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dimanche 5 avril 2020

Apis, mon amie!

En faisant ma promenade dans le jardin , ce matin, j'ai croisé de nombreuses abeilles mellifères. Elles m'ont fait penser à toutes ces personnes qui oeuvrent en ce moment dans l'ombre pour notre bien à tous et mieux encore pour préserver notre vie dans certains cas.
Apis mellifera travaille pour moi sur ce prunier dont je vous offre quelques images!
Honneur aux aînées : les ailes de cette butineuse attestent de son âge!
Des ailes bien neuves caractéristiques d'Apis mellifera.
En approche
Au travail!


C'est un échange de bons procédés, pour l'aider au tout début du printemps je laisse toujours pousser des bourraches dans la prairie et même lors de notre première tonte mon mari en fait gentiment le tour pour que nos amies puissent venir se restaurer . Ce sont les secondes images de ce billet!
Sur la bourrache, déjà bien chargée de pollen
Pilosité et couleur changent d'un sujet à l'autre
En approche!

Prenez bien soin de vous et des vôtres!

lundi 29 juillet 2019

Coelioxys argentea mâle, une abeille parasite.


En observant les visiteurs dans les fleurs autour de la lavande j’ai croisé à 2 reprises des abeilles qui m’intriguaient. Au premier regard je les ai prises pour des Mégachiles avec cet abdomen bien noir et des bandes blanches. Mais  leur allure générale ne correspondait pas et surtout l’apex de leur abdomen ne ressemblait pas à ce que je connaissais.
Regardées de près sur l’ordi les premières images m’ont orientée vers les Coelioxys.
Coelioxys argentea mâle

Pourquoi ?

Ce sont des abeilles principalement noire et avec un abdomen pointu (davantage encore chez les femelles.) En lisant des ouvrages consacrés aux abeilles solitaires il est des espèces que l’on reconnait en les voyant, c’est le cas des Coelioxys.
Coelioxys argentea mâle,des yeux poilus *

Il s’agit ensuite des vérifier  si les caractères du genre sont présents et d’aller plus loin en déterminant leur espèce.
Avec  13 articles aux antennes et 7 tergites nous voilà avec un mâle.
Les Coelioxys se reconnaissent à :
  • des yeux poilus( ce qui se voit peu car ce sont de tout petit poils !)
  • des épines au scutellum, bien visibles , elles
  •  des épines eu sixième tergite( bien visibles aussi)
    Coelioxys argentea mâle,des épines au scutellum*

Pour déterminer l’espèce je me suis d’abord servie de ce que j’appelle la clé suisse(Amiet., Fauna helvetica)
Un détail important à chercher , mais difficile à voir : la pointe émoussée visible sur la coxa de la patte antérieure.
Pour cela il faut convaincre l’insecte de se mettre sur le dos ; des chatouilles avec un pinceau aident !
Coelioxys argentea mâle une pointe émoussée sur chaque  coxa 1*

Cette pointe classe l’insecte dans le genre Coelioxys (il existe des sous-genre).
Mais ensuite je me suis rapidement trouvée fort dépourvue comme disait la fable, car aucune des options proposées ne correspondait à mes sujets.
 C’est le problème des espèces des régions sud qui offrent des variétés différentes.
J’ai trouvé une clé en anglais avec photos, mais pas de succès.


Coelioxys argentea mâle une pointe émoussée sur chaque  coxa 1, autre angle de vue*
Je cherche toujours des documents espagnols car on y rencontre des espèces que l'on peut voir chez nous.

Et voilà que je m’y retrouve.
(Claves de identificación para las especies ibéricas
del género Coelioxys latreille, 1809 par F. J. Ortiz-Sánchez, F. Torres & C. Ornosa.)
  • Ce qui est à noter c’est la présence sur le corps de poils et de squamules ( squamules à voir surtout sur les parties distales des tergites , là où elles forment un triangle blanc).
Coelioxys argentea mâle abdomen avec  écailles et poils*

  • Ensuite, la présence de l’épine sur la coxa 1, les poils et les squamules sur le corps ainsi que la présence de 6 épines sur le tergite 6 nous donne le sous-genre  Mesocoelioxys
  • Coelioxys argentea mâle détail du T6*

Puis tout est facile car il n’existe qu’une espèce dans ce genre: Coelioxys argentea.

