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mardi 28 février 2017

Podagrica malvae, une jolie altise qui aime les mauves

Comme souvent en cet hiver voici un petit coléoptère sauvé des eaux…de la piscine.
Accroché sur une fine plume, il tentait de surnager sur l’eau. Recueilli, il n’a pas attendu d’être au chaud pour se mettre en mouvement.
Podagrica malvae, une altise des Malvacae.*

Joli avec ses élytres  d'un bleu très sombre au point de paraître noir, et sa tête, ses pattes rousses, il est fait partie de la famille des altises, ces petits poinçonneurs que l’on retrouve sur les feuilles de certaines plantes. En hiver il cherche un abri pour attendre la belle saison, celui-ci pensait sans doute que la douceur revenue il devait se mettre au travail !

J’avais déjà rencontré dans le jardin un insecte de cet aspect : c’était Podagrica fuscicornis présenté ici.
Podagrica malvae,une tête et un pronotum finement ponctués*

 Mais mon insecte de ce jour présente un détail qui  en fait une espèce certes voisine, mais différente. C’est l’occasion de revoir les critères à observer pour identifier ces insectes qui tous aiment les mauves, lavatères, roses trémières pour y faire des petits trous !

Voici les détails observables sur mon sujet :
Podagrica malvae,détails du pronotum à observer*

-la tête : elle est orange et très légèrement assombrie sur le front
-la couleur des pattes : elles sont brun roux avec les fémurs postérieurs plus sombres(les pattes noires sont pour Podagrica fuscipes).

Il reste 3 candidats : fuscicornis, malvae et menestriesi
Dans ce cas il faut regarder la ponctuation des élytres :
-alignée : P. malvae, voilà mon specimen.

-grosse et non alignée :  P.menestriesi
-fine et non alignée :P. fuscicornis.
Podagrica malvae,les points alignés des élytres , surtout dans la partie antérieure*

Ces insectes se ressemblant, il s’agit maintenant de le décrire pour mieux le reconnaitre lors de nos prochaines rencontres. Ces insectes aiment les mauves et les plantes de la même famille, par exemple les roses trémières. Je les trouve sur une très jolie lavatère   (Lavatera punctata) qui depuis plusieurs années s’est invitée dans mon jardin et que je garde précieusement là où elle veut bien pousser.
Podagrica malvae,altise sur les mauves*

Podagrica malvae mesure 4 mm. C’est un sauteur ses fémurs postérieurs sont un peu épaissi, mais il n’est pas un champion du saut, beaucoup moins que les longitarses.
Le pronotum de cette petite altise présente une fine ponctuation et de petites impressions à la base et derrière l’œil ; il est finement rebordé.
Les antennes sont obscurcies à partir du 6éme article.

Podagrica malvae,pour se remettre sur pied, les antennes aussi sont utiles.*

Et surtout ce qui distingue cette altise : la ponctuation des élytres, assez grosse et formant des lignes bien visibles.
Pour mieux le voir il suffit de regarder ci-dessous, où se trouvent côte à côte les 2 espèces présentes dans le jardin.
Podagrica malvae et Poadagrica fuscicornis*

Un lien intéressant qui montre côte à côte 3 espèces avec leurs ressemblances et différences.
On peut rencontre cet insecte presque toute l'année, mais principalement du printemps à l'automne, c'est un insecte davantage présent dans le sud de la France. 


 *Images grossies 3 fois.

mardi 27 octobre 2015

Sphaeroderma rubidum, Altise rouge, une altise bien rondouillarde



A la suite du billet précédent, il me fallait présenter un autre membre de  la sous  famille des Necropidodera, dont certains  sont entièrement roux.
Altise rouge,Sphaeroderma rubidum*

 C’est bien le cas pour l’Altise rouge, répandue partout en France et en Europe, très commune, visible  presque toute l’année.
C’est par la forme d’abord: beaucoup plus ronde, que l’on fait la différence : Sphaeroderma rubidum est un insecte globuleux !
Sphaeroderma rubidum, dans le Cirse

 Sa taille est similaire à sa cousine Neocrepidodera ferruginea : 2,8 à 4 mm.

