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mardi 28 mai 2013

Labidostomis taxicornis ( Labidostome à antennes dentées), une femelle en ponte.


Surprise dans les herbes en train de pondre, je suis restée de longs moments à regarder ce petit coléoptère se laisser balancer au vent et continuer à fixer ses œufs.


Labidostomis taxicornis , femelle en ponte.
Quand elle s’est éloignée, je l’ai recueilli avec sa ponte afin de les observer de près.

Il s’agit de Labidostomis taxicornis qui appartient à la grande famille des Chrysomelidae et à la sous-famille des Clytrinae.


Labidostomis taxicornis des antennes bien dentées.
Un détail est très apparent : la forme dentée des antennes. C’est souvent un critère bien visible et discriminant. Là on voit qu’elles sont épaissies à partir du 4éme article et dentées. De plus elles sont noires depuis la base.


Labidostomis taxicornis , fixant ses œufs sur une herbe.
Les élytres de Labidostomis taxicornis  sont jaune d’ocre sans tache. La  vraie caractéristique est constituée par le pronotum. Sa couleur noire  aux reflets métalliques n’a rien de remarquable, mais ses bords latéraux crénelés oui. C’est cette particularité qui a été le plus difficile à photographier. Bien sûr sur un insecte qui fait autour de 10 mm ( entre 7 et 12 mm), c’est bien petit mais aussi visible même quand l’insecte se déplace sur les herbes.


Labidostomis taxicornis , détail du pronotum crénelé latéralement.
De plus on voit que le pronotum est ponctué, tout comme les élytres. Comme mon sujet est une femelle, elle n’a pas les pattes antérieures plus grandes avec les tibias arqués  (pour se maintenir sur la femelle pendant la copulation).


Labidostomis taxicornis , les œufs.
Les œufs sont fixés par un léger fil à l’herbe. Pour les poser, la femelle utilise sa paire de pattes arrières. En observant les œufs j’ai vu qu’ils comportaient un petit couvercle, ouvert.

Le mode de vie des insectes est similaire à celui des Lachnaia pubescens présenté ici.


Labidostomis taxicornis .
 

Les adultes sont phytophages, ils consomment les fleurs et les jeunes feuilles des chênes (c’est sans doute ce qui se passe chez moi) mais aussi des feuilles de vigne, de saule, de lentisque, de tamaris.
C'est un insecte qui se rencontre autour de la Méditerranée, de l'Espagne à l'Italie. En France, il "remonte" dans la vallée du Rhône.

 Source : Coléoptères phytophages d’Europe, Tome 2, Chrysomelidae,Gaëtan du Chatenet, NAP éditions

 

 

 

lundi 14 mai 2012

Lachnaia pubescens, un coléoptère sorti de la fourmilière !


 Ce titre  est lié au mode de vie étonnant de ce très joli coléoptère.

 Lachnaia pubescens, la chrysomèle du chêne , vit sur les chênes.

En faisant ma tournée d’inspection dans le jardin, un beau matin de fin d’avril, après une nuit pluvieuse, j’ai vu ce joli coléoptère avec ses couleurs vives perché dans les herbes !

Dans l'herbe bien verte, des couleurs aussi vives se voient facilement.

Il me semblait tout neuf et surtout n’avait pas envie de s’envoler ! Il faut dire qu’il ne faisait pas bien chaud !

Ensuite vint la recherche de son nom. Avec de si belles couleurs et ces beaux points noirs sur les élytres cela ne devait pas être trop difficile. Les débuts me mènent vite à la famille des Chrysomelidae. Avec l’aide des planches illustrées du tome 2 de Coléoptères phytophages d’Europe de Gaëtan du Chatenet,  j’en suis arrivé aux Clytrinae. Il en existe une foule aux couleurs, et dessins variés.

Mais seuls quelques-uns ont ces six taches ainsi réparties : l’une au niveau  des pattes médianes et les deux autres placées après les pattes postérieures.

J’en suis donc arrivée au genre Lachnaia.
6 taches noires sur les élytres et de belles soies blanches sur la tête et le pronotum.
Il existe un autre moyen d’en arriver là : c’est d’utiliser la clé mise à disposition à cette adresse. Elle m’aidera à vérifier mes déductions.
Dans le genre Lachnaia j’ai encore plusieurs candidats qui se ressemblent, la plupart  vivent dans la partie  sud du pays.
Ce seront les poils, les antennes et les pattes qui vont m’aider.
On voit bien sur la tête et le pronotum de belles soies blanches .L’insecte tout neuf n’a pas encore perdu cette jolie pilosité.
On voit bien les tarses dont les premiers articles sont plus longs que larges .
Mais ce sont les tarses qui font la différence. On voit que   les deux premiers articles sont plus longs que larges. Les tarses identiques sur les 3 paires de pattes me conduisent à dire qu’il s’agit d’une femelle. Alors que chez le mâle le tarse 1 est plus long sur la paire antérieure de pattes.
Les antennes sont dentées à partir du 3ème article.
L’insecte adulte vit sur les chênes, celui-ci en est probablement tombé !  Cliquez pour agrandir les images.
Mais c’est  une petite précision sur leur mode de vie qui m’aura bien étonné ! Il est noté que la larve est myrmécophile. J’ai voulu en savoir un peu plus. Et c’est sur l’article joint à la clé que j’ai eu des réponses très intéressantes. Ainsi que sur cette page qui explique comment les larves des Clytrinidae profitent de la fourmilière.
Lachnaia pubesbens tombé du chêne devra utiliser ses ailes pour y remonter!
En résumé, les œufs sont pondus à proximité de la fourmilière et les fourmis les y transportent en croyant avoir à faire à des végétaux. Ensuite la larve s’enferme dans un fourreau fait de crottes, salives et déchets .Cachée à l’intérieur, elle se nourrit des débris de la fourmilière et aussi du couvain des fourmis. Elle passe ainsi toute sa vie larvaire dans la fourmilière et au détriment de celle-ci. Arrivée à la dernière mue , elle s’approche de la sortie et discrètement la quitte !
La vie dans une fourmilière est bien complexe!