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mardi 14 mai 2013

Foulque macroule (Fulica atra), un couple prolifique et affairé !


Les Foulques sont des oiseaux vivant sur différents types de plans d’eau, leur couleur noire n’attire pas le regard.

Seule l’expansion cornée blanche qui surmonte le bec attire l’attention. Mais hier, sur un petit étang de moyenne montagne destiné aux pêcheurs, un couple de ces oiseaux aquatiques nous a offert un magnifique spectacle. Vers 16 heures nous avons vu dans les roseaux coupés à l’automne, deux adultes nageant entre la végétation.

Tiens, voilà le couple qui occupe les lieux, prêts à s’installer, me suis-je dit, en les voyant couper des tiges pour aller les porter plus à l’intérieur de l’étang, cachés par la végétation. J’avais déjà observé cela l’an passé et j’ai continué ma promenade. En repassant plus tard j’ai été bien surprise. Des petits foulques avec leur perruque rouge bien ébouriffée suivaient les adultes.

J’ai passé plus d’une heure à les observer.
Foulque macroule adulte à la pêche, le jeune n'est pas loin, il attend!

Prolifique, avais-je dit. Ce couple avait 7 petits à nourrir ! Ils avaient moins de huit jours, les ailes laissant apercevoir des zones de peau nue. Comme il faut entre 21 et 24 jours de couvaison, la ponte avait commencé en début avril quand il faisait encore bien froid à 1100 m d’altitude.
Adulte et jeune avec sa curieuse tenue , le rouge  doit sans doute être dissuasif pour les prédateurs.

Inlassablement les parents, mâle ou femelle apportent de la nourriture aux petits qui s’approchent et penchent la tête pour recevoir leur repas. Au début j’ai vu que c’était des jeunes tiges de roseaux bien machouillées.
Délicatement tenue, la larve est donnée au jeune.

L’heure avançant la nature du repas change. L’adulte plonge dans une eau plus profonde et secoue souvent ce qu’il a dans le bec. En regardant les photos, j’ai compris. Le repas du soir est constitué de larves aquatiques qui gesticulent et il faut les « préparer » pour les petits becs.
Une larve aquatique transmise.

Les jeunes foulques sont nidifuges, c’est dire que très vite ils quittent l’abri sommaire du nid pour suivre les parents sur l’eau.

 
L'adulte s'assure que le petit avale bien son repas!

Affairé ai-je annoncé ! Ce fut la seconde surprise de cette observation. Ce couple qui nourrit 7 petits est en même temps occupé à construire un second nid pour préparer une seconde ponde. Entre deux séances actives de nourrissage,  les petits sont bien cachés sur des petits tas de végétaux, les deux adultes entassent très, très activement des végétaux pour en faire un monticule au-dessus du niveau de l’étang.  Les déplacements sont si rapides et dans la végétation qu’il est difficile d’en faire des photos. Mais un moment de la préparation de ce nouveau nid est plus visible.
Après avoir apporté beaucoup de matériaux, l’un des adultes grimpe sur le nid et avec ses fortes pattes donne de grands coups de pieds pour tasser la végétation. Ensuite on passe à la finition, on tire une tige mal placée, on comble un vide. Je pense qu’il s’agit du travail de la femelle, car comme chacun sait, la déco de la maison est souvent l’œuvre de madame !
L'adulte en train de préparer le nid pour la seconde couvée.

Puis on s’occupe encore du repas des petits. C’est à cette occasion que quittant la zone du nid, la famille s’aventure plus loin sur l’étang.
On recommence à nourrir après le travail sur le nid.
Les petits font une pose sur cette petite île de sable et c’est l’occasion de voir leurs pattes aux doigts bien grands pour de si petits oiseaux.
Deux petits sur un banc de sable au milieu de l'étang.

Souhaitons à ces 7 petits d’échapper aux brochets, aux rats qui n’hésitent pas à en faire leur repas.

 
La petite famille: on voit 5 petits, ils sont en réalité 7!


mercredi 6 mars 2013

Gallinule sombre, gallinula tenebrosa, Dusky Moorhen


En voyant les oiseaux communs que sont les Gallinules poule d’eau sur les étangs, j’ai repensé à leurs cousines australiennes, les Gallinules sombres que nous avons vues en bien des endroits en Australie. Elles sont communes dans la partie est de tout ce vaste pays.

