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lundi 26 mars 2012

De jeunes sauterelles sur toutes les plantes de la garrigue.


D’habitude je scrute les cistes cotonneux quand je me promène dans la garrigue, je ne suis jamais déçue en cette saison, j’y vois souvent de nombreuses sauterelles aux premiers stades de développement.

Ce fut bien sûr le cas lors de notre dernière sortie.

Par curiosité j’ai alors observé les autres plantes à proximité et surprise, sur chacune d’elle j’ai vu ces sauterelles  juvéniles. Ce sont des Barbitistes, sauterelles que l’on rencontre souvent dans cette garrigue mais en bien moins grand nombre au stade adulte. Beaucoup en effet ne passeront pas au travers des nombreux pièges qui les attendent au fil des 6 ou 7 mues à accomplir.

J’ai donc fait un petit catalogue de toute les plantes que visitaient ces jeunes sauterelles.

Commençons par le début : les cistes cotonneux sont toujours appréciés.

Mais pour ne pas faire de jaloux, le ciste de Montpellier est aussi visité

Les lavandes papillons qui laissent entrevoir leurs fleurs offrent des points de vue excellents sur les alentours

Celle-ci préfère descendre vers le centre de la plante où elle est moins visible.
Ne négligeons point les ronces qui empêchent les curieux de nous poursuivre.

Certains n’hésitent pas à se promener sur des arbustes totalement secs où leur belle couleur les rend bien plus visible !

Nous avons inspecté les arbousiers dans l’espoir d’y trouver de jeunes chenilles du Jason et c’est une course poursuite entre sauterelles que nous avons vue.

"_Salut copine, on va faire un tour, suis moi!

_En dessous des feuilles c’est plus rigolo personne ne nous voit sauf les photographes casses pieds !"

Les jeunes chênes verts eux aussi servent d’abri.

Et nous terminerons par cet arbuste bas non identifié mais dont les feuilles ont déjà nourri insectes ou autres herbivores !
Merci Foise, c'est bien Filaire à feuilles étroites, j'en ai vu tout autour!

Cette « récolte orthoptérique »  a été faite en une petite heure, sur un carré de moins de 50 mètres de côté !


mardi 13 juillet 2010

Empusa pennata,un insecte bien méditerranéen!

Empusa pennata est un insecte bien méditerranéen ! Je l’avais rencontré avec grand plaisir dans la plaine des Maures !
Mais à mon grand regret, je n’avais jamais vu d’empuse dans le secteur de mon département que je parcours très régulièrement depuis près de 3 ans ! Eh bien, le jour où de nombreux phasmes ont mué, j’ai aussi trouvé une empuse perchée sur un buisson de genêts !


A vous de trouver la dame perchée dans les genêts!

Pensez donc si je suis contente de la savoir parcourir ces garrigues !
J’ai passé un bon moment avec elle car bien sûr il m’a fallu la convaincre de ne pas se cacher tout de suite dans les herbes et les buissons !


Un des insectes les plus étranges et les plus fascinants de la garrigue!

C’est une femelle adulte ! Ce sont ses antennes qui nous l’indiquent, les mâles ont de superbes antennes pennées (en forme de peigne).J’espère en rencontrer un jour !


Voici le détail des jupons de la dame: des volants joliment colorés!


J’avais lu que les mâles volaient bien et que les femelles se déplaçaient plus lentement.
Au début ce fut le cas, puis la dame décida de me fausser compagnie et fit un vol de près de 10 mètres ! Heureusement que je l’ai vue se poser et sans doute fatiguée elle s’immobilisa ! Je me suis dit," la pauvre, elle est épuisée par ce long vol" !


Un syrphe est atrapé en un clin d'oeil et prestement consommé!


Que nenni, immobile, elle a attrapé un syrphe, tout s’est passé tellement vite que je n’ai presque rien vu ! L’insecte fut englouti en 2 temps 3 mouvements !!


Le détail montre le malheureux syrphe emprisonné entre les pattes de l'empuse!

Ensuite rassasiée, elle resta gentiment immobile ! Mais dans une pose qui me laisse penser que c'est davantage le second plat qu’elle attend !


Hiératique, elle attend la suite du repas! Gare à celui qui passera trop près!


En tout cas , ce fut pour moi une superbe journée ! Il me reste à espérer qu’elle aura une descendance que je retrouverai bientôt des petits diablotins dans la garrigue ! Car, hélas , l’empuse adulte va finir sa vie à la fin du mois !
Voici ma première rencontre avec l'empuse qui relate d'autres détails de son mode de vie.

samedi 25 juillet 2009

L'empuse et fenouil

Il y a quelques jours nous avons arpenté une petite zone de friches entre des vignes dans la zone dite du « rosé de Provence » !
Toujours à la recherche d’orthoptères particulièrement nombreux en cette saison.
Voilà que penchée sur une jolie sauterelle, mon mari m’appelle : « viens regarder, j’ai trouvé une mante bizarre » !
Oh la la, ce n’est pas une mante mais une empuse ! Bravo chéri, tu as de très bons yeux !
C’est ainsi que commence cette observation !
Vérification faite, l’empuse fait partie de la famille des « Mantoptères » qui comprend les mantes et les empuses. La confusion est bien normale !

