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jeudi 7 janvier 2016

Extatosoma tiaratum femelle, un phasme australien.

Ce fut une étrange rencontre.
Nous sommes dans le Queensland au nord de Cairn. Nous nous promenons sur un sentier dans une zone forestière très dense, une végétation très fournie du sol  à la canopée où la lumière perce peu. Il fait chaud !
Je viens d’apercevoir Ulysse le papillon bleu, comme à son habitude il virevolte et s’échappe très haut. Mon regard redescend alors sur la végétation à ma portée et il me semble voir une feuille morte…qui bouge.
Extatosoma tiaratum femelle

Heureusement pour moi, elle est à ma hauteur. Je commence alors à photographier cet étrange insecte. J’ai eu du mal à voir où se trouvait la tête et ce qui pouvait être  la queue : les extrémités étant toujours relevées !
Identifié grâce au net, voici Extatosoma tiaratum, une femelle.
Extatosoma tiaratum femelle, tête tournée à 180°

Il s’agit d’un phasme. Ses déplacements sont lents et saccadés. Ses pattes en forme de feuilles, sa taille plus de 10cm, son attitude : la queue dressée et retournée comme un scorpion, en font un insecte recherché des amateurs de terrarium.

C’est d’ailleurs sur leurs sites que je trouverais des informations sur l’insecte.
En particulier pour dire que mon sujet est une femelle : son dos recouverts de petits picots, la caractérise, celui des mâle est lisse.
Extatosoma tiaratum femelle, détail des pattes en forme de feuilles et de la tête  avec  de ses longues antennes dressées.

On l’appelle phasme à tiare à cause de sa tête bien sûr. Ce qui est remarquable c’est la possibilité de tourner la tête à « l’envers »voir sur la photo ci-dessus.
La plupart du temps son regard me surveille!
Extatosoma tiaratum femelle, elle me surveille!


C’est un phasme que l’on rencontre dans toute cette zone tropicale du Queesland, sa couleur et ses formes la dissimulent parfaitement dans cette végétation dense.

Pour davantage d'infos: c'est ici par exemple, mais de nombreux sites d'éleveurs existent.

samedi 11 septembre 2010

Mantes à gogo dans la garrigue: Mantes religieuses et Ameles decolor!

Arrivées au stade adulte, les mantes sont très actives car la saison de la reproduction est courte ! Et elles se déclinent sous toutes les couleurs ! Vertes et beiges pour les plus grandes que sont les mantes religieuses, petites et grises pour les moins connues que sont les Ameles decolor !


Mante religieuse femelle de couleur beige!

Dans ma promenade à travers la garrigue en ce début du mois de septembre, j’ai pu observer plusieurs mantes ! D’abord la religieuse(Mantis religiosa), la plus connue dont l’expansion vers le Nord du pays est avérée ! Les femelles, bien plus grandes que les mâles ne volent pas ! Elles sont plus grandes que les mâles et leur abdomen gonflé montre leur fonction reproductrice ! Elles se rencontrent sous deux formes ! Couleur beige d’abord, celle-ci se cachait à proximité des cailloux et de la végétation basse.


Une belle femelle de couleur verte, qui vient sans doute de pondre!

Un peu plus loin une jolie femelle qui venait sans doute de pondre. Dans sa position caractéristique d’attente ! Immobile, elle est capable de passer de longs moments à guetter tout ce qui bouge dans son environnement ! Mais gare au criquet, à la mouche ou au moucheron qui se pose à proximité de ses pattes ravisseuses !


Un beau mâle qui prend une pose très élégante!

Le mâle quant à lui a attiré mon attention en s’envolant et en se posant sur cette brindille bien dégagée ! Son vol est aisé, rapide et élégant ! Il le faut pour conquérir une belle qui n’aura pas de bonnes intentions à son égard !


Difficile à voir sur le fond gris des pierres calcaires qui parsèment la garrigue!

Et déjà au mois d’août j’avais observé la présence de nombreuses petites mantes grises, peu visibles, les petites Ameles decolor, des mantes plus méridionales !
La femelle se déplace rapidement dans les bouquets de thym desséchés ou les herbes basses ! Avec des moignons d’ailes, elle ne peut pas voler !


Moins de 3cm pour cette petite Ameles decolor femelle!

Pour vous montrer sa petite taille (moins de 3cm) le l’ai laissé se promener sur mes doigts ! C’est toujours un repère très utile pour moi ! A la maison je peux toujours mesurer le doigt qui me sert de référence ! Je passe un bon moment avec ces petites bestioles qui se promènent sur ma main et que je peux regarder à loisir. Certaines rechignent parfois à quitter ce support inhabituel !!


