Affichage des articles dont le libellé est Rhopalidae. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Rhopalidae. Afficher tous les articles

jeudi 12 septembre 2013

Strictopleurus abutilon : larve stade V se nourrissant d’une graine.


J’aurais pu mettre un titre moins sérieux , mais de circonstance : « Bébé punaise » prend son biberon !

J’élève en ce moment une larve de punaise Stictopleurus abutilon. Je l’ai « recueilli » au stade IV, elle vient de passer au stade V . Je comptais vérifier qu’elle soit bien Stictopleurus abutilon en attendant sa dernière mue.

Mes pensionnaires ont droit à la nourriture adéquate après mon petit déjeuner !  Je voulais faire quelques images du stade V  de la larve de punaise et je lui ai mis à disposition, pour obtenir ses bonnes grâces, une fleur et des graines de Picris fausse vipérine.

Et j’ai eu droit à un spectacle inédit et fort plaisant.

Stictopleurus abutilon confortablement couché,  tient fermement la graine entre 4 pattes.

La larve s’est saisi d’un petit groupe de graines et pour pouvoir goûter celle qui lui plaisait , et  m’a offert un spectacle digne d’un numéro de jonglage. Le plumet de cette graine est très encombrant et tout à fait gênant pour atteindre la partie charnue et comestible. Couché sur le dos, s’aidant de ses  6 pattes, elle a manipulé la graine dans tous les sens avant de la positionner correctement.

J’ai observé cela en grossissant la scène entre 2 et 3 fois et positionné à moins de 5cm de l’insecte qui gigote dans tous les sens, ma faible profondeur de champ est un handicap.

Je précise que la larve fait entre 6 et 7 mm.

La première photo montre la larve, couchée sur le dos, tenant fermement sa graine avec 4 pattes. Le rostre est au repos bien placé sur l’abdomen.
Le rostre bien rigide   perfore la graine

Ensuite il y a deux phases distinctes. Une graine est relativement dure à percer. Le rostre bien pointu à son extrémité sert à percer la graine, le rostre reste tendu. C'est la première phase.

Ce rostre est la transformation des pièces buccales adaptées pour sucer les aliments. La partie la plus rigide est en plusieurs éléments, c’est une sorte de gouttière qui contient un tube complexe qui sert à aspirer la nourriture.

Phase2 : on aspire la substance nourricière contenue dans la graine: Bébé et son biberon.

Lors de la phase deux,  l’insecte  pompe , aspire le contenu de la graine et on voit alors un conduit, plus souple qui bouge légèrement. Lorsque l’insecte s’approche de la graine, la gouttière rigide se plie selon les articulations visibles sur les photos plus loin.

Ne dirait-on pas alors un bébé couché qui tient fermement son biberon tout en gigotant joyeusement. C’est cette scène qui m’a donné l’idée de partager avec vous ces images !!

1: le tube aspirant la nourriture 2: la gouttière articulée et rigide qui le soutient

Lorsque la larve a fini de consommer ce qui lui convient dans la graine, elle la vire en lui ajustant un magistral coup de pied du droit dont certains de nos footeux feraient bien de s’inspirer pour être plus efficaces. Hélas ce fut bien trop rapide pour une photo !



Bon, la voilà restaurée notre larve me suis-je dit. Eh non, une seconde graine lui fait envie et cette fois c’est dans la position assise sur les fesses que l’insecte continue son biberonnage !

Les pattes arrières servent d'appui, celles antérieures tiennent la graine(Phase 1)

Le tube aspirateur est lui-même complexe car il envoie de la salive dirons-nous dans la graine pour la liquéfier et ensuite l’aspirer plus facilement, il y a donc deux canaux dans ce tube.

Stictopleurus abutilon junior  siphonne sa graine , les antennes couchées en arrière, paisible!(Phase 2)


Les deux phases se répètent et le nourrissage est un exercice patient ! Les deux séquences auront duré plus de 20 minutes.

La flèche montre le point de départ de la gouttière , bien en arrière de celui du  canal souple qui aspire la nourriture.

