Mais pas tous ! Ils doivent alors essayer de passer la mauvaise saison.
C’est le cas d’un des criquets qui est bien présent dans mon jardin.
Aiolopus strepens est un méridional , l’hiver moins rude que dans le Nord du pays, lui permet de survivre et l’adulte reprend au printemps le cours de sa vie, s’accouple et meurt.

Au mois d'avril, cette femelle reprend ses activités après avoir passé l'hiver(il a neigé en décembre et en février2009)
Les criquets et les sauterelles ont ainsi plusieurs solutions pour passer l’hiver.
Leur développement passe par 3 grandes étapes :
-l’œuf
-la larve
-l’adulte
Selon l’espèce, les orthoptères hivernent donc en temps qu’œuf (beaucoup de sauterelles et de criquets, par exemple la Grande sauterelle verte), larve(les Tetrix) ou adulte c’est le cas du Criquet égyptien et d’Aiolopus strepens.
Voici donc un adulte vu au mois d’avril de l’an passé , sur un pied de Forsythia . Voir un criquet adulte au mois d’avril limite les recherches, car ils sont donc peu nombreux à passer l’hiver à ce stade.

Vue de dessus d'un individu nouvellement adulte.
Voici quelques- unes de ses caractéristiques.
C’est un criquet à ailes longues puisqu’elles dépassent largement l’abdomen.
Mais c’est la vue de dessus qui permet d’observer toute une série de détails :
• En 4 la forme du vertex, le sommet de la tête, est de forme triangulaire, cela n' apparaît bien qu’en regardant le dessus de l’insecte, l’intérieur de ce triangle est légèrement déprimé.
• En 1 , on voit nettement ce que l’on appelle la carène dorsale ce petit bourrelet qui sépare le pronotum en deux. En 3 on note l’absence de carènes latérales, chez beaucoup de criquets il y a ici aussi des bourrelets.
• La flèche en 3 indique le sillon qui partage le pronotum dans le sens latéral. Ici, ce sillon se situe avant le milieu du pronotum
En résumé : un triangle sur le dessus de la tête, pas de carènes latérales et le sillon du dos avant le milieu du pronotum , voilà déjà 3 moyens de mettre un nom sur cette Oedipode automnale.
Un des sujets qui m’intéresse, m’intrigue et me passionne c’est la métamorphose des insectes ! Dans le jardin j’ai ainsi plusieurs espèces de criquets et de sauterelles que je vois pendant une grande partie de l’année !

Juvénile d'Aiolopus strepens au dernier stade avant la mue imaginale.
J’essaie de « deviner » ce que certains juvéniles vont devenir une fois parvenu au stade adulte, ce n’est pas facile ! J’ai utilisé , pour certains l’élevage ! Je prélève un specimen au dernier stade et je lui offre le gîte et le couvert pendant quelques jours et j’attends sa dernière mue !
C’est ce que j’ai fait avec ce joli criquet !
Sa couleur toute verte qui le dissimulait bien dans les herbes de la partie sauvage du jardin me plaisait beaucoup et je me demandais quelle espèce de criquet pouvait avoir cette couleur que je m’attendais à retrouver au stade adulte !
Première surprise : la longueur des ailes ! C’est le phénomène que je prouve le plus bluffant ! Regardez ses ébauches d’ailes, elles couvrent à peine la moitié de l’abdomen !

Une fois adulte c’est un des criquets qui a les longues ailes, elles dépassent largement l’abdomen !!On voit les ailes dures extérieures, les tegmina et les ailes intérieures translucides.
On note sur l' image suivante, les tibias de couleur rose à l’intérieur(1), deux taches noires à l’intérieur du fémur(2) qui est bien large. On reconnaît Aiolopus strepens à ses cuisses bien musclées, alors que d’autres criquets qui lui ressemblent ont des gambettes plus fines (en particulier Aiolopus thalassinus).

Détail de la patte et de l'abdomen de la femelle Aiolopus strepens.
On peut noter que le criquet devenu adulte à la fin du mois d’août est coloré de brun et de vert, certes les couleurs sont encore pâles car il vient de muer. Le premier individu, qui a passé l’hiver est sombre et terne..La végétation n’étant pas encore très dense c’est un moyen de se dissimuler.
J'espère bien retrouver ces jolis criquets , le printemps revenu...encore quelques semaines.