Voici un charançon que je n'ai eu aucun mal à identifier. L’explication :
son origine.
Un matin, je le vois sur la paroi d’un de mes bacs
d’élevage. Et la relation est vite faite. Le bac contient des larves de
cétoines que je nourris avec de la terre ramassée sous le chêne. On y trouve
des feuilles, des glands mais aussi des détritus plus fins. En mettant une
belle couche de terre à mes larves j’avais ramassé un cocon avec une nymphe. Et
celle-ci est arrivée au terme de son développement.
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Curculio glandium, le charançon du chêne. |
Curculio glandium, commence sa vie dans un gland ! Au
cours de l’été, la femelle perce un gland sur le chêne avec la pointe de son
rostre, puis y pond un œuf. A l’automne, le gland tombe au sol. Une fois tout
le fruit consommé, la larve sort du gland pour s’enterrer dans le sol et se
transformer cette fois en imago. Le cycle dure souvent 2 ans. Mon Curculio
glandium est issu d’un œuf pondu à l’automne 2011.
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Dès qu'on le touche, il fait le mort! |
L’année passée j’avais ramassé des glands joliment troués et
donc pourvu d’un œuf. A la fin de l’hiver j’ai ouvert le gland et voici la
larve qui s’y trouvait. C’était la première phase du développement.
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Dans le gland, au mois de mars 2012, la larve du charançon. |
Le charançon du gland peut être confondu avec celui des
noisettes (Curculio nucum) mais :
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Ajouter une légende |
_les antennes du nucum sont pubescentes, les derniers
articles avant la massue sont presque aussi longs que larges, dans le cas de
glandium, on voit bien que ces articles restent longs et fins.
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La tête est pourvue de 2 gros yeux |
Pour poursuivre dans l’anecdote, mon sujet est un vrai
plaisantin. Je l’avais bien vu sur les parois transparentes du bac debout sur
ses pattes et en pleine forme. Dès que je l’ai touché avec une brindille pour
le transférer, il s’est laissé tomber sur le dos et a fait le mort. C’est ce
qu’il fait chaque fois que je le manipule. Laissé tranquille il retrouve la
grande forme. Pour la photo c’est un sujet en or : il tient la pose sans
bouger !
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Détails des antennes dont tous les segments sous la massue sont longs(clic et la photo est plus grande et détaillée) |
En fait c’est une femelle : les antennes sont insérées au 1/3 antérieur
du rostre, au milieu pour le mâle. On voit sur l'image ci-dessus la pointe au bout du rostre qui sert à perforer le gland. Les points jaunes sont les grains de pollen de la fleur du pissenlit que je lui offre pour la récompenser de sa séance de pose.
Quelques unes des images sont images grossies au minimum deux fois.