La description et le schéma du tergite 6 correspondent .
C’est la conformation de ce tergite qui est particulière :elle comprend deux fines épines latérales et 4 dents centrales plus fortes. Celle-ci sont superposées: deux d’entre elles pointant vers l’extérieur, les deux du dessous plus fortes.

Coelioxys argentea mâle en blanc et noir

Je chercherai  et trouverai  confirmation dans la clé russe traduite par Alex Descamps (Clef de détermination des insectes de la partie européenne d'URSS, Tome III.).
Coelioxys argentea mâle, un bel insecte

Quelle est la particularité de ce genre d’abeilles ?

Ce sont des parasites. La femelle pond son œuf dans une cellule partiellement approvisionnée par la propriétaire du nid.
Les nids parasités sont ceux de Mégachile, d’Osmie, d’Anthidie et d’Anthophore. Je n’ai pas trouvé quelle espèce en particulier est parasitée par C. argentea. Chez moi, c’est la première année que je les vois, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’étaient pas présentes , mais sans doute pas en nombre.

*Images grossies 3 fois

mardi 8 janvier 2019

Bombus terrestris mâles et dernières ouvrières en hiver.


C’est la fin de saison pour les bourdons. Ils sont pourtant encore très nombreux à venir se régaler sur les fleurs du Bibacier du Japon. Une chance pour moi, car ils sont d’actifs pollinisateurs. Grâce à eux, nous aurons des nèfles au printemps !
Bombus terrestris trio de mâles sur les fleurs du bibacier, en hiver

Mais comme je le disais, c’est la fin de la colonie, mâles et ouvrières vont petit à petit achever le cycle de leur vie. A l’abri, la nouvelle reine attend le printemps pour se mettre à pondre et commencer une nouvelle colonie. Ainsi, le matin,  des individus pas bien réveillés et peu vaillants se laissent cueillir facilement.
Bombus terrestris mâle léchant sa goutte de miel, un excellent moyen de le faire poser devant la toise

Cela me permet de mieux observer un joli petit mâle, je dis petit car il est des 3 occupants de la colonie, le plus petit. Ouvrières et bien sûr la reine sont plus grands.Plusieurs mâles  se sont présentés sur le rebord de ma fenêtre cherchant un abri derrière les volets.
Détail des antennes de Bombus terrestris: 13 articles =mâle

Pour le récompenser et aussi le maintenir devant mon objectif, rien de mieux qu’une goutte de miel.
Comme chez bien d’autres hyménoptères de la famille des Apidae, le mâle a 13 articles aux antennes.

Les Bombus sont difficiles à différencier mais Bombus terretris est  le seul mâle à avoir une face avec une pilosité complètement noire.
Détail de la langue de Bombus terrestris

Il sera aussi très content de me montrer sa langue longue. Elle est guidée par un fourreau dont elle dépasse. Souple à l’extrémité, et terminée par un faisceau de poils, elle est plus longue que celle notre belle abeille mellifère et lui permet de visiter des fleurs très différentes  où le nectar est difficile d’accès.
Bombus terrestris ouvrière encore active en janvier.

C’est sur le Bibacier que se poursuivent mes observations.
Parmi les nombreux visiteurs j’ai eu beaucoup de mal à trouver des ouvrières avec leurs corbeilles emplies de pollen.
Détail d'une patte arrière d'ouvrière avec sa collecte de pollen (jaune =bibacier).

Mais en voici une ou deux. Je me demande d’ailleurs pour qui elles travaillent. Sans doute que le froid n’étant pas encore assez intense, certaines d’elles continuent à alimenter le couvain.Avec une récolte jaune, l'origine vient du bibacier, blanc la collecte se fait sur les bourraches.
Détail d'une patte arrière d'ouvrière avec son espace destiné à collecter le pollen

On voit bien ici , l’une d’elle au repos, me permet quelques images puis elle prendra un vol rapide pour disparaître à mes yeux.
Bombus terrestris une ouvrière sur une fleur de bourrache

Je n’ai jamais trouvé de nid dans mon jardin,(ils sont dans le sol) les bourdons parcourent  sans doute un certaine distance pour alimenter les larves.
Bombus terrestris le nez dans les  fleurs d'un cirse. 