Observer les insectes dans les petits détails de leur vie réserve bien des surprises !
Si vous voulez mieux connaître l'adulte c'est ici

 

samedi 27 novembre 2010

Rhopalus subrufus, jolie petite punaise.

Voici le second Rhopalidae trouvé dans le jardin en début d' automne. Lui, c’est dans la menthe qu’il a choisi de s’installer.



Rhopalus subrufus, sur une feuille de menthe, dan un des endroits les plus humides du jardin.

Comme me le fait remarquer Chris, sur le billet précédent, cet insecte n’a pas une tête de punaise. Il fait en effet partie de ces punaises longilignes, à la différence de nombreuses autres qui ont des formes plus ramassées et dont les ailes sont cachées et ne laissent voir ni leurs nervures ni leur transparence. Mais les punaises sont très nombreuses dans le petit monde des insectes !!

Rhopalus subrufus ressemble à Stictopleurus abutilon. Normal, elles appartiennent toutes les deux à la famille des Rhopalidae.
Mais on se rend bien compte qu’elles ne sont pas identiques. D’abord, subrufus est plus petite de peu, certes, mais en les observant dans la verdure on peut s’en rendre compte(1 petit millimètre de moins, cela compte quand on en a que 7 ou 8 à offrir.)
Arrivée à la famille, j’ai cherché à identifier le genre.



Les flèches orientent vers des points à obsrver pour mettre un nom sur cette jolie rouquine
Pourquoi Rhopalus :
Les ailes membraneuses couvrent juste l’abdomen, ne le dépasse pas comme Liorhyssus hialinus. La zone se trouvant en haut du pronotum est bien ponctuée et le quatrième article antennaire est à peine plus long que le troisième. Tout cela confirme les infos que j’ai trouvées sur la clé (en allemand, mais à l’aide des très bons schémas, pas besoin de maîtriser parfaitement l’allemand) fournie sur l’excellent site anglais déjà cité dans le billet précédent.

Dans le genre Rhopalus, il y a 7 espèces.
Mais en regardant les schémas on arrive vite à trouver l’espèce.
Deux caractères sont vraiment faciles à reconnaître, c’est l’alternance de couleurs claires et sombres sur le connexivum et surtout, mais il faut y regarder de bien près, le scutellum dont la pointe terminale est divisée en 2 petites pointes.Et c'est ainsi que nous en arrivons à Rhopalus subrufus



Un scutellum terminé par deux petites pointes: plus facile à voir sur une photo que dans la nature.

Pour bien nommer les différentes parties d’une punaise voici un très bon document annoté sur le site insecte.org
Une fois que j’ai trouvé parmi mes 7 prétendants le caractère qui me permet d’en choisir un, je relis quand même toute la clé pour vérifier si parmi les éliminés, il n’en reste pas un qui aurait le même caractère distinctif !

Ce qui explique bien sûr que je passe beaucoup de temps à lire une clé, à regarder sur les photos si je vois ce dont on parle, ce n’est pas toujours facile de voir le détail pertinent sur chaque photo. Heureusement que la photo numérique permet de multiplier les images et ainsi d’avoir au moins une vue qui soit bien parlante !

Je vous disais que j’avais trouvé cette petite punaise sur la menthe. Sur cette même plante j’ai trouvé le juvénile ! Et lui a un look qui sort de l’ordinaire.




Rhopalus subrufus au dernier stade larvaire: il ne passe pas inaperçu(5-6mm).


D’abord comme ses parents il est bien poilu ! Surtout comme les ailes ne sont pas encore présentes, on le voit bien rondouillard. Et le plus remarquable( pour moi je me permets de dire amusant) ce sont les pointes qui sortent de chaque côté de son abdomen comme des épines. J’imagine que se sont les structures sur lesquelles vont se construire les lamelles claires et sombres formant le connexivum de l’adulte.
J'ai rencontré ces punaises fin septembre. La larve devenue adulte va passer l'hiver et se reproduira au printemps prochain. Bonne chance, car celui de cette année veut prendre de l'avance sur le calendrier.


Les dessous de la larve où l'on voit son rostre et les poils de ses antennes!