L’insecte est roux , de couleur bien vive, avec les antennes, les tarses en particulier plus clairs. Les antennes sont longues et fines.
Les élytres ont les côtés très arrondies et sur mes photos grossies 3 fois on voit à peine la ponctuation.
Altise rouge,Sphaeroderma rubidum: ronde, lisse et brillante*

Le pronotum  est rebordé de tous côtés mais lisse, et on ne voit pas la marque distinctive à la base : le sillon arrêté par une fossette de chaque côté qui permet de reconnaitre Neocrepidodera ferruginea .
Altise rouge,Sphaeroderma rubidum, dans la bourrache, elle apparaît bien petite!

Les altises rouges aiment les centaurées , les chardons (je les trouve sur les cirses), mais aussi la bardane, le cardon , l’artichaut.
*Photos grossies 3 fois

jeudi 22 octobre 2015

Neocrepidodera ferruginea, altise ferrugineuse, un couple dans le trèfle

J’ai trouvé ces petits rouquins dans l’herbe, sur du trèfle, mais dans la prairie il y en avait aussi sur d’autres plantes. Je les vois du printemps à l’automne, mais souvent ils sont cachés. En automne ils doivent chercher un peu de chaleur et se montrent davantage sur les plantes au lieu de rester dessous.
Neocrepidodera ferruginea,un couple d' altises aux belles couleurs*

Ce sont des Chrysomelidae,  appartenant  à la sous famille des Alticinae, famille la plus riche des Chrysomelidae (300 espèces en France),  dont la taille oscille  entre 1 et 6mm. Les Neocrepidodera sont une quinzaine en France.
 Nos sujets sont des  Neocrepidodera ferruginea, ou  altises ferrugineuses.

Neocrepidodera ferruginea,vue de face, entièrement de couleur  rousse*


Ils sont  petits : entre 2,7 et 3,6mm.
Si les deux n’avaient été bien occupés j’aurais eu bien du mal à les photographier.. C’est surtout l’obstination du mâle, plus petit que la femelle et avec des tarses antérieurs bien développés, qui m’a permis de les photographier. D’ailleurs je me suis bien amusée à les observer car dès que madame avançait, monsieur  la suivait,s’accrochait sur son dos( d’où l’utilité des tarses développés nécessaires pour se maintenir coûte que coûte sur le dos de sa future partenaire).
Neocrepidodera ferruginea,l'apex des élytres rétréci*
D’ailleurs il a eu parfois du mal à se positionner correctement, le manque d’expérience sans doute !
Neocrepidodera ferruginea,cette fois-ci dans le bon sens!*
Pour reconnaitre l’altise ferrugineuse  voici les détails à observer :
  • la couleur : entièrement roux et brillant
  • la forme : assez allongée
  • le pronotum finement ponctué, bords latéraux et base rebordés, les angles antérieurs arrondis. Ce qui est le plus visible et caractéristique : un sillon à la base, limité par deux larges  fossettes de chaque côté qui s’étendent jusqu’au bord postérieur  du pronotum.
  • les élytres se rétrécissent à l’apex, ils sont striés formant des rangées très régulières , le calus huméral est saillant
  • La tête aussi est particulière avec des calus frontaux qui se rejoignent au milieu, le nez marqué par une importante carène
Neocrepidodera ferruginea,les détails à observer*

Des images grossies 3 fois permettent de voir ces détails.

Ces altises sont présentes partout en France et dans bien des pays en Europe, de l’Espagne à la Scandinavie, sur de très nombreuses plantes tant des graminées que des plantes cultivés, céréales …Et on peut les voir presque toute l’année.
Neocrepidodera ferruginea,l'avenir de l'espèce est assuré*
L’essentiel des informations est tiré de Coléoptères phytophages d’Europe, tome2, Chrysomelidae, de Gaëtan du Chatenet, NAP éditions.
*images grossies 3 fois

samedi 23 mai 2015

Des petits trous et encore des petits trous dans les Malvacées. Ou comment Trachys troglodytiformis et,Podagrica fuscicornis ornent nos Mauves ou Lavatères!