Un joli mâle dont les ailes recouvrent l'abdomen ! Il vole très bien !

Ce matin- là j’ai rencontré un mâle, lui vole très rapidement et fait des déplacements de plusieurs mètres ! C’est ainsi qu’il a attiré mon attention !


Dans une pose classique d'attente, on peut admirer ses ailes qui brillent au soleil!

Heureusement qu’il a ensuite pris gentiment la pose ! Et ses ailes sont vraiment longues et brillantes sous le soleil !

Je ne résiste pas à vous mettre la première image de cette matinée ! Arrivée en haut de la colline , je pose mon sac et j’admire le paysage ! En le reprenant, un joli phasme se promenait dessus ! Et après un petit tour sur ma main, j’ai eu du mal à le convaincre de retourner sur un support qui lui convienne mieux !


Le phasme commun , Clonopsis gallica au soleil du matin!

L’automne n’offre pas l’exubérance des journées estivales dans nos prairies, mais c’est la saison où bien des insectes, après de nombreuses mues, arrivent au stade adulte ! Ce bref moment de leur vie qui est le plus important puisqu’il s’agit de préparer leur descendance .

mardi 6 juillet 2010

Clonopsis gallica:mue imaginale en masse!

Ce matin, nous sommes partis de bonne heure pour aller rendre visite aux insectes de la garrigue espérant trouver surtout quelques beaux papillons encore un peu endormis !
Avant d’arriver aux dolines, but de la matinée, je m’arrête au milieu du chemin, n’en croyant pas mes yeux ! Dans l’herbe, assez en vue un phasme ! Il n’est pas encore 7 heures, le soleil n’arrive pas de ce côté de la colline !


Le soleil n'éclaire pas encore ce phasme bien immobile sur son brin d'herbe!


Je m’installe et fait quelques images, pensant que cette dame était en retard de sa virée nocturne et n’allait pas tarder à rentrer au logis ! Puis, encore 50 mètres de montée et je parcours les petits carrés de friche avec vue sur la ville de Nice à l’Est et celle d’Antibes à l’Ouest !

Et voilà qu’à nouveau je vois un phasme cette fois, bien visible sur un œillet sauvage !
Je suis très étonnée, car voir des phasmes en pleine lumière est exceptionnel, ils préfèrent la nuit pour se déplacer et se restaurer.


Sur un support bien élégant celui-ci attend d'être en forme pour se cacher pendant la journée!

Un quart d’heure plus tard, accroché à un brin d’herbe, je comprends mieux ce qui se passe !


Son excuvie intacte atteste que la mue vient à peine de se terminer!


La photo est explicite ! On voit très nettement l’ancienne enveloppe dont le bel insecte s’est extirpé ! Car vous le savez beaucoup d’insectes ne peuvent grandir qu’en muant, leur enveloppe de chitine manque de souplesse (sauf un peu sur l’abdomen) !Cette excuvie est encore dans la position où le phasme s’est installé il y a quelques heures !

La nuit précédente de nombreux phasmes ont effectué leur mue imaginale ! Ils sont devenus adultes !


Détail qui montre que l'adulte se tient à son excuvie pour attendre d'être sec et se mettre à l'ombre!

Pourquoi y a-t-il cette concordance entre de nombreux insectes ! Je n’en sais rien ! Je n’ai jamais vu autant de phasmes, tous des Clonopsis gallica ! J’ en avais même un sur mon chapeau ! Quand je me suis rendu compte que quelque chose se promenait sur la bordure du chapeau , je l’ai enlevé et l’insecte a parcouru ensuite ma main et la manche de mon tee shirt ! Jamais je n’ai vu un phasme aussi véloce ! Ce type d’image sur ma main ou mon bras a surtout pour but de me donner la taille de l’insecte ! Revenu chez moi, je peux tranquillement mesurer mes doigts ou ma main !!!


Après avoir fait un bout de chemein sur mon chapeau , puis sur ma main , ce joli phasme a été mis à l'abri dans un buisson de genêt!

Pendant cette matinée j’ai vu au moins 12 phasmes, mon mari seulement 3 et pas les mêmes que moi, car nous avons chacun nos coins favoris !!

Après avoir cherché un peu, en particulier sur ces pages très intéressantes , j’en arrive à penser que la nuit de dimanche à lundi, chaude, sans vent , ni orage a été favorable au « déshabillage » des phasmes !Imaginez l’insecte ayant sorti une de ses pattes, la moitié de de son corps, l’autre étant encore dans son ancienne enveloppe , emportée par un brusque coup de vent qui l’attache de son support ! Quelle catastrophe mortelle pour lui !

