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vendredi 15 juillet 2011

Une pêche miraculeuse : les Fous de Bassan sur un banc de capelans

Lorsque nous sommes arrivés à Percé, à la pointe de la Gaspésie, la péninsule québécoise qui donne sur l’Océan Atlantique nous avons assisté à un beau spectacle.
Au bord de la plage, Fous de Bassan et Goélands  se jettent sur le banc de capelans
Près de la côte de très nombreux oiseaux se livraient à une pêche intensive.
En fait, comme nous l’ont expliqué les habitants du lieu, des bans de capelans viennent frayer très près de la plage.
C'est un spectacle à ne pas manquer.
Certains poissons restent au large, d’autres en eaux profondes, les capelans, petits poissons d’une quinzaine de centimètres viennent se reproduire à proximité de la côte, en eau très peu profonde.

Cela permet de voir les Fous de Bassan dans toutes les positions du vol
C’est l’occasion pour les oiseaux de mer de se nourrir à bon compte. Le plus surprenant c’est que cela se passe très près des bords. Les goélands ont l’habitude de pêcher dans cette zone, mais ce qui nous a bien étonné, c’est de voir les Fous de Bassan participer à ce festin. Ils ont l’habitude de plonger sous le banc de poissons et d’avaler la proie lors de la remontée.
En plongée, l'oiseau fait gicler l'eau
Mais en allant jusqu’à 5 ou 7 mètres sous le banc de poissons, ici ce n’est pas possible, mais ils se débrouillent !.Leur bec et leur cou ont un certain nombre de particularités qui leur permettent la plongée sans danger.
Le soleil est bien bas , mais la pêche continue, pour freiner on sort les pattes!

Le bec est dépourvu de narines. Comment respirent-ils ? Par la commissure du bec et des narines internes. A la commissure du bec une fente est ouverte en permanence, elle est fermée par un opercule cornée lors de la plongée .Cette photo de femelle qui ouvre grand son bec, sans doute pour dire à son compagnon : « çà suffit tu pinces trop fort, », permet de voir l’intérieur du bec avec les narines grandes fentes situées en bas de la zone interne cornée du bec.
Bec du Fou de Bassan : vue sur les narines internes.
Le cou comporte des sacs à air, des « airbag »s en somme qui amortissent le choc lors de la pénétration dans l’eau à grande vitesse.
La disposition des yeux est aussi faite pour permettre à l’oiseau de voir sans trop pencher la tête.
Un modèle de technologie cet oiseau !

Vol du Goéland et du Fou de Bassan: des styles bien différents.

Comme toujours voir une multitude d’oiseau rend l’image difficile. En voici donc quelques-unes où l’on peut apprécier l’élégance du vol du Fou comparé à celui de la mouette.
En plongée ou sur l'eau: des oiseaux toujours extraordinaires

Le retournement de l’oiseau lorsque est proche de la surface ,ici, comme la plongée est peu profonde ses pattes cachées sous la queue en vol, sortent pour ralentir l’oiseau.
Deux oiseaux qui montrent les positions au cours du vol

Après avoir avalé son poisson, l’oiseau se pose sur l’eau et la reprise du vol est difficile. Il doit fournir un gros effort pour courir sur l’eau , agiter ses grandes ailes afin de s’élever .
Ces centaines d'oiseaux nous ont fourni un spectacle d'une beauté inoubliable.

dimanche 10 juillet 2011

Oisillon du Fou de Bassan

Pour compléter la publication précédente voici quelques images prises en 2010 aux îles Shetlands(Royaume Uni). Tout au Nord de cet archipel, bien plus au nord en latitude qu’à l’île de Bonaventure(Québec), se trouve une autre colonie de Fous de Bassan, elle aussi très prospère.
Nous y étions en juin et il y avait déjà eu des naissances.