Comme nous étions au printemps nous avons rencontré les oiseaux qui nichaient et d’autres déjà pourvu de leur petite famille.
Gallinule sombre, oiseau vivant en Australie, Nouvelle Guinée et Indonésie

Les plumes sont bien sombres et à la différence de nos gallinules ne portent pas cette barre claire sur leurs ailes.

Leur tête est remarquable avec cette membrane colorée qui surmonte le bec jaune. Les pattes des adultes sont aussi jaunes et rouges.
Sur son nid, au printemps.

Le nid est un tas de brindilles posés sur l’eau. Celle-ci avait installé son nid sur un bassin dans le jardin botanique de Sydney. Les jeunes ne restent guère dans le nid et rapidement s’aventurent sur l’eau ou les bords peu profonds des plans d’eau.
Un jeune, au bec et aux pattes moins colorés

Les jeunes sont plus ternes, leur bec  et pattes ne sont pas colorés.
J'ai faim!

Voici un couple adulte et poussin, celui-ci réclamait vivement auprès de l’adulte. Quand je l’ai vu s’approcher du petit je me suis demandée ce qu’il allait lui donner…ce fut un coup de bec et penaud notre poussin laissa son géniteur tranquille pendant un petit quart d’heure !

Pour aujourd'hui cela suffit, répond maman!
 

Pour comparer voici maintenant notre Gallinule poule d’eau oiseau de la famille des Rallidés, commun sur beaucoup de zones humides !
 Pour comparer voici notre Gallinule poule d'eau, commune sur nos plans d'eau.

mercredi 1 février 2012

Talèves sultanes (Porphyrio porphyrio),scènes de vie en hiver.


 Après la première rencontre avec la Talève sultane, sur un petit étang du delta de l'Ebre où nous sommes retournés le lendemain, nous avons vu qu’il y en avait en fait quatre qui se déplaçaient à la limite de la végétation.
Les Talèves se nourrissent en bordure des champs de riz, près d'un rideau de phragmites, refuge en cas d'alerte.

Mais ce n’est qu’un peu plus tard que nous avons eu une surprise encore bien plus grande en voyant tout un groupe de Talèves se nourrir dans un champ. Nous étions dans une exploitation écologique de riz. La culture du riz occupe la majeure partie des terres arables du delta de l’Ebre. Il y reste quelques terres destinées à l’élevage et des zones maraîchères sur le pourtour des petites localités et en bordure du fleuve. D’ailleurs nous avons vu avec grand plaisir une très longue piste cyclable doublée par une promenade piétonne très bien aménagée, qui longent l’Ebre sur de longs kilomètres.
La talève sultane est une bonne nageuse.

Pourquoi avons-nous vu beaucoup de Talèves dans les champs de riz cultivés de manière différente ?

Les Talèves mangent essentiellement des végétaux, en particulier les plantes qui poussent en limite d’étangs comme les phragmites et … mais aussi les plants de riz ! Et alors les riziculteurs ne sont plus d’accord pour laisser les oiseaux se régaler au détriment de leurs cultures. Elles se sont alors installées en bordure de  cette ferme écologique où on les laisse tranquilles !
Un fort désaccord entre deux Talèves

En hiver les champs de riz sont vides mais il reste des racines des plantes coupées en fin d’été et c’est ce que cherchaient ces oiseaux. Mais extrêmement peureuses, les poules s’envolaient dès que quelqu’un passaient à moins de 50 mètres. Elles volaient (l’oiseau vole très bien sur de courtes distances) se réfugier sur l’étang voisin. Quand l’eau est trop profonde pour y marcher, elles pratiquent la nage. C’est un oiseau très débrouillard qui court vire, vole bien et nage ! 
Un bon coup de pattes et voilà pour toi!

Pour avoir quelques images de proximité nous nous sommes installées dans un rideau de phragmites à proximité d’un des champs où elles se nourrissaient. Ne nous voyant pas debout comme elles ont l’habitude de voir les humains elles sont revenues se nourrir mais ont gardé une certaine distance.

