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samedi 17 avril 2021

Osmie caerulescens : un couple presque en or !

 Première précision , je pense qu’il s’agit d’Osmie caerulescens à cause d’un certain nombre de détails que je vais exposer mais ne l’ayant pas examinée de près, je n’en ai pas la certitude absolue.

 

Osmia caerulescens se nourrit sur Ajuga reptens

Il y a plus de 36 espèces d’Osmie chez nous.

C’est une abeille printanière qui mesure entre 8 et 10mm.

Son corps est noir avec des reflets bleus métalliques, c’est ce qui m’a frappé en premier lieu.

Au repos, femelle Osmia caerulescens


Les Osmies collectent le pollen sur une brosse de soies ventrales dont la couleur varie selon les espèces : ici elle est noire. La pilosité du thorax est légèrement coloré et plus longue , alors que celle des tergites , blanche, est courte.

Le corps est noir brillant avec ces fameux reflets bleutés qui lui ont donné son nom. Les ailes un peu enfumées.

Une cuticule noire avec des reflets bleus


Le second tergite est densément ponctué. .

Une pilosité blanche plus ou moins longue


Le mâle lui est bien différent:

  • plus petit(7à9mm)




Un mâle, Osmia caerulescens, des reflets dorés et une pilosité  rouille

  • le corps entier brillant à fort reflet métallique, et sur mes images apparaît habillé d’or.

Les Osmies collectent du pollen sur plusieurs familles de plantes et parmi elles on cite les lamiacées comme ici les ajugas reptens et les fabacées comme le  trèfle sur lequel j’ai rencontré le couple , en 2012 ! En voici quelques images.

Couple , on note la taille du mâle et la différence de couleurs des individus.


En remontant encore dans mes dossiers je trouve une photo de mâle resté "inconnu " en 2009.

Une vue latérale de cet accouplement ayant eu lieu fin avril 2012!


Ces abeilles sont assez répandues et doivent se plaire chez nous puisqu’elles visitent régulièrement le jardin.

Vue de face: les femelles ont de fortes mandibules 


 Mais petites, au vol rapide et  choisissant des fleurs moins observées, je ne les photographie pas très souvent.

 On les voit du printemps à l'été , il peut y avoir 2 générations. Elles sont largement répandues en Europe. Les nids sont faits dans des cavités diverses (tiges creuses, anciens nids d'autres insectes, mais aussi gîtes artificiels.)

  • Sources: Guide des abeilles boudons , guêpes et fourmis d'Europe, Hans Bellmann
  • Fauna helvetica, 9, Amiet, Herrmann, Muller, Neumeier

 


dimanche 19 juillet 2020

Chelostoma ranunculi, le mâle


L es Chelostoma sont de petites abeilles, souvent noires, et qui sont pour beaucoup liées à une plante, en particulier les campanules. D’ailleurs les Néerlandais les appellent « abeilles des campanules ».
Cela fait plusieurs années que lorsque fleurissent les campanules du jardin, j’y trouve des dormeurs .
Chelostoma rapunculi mâle accroché à sa campanule**

C’est donc l’occasion de présenter l’un d’eux.
C’est un mâle. Souvent il passe la nuit dans la fleur et le matin tant que le soleil ne réchauffe pas l’endroit, notre dormeur continue son somme !
Chelostoma rapunculi, vue de face**

Rappel le mâle compte 7 segments au gastre et 13 articles aux antennes.
Les derniers segments de l’abdomen sont caractéristiques de l’espèce. Il faut pour bien voir ces détails trouver un sujet qui veut bien  être sage et se laisser photographier sous tous les angles .