Lorsque l'adulte bouge, on voit l'oisillon avec son grand bec noir.
La colonie niche sur des falaises et la vue sur les nids est bien plus difficile qu’au Québec. Pour faire les images il faut bien se pencher, le vent est souvent violent. J’avais trouvé une position assez sûre en me calant dans un trou occupé par les moutons lorsqu’ils se couchent pour ruminer. C’était sûr, mais l’odeur … !!
L’oisillon qui a plus de 8 jours est toujours maintenu contre la paroi et on ne le voit que très peu. Son duvet gris sombre est devenu presque blanc. L’essentiel du temps, il est sous les plumes de l’adulte. Pendant que le compagnon est en mer pour chercher de quoi nourrir le jeune, l’autre oiseau garde précieusement leur héritier.
Le nid est tout petit et il n'y a pas beaucoup de place.
Au retour, il sera nourri par régurgitation des poissons prédigérés. L’absence de l’oiseau nourricier peut durer quelques heures et même parfois un jour ou deux. Car les adultes font souvent de longues distances pour trouver la nourriture. Le soir ou le matin, on voit ainsi le long des côtes des petits groupes de Fous de Bassan volant l’un derrière l’autre au ras des flots .
Comme maman ( ou papa) l'oiseau fait un peu de toilette avec son bec.
A la fin de l’élevage, l’oisillon sera aussi grand que ses parents, et pèsera même un peu plus. Car au bout de 3 mois, le petit quitte définitivement le nid et ses parents, qui ne s’en occupent plus.
Il lui faut alors se débrouiller seul, apprendre à voler et à se nourrir tout seul…Il vaut mieux qu’il ait alors quelques petites réserves. Si beaucoup se tuent lors du premier envol, d’autres sont ensuite la proie de prédateurs qui attendent au bas des falaises ces novices peu dégourdis.

mercredi 6 juillet 2011

Fou de Bassan et son oeuf( Morus bassanus)

D’habitude les oiseaux couvent en couvrant l’œuf avec les plumes du ventre et en le mettant en contact avec la plaque incubatrice, une zone de l’abdomen dépourvue de plumes, permettant ainsi à l’œuf d’être bien au chaud, au contact direct de la chaleur du corps de l’adulte.
¨Position caractéristique de l'oeuf du Fou de Bassan , sous les pattes de l'adulte.
Chez les Fous de Bassan, c’est différent. Les adultes couvrent l’œuf de leur pied. Ces pieds sont palmés et cette palmure fortement vascularisée transmet la chaleur nécessaire à l’œuf.
La femelle ne pond qu’un seul œuf. En principe il est ainsi gardé au chaud par le mâle ou la femelle.
Le nid est constamment aménagé
Celui qui ne couve pas, part se nourrir en mer, parfois loin de la colonie .Ou bien il reste à proximité de son compagnon. La place manquant, il y a souvent de gros conflits de voisinage.
Cette façon de faire permet davantage de mobilité à l’oiseau couveur, il peut ainsi se redresser en maintenant l’œuf au chaud. Pendant ces longues journées l’oiseau continue à aménager le nid en y ajoutant une plume, en bougeant un caillou,il faut bien passer le temps. La durée moyenne de la couvaison est de 44 jours.
Une plume par -ci, une branchette par là!
Mais cela a aussi un autre rôle. Vous avez vu la densité des nids, l’espace est compté. Il faudra ensuite que le poussin reste strictement dans le nid qui est le sien, sortir de cette toute petite zone est signe de mort. En effet, les voisins ne le toléreraient pas. L’oisillon séjourne ensuite environ 3 mois dans ce nid. Il ne le quittera que pour son premier vol. Seuls 50 % d’entre eux y arriveront.

L'oeuf est bien calé sous les pattes.
Lorsque nous étions voir cette colonie dense, il y a eu la naissance du premier poussin, le 14 Juin. L’an dernier la première éclosion avait lieu de 13 Juin. Une belle régularité. Mais pas de photo, l’oisillon étant bien caché.

Un regard plein de tendresse sur ce futur héritier!


mardi 5 juillet 2011

Colonie de Fous de Bassan, île de Bonaventure au Québec

Les Fous de Bassan sont des oiseaux marins, c’est dire qu’ils restent en mer et se nourrissent de poissons. Ils ne viennent à terre que pour nicher. Ce n’est qu’à partir de 2 ans que les oiseaux reviennent sur leur lieu de naissance et commencent à se chercher un ou une partenaire pour  construire un nid. Mais ils ne se reproduisent pas encore, il faudra attendre encore un ou deux ans.

Vue d'une partie de la colonie, les falaises sont déjà bien occupées.
Ils se regroupent alors en vastes colonies dont certaines sont bien connues et attirent les visiteurs. Celle de l’île de Bonaventure, au large de Percé, à la pointe Est de la Gaspésie au Québec, est l’une des, sinon la plus importante.
Depuis le niveau de la mer, jusqu'au sommet de la falaise, tout est occupé.

Elle est située sur une île maintenant vide d’habitants et la colonie est bien protégée et sert aussi de base d’études et de recherche sur ce merveilleux oiseau.


