samedi 26 mai 2018

Micromus angulatus et variegatus des croqueuses de…. pucerons



Voici d’ excellents auxiliaires du jardinier ! Pas besoin d’aller acheter un insecticide, Micromus angulatus  et variegatus  tous les  deux se chargent de vos pucerons !Telle est  leur mission!
Micromus variegatus

L’un et l’autre possèdent de très grandes ailes, mais volent mal, ce ne sont pas des Diptères mais appartiennent à l’ordre des  Neuroptères, comme les Chrysopes. Les ailes sont disposées en toit au repos, légèrement poilues et finement réticulées. Leur taille se situe autour de 10 mm.
Ce sont de petits insectes qui se cachent dans la végétation basse et actifs surtout le soir .
Micromus angulatus à table

La larve et l’adulte sont prédatrices.
Les œufs sont pondus près des colonies de pucerons qui servent à nourrir la larve munie de bonnes mandibules. La femelle pond un grand nombre d’œufs au cours de sa vie d’adulte.Ils ne sont pas pédonculés comme ceux des Chrysopes.

Micromus angulatus détail de la tête

 C’est en cette saison ( où les pucerons sont nombreux )que les adultes sont actifs après avoir passé l’hiver cachés. Mais on les trouve encore à l’automne, car ils sont peu sensibles au froid.
Micromus angulatus , avec ses grands yeux et des antennes très sensibles

Ils sont aussi appelés aussi chrysopes brunes, à cause des beaux yeux qui rappellent la chrysope et de cette couleur bien plus terne qui les dissimulent sur le sol.
C’est là que je l’ai trouvé il y a peu  Micromus angulatus, l’Hémérobe des haies,  en faisant du nettoyage au milieu d’une zone bien envahie par une végétation plus importante que d’habitude : les pluies incessantes de ce printemps hors norme y sont pour quelque chose !
Micromus angulatus , des ailes très nervurées avec de fins poils.

Il s’attaque à plusieurs variété de pucerons, celui du pois, du pêcher, du chou et l’artichaut par exemple.
Pour les identifier c’est la nervation des ailes et  leurs taches nous  qui aident .
C'est l'espèce la plus présente dans le jardin, je le vois tous les ans.
Micromus variegatus, des ailes moins nervurées mais plus tachetées.

Dans le jardin j’ai ainsi rencontré une autre espèce : Micromus variegatus. Ses ailes hyalines sont davantage tachées. Lui est vendu dans le commerce pour protéger les cultures sous serre  et réputé actif sur le puceron des digitales.
Micromus angulatus ,armée pour croquer!

Ces insectes ne ciblent pas uniquement les pucerons mais d’autres petits nuisibles, thrips, aleurodes, …
Micromus angulatus ,avec puceron

 Les Micromus aiment des coins un peu protégés ( donc pas trop nettoyés) avec des herbes pour les dissimuler et leur offrir un abri pour passer l’hiver.

samedi 19 mai 2018

Nous aussi on se marie!

Il n'y a pas que les princes qui convolent au mois de Mai!


Le jardin de Lucie a le plaisir de vous faire part des mariages suivants .

Les plus fidèles mais discrets dans le jardin: les charançons de la betterave: Lixus juncii
Monsieur et madame Lixus juncii

Très nombreux et pas très regardants sur le support: Enoplops scapha

Difficile d'aller dans la même direction chez les Enoplops scapha!
Se contentant d'un brin d'herbe comme décor, la famille  Aelia acuminata

Aelia acuminata sur le grand toboggan de la vie!
Aimant par dessous tout les fleurs  :Monsieur et Madame Sphaerophoria scripta.
(Vos enfants sont les bienvenus au jardin pour nous débarrasser des pucerons)

Sphaerophoria scripta, Monsieur et Madame n'ont pas la même tenue!
Difficile de trouver un endroit pour se poser tranquillement avec nos grandes jambes voici les Tipules
Des jambes immenses pour ces grands Diptères que sont les Tipules

La mariée a un fait un accroc à sa robe mais le futur n'en a cure!
Euredyma ventralis : bon ce n'est pas la plus belle , mais moi elle me convient!


Nous c'est Lucie qui nous a présenté et cela a "matché" .Nous sommes les Raphidies Xanthostigma corsica.

Xanthostigma corsica, les mariages arrangés sont aussi une réussite!

Peut être,peut être pas, ...peut être oui, peut être non,...Que faire pour lui plaire?