Chelostoma rapunculi, détail de son aile**

Ces abeilles présentent 2 cellules cubitales, la seconde nervure discoïdale aboutit avant la seconde nervure cubitale.
Chelostoma rapunculi, on aperçoit sur le sternite 2, la forte élévation**

Les pattes possèdent entre les  griffes des pulvillus, cette petite excroissance entre les griffes que l’on voit en général facilement.Cette famille a été séparée des Osmie,  pour certains auteurs. 
Chelostoma rapunculi, l'apex du gastre avec ses 3 lamelles**

Après avoir utiliisé  Amiet*  pour trouver le nom du petit mâle qui dormait ce qui fut assez facile puisque c'est  le seul qui a un T7(tergite 7) avec non pas des pointes ou des lobes mais 3 lamelles   , les deux externes sur le même plan et celle du milieu un peu en retrait..L'abeille mesure environ 1 cm .
Chelostoma rapunculi, détail des sternites ,en particulier le second**

Après cela comme je voulais être bien certaine de me trouver avec C. rapunculi, j’ai cherché sa description à l’aide de ce document enespagnol très bien illustré*.
  • Les images permettent de voir le sternite 2 avec son excroissance(photo ci-dessus)
  • Le sternite 3 avec une pilosité latérale sombre
  • Le sternite 4 avec ses 2 lamelles  de couleur claire.
  • Le sternite5   couvert en partie par des poils blonds longs et ondulés.

Chelostoma rapunculi, des annotations pour s'y retrouver!**

 Ces détails donnent la détermination exacte de C. rapunculi.

Cette abeille, la femelle plus particulièrement est oligolectique sur les campanules, en particulier la campanule gantelée très présente dans le jardin et ce depuis longtemps puisque cela fait plusieurs années que je vois cette abeille. 
Chelostoma rapunculi, le mâle**

La femelle est bien plus difficile à voir, elle ne s’endort pas dans la fleur .
Elle installe ses œufs dans des galeries de bois mort en séparant les cellules avec du mortier et en rebouchant solidement son travail.C'est elle qui butine strictement sur les campanules , les mâles parfois se promènent sur d'autres fleurs je les vois parfois sur la lavatère ponctuée.
Jamais je en suis arrivé à trouver un des endroits  où la femelle construit ses alvéoles!Elle ne présente qu'une génération par an et on les voit du moi de Mai à celui d'août.


*Document en espagnol
**Image grossie 3 fois

lundi 27 mai 2019

Osmie (Hoplitis) adunca mâle, un ami de la vipérine.



C’est en posant mon panier de jardinage avec mes outils près d’un pied de vipérine que je me suis retrouvée avec ce passager installé au fond. Comme il s’y sentait à l’aise, il y est resté sans problème pour rejoindre ma table et nous avons fait plus ample connaissance.
Osmie adunca mâle sur vipérine*

C’est un mâle avec ses 7 tergites visibles.
 Une Osmie ( 2  cellules cubitales  et des pulvillus entre les ongles), en suivant la clé d’Amiet  de Fauna Helvetica disponible sur le net voici ce que je vois :


Aile d'Osmie avec ses deux cellules cubitales*

  • Il est plus grand que 7 mm
  • Tergite 7   large, rectangulaire ou arrondi, sans lobe ni dent, parfois à faible incurvation.
    Les tergites 6 et 7, très importants pour déterminer l'espèce.*
  • Tergites sans reflets métalliques, tergite 6 le plus souvent à dents latérales proéminentes(bien visibles sur la photo ci-dessus)
  • Marge du sternite 3 sans éperon , antenne aplaties mais pas épaissies
  • Scutellum sans dent (contrairement à une autre alternative qui dirige vers   qui ne mesure que 6 à 7mm) et tergite 6 non entaillé au milieu
    Osmie adunca mâle , détails de l'antenne*
  • L’article apical de l’antenne n’est pas recourbé(photo ci-dessus)
  • Epines des tibias 3 noires à brunes ( au lieu de jaunes).
  • Articles du flagelle, plus courts que larges, les médians étant éclaircis dessous. Revers des articles 4 à 8 épaissis à l’extrémité.(photo ci-dessus)
 La tailles  est comprise  entre 11 et 13mm, mon sujet mesure 12 mm.
Osmie adunca mâle sur fleur de vipérine: elles sont où les filles?*

La description en allemand apporte d’intéressants compléments.
Le mâle est de couleur brun jaune(ce qu’on voit bien sur le dessus du sternum et le disque des tergites) avec les bandes pileuses  des tergites et celle du dessous du corps, blanche.
Le tergite6 avec deux dents latérales, la partie centrale arrondie.
Le tergite 7 presque rectangulaire..
Il s'agit d'Osmie adunca
Osmie adunca mâle un acrobate sur la vipérine*

On croise les mâles à partir de la mi-avril, les femelles à partir de mai. Présent dans une grande partie de l’Europe, en France partout . Mais l’abeille est oligolectique sur Echium, c’est-à-dire la vipérine.C'est dire qu'elle ne collecte que du pollen de vipérine.

