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mardi 7 février 2012

Cicindèle flexueuse ou Cicindèle des dunes( Lophyra flexuosa)


En hiver on ne voit pas beaucoup d’insectes, mais la douceur de cette fin du mois de janvier en bordure de la Méditerranée a permis une rencontre surprenante.Nous sommes toujours dans la région du delta de l'Ebre.
Roquette de mer, plante qui ne redoute pas les embruns et se rencontre sur les plages .

J’observais les plantes poussant sur la plage, en particulier cette roquette de mer (Cakile maritima), solitaire sur le sable. Plante pionnière, elle ne craint pas le sel et son système racinaire très étendu maintient les dunes.

C’est alors que je les ai vues, elles étaient trois ! Les cicindèles ! Mais le temps que je m’approche il n’en restait qu’une. Les cicindèles sont vraiment les championnes de la course dans le monde des insectes.
Cicindèle des dunes, Lophyra flexuosa sur le sable de la plage.

Les cicindèles ont toutes le même mode de vie,même si  les milieux varient. Elles sont de redoutables carnivores et leurs mandibules en attestent ! Je me garderai bien de les prendre en main, d’ailleurs elles s’envoleraient bien avant, ce sont aussi des championnes dans ce domaine.Il s'agit ici de la Cicindèle des dunes , qui porte bien son nom. (Lophyra flexuosa)
Une tête très adaptée à son régime carnivore.



Ce sont les couleurs et les dessins sur ses élytres qui permettent de les différencier. L’une d’elle ne s’est pas envolée et à même attendue que je mette en place mon objectif macro. Bon, au bout de quelques photos surtout celles où je me suis mise face à elle, car je voulais montrer ses mandibules impressionnantes, elle a disparu par la voie des airs.La dernière tache au bout des élytres en forme de triangle, est un critère important pour reconnaître la Cicindèle flexueuse.

Les cicindèles sont des insectes précoces qui passent l’hiver sous forme de larves dans le sable et se nourrissent en piégeant leurs proies dans un entonnoir souvent des fourmis et parfois elles attendent bien longtemps. Dans ma région je les vois en mars. Plus au sud elles apparaissent encore plus tôt et ont profité des jours  ensoleillés de la fin janvier.

Un appareil buccal surdimensionné pour manger rapidement ses proies.

Détail de la tête : de gros yeux surmontent les antennes montées sur pivot et dont le premier article est orné de quelques soies sensorielles blanches. Jolie décoration qui met en valeur la couleur pourpre métallique  qui domine sur l’insecte. C’est l’appareil buccal couleur ivoire qui impressionne avec les mandibules très grandes qui coupent  les proies avant qu’elles ne soient broyées pour être consommées. Toutes les cicindèles chassent très bien.

 Mon exemplaire est une femelle : elle n’a pas les tarses antérieures élargis ni un pinceau de soie sur le 4ème article des antennes, caractères propres aux mâles..

Pour rappel deux autres Cicindèles.







vendredi 3 février 2012

Bécassine des marais(Gallinago gallinago) dans le delta de l'Ebre.


Ce petit oiseau très discret est un habitant des marais d’eau douce. Bien camouflé dans les roseaux ou les phragmites, son plumage le dissimule parfaitement. C’est en observant  la Talève sultane que nous en avons vu. D’ailleurs sur la dernière photo du billet précédent elle est présente, vous l’avez vue à droite de la Talève, bien derrière la Foulque.
Le soleil va bientôt se coucher, la Bécassine se nourrit encore

Ma première observation s’est faite un soir quand le soleil était déjà très bas sur l’horizon. De temps en temps l’oiseau se déplaçait devant le bouquet de phragmites et on le voyait bien mieux. A l’ombre de la végétation il faut vraiment bien regarder pour le voir. Le long bec qui sonde en permanence la boue ou le fond de l’étang est remarquable. Souple au bout, il lui permet de sentir petits insectes, crustacés ou mollusques dont elle fait sa nourriture. C’est bien sûr ce qui étonne au premier regard, la Bécassine des marais n’atteint que 25 cm en moyenne.
Peu visible quand elle est derrière le rideau de phragmites.

Nous en avons aussi vues souvent immobiles dans la végétation pendant de longues heures. Ces deux-là ont passé l’essentiel de la journée sur cet îlot de phragmites. Nous les avons vues là de 9 heures du matin jusqu’à 16 heures. Occupées à se toiletter, changeant parfois de position le bec tendu vers nous ou de profil, elles sont ainsi restées à 35 mètres de l’observatoire où nous étions.
Deux Bécassines des marais dans leur position de repos.

Parfois  la chance donne un petit coup de pouce au photographe. Assis par terre dans un rideau de phragmites qui nous permettait d’être dissimulés pour observer les Talèves, soudain un oiseau se pose  devant moi. C’était une Bécassine, je n’ai eu que le temps de modifier mes réglages.
Une belle Bécassine son long bec en avant!

Elle sera rejointe par une seconde .Celle-ci se pose de profil et commence à sonder la boue de ce champ partiellement inondé. Mais très vite un petit bruit la rendra méfiante et elle repartira tandis que la seconde restera un peu plus longtemps. Leur vol zigzaguant caractéristique les protège d’éventuels prédateurs.

En voilà deux très proches de nous.

J’ai pu voir ainsi sa tête qui présente bien cette raie claire au sommet du crâne (évitant la confusion avec la Bécassine sourde qui présente un dessus du crâne sombre).
Les observations sont toujours intéressantes quand nous sommes très discrets dans la nature!

mercredi 1 février 2012

Talèves sultanes (Porphyrio porphyrio),scènes de vie en hiver.