Les petits trous sur vos mauves, rose trémières…, c’est nous!
Eh,  ne vous trompez pas nous sommes deux pour faire de jolis trous, beaucoup de petits trous…
Altise Podagrica fuscicornis , en haut et Bupreste Tachys troglodytiformis en bas, les deux compères poinçonneurs 

Deux , oui, mais pas de la même famille
Il n’y a que de loin qu’on se ressemble..

Nous allons nous présenter, d’abord moi, je suis le plus beau, j’appartiens à la belle  famille des Buprestes. J’ai quelques cousins  que vous connaissez déjà :Acmaedora pilosellae,, le gros Capnodistenebrionis,les belles Anthaxies,…Tous bien plus grands que moi
Trachys troglodytiformis, un tout petit bupreste

Je suis un des plus petits, juste entre 2 et 3,5mm. Mon nom ?
Trachys coruscus aujourd’hui dénommé troglodytiformis, ou encore Trachys étincelant !
Trachys troglodytiformis, en couple, le mâle encore plus petit que la femelle

Je suis de plus très très commun dans le jardin de Lucie, je squatte et je poinçonne surtout ses plants de lavatères ponctuées(Lavatera punctata) !Bon ailleurs, les roses trémières, les mauves , les guimauves me conviennent aussi et je me régale de toutes ces plantes dans la moitié sud de la France où je suis très répandu et visible surtout de de mars à fin octobre. En hiver je me planque sous les mousses.
Bon comment me reconnaitre ?
Trachys troglodytiformis, vue de dessus, un pronotum joliment ondulé!

Outre ma petite taille on voit surtout deux couleurs : mon pronotum rouge, orange doré, ma tête que je cache bien  est aussi de cette couleur.  Ensuite mes élytres bleus assez sombres. Comme bien des Buprestes j’ai de petites antennes que l’on voit peu Je suis assez difficile à photographier car mes surfaces chitineuses renvoient les reflets et surtout pensez bien que je joue à cache- cache avec beaucoup de zèle. Et j’aime bien me laisser tomber au plus profond de la plante !

Podagrica  fuscicornis, orange et bleu sombre,bien visible sur les fleurs

Bon maintenant à mon tour, je ne suis pas beaucoup plus grand (3 à 6 mm) plus grand mais contrairement à mon collègue moi je montre fièrement ma belle tête ! Je suis une Altise : Podagrica fuscicornis, autrement dit l’Altise à antennes brunes car moi je les montre fièrement mes antennes, elles sont orangées , à partir du 6ème article légèrement obscurcies. L’orange est d’ailleurs ma couleur , sauf sur les élytres , qui sont bleus ! Un joli bleu sombre  qui contraste bien sur les images avec le reste de mon anatomie.

Podagrica  fuscicornis, les dépressions de mon pronotum sont cerclées, la ponctuation de mes élytres bien visible.

Mon pronotum est finement ponctué, mes élytres avec une ponctuation bien plus forte qui fait des semblants de lignes.
Mon pronotum présente une jolie bordure, avec deux légères dépressions une bien visible à la base à proximité de l’angle postérieur, l’autre derrière l’œil.( Voir sur la photo ci-dessus)
Moi je saute comme toutes les altises alors quand je veux m’échapper, hop un petit bond et je disparais dans la végétation. Mais je ne suis jamais loin de mes plantes nourricières les Malva,Alcea Lavatera.
Altise Podagrica fuscicornis, je sais aussi faire des trous dans les fleurs avec mes solides mandibules!

Les mâles sont souvent un peu plus petits et présentent le 1er article des tarses dilatés, ce qui est visible sur la photo ci-dessous.
 Podagrica fuscicornis, mâle détail des tarses 


Cela ne nous  empêche pas de faire de jolis petits trous dans les Malvacées sauvages ou cultivées ! Vous pouvez me voir jusqu’au mois de septembre et dans toute la France et bien au-delà , dans presque toute l’Europe sauf les régions les plus nordiques.

