Voici un petit oiseau que nous avons vu souvent depuis
Adélaide jusqu’à Sydney. Il s’agit du Mérion superbe, dont le mâle aux couleurs
bleues porte bien son nom.
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Mérion superbe mâle en plumage nuptial. |
Superbe il l’est à bien des points de vue.
Son aspect
En habit de fêtes, c’est-à-dire en plumage nuptial, il arbore
ces plumes bleues posées comme de délicates tuiles vernissées sur sa tête, ses
joues et en haut de son dos. Du noir rehausse ce bleu en couvrant le reste de
la tête et le dos.
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Mérion superbe mâle |
Les plumes de sa queue bien dressée, sont longues, étroites et noires.
Le ventre est d’un gris clair très délicat. Son bec fin est
bien noir. Et bien sûr cet insectivore est toujours en mouvement. Il cherche sa
nourriture dans les buissons mais aussi au sol.
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Femelle Mérion superbe dans un buisson de Callistémon |
La femelle est bien discrète et il faut une certaine
habitude pour la voir ; ses
couleurs chamois, son ventre beige sont peu voyants. Mais un critère est
visible, le cercle oculaire rouge ou rougeâtre. Les plumes de la queue sont
aussi étroites et toujours dressées.
Les adultes mesurent environ 14cm.
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Jeune mâle en train de revêtir son beau plumage |
Le mâle, en plumage d’éclipse, c’est-à-dire en tenue
ordinaire est bien plus terne et ressemble à la femelle.
Superbe, disions – nous ! Le Mérion l’est aussi dans son comportement
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En famille: une femelle et deux mâles |
Pour élever ses petits le couple parental dispose d’aides. Cela
arrive chez plusieurs espèces d’oiseaux, les jeunes adultes restent auprès des
parents pour aider à nourrir la couvée, ainsi les chances de survie des
oisillons sont meilleures. Parfois ce sont aussi des mâles extérieurs à la
famille qui assurent ce rôle.
Autre sujet d’étonnement : madame Mérion enseigne un
code à ses oisillons pendant les derniers jours de la couvaison. Code utilisé
ensuite par les oisillons pour obtenir d’être nourris. Le code étant bien sûr
un chant. Des universitaires australiens ont fait des études sur ce sujet et
deux types d’enseignements ont été clarifiés.
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Femelle Mérion superbe. |
Le chant sert à identifier les oisillons Mérions pour les
distinguer d’un oisillon Coucou. Car le nid des Mérions est parasité par un
Coucou et le petit coucou tente de prendre la place de la couvée Mérion.
Les adultes Mérions rejettent le petit parasite ( dans 40%
des cas)
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Mâle apportant de quoi nourrir la couvée : des insectes. |
Une autre étude complète la première .Les scientifiques ont
voulu savoir quelle était la part de l’apprentissage dans ce code chanté. Ils
ont déplacé des œufs de Mérion sur le
point d’éclore d’un nid de Mérion à un autre. Et les oisillons adaptaient
rapidement leur chant à celui de leur mère adoptive. On peut dire qu’ils ont
appris le nouveau chant indispensable pour être nourri.
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Un mâle venu chercher des insectes sur notre pare -brise pendant une averse |
Voilà encore bien des pistes de recherche pour mieux
comprendre comment les oisillons apprennent le langage , recherches qui
conduisent les scientifiques à s’interroger sur l’aptitude des bébés humains à
reconnaître la langue de leur mère à la naissance.( voir l’article du Monde)
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Superbe mâle de Mérion superbe. |
Info complémentaire
Cet article très complet explique comment cette fois le
Coucou parasite du nid de Mérion, apprend le code destiné à obtenir de la
nourriture. Ces petits oiseaux sont des élèves bien futés qui apprennent très
vite pour survivre.
Les oiseaux ont certes de petites cervelles mais quelles
capacités !