Je suis très contente d’abord d’avoir pu l’identifier facilement et de vérifier ainsi la présence de différentes abeilles sauvages dans le jardin. C’est le résultat de la diversité des plantes que j’y laisse pousser, en partie la prairie qui a, petit à petit remplacé la pelouse, juste verte et sèche en été , alors que maintenant nous avons le plaisir d’y voir des fleurs presque toute l’année, mais cela fait sans doute moins ordonné !
*images grossies 2 à 3 fois

mercredi 24 avril 2019

Osmie latreillei mâle, une belle abeille du sud


La piscine me permet de faire connaissance avec les espèces qui se promènent dans mon jardin et mes petits sauvés reprennent souvent leur  chemin quand ils n’ont pas passé trop de temps à la surface de l’eau.
Mais ils me posent souvent bien des questions quant à leur identité.
Voici une belle abeille de près de 13 mm.Ici, la taille a vraiment son importance.
Osmie latreillei, mâle 

C’est un mâle, il a 7 tergites et 13 articles aux antennes.Ensuite il appartient à la famille des Osmies avec ses 2 cellules cubitales et des pulvillus aux tarses(lobe adhésif entre les griffes des tarses, visibles sur la photo ci-dessus).


Les 2 cellules cubitales qui nous conduisent vers la famille des Mégachilinés, dont les Osmies font partie.
Le premier soin  que prend l'abeille sortie de l'eau, c'est de remettre ses ailes en état de fonctionner , c'est pourquoi, elle les agite, et les décolle de son corps. C'est à ce moment que je peux les photographier dans le détail , si je suis assez rapide ! 
Et avec la clé fournie par Amiet, Herrmann, Muller et Neumeyer,  dans le volume 9 de Fauna helvetica, disponible sur le net, j’ai trouvé un cheminement bien illustré.
Je vous le propose :

  • 7 tergites visibles, , l'insecte est plus grand que 7mm
  • tergite 7 pourvu de dents ou de lobes ou à marge terminale nettement incurvée ou étroit en forme d’épine.
Osmie latreillei mâle tergite 7


  • T7 pourvu de 2  ou plusieurs pointes ou lobes.
  • marge du T7 à 2 pointes ou lobes clairement échancrée entre elles.

La photo ci-dessus montre bien ce tergite 7, avec cette terminaison qui est un caractère important.

La clé propose ensuite des caractères que je ne vois sur mes images, les poils de l'abeille les cachent.Mais ces détails concernent des abeilles bien plus petites que mon sujet qui je rappelle fait 13 mm.Il est souvent important, quand on le peut de noter la taille de nos observations.


Osmie latreillei mâle vue ventrale de la fin de l'abdomen(S=sternite)


  • Tergite 6 arrondi latéralement, parfois incurvé au centre

  • Tergites 2 à 7  brillants à forts reflets métalliques, métatarse 3 à bords presque parallèles.Arrière du sternite 4 fortement enfoncé au milieu

Osmie latreillei , métatarse 3

Ensuite je me suis servie du schéma  91.2 pour arriver à O.latreillei (T6 entaillé à l’extrémité et T7 avec 2 dents pointues.

 Rappel : le tergite est la vue dorsale du segment de l'abdomen , le sternite la vue ventrale.
Osmie latreillei, vue de face, on compte 13 articles aux antennes.

Cette abeille se rencontre du mois d'avril (je l'ai trouvée fin mars, c'est un mâle qui sort avant les femelles) à juin.Elle récolte le pollen sur les astéracées et niche dans les tiges creuses de plantes ou du bois mort.