 Après la première rencontre avec la Talève sultane, sur un petit étang du delta de l'Ebre où nous sommes retournés le lendemain, nous avons vu qu’il y en avait en fait quatre qui se déplaçaient à la limite de la végétation.
Les Talèves se nourrissent en bordure des champs de riz, près d'un rideau de phragmites, refuge en cas d'alerte.

Mais ce n’est qu’un peu plus tard que nous avons eu une surprise encore bien plus grande en voyant tout un groupe de Talèves se nourrir dans un champ. Nous étions dans une exploitation écologique de riz. La culture du riz occupe la majeure partie des terres arables du delta de l’Ebre. Il y reste quelques terres destinées à l’élevage et des zones maraîchères sur le pourtour des petites localités et en bordure du fleuve. D’ailleurs nous avons vu avec grand plaisir une très longue piste cyclable doublée par une promenade piétonne très bien aménagée, qui longent l’Ebre sur de longs kilomètres.
La talève sultane est une bonne nageuse.

Pourquoi avons-nous vu beaucoup de Talèves dans les champs de riz cultivés de manière différente ?

Les Talèves mangent essentiellement des végétaux, en particulier les plantes qui poussent en limite d’étangs comme les phragmites et … mais aussi les plants de riz ! Et alors les riziculteurs ne sont plus d’accord pour laisser les oiseaux se régaler au détriment de leurs cultures. Elles se sont alors installées en bordure de  cette ferme écologique où on les laisse tranquilles !
Un fort désaccord entre deux Talèves

En hiver les champs de riz sont vides mais il reste des racines des plantes coupées en fin d’été et c’est ce que cherchaient ces oiseaux. Mais extrêmement peureuses, les poules s’envolaient dès que quelqu’un passaient à moins de 50 mètres. Elles volaient (l’oiseau vole très bien sur de courtes distances) se réfugier sur l’étang voisin. Quand l’eau est trop profonde pour y marcher, elles pratiquent la nage. C’est un oiseau très débrouillard qui court vire, vole bien et nage ! 
Un bon coup de pattes et voilà pour toi!

Pour avoir quelques images de proximité nous nous sommes installées dans un rideau de phragmites à proximité d’un des champs où elles se nourrissaient. Ne nous voyant pas debout comme elles ont l’habitude de voir les humains elles sont revenues se nourrir mais ont gardé une certaine distance.

Détail !
Elles se déplacent en petits groupes mais j’avais bien l’impression de voir un ou une sentinelle : elle ne se mettait pas à chercher de la nourriture mais scrutait le paysage. Le groupe vit paisiblement et nous n’avons vu qu’une seule altercation. Heureusement je ne me déplace jamais sans mon mari qui a saisi ces images ! C’est à coup de pattes que l’on se vole dans les plumes et des cris  stridents soulignent le désaccord ! A quel sujet ? Nous ne le saurons jamais ! Cela se termine par une course poursuite et l’indésirable restera de l’autre côté du rideau de phragmite, sur l’étang, le vainqueur revenant se régaler de vieux chaumes de riz.
La fuite pour le vaincu

La Talève est le plus grand oiseau de la famille des Rallidés, elle mesure de35 à 50 cm de hauteur ;
La Gallinule poule d’eau de 32 à 35 cm, la Foulque macroule : 36 à 39cm.


Sur les chaumes de l'étang, au fond  Talève, Foulque au premier plan et...

 Nous terminerons par cette photo sur l’étang, 3 oiseaux sont présents, la Talève, au premier plan la Foulque macroule et un autre individu qui fera l’objet d’un billet ultérieurement.

Un clic pour voir  les imges en plus grand.

lundi 30 janvier 2012

Talève sultane, Porphyrio porphyrio, une poule...bleue!


Un petit voyage dans le delta de l’Ebre nous a donné l’occasion d’une belle rencontre, de belles rencontres plutôt, avec ce bel oiseau, la Talève sultane. Bien que présente en France, en particulier dans la Camargue gardoise, nous ne l’avions jamais vue. Cet oiseau a des couleurs surprenantes, ses plumes sont de plusieurs nuances de bleu et le blanc pur de celles du croupion lui donne beaucoup de distinction.
En bordure de marais , la Talève sultane cherche sa nourriture dans les phragmites.

 Dès le soir de notre arrivée au bord d’un étang dans cette région qui a bien des points de ressemblance avec notre zone humide de Camargue, nous avons eu l’agréable surprise d’en voir une, en limite de la bordure de phragmites. C’est le milieu qu’elle affectionne. Sa nourriture est à base de phragmites.
Avec une patte, la droite souvent, elle tient la racine, qu'elle découpe pour la manger.

 Elle en consomme les racines. ! Et oui, avec son bec puissant, ne craignant pas de mettre la tête sou l’eau elle travaille jusqu’à en arracher une tige. Et ensuite, elle a un mode original pour manger. Elle tient la racine hors de l’eau avec sa patte, qui agit comme une main ! C’est assez surprenant de voir ses pattes rouges aux longs doigts tenir un bout de racines et le porter à son bec.
Cette fois -ci on voit le bout de racine tenue par la patte gauche!

Son bec puissant  est bien visible car rouge. Ce n’est pas le seul aspect de sa tête  qui étonne, la plaque cornée qui surmonte le bec est aussi bien rouge. Je pense que c’est cette jolie couleur qui est à l’origine de son nom scientifique : Porphyrio porphyrio(le porphyre étant une pierre de couleur rouge).
Elle parcourt les champs inondés, fouillant la boue pour y dénicher une vieille racine.

Voici donc les premières images la Talève sultane de la famille des Rallidés comme le Râle d’eau présenté il y a peu, mais c’est le plus grand des Rallidés de la famille que nous puissions voir chez nous.
Talève sultane, des couleurs splendides dans le soleil du soir d'hiver!
Un clic , et les images sont visibles en plus grand