Carrhotus xanthogramma, Monsieur propose, Madame dispose.

Je ne sais si tous ces mariages seront heureux mais ce dont je suis sûre c'est qu'ils auront beaucoup d'enfants!

samedi 5 mai 2018

Dalmannia dorsalis, un Diptère, parasite d'Hyménoptères.


En observant les fleurs du jardin j’y ai vu un bel insecte : jaune et noir et une allure caractéristique avec son abdomen partiellement replié. Cueilli sur son support, nous avons fait une séance photo à l’intérieur.
Il s’agit d’un conopide. C'est un Diptère, on voit d'ailleurs bien les balanciers qui remplacent la seconde paire d'ailes.

Dalmannia dorsalis, mâle se nourrissant sur une fleur de trèfle.

Une clé en anglais sert à déterminer et le genre et l’espèce :
En suivant cette clé on voit :

Darmannia dorsalis, mâle, l'arista latérale sur l'antenne
  •          L’arista implantée latéralement sur le 3ème article de l’antenne.
Dalmannia dorsalis, mâle,la cellule anale courte comme celle du dessus.




  •          Sur l’aile, la cellule anale courte, aussi longue que celle du dessus
Dalmannia dorsalis, mâle,avec son appendice filiforme.


  •          Le mâle avec un appendice filiforme aux organes génitaux

Nous voici arrivé au genre Dalmannia
Ensuite on passe à la clé suivante pour déterminer l’espèce

  •          Le scutellum est partiellement jaune
  •          L’abdomen présente dorsalement, les tergites 3 et 4 jaunes avec des deux marques noires


Dalmannia dorsalis, mâle,les coxas noirs visibles quand l'insecte nettoie sa trompe dépliée.


  •          Les coxas 1( Coxa=hanche chez l’insecte)et les autres sont noirs.
Dalmannia dorsalis, mâle,base de sa trompe avec des cils

Nous voici à Dalmannia dorsalis.
Damannia dorsalis présente une trompe  double : au repos , elle est repliée, le bout est arrondie et l’organe apparait épais. Mais à l’usage, l’engin se déplie et prend alors une belle longueur lui permettant d’aller chercher le nectar au fond des fleurs. On note le puissant muscle de la base qui sert à actionner le mécanisme et les cils situées à sa base.


Dalmannia dorsalis, mâle, trompe se repliant.

Ce beau diptère noir et jaune est largement répandu en Europe.
C’est un endoparasite de certains hyménoptères.La femelle pond un œuf sur le dos de l’Hyménoptère, un bourdon par exemple. Celui se fixe et se développe au dépend de son hôte.La nymphose se fait dans l’hôte.


Dalmannia dorsalis, mâle,en surveillance!

 Les adultes sont floricoles , c’est pourquoi on les trouve en cette saison sur les fleurs où ils attendent leur hôte.Je n’ai pas trouvé de précisions sur le choix des hôtes de cette espèce.


Dalmannia dorsalis, mâle,prêt à s'envoler sur son balai!

Mais ce n’est pas la première fois que je  les vois dans le jardin.Déjà en 2010 j'avais photographié ce mâle à cheval sur son balai! 




mardi 1 mai 2018

Myrmilla erythrocephala et Myrmilla capitata, Hyménoptères parasitant des abeilles !



La pêche est devenue une activité régulière dans mon jardin. Evidemment, vous aurez noté que je ne pêche pas au bord de la rivière ou d’un étang, mais au bord de la piscine. Celle-ci étant entouré d’herbes, de nombreux insectes vont y boire ou s’y promener. Et en général deux fois par jour, j’en retire quelques imprudents ou intrépides. Reconnus et déjà identifiés, ils sont expédiés plus loin dans l’herbe au-delà de la barrière qui entoure la piscine.
J’y fais encore bien des rencontres intéressantes d’insectes que je n’aurais jamais vus tant ils sont discrets ou vivent bien cachés dans la végétation.
C’est  un bel hyménoptère, en fait c’est une dame, que j’ai sorti de l’eau  avant-hier soir.
Myrmilla erythrocephala, femelle