J'aimerais bien rencontrer une femelle qui a des épaississements importants à la base des mandibules!Il faudra attendre le retour du soleil!

jeudi 12 juillet 2018

Hoplitis cristatula une abeille qui aime les mauves !


Photographier les insectes requiert de la patience, beaucoup de patience !
C’est le cas de ce billet. Il se déroule en 2 épisodes.
 Premier épisode, le 24 juin.
J’ai trouvé une belle abeille au creux d’une fleur de mauve sylvestre. Elle tenait tant à rester dans sa fleur que j’ai pu la transporter sur ma table, pour la photographier de plus près.
Hoplitis cristatula, butinant la mauve sylvestre

L’identification fut relativement facile. Ses ailes présentent 2 cellules cubitales et entre les griffes de ses pattes on observe une petite excroissance : un pulvillus. Ces deux caractères orientent vers la famille des Osmies.
Hoplitis cristatula, femelle

Ensuite la vue de ses mandibules  très fortes surmontées d’une pièce en losange ce qui les rend encore plus impressionnantes est une caractéristique qui m’a permis de retrouver l’abeille sur le site d’insecte.org.

Hoplitis cristatula, détail de la griffe 

Parfois c’est un chemin tortueux qui aide à trouver le nom de l’insecte, une photo qui ressemble sur le web, une recherche à partir du nom supposé, la lecture de certains forums spécialisés aident alors à confirmer l’identité de l’abeille.
Hoplitis cristatula, des mandibules bien développées

Ce fut le cas pour Hoplitis cristatula anciennement nommée Osmie cristata.
Identifiée, je me suis renseignée sur son mode de vie.

Hoplitis cristatula, des mandibules surmontées d'une excroissance en losange

J’ai appris qu’elle est liée aux Malvacae. Dans mon jardin j’ai depuis de nombreuses années quelques pieds de lavatère ponctuée. En plus cette année j’ai des mauves sylvestres et toujours un grand pied de mauve arbustive. Le choix est là. C’est une espèce oligolectique sur cette famille de plantes.
J’avais vu  Hoplitis cristatula butiner sur la mauve sylvestre. Mais aussi sur la lavatère ponctuée. Elle ne butine et n’utilise que cette famille de plantes (les Malvacées) pour se nourrir, nourrir ses larves et aussi  faire en partie son nid.

Hoplitis cristatula, une belle femelle

 Deuxiéme épisode :le 8 Juillet

Au début du mois de juillet, j’ai commencé à voir des pétales de fleurs de mauve découpés ! Et voilà où ma patience a été mise à rude épreuve. Je voulais voir la « découpeuse » à l’œuvre et surtout vérifier qu’il s’agissait bien d’Hoplitis cristatula. Il y a 3 endroits où poussent des mauves dans le jardin et apercevoir l’abeille à l’œuvre m’aura demandé 3 jours. J’avais beau me présenter à des heures différentes de la journée entre 8 h et 17 heures, ce n’est que le 3eme jour qu’enfin j’ai vu la technique employée.
Hoplitis cristatula au travail

L’abeille roule le pétale en partant du bord extérieur puis découpe un petit rouleau rose. La découpe n’est pas très régulière et avec très peu de mouvements le morceau rose entre les mandibules, la travailleuse s’envole vers son nid. Cela ne dure que le temps de quelques images et comme l’abeille s’active, la fleur bouge aussi !
Hoplitis cristatula on découpe après enroulement!

Le nid, que je ne cherche pas car il y a bien trop d’endroits possibles et souvent la végétation cache son entrée, est dans le sol. Cela peut être un ancien conduit de coléoptères. La fleur sert à tapisser les parois du conduit dans le sol, mais aussi à séparer les cellules, une couche de pétales surmontée par une couche de boue renforcée de petits cailloux.. Pour finir, elle fait un bouchon avec de la terre entremêlée de pétales, plus solide et surtout peu visible.
Hoplitis cristatula les premiers coups de cisaille sont les plus difficiles!

Le pollen de la fleur est collecté  pour en faire une bouillie qui alimentera  la larve de l’abeille. Elle utilise ainsi toutes les ressources de la plante pour assurer sa descendance.
Hoplitis cristatula: le travail avance!

