Ce titre est lié au mode de vie étonnant de ce très
joli coléoptère.
Lachnaia pubescens, la
chrysomèle du chêne , vit sur les chênes.
En faisant ma tournée d’inspection dans le jardin, un beau
matin de fin d’avril, après une nuit pluvieuse, j’ai vu ce joli coléoptère avec
ses couleurs vives perché dans les herbes !
Dans l'herbe bien verte, des couleurs aussi vives se voient facilement. |
Il me semblait tout neuf et surtout n’avait pas envie de
s’envoler ! Il faut dire qu’il ne faisait pas bien chaud !
Ensuite vint la recherche de son nom. Avec de si belles
couleurs et ces beaux points noirs sur les élytres cela ne devait pas être trop
difficile. Les débuts me mènent vite à la famille des Chrysomelidae. Avec
l’aide des planches illustrées du tome 2 de Coléoptères phytophages d’Europe de
Gaëtan du Chatenet, j’en suis arrivé aux
Clytrinae. Il en existe une foule aux couleurs, et dessins variés.
Mais seuls quelques-uns ont ces six taches ainsi
réparties : l’une au niveau des
pattes médianes et les deux autres placées après les pattes postérieures.
J’en suis donc arrivée au genre Lachnaia.
6 taches noires sur les élytres et de belles soies blanches sur la tête et le pronotum. |
Il existe un autre moyen d’en arriver là : c’est
d’utiliser la clé mise à disposition à cette adresse. Elle m’aidera à vérifier
mes déductions.
Dans le genre Lachnaia j’ai encore plusieurs candidats qui
se ressemblent, la plupart vivent dans la partie sud du pays.
Ce seront les poils, les antennes et les pattes qui vont
m’aider.
On voit bien sur la tête et le pronotum de belles soies
blanches .L’insecte tout neuf n’a pas encore perdu cette jolie pilosité.
On voit bien les tarses dont les premiers articles sont plus longs que larges . |
Mais ce sont les tarses qui font la différence. On voit
que les deux premiers articles sont
plus longs que larges. Les tarses identiques sur les 3 paires de pattes me
conduisent à dire qu’il s’agit d’une femelle. Alors que chez le mâle le tarse 1
est plus long sur la paire antérieure de pattes.
Les antennes sont dentées à partir du 3ème article.
L’insecte adulte vit sur les chênes, celui-ci en est
probablement tombé ! Cliquez pour agrandir les images.
Mais c’est une petite
précision sur leur mode de vie qui m’aura bien étonné ! Il est noté que la
larve est myrmécophile. J’ai voulu en savoir un peu plus. Et c’est sur
l’article joint à la clé que j’ai eu des réponses très intéressantes. Ainsi que
sur cette page qui explique comment les larves des Clytrinidae profitent de la
fourmilière.
Lachnaia pubesbens tombé du chêne devra utiliser ses ailes pour y remonter! |
En résumé, les œufs sont pondus à proximité de la
fourmilière et les fourmis les y transportent en croyant avoir à faire à des
végétaux. Ensuite la larve s’enferme dans un fourreau fait de crottes, salives
et déchets .Cachée à l’intérieur, elle se nourrit des débris de la fourmilière
et aussi du couvain des fourmis. Elle passe ainsi toute sa vie larvaire dans la
fourmilière et au détriment de celle-ci. Arrivée à la dernière mue , elle
s’approche de la sortie et discrètement la quitte !
La vie dans une fourmilière est bien complexe!
Fascinant!
RépondreSupprimerOn dirait qu'il possède une cape interchangeable. :-)
Encore un grand cours d'entomo!
RépondreSupprimerBravo Lucie, ton acharnement à distinguer les petits détails qui font TOUTE la différence fait mon admiration! :)
Belles photos d'illustration!
Bizzz et bonne journée à vous deux!
Merci Lucie pour ton article très intéressant!
RépondreSupprimerUne chrysomèle très élégante ! La seconde photo est très réussie !
RépondreSupprimerCdlt,
Jma
En offrant à tes visiteurs de suivre le fil de tes raisonnements tu montres à quel point chaque détail compte et combien les déterminations hâtives sont fragiles et souvent erronées.
RépondreSupprimerC'est un travail d'inspecteur de police que tu fais-là en relevant chaque indice pour affiner ta recherche jusqu'à la conclusion.
Je ferais bien d'essayer !!!
merci de toutes ces explication , ou les belles images ,j'adore la dernière, l'explication sur la biologie et l'interraction fourmis , et autres espèce est toujours étonnante , tellement elle nous montre comment des espèces non faite pour cohabiter, dépendre les unes des autres , ont su apprendre pour la survie avec une vraie intelligence a s'adapter et se servir des autres espèces qui même dans ce cas peuvent paraitrent hostile ...
RépondreSupprimerSuperbe article sur un coléoptère que je ne connaissais pas. La dernière photo est très belle. On dirait un alpiniste en rappel... Surprenant !
RépondreSupprimerCordialement
Patrick
un inconnu de plus que je découvre...la dernière photo est superbe!
RépondreSupprimerEn voilà un qui a trouvé un bon plan resto/hotel.
RépondreSupprimerC'est intéressant de découvrir un nouvel hôte des chênes.*
Belles photos pour illustrer tout ça.
Amis amoureux de la nature ne vous rejouissez pas trop à la vue de ce beau petit insecte qui ressemble à sa cousine la coccinelle friante de pucerons.
RépondreSupprimerEn réalite le clytre à 6 points est un ravageur il se gave de jeunes feuilles.
En l'espace de 48 h mon jeune faux poivrier en à été infesté et plus de 30% des jeunes feuilles ont été dévorées.
Depuis 4 jours j'en ai écrasé plusieurs centaines (5 ,6 fois par jour)
Soyer vigilent cet insecte n'est pas si sympatique.
Il semble que cette année il y ait un grand nombre de ces coléos mangeurs de feuilles ou de certains qui s'attaquent aux fleurs!
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