En ces jours ensoleillés d’hiver méridional, je suis toujours étonnée de trouver autant de bourdons encore actifs, et je vois essentiellement des mâles, repérés à cause de leur petite taille. Hier j'ai vu ce qui me semblait être une reine, mais sans autre individu à ses côtés on ne peut guère apprécier sa taille.Il reste encore quelques fleurs au jardin , c'est grâce à elles que ces jolis nounours ailés trouvent à se nourrir sur leurs derniers jours! 
Les bourdons terrestres sont devenus de précieux auxiliaires pour nous nourrir puisque on les élève et on le vend pour polliniser des cultures en serres (tomates par exemple).





dimanche 6 août 2017

Amegilla albigena, mâle et femelle

C’est à  la suite de cette image prise ce matin que je publie (enfin) cette page pour présenter cette petite abeille solitaire que je vois tous les étés dans le jardin .
Amegilla albigena femelle.

Amegilla albigena appartient  à la grande famille des Apidés.Le genre Amegilla comprend rien moins que 260 espèces dans le monde et 26 dans la région ouest paléarctique où nous nous trouvons.
C'est grâce à une clé russe traduite en français que je suis enfin sûre de son identification.
De plus je n’ai quasi jamais vu cette abeille posée. En vol elle est vraiment très très rapide : j’ai à peine le temps d’appuyer sur le déclencheur qu’elle est déjà ailleurs. De plus elle bourdonne, disant sans doute clairement que je n’ai pas ma place autour des fleurs qu’elle butine.
Pourquoi est-elle si rapide : elle a une langue longue, qu’elle ne rentre pas en allant d’une fleur à une autre et elle est ainsi prête à recueillir la goutte de nectar et hop à la suivante !
 
Amegilla albigena femelle en vol d'approche.
Les années précédentes je la voyais sur les fleurs du lantana. Cette  année ce sont les fleurs du gaura qui sont visitées.
C’est une abeille qui mesure entre 10 et 12mm environ. Elle a l’aspect trapu  d’un gros nounours avec un pronotum recouvert d’une pilosité abondante allant du beige au gris en passant par le brun clair. On y distingue des poils plus sombres et plus longs de manière clairsemée.
L’abdomen présente des bandes plus claires au bas des tergites sombres. Chez la femelle, le tergite 5 présente en plus latéralement de longs poils blancs visibles sur certaines photos.
Amegilla albigena femelle détail de la face comparée au schéma extrait de la clé russe.

Mais c’est grâce à la clé russe traduite et surtout au dessin de la face des abeilles tant mâles que femelles que je suis enfin sûre de l’identification de mes belles visiteuses de l’été.
Amegilla albigena , femelle en vol

Ce sont en effet des abeilles estivales que l’on voit dans les régions méridionales chez nous. Elles n’ont pas de préférence pour butiner, ici comme déjà dit ce sont les lantanas et les gauras qui ont leur préférence, ces plantes sont toujours présentes dans le jardin, ce qui explique sans doute la permanence de leurs visites.
Amegilla albigena , femelle en vol, chargée de pollen sur les pattes postérieures.

La particularité de la face est vraiment importante pour être sûre de l’identité :clypeus et  aire frontale avec un dessin clair en forme d’ancre. Il y a alors deux espèces qui présentent un tel dessin ;  A.quadrifasciata et A. albigena..
 Pour  A. albigena il est précisé dessin blanc de la face n’allant pas jusqu’au milieu de l’œil, labrum plus court que large. .
( A.quadrifasciata  est plus grand et le tarse postérieur est  couvert de poils noirs).
Amegilla albigena ,mâle se nourrissant sur du lantana.