A quoi sert donc la curieuse excroissance visible au-dessus des mandibules. J’ai trouvé peu d’explications, peut- être pour renforcer la mandibule lors des travaux dans le sol ?
Je suis très contente d’avoir pu observer cette  belle abeille plutôt rencontrée dans les régions du sud de la France.

Ici deux liens qui vous permettront d'en savoir davantage sur cette belle abeille:
-en anglais

mardi 11 mars 2014

Osmia cornuta: le grand ménage.


Episode 2

Il s’agit maintenant de passer aux choses sérieuses !
Hier donc, à peine née madame Osmie est vigoureusement courtisée et sans doute fécondée.
Que fait-elle alors en ce beau dimanche ensoleillé ?

Eh bien, elle cherche un logis pour héberger sa future descendance. Pas de temps à perdre !

Osmia cornuta transportant des débris dans ses mandibules.

Il y a deux appartements vacants, les tubes de dessous la fameuse table de la terrasse. Mais, ils sont encombrés des résidus des précédents locataires. Qu’à cela ne tienne, tout l’après- midi, on gratte, on pousse des débris à l’extérieur et on essaie de se débarrasser de cette maçonnerie qui operculait le logis.
Osmia cornuta: une ménagère énergique.

Le spectacle est plein de suspense.

D’abord il y a au moins 3 femelles pour seulement deux appartements et celles qui ont été les premières occupantes sont obligées de veiller à ne pas se faire piquer le logis. Il y  aura des rencontres un peu musclées quand une nouvelle venue s’introduit dans le logis que nettoie la titulaire. C’est à reculons que la seconde sortira !

Pour résoudre cette grave crise du logement je propose un morceau de bambou qui sera vite inspecté et gratté afin de le rendre compatible au logement d’une future famille d’Osmie.
Madame Osmie ressort bien sale de son futur logis.

Ensuite un mâle viendra se pointer devant chacun des tubes en train d’être nettoyé ! Le naïf croyait sans doute qu’une beauté Osmie toute fraîche allait en sortir. Après s’être fait sèchement repousser, il se présente près du tube numéro 2 où de belles antennes lui redonnent espoir !
Un mâle attend l'arrivée de la ménagère.
 Et hop encore une fois c’est sèchement que la dame lui fait comprendre que c’est trop tard ! Fallait être là hier ! Encore raté.En y regardant de près, je constate qu’il s’agit du mâle aux triongulins déjà très agressif le jour précédent et évincé.
Le mâle aux triongulins attend, sans succès.

Ensuite mes deux ménagères affairées emploient des techniques différentes pour faire le ménage à fond.

Toutes deux rentrent la tête la première. Il faut ensuite se retourner pour utiliser les puissantes mandibules afin de décrocher ce qui colle au tube et en particulier cette couche de mortier. L’une se retourne à l’intérieur du tube car je vois ses antennes s’agiter près de l’ouverture.

La seconde après être rentrée tête la première constate que cela ne va pas, elle ressort et cette fois rentre en marche arrière pour fignoler son ménage !

Il faut dire que j’ai passé près de deux heures à les observer. Jamais je n’avais vu autant d’Osmies s’affairer sous cette banale table qui fait leur bonheur depuis maintenant plusieurs années(depuis 2008 je les photographie à cet endroit).

Un tube de bambou testé mais ensuite abandonné.


Les dernières observations

Lundi le travail continue. Et surprise, dans le tube numéro 1, l’industrieuse abeille apporte déjà du pollen. C’est dire qu’elle est en train de pondre et d’approvisionner ses futures larves en nourriture.

Le tube en bambou est abandonné.

J’avais placé un morceau de cardère sous la table de manière horizontale. J’y ai vu une abeille y rentrer et l’ai entendu gratter à l’intérieur, ce sera peut-être un futur nid.