Je me sers pour le décrire de « Hyménoptères vespiformes.(Sphegidae, Pompilidae, Scolidae, Sapygidae, Mutillidae), L. BERLAND, 1925, Faune de France 10 » , disponible sur le net.
La famille à laquelle appartient notre sujet est celle des Mutillidae : le thorax est fait d’un seul morceau sans sutures visibles, les femelles sont souvent aptères.
Ensuite il faut savoir si c’est un mâle ou une femelle. Les femelles n’ont jamais d’ailes, les mâles oui, le plus souvent ; les antennes des mâles ont 13 articles, celles des femelles seulement douze.
Mon individu est une femelle.
Myrmilla erythrocephala, femelle avec sa pilosité dressée en plus des soies couchées surtout sur l'abdomen

On arrive au genre Myrmilla en observant:
  •          la tête, plus large que le thorax
  •          le deuxième article des antennes au moins deux fois  aussi long que le troisième(1 sur la photo détaillée de la tête)
  •          premier segment abdominal portant sur les côtés une petite apophyse(3 sur la photo ci-dessous)

Etape suivante : quelle espèce de Myrmilla ?
On suit la clé:
  •       le deuxième tergite abdominal n’a pas de tache claire, on passe à la suite
  •        ensuite il faut observer les deux petits appendices que l’on voit en haut du premier segment abdominal. En regardant l’insecte se promener c’est bien difficile à voir. Mais grâce aux photos de l’insecte en mouvement on l’aperçoit. Ensuite il faut déterminer si cet appendice est simple, en crochet tourné vers l’arrière.
Myrmilla erythrocephala, femelle, détails à observer

J’ai opté pour la première alternative. D’autres éléments viendront ensuite confirmer mon identification
J’observe bien :
  •          Le premier sternite abdominal muni, en dessous, d'un appendice dentiforme ou spiniforme plus ou moins allongé (1 sur la photo ci-dessus),
  •           tubercules antennaires noirs, dentiformes (2);
Myrmilla erythrocephala, femelle, détails des antennes.

Heureusement des schémas viennent éclairer cette description et c’est ainsi que je suis sûre d’être en présence de Myrmilla erythrocephala.
La description donne des précisions supplémentaires.
La taille des femelle oscille entre 9 et 13mm, cela dépend de la nourriture ingurgitée par la larve.
Myrmilla erythrocephala, femelle, des bandes claires sur les tergites abdominaux, surtout le troisième.

L’abdomen est noir avec 3 bandes claires soyeuses, sur le bord postérieur du  premier tergite elle est large, sur le second elle possède au milieu une avancée en forme de pointe, le troisième  tergite est presque entièrement recouvert.

Au fait quelles sont les mœurs de ces hyménoptères ?

Les Mutillidae sont des parasites qui pondent, pour simplifier, leur œuf dans le nid d’une autre abeille solitaire, à côté de son œuf. La larve du parasite mange celle de l’abeille .
Certaines  Mutillidae s’attaquent à une espèce particulière d’abeilles.
Si la parasite est attaquée par la femelle qui défend son nid, son tégument est solide et résiste bien. De même la plupart d’entre elles possèdent un dard et sont capables d’infliger des piqures douloureuses, alors pas question de toucher ces dames !
En photographiant Myrmilla erythrocephala, je me suis souvenue avoir vu un individu semblable l’an passé, j’étais persuadée que c’était la même espèce.
Or non !
Myrmilla capitata, femelle

Au premier abord on voit que la tête est noire et non rouge.
D’ailleurs je l’avais identifié comme Myrmilla capitata.
Elle présente les caractères de la famille des Myrmilla mais :
  •        le premier tergite abdominal présente bien un appendice sur chaque côté
  •      ensuite cela diffère car les tubercules antennaires sont rouges, on n’y voit absolument pas les petites pointes latérales, le front est lisse

Myrmilla capitata, femelle,  avec sonappendice sur le 1er tergite

Ensuite la tête est noire, les 4 et 5eme tergites abdominaux sont dépourvus de bandes claires. Sur le 3eme tergite la bande pileuse blanche n’occupe pas tout le tergite ; il s’agit là de Myrmilla capitata.
Comparaison Myrmilla capitata , à gauche, Myrmilla erythrocephala, à droite

Ces deux espèces  sont surtout répandues autour de la Méditerranée.  On sait que M. capitata parasite une espèce d’Halicte.Je sais pour les avoir observées que plusieurs espèces d’Halictes fréquentent mon jardin. J’ai aussi vu dans la garrigue de manière furtive des Mutillidae qui disparaissaient bien trop vite sous les cailloux pour pouvoir les photographier.
Heureusement je vois beaucoup plus d'abeilles solitaires"utiles" que leurs parasites .