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dimanche 6 septembre 2020

Myrmilla erythrocephala, le mâle porte des ailes!

 

 J’avais rencontré la  femelle de cet hyménoptère au printemps, elle est aptère.Le mâle lui présente de belles ailes qui aident d’ailleurs à le déterminer.

J'ai trouvé celui-ci nageant sur la piscine. Il fait 10 mm.

Et comme souvent c'est pendant qu'il faisait sa toilette que j'ai pu le photographier. Entre 2 séances de mise en beauté, il cavalait énergiquement dans sa boite!

Myrmilla erythrocephala, le mâle


En utilisant la Faune de France numéro 10 de L. Berland intitulé Hyménoptères vespiformes( Sphegidae, Pompilidae, Scolidae, Sapygidae, Mutillidae), 1925, disponible sur le net, on peut arriver à  bien le déterminer.

Comme j’avais déjà trouvé la femelle je savais que j’avais affaire à un Mutillidae sa tête plus large que le thorax est un bon indice .Et la présence des ailes nous dit que c’est un mâle.

Mais si la femelle a un thorax sans sutures, ce n’est pas le cas du mâle.

Un abdomen avec 7 segments , caractéristique du mâle. Mais ici, les ailes suffisent à différencier les sexes


  • En regardant les ailes on voit que les nervures n’atteignent pas le bord des ailes
  • Les yeux sont entiers
  • L’abdomen est sessile (pas de pétiole entre thorax et abdomen)

Nous voici chez les Myrmilla.

 


  • Ailes avec 2 cellules cubitales


  • Abdomen noir, sans bande claire, mais simplement et étroitement cilié de pubescence pâle au bord postérieur des segments.
  • Ailes hyalines ou faiblement enfumées, sans tache plus foncée
Autour des ocelles s'étend une zone noire. On voit aussi les sutures du haut du thorax.


Ensuite la description : tête ferrugineuse, avec la région des ocelles,la partie antérieure du front ainsi que les joues et le clypéus noirs, mandibules, antennes et pattes noires.

La cuticule est finement ponctuée et parsemé de poils longs et clairs


Les mâles sont sans doute visibles en fin d'été pour féconder les femelles qui passeront la mauvaise saison à l’abri.

Myrmilla erythrocepha, un joli mâle en noir et rouge

Ces hyménoptères, parasites d'autre abeilles solitaires, sont donc bien présents dans le jardin mais aussi bien discrets. Je n'avais jamais vu de mâle!

mardi 1 mai 2018

Myrmilla erythrocephala et Myrmilla capitata, Hyménoptères parasitant des abeilles !



La pêche est devenue une activité régulière dans mon jardin. Evidemment, vous aurez noté que je ne pêche pas au bord de la rivière ou d’un étang, mais au bord de la piscine. Celle-ci étant entouré d’herbes, de nombreux insectes vont y boire ou s’y promener. Et en général deux fois par jour, j’en retire quelques imprudents ou intrépides. Reconnus et déjà identifiés, ils sont expédiés plus loin dans l’herbe au-delà de la barrière qui entoure la piscine.
J’y fais encore bien des rencontres intéressantes d’insectes que je n’aurais jamais vus tant ils sont discrets ou vivent bien cachés dans la végétation.
C’est  un bel hyménoptère, en fait c’est une dame, que j’ai sorti de l’eau  avant-hier soir.
Myrmilla erythrocephala, femelle

Je me sers pour le décrire de « Hyménoptères vespiformes.(Sphegidae, Pompilidae, Scolidae, Sapygidae, Mutillidae), L. BERLAND, 1925, Faune de France 10 » , disponible sur le net.
La famille à laquelle appartient notre sujet est celle des Mutillidae : le thorax est fait d’un seul morceau sans sutures visibles, les femelles sont souvent aptères.
Ensuite il faut savoir si c’est un mâle ou une femelle. Les femelles n’ont jamais d’ailes, les mâles oui, le plus souvent ; les antennes des mâles ont 13 articles, celles des femelles seulement douze.
Mon individu est une femelle.
Myrmilla erythrocephala, femelle avec sa pilosité dressée en plus des soies couchées surtout sur l'abdomen

