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samedi 17 novembre 2018

Ctenochares bicolorus, un ichneumon qui régule la présence des chenilles de Chrysodeixis chalcites


Les Ichneumons sont des hyménoptères qui comptent un nombre très important d’espèces.
Ils ont souvent de longues antennes (plus de 13 articles), les femelles une longue tarière..
Ctenochares bicolorus, ichneumonidae parasitoïde de  Chrysodeixis chalcites 

Ce sont des parasitoïdes de chenilles de Lépidoptères pour beaucoup.
Celui-ci est encore issu d'un sauvetage sur la piscine à la mi-novembre.
Caractérisé par ses ailes très assombries à l’apex, ses deux couleurs orange et noir , il fut assez aisément identifié sur le net.
Il s’agit de Ctenochares bicolorus.
Pourquoi ?
Les ailes restent toujours un bon moyen d’avancer sur le chemin de l’identification.
Aile antérieure de Ctenochares bicolorus

Ici, on voit bien la cellule discoïdo –cubitale de forme irrégulière et   l’aréole pentagonale.
Encore mieux sur l'image ci-dessous!
 Détail de l'aile antérieure de Ctenochares bicolorus*


L’insecte mesure plus de 15mm, difficile souvent de lui demander de rester gentiment sur la règle pour le mesurer.
Après son repêchage , je l’ai mis dans un pot en verre pour pouvoir l’observer. Il lui faudra un certain temps pour se réchauffer et ensuite commencer une toilette minutieuse au cours de laquelle, le sujet restant souvent à la même place, je peux le photographier.
Vue dorsale de Ctenochares bicolorus

L’abdomen est bicolore : brun rouge puis noir.
Il en est de même pour le thorax sur le dessus roux, noir dessous.
Les fémurs arrières sont noirs, les premiers roux. Les antennes présentent une bande blanche en leur milieu.
Une info intéressante trouvée sur cette page,m’a conduit à chercher à mieux voir les ongles en utilisant un grossissement plus important : les ongles de l’insecte présente des petits peignes ce qui lui donne son nom: "cteno" signifiant peigne( en grec)
Ongle pectiné de Ctenochares bicolorus*

C’est sur un site néozélandais que j’en apprendrais davantage sur les moeurs de cette guêpe.
 Ctenochares bicolorus détail du thorax 

C’est un parasite de la chenille de Chrysodeixis chalcites bien présente dans le jardin !C’est aussi un moyen pour moi d’avoir un élément de plus pour nommer l’insecte étudié.
 Ctenochares bicolorus bien utile au jardin

Ctenochares bicolorus est originaire d’Afrique mais est répandu depuis en Europe et en Asie.
Cet hyménoptère limite dans les jardins la présence de la chenille qui est considérée comme nuisible.
Encore une preuve de l’équilibre qui se crée sans mon intervention. C’est un constat qui me fait toujours plaisir.
Pour leur faciliter la survie en hiver offrons leur des coins tranquilles où nous laisserons un tas de feuilles, du vieux bois ...

*image grossie 3 fois

dimanche 12 février 2017

Amblyteles armatorius, guêpe Ichneumonidae femelle


Ma piscine est toujours bien fréquentée, même par ces jours froids et gris de février !
Peut- être certains y font-ils un passage involontaire poussé par un méchant vent ou trompé par l’eau claire et des îles flottantes qui semblent accueillantes.
En tout voilà encore un sujet que j’en ai sorti accroché à une aiguille de pin.
J’opère toujours de la même manière, je prélève le sujet en évitant de le toucher. L’insecte s’accroche à son support et ensuite posé sur une feuille de ma table de travail sous des lampes qui le réchauffent un peu, je le photographie. Le fait de le poser sur une feuille, me permet de le changer d’angle pour l’observer sans le toucher.
Amblyteles armatorius femelle vue générale

 Et une fois au sec, tranquille, la première chose que fait l’insecte, c’est sa toilette pour se sécher et remettre en particulier les antennes et les ailes en état de fonctionner !
Ce sont les contorsions qu’a fait cette femelle qui m’ont permis d’avoir les photos nécessaires à mettre en évidence les critères de détermination.
C’est un vrai spectacle que d’observer cette guêpe de la famille des Ichneumons se refaire une beauté.
Amblyteles armatorius femelle nettoyage des antennes.