La colonie s'est agrandie au détriment de la forêt.
D’habitude les colonies s’implantent sur des falaises car l’oiseau si gracieux en vol, est vraiment pataud au sol , il lui faut se jeter dans le vide pour prendre son envol.
Les jeunes oiseaux, aux nombreuses plumes noires, sont relégués à la périphérie de la colonie.

Or à Bonaventure, l’extension de la colonie s’est aussi faite sur le bord de l’île, dans une zone plate facilement accessible depuis la terre. Ce qui en fait une colonie où le visiteur se trouve à côté de l’oiseau.
Au sol, comme dans les airs, la densité est impressionnante
Bien sûr pour y accéder , il faut prendre un bateau(une demie heure de traversée environ) et ensuite depuis le débarcadère il reste environ 45 mn de marche à travers la forêt. L’arrivée à proximité de la colonie s’entend, car les Fous sont de grands bavards et mettez 100 000 bavards ensemble, cela fait bien du bruit.
Chaque couple n'a qu'un minimum d'espace à sa disposition
Par temps chaud, l’odeur aussi atteste de la présence de milliers d’oiseaux.
C’est ainsi que lorsque l’espèce se porte bien, la colonie s’accroit. D'année en année, les gardes naturalistes reculent les barrières qui séparent le public des oiseaux.
Après ces vues de cette importante colonie, je présenterai quelques détails de la vie de ces oiseaux .

lundi 19 juillet 2010

Fous de Bassan (Morus bassanus) aux Shetlands !

Dans les colonies de plusieurs milliers d’oiseaux marins qui viennent nicher sur les côtes écossaises, le Fou de Bassan est l’oiseau le plus grand (et aussi notre favori..).
C’est un oiseau qui atteint jusqu’à 1 mètre de hauteur et ses ailes déployées font jusqu’à 1,80 mètres.


Ailes déployées, le Fou de Bassan impressionne!

L’adulte est magnifique ! Proche de lui on voit sa tête d’une jolie couleur orangé tirant sur l’abricot,de magnifiques yeux bleus, ses plumes d’un blanc immaculé et ses pattes palmées joliment soulignées d’un filet bleu foncé.


Mâle au repos: on s'occupe de ses plumes!

Après notre rencontre au large de l’île de Bass Rock (d’où il tire son nom) nous souhaitions pouvoir l’observer avec davantage de proximité ! Il se trouve qu’en 2 endroits des Shetlands , on peut les approcher bien davantage qu’ailleurs, car ils nichent à proximité du sommet de la falaise ! Ailleurs ils occupent les étages inférieurs ou des rochers trop éloignées de la côte, il faut alors faire l’approche par bateau(en Bretagne, aux 7Iles) et la photo est bien plus délicate et pas question de passer de longs moments comme je le fais à regarder vivre les oiseaux !


Une partie de la colonie installée sur des falaises au dessus de l'Océan.


Ce sont les adultes de plus de 4ans qui se reproduisent. Plus jeunes, leur plumage est plus sombre, les plumes noires des ailes progressivement remplacées par ces grandes plumes immaculées ! Les Fous ont besoin d’une falaise pour s’envoler car au sol ils ont beaucoup de mal à décoller.


Les nids sont proches les uns des autres, le confort est sommaire!

Les couples ont fidèles et les manifestations de tendresse entre les partenaires ne sont pas rares !
Le nid est formé de matériaux divers et certains ont attirés mon regard ! On y voit ainsi des morceaux de cordes, de filets …Les oiseaux reviennent sur le même nid année après année ! On repère la femelle qui couve le plus souvent, elle est sur le nid, son partenaire est à côté d’elle mais sur un espace restreint où il peut à peine poser ses pattes, un endroit et une posture souvent inconfortables !

Les nids sont réoccupés année après année! Ici cordes et filets servent de décor!

Quand il revient d’un séjour en mer pour se restaurer par exemple, l’arrivant salue et manifeste sa tendresse à son compagnon.


Une petite fleur pour faire plaisir à ma dulcinée!

La femelle arrange en permanence son nid, déplaçant une plume ou un élément qui le constitue ! Le mâle offre souvent des fleurs ! Eh oui, il s’en va cueillir (arracher à la falaise), un peu de verdure qu’il offre délicatement à sa compagne. Celle- ci les place alors sur le nid. Mais parfois c'est difficile, le cadeau tombe sur le nid des locataires du dessous !

Un instant, il faut que je range le duvet!

C’est sur ce beau geste que nous resterons pour aujourd’hui !

