de suivre quelques- uns de ceux que j’ai vu pendant mes vacances. Ce sont leurs couleurs étonnantes qui ont attiré mon regard ! Des insectes si légers au corps vernissés. Dans le Sud , on trouve des toits aux tuiles vernissées , pas uniquement dans le Sud, je viens de penser aux magnifiques hospices de Beaune ! Ces demoiselles m’ont rappelées l’aspect de ces tuiles avec la lumière qui rebondit sur leur thorax de chitine si lisse !
Et alors des couleurs surprenantes s’offrent au regard !
Le vert et le bleu se rencontrent bien souvent dans le monde des libellules mais alors que dire du rose avec se nuances allant jusqu’à l’orangé !

Un mâle d'Ischnura genei.

Cet agrion présente un corps bleu ou vert et noir chez les mâles, les perostigmas sont bicolores gris noir et blanc bleuté. Il se reconnaît à son huitième segment de l’abdomen bleu !
Voilà pour ce joli mâle avec de très beaux yeux verts!!

Me penchant un peu plus sur leur identité j’ai vu qu’il s’agissait d’Ischnura élegans. Très satisfaite j’allais me contenter de cela mais voilà qu’en lisant l’article jusqu’au bout, je vois qu' Ischnura elegans est absent de Corse ! Et qu’il y a 2 ou 3 espèces difficiles à différencier dont elegans et genei. Mais la nature est bien faite: si elegans est absent de Corse , genei est bien présente ! Ces espèces se ressemblent énormément , la différence se faisant sur les pièces génitales non visibles sur la photo !
J'ai donc rencontré l'Agrion de Gené!


Voici une jolie femelle d'un bleu délicat.


Je les ai rencontré dans les dunes qui bordent les plages !Alors que les baigneurs regardaient la mer et se promenaient sur le sable, moi j’arpentais les buissons en limite de la plage ! Comme les plages restent encore bien naturelles, sans construction, la végétation y est bien présente et sert d’abri aux insectes et à de nombreux lézards !

Détail du thorax au bleu délicat de cette jeune femelle.

Ce sont les femelles qui sont les plus colorées. De plus leurs couleurs varient avec le vieillissement de l’insecte. Leur huitième segment est gris verdâtre, parfois bleu !


Femelle Ischnura genei, forme rufescens.

Voici une demoiselle surprenante .Elle n’a pas de bande humérale noire sur le thorax, elle est colorée en rose et même en orangé, son huitième segment est bleu. On dit qu’elle est de forme rufescens (rougeâtre).


Détail du thorax d'Ischnura genei, forme rufescens, femelle.

C'est sans doute Agrion aux couleurs les plus "tendres" que j'ai rencontré!
  • Rappel d'article consacré aux libellules corses.

Trithemis annulata, la libellule purpurine

jeudi 1 octobre 2009

Trithemis annulata, la libellule purpurine .

Nous cherchions un endroit agréable pour pique niquer et nous avons vu depuis une hauteur ce plan d’eau qui n’était pas répertorié dans les guides touristiques ! Il ne datait que des années 1990 et n’avait donc pas l’intérêt de la belle chapelle de San Michele de Murato que nous venions de voir. Créé comme réservoir d’eau à la suite des incendies , c’est donc un plan d’eau récent.
C'est ainsi que nous nous sommes arrêtés au bord du lac de Padula, non loin de Saint Florent. Une petite page en raconte l'origine ici .
Et nous promenant en bordure de lac, j’ai eu la surprise de voir des libellules que je n’avais jamais vues et dont la couleur a tout de suite attiré mon regard : des libellules couleur lie de vin !


Tritemis annulata : un beau mâle !


Et en les regardant à travers l’objectif , j’ai vu du violet et du pourpre ! Avec leurs pattes noires j’ai d’abord pensé à des Sympetrums danae immatures mais j’avais dans ma tête la phrase que j’avais lue à leur sujet : « le seul sympetrum entièrement noir » ! Donc cela ne pouvait être lui , d’autant plus que ce que je prenais pour une femelle qui volait à proximité est bien jaune !


Un mâle immature de Trithemis annulata.


Il m’aura donc fallu attendre mon retour et la consultation du livre de Daniel Grandet et Jean Pierre Boudot « Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg » pour en connaître le nom . Nous avons vu Trithemis annulata, la libellule purpurine !


Voici le jeune immature dans une position caractéristique : ses pattes sont bien noires !


Jeune mâle encore immature et donc peu coloré de Trithemis au repos avant d'être poursuivi par des congénères.


La plaque de couleur grise qui orne son front a attiré mon regard. Quels beaux yeux!




Portrait rapproché du jeune mâle immature!


C’est une espèce en pleine expansion .Elle a été observé pour la première fois en Corse en 1989 !Et depuis 1994 elle est observée en France continentale et ne cesse de gagner du terrain. D’ailleurs une enquête est en cours pour en étudier la diffusion ;elle a été vue dans le Vaucluse.

Car c’est une espèce conquérante qui s’installe dans les eaux stagnantes et courantes à basse altitude(étangs, gravières, bassins d’incendies, retenues de barrages, rivières).




Un mâle de Trithemis annulata vu de près.


Le mâle a une livrée des plus remarquables, ce rouge violacé est superbe !
Lui a le front violet, des nuances de rouge sur la face !
Il a un comportement territorial, je les ai vus , bien plus nombreux que les femelles, se pourchasser l’un l’autre et se poser sur les branches basses des cistes desséchés .


Une libellule bien poilue.


Ce qui est toujours étonnant pour moi c'est de voir le détail de l'insecte. Ici ce sont les poils noirs sur la face et cette petite houpette blanche dans le cou!




Le moment où la libellule se pose sur son support avec les ailes encore en position de vol , lui confère une grâce et une légèreté qui restitue toute son élégance. Hélas il ne dure qu'un petit instant!


Thrithemis mâle venant se poser sur "sa "branche!

Une position très élégante de ce beau mâle de Trithémis annulata.(Un clic et vous pourrez le voir en plus grand.)

J'espère que nous pourrons un jour le voir dans les Alpes maritimes où il n'est pas encore répertorié!

J'ai corrigé l'intitulé des photos que je croyais être une femelle en ne regardant que sa couleur.
En fait comme me l'a fait gentiment remarquer Carlib , c'est un mâle immature peu coloré donc ,que j'ai observé! Ses cercoïdes sont ceux d'un mâle!
Voici le blog où Carlib a publié ses nombreuses observations faites dans le Sud Ouest !Merci à elle de m'avoir corrigé!