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mercredi 17 octobre 2018

Hyménoptère Tetrastichinae parasitoïde de la coccinelle du melon Henosepilachna elaterii.


Voici le second volet de l’histoire des coccinelles du melon (Henosepilachna elaterii), présentée dans le billet précédent.
18 août
En photographiant une larve, j’ai essayé de bien voir les scoli (scolus au singulier) qui en rangées régulières couvrent son corps.
Larve de coccinelle du melon avec une guêpe parasite*.

Et surprise, à travers l’objectif au grossissement 3 fois, je vois un minuscule insecte ailé.
En cherchant à mieux voir je découvre celui-ci plantant son oviscape dans le tégument de la larve.
La guêpe perdue au milieu des scoli  dressés de la larve*

Un hyménoptère minuscule, 3 mm maxi, reste sur la larve même quand je bouge l’insecte dans l’espoir d’améliorer mon image.
Un seul sujet,un parasite, est présent. Plus tard je pourrais le qualifier de parasitoïde puisqu sa ponte va se développer en tuant son hôte.
On peut imaginer que ces excroissances que sont les scoli servent à empêcher  ou gêner les parasites d'atteindre le corps de la larve. Ici, la petitesse du parasite lui permet de se glisser entre elles.

19 août
La larve de coccinelle ne modifie apparemment son comportement, bien qu’étant moins véloce que ses congénères. 
Larve de coccinelle du melon dressée permettant de  bien voir sa tête.

J’en fait une photo où elle est dressée sur sa feuille lui donnant une allure d’hérisson miniature.

20 août
La nymphose s’opère.

4 septembre
De la nymphe émergent 5 ou 6  hyménoptères qu’il me faut identifier.
Ce sont des Chalcidiens, un vaste ensemble de familles qui comprennent de nombreuses familles, dont les Eulophidae qui parasitent lépidoptères, coléoptères , diptères.

Une mise au point difficile sur l'oviscape ou la tarière enfoncée dans la larve de la coccinelle*.

Les Eulophidae comptent 4 articles aux tarses, 3 segments au funicule des antennes et présentent un aspect métallique bien brillant.

En cherchant qui parasite les coccinelles du melon on arrive à deux genres : Tetrastichus et Quadrastichus . Ils appartiennent à la sous famille des Tetrastichinae.
La minuscule guêpe dans le maquis des excroissances  sur la dos de la larve de coccinelle*

Les Tetrastichinae ont 2 sillons parallèles sur le scutellum.
Chercher à aller plus loin dans la détermination est affaire de vrais spécialistes au regard de la taille des insectes et du nombre important d’espèces !
Ce qu'il reste de la nymphe après l'émergence de la nouvelle génération de guêpe parasitoïde. On voit bien certains trous de sortie.

Certains Tetrastichus ont été utilisé comme arme biologique pour lutter contre des coléoptères  ravageurs des céréales.
Guêpe parasitoïde de la famille des Tetrastichinae, avec ses sillons parallèles sur le scutellum(flèche)*

Ces minuscules hyménoptères servent dans la nature de régulateur de coléoptères potentiellement nuisibles à nos cultures.

Guêpe parasitoïde de la famille des Tetrastichinae, 4 articles aux tarses.*

C’est en résumé ce qui est arrivé cette année sur mes cultures de melons ( 2 pieds qui ont produits quelques  délicieux melons! ) : le ravageur la coccinelle, est arrivée, suivi en même temps par le petit hyménoptère qui en limite la prolifération sans que j’ai interféré .
Merveilleuse nature!

*images grossies entre 3 et 5 fois.

dimanche 16 septembre 2018

Henosepilachna elaterii, une coccinelle phytophage.


J’ai eu cet été la surprise de voir une très jolie coccinelle se promener sur mes feuilles de melon..
Je ne l’avais jamais vue dans le jardin bien que je plante des melons depuis plusieurs années.
Henosepilachna elaterii, coccinelle du melon

Vite identifiée grâce au web, c’est assez facile avec allure!
Ce que j’en ai ensuite appris m’a moins enchanté ! Henosepilachna elaterii, (ou coccinelle du melon , coccinelle du melon d’Afrique, coccinelle des cucurbitacées) est phytophage !
Henosepilachna elaterii, 12 points noirs entourés d'un halo orangé

Et oui, toutes les coccinelles ne mangent pas les pucerons ou les cochenilles ou les champignons qui embêtent le jardinier !!
Celle-ci grignote les feuilles des melons mais comme je m’en rendrai  compte un peu plus tard celles des courges aussi!
Voici un lien vers un pdf qui présente ces coccinelles phytophages


Feuille de melon grignotée

Commençons par décrire  cette mangeuse de feuilles, d'ailleurs plus grignoteuse que mangeuse.
Une jolie couleur rouge, recouverte d’une courte pubescence dorée.
De grosses taches noires, douze, bien visibles, les 4 premières bien alignées. Ensuite les autres .
Henosepilachna elaterii, un couple

 Ces taches sont entourées d’un halo jaune orange. Les exemplaires de mon jardin on les huit autres taches soudées par deux et bien collées ensemble à l’apex des élytres.C'est une des variabilité de l'espèce, la plupart ont les taches bien espacées.
Henosepilachna elaterii, détail de la tête.

Les yeux sont plus écartés que la base des antennes.
Les adultes et les larves mâchouillent la partie supérieure des feuilles(le limbe) sans les perforer laissant une dentelle qui se dessèche et nuit à la plante. C’est ainsi que j’ai repéré leur présence.
Henosepilachna elaterii,toujours en couple!

Les larves sont d’un très beau jaune, bien visibles sur la végétation !
Henosepilachna elaterii,larve au stade 3, il lui reste encore une mue, puis la pupe et enfin elle deviendra adulte.

Ce détail de la tête permet de voir une des caractéristiques des coccinelles phytophages : des mandibules multidentées.
Henosepilachna elaterii,larve, détail de ses mandibules de phytophage.



Après le dernier stade larvaire , voici la pupe à l’intérieur de laquelle la future coccinelle opère sa métamorphose.
Henosepilachna elaterii,pupe, l'exuvie de la larve repoussée en arrière.


Au bout de 10 à 12 jours une toute nouvelle Henosepilachna elaterii en sort, les couleurs ne sont pas encore bien fixées, cela durera encore 5 à 6 heures pour bien voir les halos qui entourent les grosses taches noires.
Henosepilachna elaterii,imago nouveau -né, aux couleurs moins intenses!

Cette coccinelle présente 2 à 3 générations par an. Chez nous début septembre c’est celle qui passera l’hiver . Elle a encore de quoi se nourrir sur les feuilles des courges avant de trouver un abri pour y passer la mauvaise saison.
Elle est répandue sur tout le pourtour méditerranéen et peut occasionner des dégâts sur certaines cultures quand elles sont en nombre.

Mais dans un second billet je vous raconterai que la nature a une solution pour en limiter la prolifération.