Je suis donc ravie de voir que ces petits insectes se portent bien dans ces garrigues provençales !
Présentation de clonopsis gallica:ici

dimanche 9 août 2009

Clonopsis gallica:tout simplement un phasme!

Tout le monde se souvient avoir vu des phasmes pendant les cours de biologie. Ces insectes faciles à élever en vivarium servent alors de sujet pour quelques leçons !
Mes souvenirs scolaires étant bien loin, je n’avais vu de phasmes que très exotiques lors de visites de vivarium présentant cette petite faune des insectes de pays lointains.
Vous voyez le spectacle, jeunes et vieux le nez collés contre la vitre cherchant à repérer un être vivant dans un fouillis de feuilles .Enfin un léger mouvement et le voilà repéré !Tout fier , on fait circuler l’info : « en haut à fauche, sous la feuille qui touche la paroi !!Si , si , ce n’est une feuille , c’est un phasme »
Eh bien c’est la même histoire qui m’est arrivé , dans un coin de garrigue !Je scrutais méticuleusement un bouquet de genêts , à la recherche de mantes religieuses(elles affectionnent ces refuges !!)Quand je vis une tige de genêt un peu bizarre : plus grosse et comme déformée !

Essayer de trouver un insecte dans ce fouillis de tige! Pas facile!

Vous connaissez la suite : chouette , un truc intéressant à regarder de près !(une fois sur deux,….ce n’est rien qu’une tige déformée !!!)
Eh bien non , ici il s’agissait bien d’un beau phasme bien vert, immobile dans son abri et se fondant parfaitement dans le décor ! Bon un phasme collé dans les genêts ce n’est terriblement photogénique.
Le phasme ne vole pas et ne court pas trop vite…surtout le matin !
Alors je lui ai tendu une perche, faite d’une branchette de ce même genêt. Doucement il s’y est agrippé et j’ai opéré un lent déplacement pour choisir un endroit plus dégagé pour ma séance photo.

Tête vers le bas et les pattes antérieures le long du corps : on passe mieux inaperçu!

Clonopsis gallica se rencontre dans les régions du Sud Est, sur les buissons de genêts , de rosiers sauvages et de ronces en dessous de 600mètres. Ma zone d’observation se situe à cette altitude. C’est un insecte actif la nuit et au petit matin il rentre se planquer ! J’ai dû trouver un retardataire qui reste alors immobile à l’endroit où l’inactivité de la journée le surprend. Il mange des feuilles de ronces ou de rosiers sauvages.
Comme tous les insectes Clonopsis gallica est pourvu de 6 pattes !Il se sert au maximum de 4 pour se tenir, les 2 supérieures allongées le long du corps accentuent son air de fausse brindille !Quand il se déplace , il oscille sur ses pattes donnant l’impression d’un tige agitée doucement par le vent.

Le déplacement fait apparaître les 6 pattes!!

Cette page donne énormément de détails sur ses moeurs(Merci beaucoup à son auteur pour toute cette intéressante étude!) !En particulier la nécessité pour les œufs de passer par une période de froid(l’hiver) pour éclore ensuite quand le printemps amène humidité et douceur. Mais certains d’entre eux passent 2 , voire 3 hivers avant de se développer. Cela préserverait l’espèce en donnant plus de chances aux jeunes de trouver des conditions favorables de développement.
Conopsis gallica est une espèce partie d’Afrique du Nord et s’est installée dans les zones les plus favorables de ce côté de la Méditerranée.

Une tête surmontée d'antennes de 12 ou 13 articles.

Autre originalité , point n’est besoin de mâle pour la reproduction , elle se fait par parthénogenèse, ce qui serait le cas pour des espèces conquérantes !
La parthénogénèse est la reproduction par des œufs non fécondés.C’est assez rare, mais c’est le cas pour certains insectes, comme le phasme dont nous parlons. Un autre cas bien connu parmi les sauterelles , c’est la magicienne dentelée ou Saga Pedo, un sujet que je recherche dans mes parcours à travers la garrigue, sans succès jusqu’à ce jour !
Mes phasmes sont donc des femelles !
Car après ma première rencontre, une semaine plus tard , j’ai trouvé dans une zone sèche, un individu de couleur beige. Cette variété présente un corps légèrement plus rugueux que le modèle vert !

Voici la version beige un peu plus rugueuse!

Comme les phasmes sont surtout présents en mai juin et qu’en août ils disparaissent il me faudra attendre l’an prochain pour essayer de retrouver des descendants de mes sujets !Espérons que les œufs passeront bien l’hiver !C’est aussi cela la photo animalière, il faut vivre au rythme des saisons et des aléas climatiques !

Se balançant au vent pour une photo un peu plus originale!