Pour compléter votre documentation:

vendredi 29 mai 2009

Le Fou de Bassan: un plongeur extraordinaire!

Ma première rencontre avec cet oiseau surprenant fut une question ! Quels sont ces oiseaux qui volent au ras de l’eau en petits convois de 6 ou 7 oiseaux, dans la direction du
Nord? Ils ressemblent à des goélands mais en y regardant de plus près avec les jumelles …on dirait des Fous de Bassan !
Nous sommes sur la Côte Est de l’Ecosse, au nord d’Edimbourg, dans une région célèbre pour …ses terrains de golf !

Fous en migration dans la mer du Nord, survol au ras des vagues

Ce n’était pas la raison de notre voyage dans cette région magnifique Après vérification il s’est avéré que ces oiseaux étaient bien des Fous de Basson en migration vers leurs sites de nidification qui sont situés entre autre, en mer du Nord. Précisons que nous avons aussi la chance, pour ceux qui sont proche de la Bretagne, de les voir aux 7 Iles.

A la fin de mon séjour, nous sommes retournés sur la côte Est écossaise en face de l’île de Bass Rock.

Bass Rock, sanctuaire pour les oiseaux

Ce caillou, est un des sites de nidification important des Fous ! Et de plus c’est cette petite île qui a donné son nom à ce bel oiseau : Sula Bassana , Morus Bassanus ou plus communément : Fou de Bassan.
Cette colline volcanique s’élève à 107 m au-dessus du niveau de la mer, on y trouve un phare. C’est surtout un sanctaire pour de nombreux oiseaux de mer et en particulier pour une très importante colonie de Fous ! Les points blancs sont des oiseaux. L’île est à 5 km de la côte, elle est inhabitée.

Fou de Basssan , adulte

Le Fou vient à terre uniquement pour nicher.
L’oiseau est un excellent plongeur et c’est cette aptitude à plonger de manière spectaculaire qui lui a valu son nom de Fou !

Fou plongeant!

J’ai passé quelques très bons moments à observer ces oiseaux évoluer à proximité de la Côte et j’ai tenté quelques images ! Tenté, car le vent soufflait bien fort ce qui ne semblait pas gêner les oiseaux, mais moi, j’avais bien des difficultés à tenir correctement mon appareil ! Et malgré le soleil magnifique, je n’avais pas chaud aux oreilles ! Ensuite ces oiseaux se déplacent à une vitesse incroyable ! Quand ils se mettent à plonger c’est fantastique : l’oiseau fait une vrille, son corps a une forme effilée et il s’enfonce dans l’eau pour en ressortir très vite.

Pour une fois on fois ses pattes palmées!
« Le fou de Bassan tire son nom de son comportement : il repère les bancs de poissons au vol, plongeant en piqué d'une hauteur de 30 mètres parfois. En approche finale, il adopte une posture aérodynamique typique (à l'image d'un concorde : les concepteurs s'inspirèrent de cet oiseau pour la posture aérodynamique de l'avion !) lui permettant de rentrer dans l'eau à 100km/h sans se blesser. Il plonge ainsi à 6-7 mètres de profondeur, sous le banc de poissons, avant de remonter vers la surface, traversant le banc au passage et capturant sa proie. Lorsqu'il remonte à la surface, sa proie est généralement déjà engloutie ; d'où son nom de 'fou' attribué par les pêcheurs écossais, premiers observateurs de cet oiseau, surpris par ces plongeons spectaculaires et à première vue incensés ! »
Ces informations sont extraites du site très complet consacré aux oiseaux

Oiseau ressortant de la mer en tenant des algues dans son bec pour garnir son nid!

Comme ils sont en période de reproduction, il plonge pour rapporter des algues, dont il va faire un nid pour son unique œuf !J'ai été très contente de le voir avec enfin une pêche réussie!! Car ignorant qu'il avalait son poisson pendant la plongée, j'ai d'abord été très déçue de ne jamais le voir ressortir de l'eau avec une pêche réussie!

Juvénile reconnaissable aux plumes foncées de ses ailes

Il n'atteint son plumage immacué qu'au bout de 3 ans: voici donc un juvénile!


En vol et surveillant la mer !
Ces moments passés à regarder évoluer, lutter contre le vent, plonger comme des fous, ces magnifiques oiseaux sont parmi mes meilleurs souvenirs de ce voyage. C’est pourquoi, malgré des photos faites de loin et des crops importants, ils font l’objet de ma première publication!