J’ai ensuite retrouvé dans mes dossiers dans la rubrique « à identifier », ce beau mâle  et là aussi c’est grâce au dessin présent dans la clé que mon beau nounours a trouvé son nom !
Sa face est entièrement blanche.
Amegilla albigena ,mâle détail de la face comparée au schéma de la clé russe

Sur un grand nombre d’images que je possède de ces abeilles il n’y en a que 2 ou 3 qui permettent de voir ces détails décisifs. Avec leur rapidité c’est un vrai sport que de les photographier.
Amegilla albigena ,mâle nez dans le lantana.

C’est une abeille solitaire qui fait son nid dans le sol.
Amegilla albigena ,mâle: j'arrive!!


C’est encore la saison pour les voir autour de nous.
En plus de la clé russe voici un site qui apporte aussi des infos sur cette abeille ainsi que sur la zone où l'on peut la trouver .

jeudi 13 juillet 2017

Je dors dans des draps roses: Tetralonia malvae mâle

J’ai dans certains coins du jardin des pieds de lavatère ponctuée(Lavatera punctata) qui poussent là où ils veulent .

J’ai ces derniers jours le plaisir d’y trouver des endormis ! C’est joli de voir des insectes aux longues antennes (aussi longues que le corps)et le popotin qui s’agite au rythme de leur respiration dans une jolie fleur rose tendre.

Tetralonia malvae mâle endormi dans la fleur de lavatère ponctuée

Ils sont si bien endormis que j’en ai promené un depuis mon jardin jusqu’à ma table de photographie. C’est ainsi que j’ai pu l’identifier.

Tetralonia malvae mâle vu de profil

Avec ses longues antennes, il y a deux familles concernées : Les Eucera et les  Tetralonia.

Les Eucera volent essentiellement au printemps et ont deux cellules cubitales ( voir ici .)

Tetralonia malvae mâle avec les détails à observer.

Notre dormeur fait partie des Tetralonia avec ses 3 cellules cubitales (Voir les flèches ci-dessus.)
Autre détail important, les petites dents latérales sur le tergite 7(encerclées). De même les tergites 2 et 3 sont remarquables avec leurs bandes blanches à la fois à la base et à l’apex du tergite.

Les mâles ont le clypeus jaune, les femelles noir.

Il s'agit de Tetralonia malvae lié aux fleurs de la famille des Malvacae.

Tetralonia malvae mâle le dormeur du soir, prêt pour passer une nuit tranquille.

Une  fois identifié, j’ai voulu vérifier si l’insecte passait vraiment la nuit dans la fleur. Au cours de  ma tournée du soir j’ai bien trouvé ce sujet qui après une toilette rapide s’est cherché une position confortable pour n’en plus bouger.C'est disons la position habituelle de ces dormeurs.

Vous remarquerez sur les côtés de la fleur des petites incisions. J’en aurai l’explication un autre matin où j’ai trouvé celui-ci, accroché par les mandibules sur un pétale de la fleur.
Tetralonia malvae mâle accroché par les mandibules.

 Et hier matin encore une autre position pour celui-ci qui a bien passé toute la nuit ainsi : il est même mouillé et l’on voit à côté des grains de pollen, des minuscules gouttelettes de rosée( ce qui est rare par chez nous).

Tetralonia malvae mâle accroché par les mandibules couvert de rosée et de grains de pollen.

Et les femelles ? Eh bien elles n’ont pas le temps de prendre la pose, elles volent de fleur en fleur avec une extraordinaire rapidité. Elles rassemblent du pollen et exclusivement du pollen de malvacée, pour en nourrir leurs larves. On dit alors qu’elles ont un comportement oligolectique.

Tetralonia malvae mâle bien  accroché par les mandibules.

 Le nid est creusé dans le sol.  C'est une espèce d’Europe du sud, qui s’aventure parfois plus au nord puisqu'on la trouve en Allemagne .

Tetralonia malvae mâle accroché par les mandibules couvert de rosée et de grains de pollen, vue de près..
On ne rencontre qu'une génération par an et elle est estivale; chez moi cela fait 15 jours que je les vois, on devrait les voir essentiellement en juillet août.
Une page en allemand fort intéressante.




Je ne résiste pas à rajouter cette photo faite ce soir! Bien qu'il y ait d'autres fleurs disponibles ces deux mâles ont décidé de faire chambre commune!