Identifier un insecte, est un exercice amusant, c’est un peu un jeu de piste, où les chausse-trapes et les impasses sont nombreuses. Mais ce qui a bien changé, c’est la mise à disposition sur le net d’un nombre très important de documents telles ces clés d’identification faites par les spécialistes. D’autre part les échanges avec d’autres passionnés de nature sont un enrichissement qui permet de progresser pas à pas.. J’apprécie vraiment l’outil internet qui nous met tous en relation à la découverte de notre petit milieu et à sa préservation.

jeudi 25 novembre 2010

Stictopleurus abutilon , punaise de la famille des Rhopalidae

Le jardin offre des visiteurs très différents. Certains majestueux comme l’Anax survolent rapidement et adroitement le territoire en cherchant une proie ou un lieu de ponte, d’autres se posent délicatement sur un fleur pour se nourrir en étirant leur trompe, ce sont les papillons.
Mais dans l’herbe, au ras du sol, sous les feuilles , tout une faune discrète est à l’ouvrage.
Au printemps, j’ai installé un noisetier, avec l’arrière pensée d’attirer l’écureuil, le petit lutin roux, dans cet endroit. Pour « meubler » l’espace encore dégagé, quelques pieds de tournesols m’ont fourni de belles graines pour régaler les oiseaux et à leur pied des dimorphotécas se sont étalés.



Stictopleuris abutilon , sur une feuille de Dimorphoteca.
C’est entre tournesol et dimorphotécas que j’ai observé cette petite punaise. C’est un insecte qui ne fait guère plus de 8mm.
De plus , ce n’est pas du tout une punaise qui aime les régions chaudes puisqu’une part des documents dont je me suis servi sont allemands et d’autres anglais.

Que faut -il observer sur cette petite punaise pour l’identifier ?

En premier lieu les antennes:Deux critères permettent de définir à quelle famille appartient l’insecte:
-Le premier article antennaire est moitié aussi large que la tête
-et le 4eme, quant à lui est aussi long que le 3eme. Ces critères nous disent alors que nous sommes dans la tribu(ou famille) des Rhopalidae.On compte en France 3 genres : : Rhopalus-Liorhyssus-Stictopleurus





Détail de la tête, la flèche indique la particularité du pronotum qui oriente vers l'espèce abutilon

Seconde étape: déterminer le genre, pour cela on observe :
-la tête aussi large que longue
-les yeux qui ne touchent pas l’angle antérieur du pronotum
-sur le pronotum une rainure terminée latéralement par deux cercles qui peuvent être ouverts ou fermés.
Nous sommes alors dans la famille des Stictopleurus qui compte 4 représentants dans nos régions

Pour déterminer l’espèce, c’est bien sûr à partir de là que tout se complique puisqu’ il faut examiner les genitalia.C’est à dire inspecter l’insecte à la loupe binoculaire.
Heureusement quelques signe distinctifs extérieurs sont connus.
-Le pronotum n’a pas de stries longitudinales,
-la pointe du scutellum est bien arrondie
-le dessin du scutellum présente les anneaux fermés.(entrouverts cela devient alors Stictopleurus punctatonervosus). La flèche sur la photo de la tête le montre , ce petit anneau fermé que l'on ne voit pas toujours très bien!
On arrive ainsi à l’espèce : abutilon.



Cette punaise vient de muer et ses couleurs tirant sur le roux vont peu à peu changer et devenir plus sombres
Voici une excellente fiche qui présente cet insecte(en anglais)
On trouve aussi sur cette page un PDF qui est une clé d’identification , en allemand, des Rhopalidae
Elle est incluse dans une page plus générale présentant la famille des Rhopalidae
Je trouve leur site excellent
J’ai trouvé ailleurs encore d’autres information concernant Stictopleurus abutilon :la pointe scutellaire est bordée de clair, la tache foncée terminale allongée .


Voici un individu beaucoup plus sombre où les caractères distinctifs sont plus difficiles à observer.

Je présenterai dans une publication suivante une autre punaise de cette famille des Rhopalidae .