Un drôle d'insecte immobile sur une branche de fenouil, dans une friche!

Les fenouils sauvages abondent dans cette friche et nous y cherchons minutieusement des hôtes telles qu’une femelle de machaon en train d’y pondre, une jeune chenille…. De plus ces tiges bien dégagées se dressent au-dessus des autres graminées et ombellifères qui très denses, rendent l’observation et la marche difficile !!!
C’est le soir, la tige est à l’ombre je fais quelques photos au flash car je n’avais vu d’empuse que dans les livres !
Un peu déçus de n’avoir trouvé l’insecte que le soir, nous faisons le pari que l’empuse ne va pas quitter son fenouil pendant la nuit !C’est une chasseuse à l’affût et elle attend le repas sur place, principalement des mouches et des moustiques.


A l'affût, au petit matin!

Le lendemain, de bonne heure nous nous rendons directement dans le bouquet dressé au contrebas d’un petit talus et notre dame est toujours là, sur la même tige ! Bon maintenant c’est le soleil que nous attendons !
Qui est donc cette empusa pennata ?
Pennata convient mieux au mâle qui a les antennes pennées, en forme de peigne ce qui est plus spectaculaire que les antennes de cette femelle.



Un costume en harmonie avec le décor

Vous conviendrez que la dame est en harmonie avec son support : couleur vert pâle striée de beige, pattes avec petites excroissances imitant les jeunes pousses, ventre orné de ces mêmes excroissances délicatement arquées.


Mais c’est surtout sa tête qui est remarquable ! Ecoutons un spécialiste :

« La tête s'accorde avec cet arsenal. Oh ! la bizarre tête ! Frimousse pointue, avec moustaches en croc fournies par les palpes ; gros yeux saillants ; entre les deux une dague, un fer de hallebarde ; et sur le front quelque chose d'inouï, d'insensé : une sorte de haute mitre, de coiffure extravagante qui se dresse en promontoire, se dilate à droite et à gauche en aileron pointu et se creuse au sommet en gouttière bifide. »(Souvenirs entomologiques, Jean-Henri Fabre.)


Un aspect surprenant avcec son chapeau pointu et ses bras armés de dents acérées.


Sur sa tige elle attend une proie, le syrphe qui faisait une halte toilette sur la photo précédente, aurait pu se poser à proximité et être happé brutalement par les pattes ravisseuses féroces!
Voici ce qu'en Fabre:
« Il y a là harpon terminal, mieux acéré qu'une aiguille, étau féroce, à mâchoires dentées en scie. La mâchoire formée par le bras est creusée d'un sillon et porte de chaque côté cinq longues épines, accompagnées dans les intervalles de dentelures moindres. La mâchoire formée par l'avant-bras est canaliculée pareillement, mais sa double scie, que reçoit au repos la gouttière du bras, est formée de dents plus fines, plus serrées, plus régulières. La loupe y compte une vingtaine de pointes égales pour chaque rangée. Il ne manque à la machine que d'amples dimensions pour être effroyable engin de tortionnaire. »(Souvenirs entomologiques, Jean-Henri Fabre.)
Vous noterez que les minutieuses observations de l’entomologiste provençal ne sont pas dépourvues de parti pris !!



Les yeux dans les yeux, elle me surveille! (photo redressée pour pouvoir la mettre en grande taille)


Mais ces pattes si bien armées pour attraper une proie sont aussi d’une grande délicatesse quand il s’agit de faire la toilette ! Eh oui, comme nous, au réveil, la dame se frotte les yeux !!!
Voici la fin du mouvement j’ai été bien surprise de la voir passer doucement cette énorme patte sur ses yeux !

"Je me frotte les yeux pour mieux te voir!!!" (photo redressée, pour la même raison que la précédente)

Notre empuse est une femelle.
Et voici ce que j’ai observé sur une autre tige de fenouil, en prenant la photo de cette oothèque de forme bizarre j’ignorais quel insecte en avait été l’architecte ! C’est en cherchant à compléter mes connaissances sur ce bel insecte que le lien s’est fait : il s’agit d’une oothèque d ‘empuse ! Bien sûr les œufs éclos ont quitté l’abri, il s’agit d’une tige de l’année passée ! Et voilà la boucle est bouclée ! L’empuse se tenait bien immobile sur des tiges de fenouil car c’est là que la dame allait déposer ses œufs !



Oothèque d'empuse datant de l'an passé!
Bien entendu le fenouil n’est pas la plante exclusive qui sert de lieu de chasse et de ponte à l’empuse, les chardons et d’autres épineux sont aussi utilisés ! Mais dans cette friche elle a choisi le fenouil. Vers la mi- août sa vie sera terminée et le relais passé à la génération suivante !Les œufs éclos à l’automne, la larve passera l’hiver dans la cette zone et après plusieurs mues le cycle recommence !