On arrive au genre Myrmilla en observant:
  •          la tête, plus large que le thorax
  •          le deuxième article des antennes au moins deux fois  aussi long que le troisième(1 sur la photo détaillée de la tête)
  •          premier segment abdominal portant sur les côtés une petite apophyse(3 sur la photo ci-dessous)

Etape suivante : quelle espèce de Myrmilla ?
On suit la clé:
  •       le deuxième tergite abdominal n’a pas de tache claire, on passe à la suite
  •        ensuite il faut observer les deux petits appendices que l’on voit en haut du premier segment abdominal. En regardant l’insecte se promener c’est bien difficile à voir. Mais grâce aux photos de l’insecte en mouvement on l’aperçoit. Ensuite il faut déterminer si cet appendice est simple, en crochet tourné vers l’arrière.
Myrmilla erythrocephala, femelle, détails à observer

J’ai opté pour la première alternative. D’autres éléments viendront ensuite confirmer mon identification
J’observe bien :
  •          Le premier sternite abdominal muni, en dessous, d'un appendice dentiforme ou spiniforme plus ou moins allongé (1 sur la photo ci-dessus),
  •           tubercules antennaires noirs, dentiformes (2);
Myrmilla erythrocephala, femelle, détails des antennes.

Heureusement des schémas viennent éclairer cette description et c’est ainsi que je suis sûre d’être en présence de Myrmilla erythrocephala.
La description donne des précisions supplémentaires.
La taille des femelle oscille entre 9 et 13mm, cela dépend de la nourriture ingurgitée par la larve.
Myrmilla erythrocephala, femelle, des bandes claires sur les tergites abdominaux, surtout le troisième.

L’abdomen est noir avec 3 bandes claires soyeuses, sur le bord postérieur du  premier tergite elle est large, sur le second elle possède au milieu une avancée en forme de pointe, le troisième  tergite est presque entièrement recouvert.

Au fait quelles sont les mœurs de ces hyménoptères ?

Les Mutillidae sont des parasites qui pondent, pour simplifier, leur œuf dans le nid d’une autre abeille solitaire, à côté de son œuf. La larve du parasite mange celle de l’abeille .
Certaines  Mutillidae s’attaquent à une espèce particulière d’abeilles.
Si la parasite est attaquée par la femelle qui défend son nid, son tégument est solide et résiste bien. De même la plupart d’entre elles possèdent un dard et sont capables d’infliger des piqures douloureuses, alors pas question de toucher ces dames !
En photographiant Myrmilla erythrocephala, je me suis souvenue avoir vu un individu semblable l’an passé, j’étais persuadée que c’était la même espèce.
Or non !
Myrmilla capitata, femelle

Au premier abord on voit que la tête est noire et non rouge.
D’ailleurs je l’avais identifié comme Myrmilla capitata.
Elle présente les caractères de la famille des Myrmilla mais :
  •        le premier tergite abdominal présente bien un appendice sur chaque côté
  •      ensuite cela diffère car les tubercules antennaires sont rouges, on n’y voit absolument pas les petites pointes latérales, le front est lisse

Myrmilla capitata, femelle,  avec sonappendice sur le 1er tergite

Ensuite la tête est noire, les 4 et 5eme tergites abdominaux sont dépourvus de bandes claires. Sur le 3eme tergite la bande pileuse blanche n’occupe pas tout le tergite ; il s’agit là de Myrmilla capitata.
Comparaison Myrmilla capitata , à gauche, Myrmilla erythrocephala, à droite

Ces deux espèces  sont surtout répandues autour de la Méditerranée.  On sait que M. capitata parasite une espèce d’Halicte.Je sais pour les avoir observées que plusieurs espèces d’Halictes fréquentent mon jardin. J’ai aussi vu dans la garrigue de manière furtive des Mutillidae qui disparaissaient bien trop vite sous les cailloux pour pouvoir les photographier.
Heureusement je vois beaucoup plus d'abeilles solitaires"utiles" que leurs parasites .