Détail !
Elles se déplacent en petits groupes mais j’avais bien l’impression de voir un ou une sentinelle : elle ne se mettait pas à chercher de la nourriture mais scrutait le paysage. Le groupe vit paisiblement et nous n’avons vu qu’une seule altercation. Heureusement je ne me déplace jamais sans mon mari qui a saisi ces images ! C’est à coup de pattes que l’on se vole dans les plumes et des cris  stridents soulignent le désaccord ! A quel sujet ? Nous ne le saurons jamais ! Cela se termine par une course poursuite et l’indésirable restera de l’autre côté du rideau de phragmite, sur l’étang, le vainqueur revenant se régaler de vieux chaumes de riz.
La fuite pour le vaincu

La Talève est le plus grand oiseau de la famille des Rallidés, elle mesure de35 à 50 cm de hauteur ;
La Gallinule poule d’eau de 32 à 35 cm, la Foulque macroule : 36 à 39cm.


Sur les chaumes de l'étang, au fond  Talève, Foulque au premier plan et...

 Nous terminerons par cette photo sur l’étang, 3 oiseaux sont présents, la Talève, au premier plan la Foulque macroule et un autre individu qui fera l’objet d’un billet ultérieurement.

Un clic pour voir  les imges en plus grand.

lundi 30 janvier 2012

Talève sultane, Porphyrio porphyrio, une poule...bleue!


Un petit voyage dans le delta de l’Ebre nous a donné l’occasion d’une belle rencontre, de belles rencontres plutôt, avec ce bel oiseau, la Talève sultane. Bien que présente en France, en particulier dans la Camargue gardoise, nous ne l’avions jamais vue. Cet oiseau a des couleurs surprenantes, ses plumes sont de plusieurs nuances de bleu et le blanc pur de celles du croupion lui donne beaucoup de distinction.
En bordure de marais , la Talève sultane cherche sa nourriture dans les phragmites.

 Dès le soir de notre arrivée au bord d’un étang dans cette région qui a bien des points de ressemblance avec notre zone humide de Camargue, nous avons eu l’agréable surprise d’en voir une, en limite de la bordure de phragmites. C’est le milieu qu’elle affectionne. Sa nourriture est à base de phragmites.
Avec une patte, la droite souvent, elle tient la racine, qu'elle découpe pour la manger.

 Elle en consomme les racines. ! Et oui, avec son bec puissant, ne craignant pas de mettre la tête sou l’eau elle travaille jusqu’à en arracher une tige. Et ensuite, elle a un mode original pour manger. Elle tient la racine hors de l’eau avec sa patte, qui agit comme une main ! C’est assez surprenant de voir ses pattes rouges aux longs doigts tenir un bout de racines et le porter à son bec.
Cette fois -ci on voit le bout de racine tenue par la patte gauche!

Son bec puissant  est bien visible car rouge. Ce n’est pas le seul aspect de sa tête  qui étonne, la plaque cornée qui surmonte le bec est aussi bien rouge. Je pense que c’est cette jolie couleur qui est à l’origine de son nom scientifique : Porphyrio porphyrio(le porphyre étant une pierre de couleur rouge).
Elle parcourt les champs inondés, fouillant la boue pour y dénicher une vieille racine.

Voici donc les premières images la Talève sultane de la famille des Rallidés comme le Râle d’eau présenté il y a peu, mais c’est le plus grand des Rallidés de la famille que nous puissions voir chez nous.
Talève sultane, des couleurs splendides dans le soleil du soir d'hiver!
Un clic , et les images sont visibles en plus grand

jeudi 12 janvier 2012

Le Râle d'eau, Rallus aquaticus.




Ce fut  une belle surprise, un  de ces cadeaux offerts par une belle journée. On se promène à observer un sujet bien visible et soudain l’œil est attiré par un détail insolite !