En résumé :

Jour 1 : naissance et accouplement

Jour 2: nettoyage du nid

Jour 3 : ponte

Je ne sais pas exactement quelle est la durée de vie de l’Osmie cornue, je les vois actives chez moi jusqu’à la mi-avril. On l’estime à six semaines pour les femelles et une quinzaine pour les mâles. Il faut dire qu’ils ne sont utiles que pour la fécondation qui intervient après la naissance et qu’ils ne participent en rien à la suite des opérations.
C'est un réel plaisir de voir cette belle abeille vivre à nos côtés.



lundi 10 mars 2014

Osmia cornuta: du rififi sur la terrasse


Episode un : le mariage express.

Cela fait déjà une dizaine de jours que la première Osmie cornuta mâle est née. Cela se passe toujours et depuis plusieurs années sous la table de ma terrasse. Tous les 4 trous sont occupés  par les pontes effectuées par des Osmie cornuta au printemps dernier.

Et en voyant un mâle tournicoter sur la terrasse j’ai compris. Un des opercules était percé. Et dans le jardin proche je voyais parfois le mâle passer à toute allure à la recherche d’une âme sœur. Il revenait aussi régulièrement sur la terrasse.

Vous savez que la femelle lors de sa ponte place des mâles près de la sortie de son nid. Les mâles sortent avant les femelles.
Osmia cornuta: 2 mâles convoitent une femelle.

Hier l’action s’est accélérée. Pas moins de 3 mâles bourdonnaient sur la terrasse. Et c’est alors qu’une femelle est sortie. Je peux vous dire que l’action a été rapide. Un mâle, pas galant pour deux sous ,ne lui a laissé aucune chance de s’échapper. Il l’a agrippée et ne la lâchera plus pendant les deux heures où le couple restera sur la terrasse.
Osmia cornuta: 2 mâles convoitent une femelle qui est à gauche.

Mais le plus drôle pour moi, sans doute pas pour Dame Osmia cornuta, ce fut d’être la convoitise des autres  mâles. Un des deux reste à distance, il vient de temps en temps voir le couple mais résigné ( j’interprète , n’est-ce pas) volera plus loin attendant sans doute une autre compagne.
Renversant! On voit la brosse ventrale de la femelle

Mais voilà que Monsieur numéro deux passe à l’offensive. Il se jette sur le mâle gagnant et s’en suit une vrai baston, hélas impossible à mettre en image. Résultat le couple se retrouve les 4 fers en l’air, en fait sur le dos.

J’observe que l’agresseur est porteur de clandestins , vous savez ces triongulins qui profitent des abeilles pour se faire transporter.

La dernière photo permet aussi de voir que la femelle est pourvu d’une brosse ventrale pour récolter le pollen dont elle fera une pelote pour nourrir ses futures larves. Les mâles n’en ont pas besoin et en sont dépourvu. Leur pilosité est moindre que celle des femelles.
Jamais je ne renonce, c'est la devise du mâle numéro 2

Ma terrasse est déjà recouverte du pollen des nombreux cyprès qui se trouvent dans le voisinage. Alors je propose un support plus agréable aux deux protagonistes.
Je vois qu'on ne veut pas de moi, mais je reviendrai!


Mais cela n’empêche nullement le même mâle (on le reconnait à ses passagers clandestins , les triongulins) de vouloir à tout prix participer à la fête. Sans succès, le mâle numéro 1 se débarrasse vite fait de l’intrus.
Vu de face, on voit bien les puissantes mandibules de la femelle J’attire votre attention sur ce détail, vous verrez qu’elles lui seront très utiles par la suite.
De face, mâle avec sa face blanchie par une forte pilosité et femelle aux puissantes mandibules.
On observe aussi la différence bien visible entre mâle et femelle. Le mâle est pourvu d’une importante pilosité blanche qui permet de le reconnaître facilement.
Essayons de quitter ce lieu trop fréquenté!
Il fera plusieurs tentatives de décollage pour essayer d’emporter la femelle en des lieux plus sûrs.
Madame s'accroche et l'envol échoue

Une fois le calme revenu, je laisse mon petit couple au soleil sur la terrasse. Ils resteront bien enlacés encore une heure avant de disparaître dans la nature.
Enfin seuls!

Les épisodes des années précédentes sont à lire ici :


La suite dans une prochaine publication !