Petite précision , leurs trous ne mettent pas en danger la plante et ne l'empêche pas de fleurir ni de produire des graines.

samedi 18 avril 2015

Longitarsus linnaei : un sauteur sur la consoude tubéreuse du jardin

L’histoire commence par l’observation de petits trous dans les feuilles de la consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum ) qui occupe une partie du fond du jardin. Cette plante est assez envahissante mais sous des arbres elle tapisse le sol au printemps.
En y regardant de près, j’y vois de tout petit insectes bleus et sauteurs.
Très difficiles à photographier sur place, je ne remarque que leur particularité d’avoir les cuisses postérieures épaissies et de la même couleur que les élytres de l’insecte.
Longitarsus linnaei sur feuille de Consoude tubéreuse.

Quelques séances de photos plus tard après de vraies difficultés, non seulement les insectes sautent mais aussi s’envolent vers les ampoules qui éclairent ma petite surface de travail, je peux affiner mes observations !
J’ai laissé deux ou trois individus dans une boite avec des feuilles de consoude qu’ils ont continué allègrement à trouer.
Longitarsus linnaei  grossi 3 fois

 Voilà que j’en sors un, il avait perdu un peu de son énergie sauteuse, peut-être avait il atteint le grand âge des altises, mais il m’a permis de faire une séance photo moins mouvementée et plus fructueuse pour avancer dans la  détermination de ces petites bestioles.

La première aide que j’ai trouvé figure dans Gaëtan du Chatenet :Coléoptères phytophages d’Europe, Chrysomelidae, à la description d’une sous- famille des Alticinae : la sous famille des Longitarsus
Les altises font partie de la famille des chrysomèles, insectes tous phytophages !.Ces altises se caractérisent par de gros fémurs  adaptés pour le saut ce qui le cas de nos mangeurs de consoude tubéreuse !

Comment reconnaitre un Longitarsus?

Une de mes dernières photos me permet de voir le » tibia postérieur élargi vers l’apex », et bordé d’épines (j’en vois bien au moins une), et le « premier article des tarses est de longueur au moins égale à la moitié du tibia.
Je vérifie encore d’autres critères pour voir si mes individus s’inscrivent bien dans la sous famille des Longitarsus( il y 80 espèces en France !)
 -La ponctuation des élytres est plus forte que celle du pronotum : ok pour moi
-Les ailes sont normalement développées : l’insecte  vole très bien, à mon grand regret !!
-Forme ovale, taille entre 1 et 4mm : c’est le cas? mes individus mesurent environ 3mm.
Longitarsus linnaei  grossi 3 fois, détail des tarses et du tibia postérieur

Les Longitarsus se développent entre autres au dépens des Boraginacées, la consoude tubéreuse fait partie de cette famille de plantes.
En conclusion Gaëtan du Chatenet indique que les insectes ne sont pas nuisibles aux plantes et que certains sont même utilisés pour limiter l’envahissement de plantes importées.
C’est ensuite que je suis allée chercher d’autres infos pour essayer de voir à quel Longitarsus j’avais affaire dans le jardin !

C’est alors que cette page m’a beaucoup aidé :

La description au paragraphe 4 correspond à ce que je peux voir sur mes individus grossis 3 fois :
-Le calus frontal est bien marqué ( je vois bien un triangle qui passe près des yeux pour se terminer au-dessus de l’insertion des antennes), 1er article des antennes clair, pattes bruns clairs sauf le fémur de la paire de pattes postérieures sombre.
Longitarsus linnaei  grossi 3 fois, détail de la tête

-Couleur bleu, se rencontre en Europe du sud sur les Symphytum tuberosum, c’est-à-dire la Consoude tubéreuse.
Il s’agit alors de Longitarsus linnaei
Pour être sûr il faudra passer à la dissection de l’insecte, ce que je ne fais pas.


Dans la liste des nombreuses espèces décrites c’est le seul qui est donné sur cette plante uniquement , j’en conclus que l’identification est probable !
Longitarsus linnaei   sur sa feuille de consoude, avec la taille normale de l'insecte on se rend compte qu'il est très petit en le comparant  aux poils de la plante.