Le passage de ses longues antennes abaissées avec les pattes avant, passées lentement dans les mandibules  permet de voir la longueur des pièces buccales. 
Ensuite le séchage des ailes oblige à les coincer  de part et d’autre de  l’abdomen pour y passer les pattes  arrière.
L’insecte est alors la tête collée au sol juste tenue par les pattes avant, et le dessus de l’abdomen totalement dégagé.
Amblyteles armatorius femelle , 17 mm.

C’est en utilisant mon vieux Chinery ( Insectes de France et d’Europe occidentale, Michael Chinery )que j’ai trouvé son identité, puis en navigant  sur  le site insecte.org que j’ai trouvé d’autres infos : Amblyteles armatorius. C’est une guêpe de belle taille , environ 17 mm.
Amblyteles armatorius femelle  deux épines sur le propédeum.

Le détail qui est le plus probant ce sont les deux épines que l’on trouve sur le propédeum* et qui donnent son nom à l’espèce : armatorius.
*propodeum=chez les Hyménoptères Apocrites : premier segment abdominal fusionné avec le thorax et séparé du reste de l'abdomen (gastre) par un étranglement.
Amblyteles armatorius femelle  coxa 3 jaune

Le scutellum est jaune, il est vraiment bien visible(photo1).
Les trochanters* de la paire de pattes postérieures sont jaunes,
*entre la hanche et le fémur chez les insectes.
Amblyteles armatorius femelle: 1 coxa, jaune, 2 hanche, 3 fémur

Les antennes très longues et très fines comptent 50 articles .
Amblyteles armatorius femelle  tête triangulaire avec une mince bordure jaune le long des yeux.

J’ai ensuite voulu savoir si mon individu était mâle ou femelle, car si dans beaucoup de famille d’hyménoptères les femelles hivernent, je me posais la question pour les mâles. Et encore grâce au forum insecte.org, j’ai eu une réponse très intéressante puisque son auteur m’a communiqué l’adresse d’un document spécialisé et comportant une planche schématisant les différents aspects de l’insecte qui est une femelle(en anglais).

Amblyteles armatorius femelle :détail des ailes.

On y trouve des détails minutieux. Par exemple les tergites 2 et 3 portent une bande jaune dans la partie antérieure alors que  pour les suivants cette bande se trouve dans la partie postérieure du tergite. La planche 13 présente la femelle Amblyteles armatorius dans ses détails.


Quel est le mode de vie de cet Ichneumon ? Les adultes hivernent à l’abri d’un trou par exemple. En été l’adulte se nourrit sur les fleurs de pollen en particulier sur les ombellifères. C’est un endoparisite des chenilles de  diverses familles de papillons. Les femelles pondent leurs œufs dans les chenilles des papillons. Lorsqu'elles éclosent, les larves se nourrissent de leurs hôtes, principalement des Noctuidae et des Notodontidae, mais aussi des Geometridae, Lymantriidae, Saturniidae et Lasiocampidae (Calliteara pudibunda, Odontopera bidentata, Macrothylacia rubi et Saturnia pavonia). .
Amblyteles armatorius au cours de sa toilette.

 Comme je trouve ces papillons dans le jardin, la présence d’Amblyteles armatorius n’est pas étonnante.Et parfois l’élevage d’une chenille ne se termine pas l’éclosion d’un beau papillon. C’est aussi une façon d’équilibrer la présence des chenilles dont l’appétit peut entraîner des dégâts sur certaines plantes.