Sur cet étang aux eaux basses par un hiver très doux, des flamants roses se nourrissaient dans la lumière du matin. Il est 9 heures, le soleil a émergé de l’eau à 8h 05 et des nuages au ras de l’horizon faisaient douter que la journée soit aussi lumineuse que la précédente. Mais les flamants, souvent vus, attirent toujours. En marchant sur la piste cyclable pour les rejoindre, déjà un héron caché dans les  végétaux d’un petit canal me fait un beau sujet. Puis deux Tadornes de Belon sont à la recherche de leur nourriture. Je voudrais les  voir passer devant le héron et j’attends que la bonne configuration se produise.

C'est dans la végétation qu'un oeil exercé voit le plus souvent le Râle d'eau

J’attends..et dans mon champ de vision, passe un oiseau bien plus près de moi. Bec rouge très pointu, plumage moucheté de brun, c’est un Râle. Mais le temps d’orienter correctement mon appareil il a disparu dans la végétation. J’en fait part à mon mari « j’ai vu un Râle d’eau, là, dans la végétation  ».
Dégagé des végétaux, observant l'eau en marche rapide quand il est à découvert.

Nous décidons de l’attendre, nous scrutons la végétation et surveillons la zone au ras de l’eau, à la limite des herbes et des salicornes qui ont poussées sur cette digue séparant le canal de l’étang. C’est un lieu idéal pour cet oiseau. L’eau du canal n’est pas très profonde et la végétation a les pieds dans l’eau.

Notre chance, cette végétation ne s’étend que sur un mètre de largeur. Notre attente va être longue, une demie heure à scruter les herbes, l’eau sombre encore à l’ombre, pas de signe de mouvement dans les salicornes trop raides pour bouger quand on y passe, pas d’onde dans l’eau ! Mais le revoilà, il fiait un petit crochet devant la végétation. C’est l’occasion de prendre quelques images.
Marche rapide pour scruter l'eau et surtout de quoi se nourrir

Le Râle d’eau est un oiseau  de la taille d’un vanneau huppé, une trentaine de cm, haut sur pattes. Son bec pointu lui permet de fouiller la vase, la végétation, et de saisir larves, insectes qui y vivent. En hiver, il se nourrit aussi de végétaux.

Son plumage est magnifique bien adapté à son milieu. La partie supérieure est moucheté de brun comme les herbes dans lesquelles il évolue et la partie inférieure grise puis blanche et noire rappelle les taches claires et sombres que l’on voit dans l’eau quand la lumière éclaire les berges des étangs et des canaux.
Ne suis-je pas beau semble dire celui-ci!

 Il marche rapidement dans l’eau et s’avance rarement en zone découverte. C’est alors qu’il court. Je ne l’ai jamais vu voler. En fait, il avait un territoire qui faisait une centaines de mètres de berge de canal. Car arrivé au bout de ce territoire, il rencontrait un autre Râle qui râlait fort ! Deux ou trois cris de protestation et chacun repartait dans le sens opposé. Le second Râle était bien plus timide et n’est jamais sorti du couvert de la végétation.
A la recherche de la précieuse graisse pour rendre le plumage étanche.

« Notre »  Râle était petit cabotin qui souhaitait sans doute qu’on lui tire le portrait. Nous étions contents de l’avoir vu plusieurs fois pendant quelques secondes à découvert et allions  partir quand..il décide de faire une toilette, au soleil !
Toilettage  et étanchéification des plumes souvent dans l'eau.

Superbe. Tout va très vite, on s’ébroue, on lisse les plumes  des ailes, du dessous. Surtout on va chercher sur la glande uropygienne de quoi étanchéifier son plumage ! Quand on passe la majeure partie de la journée dans l’eau c’est indispensable. Et on repart se nourrir sous la végétation.
Quelle souplesse!

Le Râle d’eau est un oiseau territorial. Nous en tirons la conclusion que nous aurons la chance de le revoir dans l’après-midi quasiment au même endroit. Nous y retournons sans trop y croire ! Et oui, il est toujours là et comme nous, cet individu aime le soleil, car maintenant il cherche sa nourriture devant les salicornes et les végétaux ! Il passe plus souvent devant la végétation qu’à l’intérieur. Un vrai régal pour le photographe.

De temps en temps le Râle s'avance dans une eau plus profonde.

Finalement c’est nous qui le laisserons  et repartirons avec ces beaux souvenirs d’une rencontre rare.
Cliquer sur les images et on les voit en plus grand!