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jeudi 13 décembre 2018

Deleproctophylla dumesti, l'Ascalaphon du midi, mâle et femelle.

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Merci ! 

Parmi les insectes que j’ai rencontrés j’ai une admiration particulière pour les Ascalaphes , cette famille de Névroptères  entre fourmilion et papillon qui se rencontre surtout dans les régions plus méridionales de notre pays.
C’est encore une fois grâce à Pierre06 que nous aurons le plaisir de voir ce bel insecte assez localisé à la bordure méditerranéenne.
Deleproctophylla dumesti se rencontre essentiellement dans les départements bordant la Méditerranée.
Deleproctophylla dumesti , femelle avec un reste de "phylla"

 Je me suis interrogée sur ce curieux nom et la réponse vient du web! Il peut se décomposer en  procto =anus et phylla = feuille(bien sûr chez nos amis grecs, les Anciens de plus).
Pour illustrer cela il faut trouver une femelle et de plus qui vient d’être fécondée. On voit alors à l’apex de l’abdomen, une pièce supplémentaire, en forme de feuille. Elle est laissée par le mâle après la copulation( il s'agit du spermatophore durci).
Je n’ai vu qu’une seule femelle avec les restes de cet appendice.

Deleproctophylla dumesti , femelle 

La femelle avant la rencontre avec  son Roméo présente déjà un apex d’abdomen assez particulier.
Grâce aux explications d’un membre du forum insecte.org voici ce que l’on peut voir.
 
Deleproctophylla dumesti , femelle détail de son abdomen
 Les tergites sont numérotés:
  • tergite 6, 
  • tergite 7 (le plus étroit),
  •  tergite 8 : aplati et élargi latéralement, prolongé vers l'apex et recouvrant partiellement le tergite 9, dont on voit les extensions latérales (les petites ailes claires)
  •  et enfin, la pièce bifide qui correspond à l'ectoprocte.(anus projeté à l’extérieur).

Deleproctophylla dumesti ,mâle

Le mâle quant à lui se reconnait à ce qui ressemble à des cerques , qui n’en sont pas là aussi il s’agit de l’ectoprocte, une pièce bifide.

Deleproctophylla dumesti ,mâle, détail des yeux

Ce qui est remarquable chez cet Ascalaphon, ce sont ses yeux en 2 parties, dont la partie dorso- frontale, sensible aux UV, qui lui serait utile pour détecter  des proies ou des partenaires sur fond de ciel bleu.
Deleproctophylla dumesti ,mâle, vue dorsale
Les antennes sont remarquables terminées par une massue striée et colorée.
Voici un sujet chez qui elles ont subi sans doute un problème !
Deleproctophylla dumesti ,mâle,mes antennes sont originales, non?

 Des discussions ont eu lieu sur le forum pour connaitre l'identité exacte des ces Ascalaphons car , en général, l'espèce  dumesti, n'a de taches que sur les ailes postérieures. Mais après analyse par un spécialiste il s'avère que ces exemplaires qui ont aussi les ailes antérieures tachées appartiennent bien  à dumesti!

On ne rencontre cet insecte que sur une période limitée entre juin et juillet.
J'espère que nous aurons encore longtemps l'occasion de voir das notre environnement ces beautés discrètes!

dimanche 21 juillet 2013

Chrysopa formosa: un précieux auxilaire dans la lutte contre les pucerons.


Chrysopa formosa adulte, nouveau né


Ces petits insectes surnommés demoiselles aux yeux d’or, forment une famille bien utile aux jardiniers. Il y en a plus d’une vingtaine différentes  que l’on peut rencontrer et certaines sont vendues comme auxiliaire biologique pour lutter contre les pucerons par exemple. Les chrysopes appartiennent à la famille des famille des Névroptères : leurs ailes ont un réseau de nervures important et elles se portent  en toit au-dessus du corps.

Chrysopa formosa , une larve recherchant des pucerons sur le fenouil
En observant le fenouil qui abrite de nombreux locataires j’y ai trouvé deux larves particulièrement voraces. Elles étaient d’une redoutable efficacité pour attaquer et consommer les pucerons qui s’y trouvaient.


La larve de Chrysopa formosa   mangeant un  puceron sur le fenouil

Avec des mandibules bien développées elles secouaient et vidaient un puceron en peu de temps. Puis elles repartaient en chasse. Dépourvues d’yeux elles arpentaient les inflorescences sans relâche !


Chrysopa formosa , la larve mange son  puceron sur le fenouil

Je les ai recueillies le 27 juin. Elles étaient déjà de belle taille et je me doutais qu’elles étaient au dernier stade larvaire. Elles ont nettoyé l'inflorescence de fenouil très rapidement de la présence des pucerons . Pour finir de les alimenter j'ai dû chercher des pucerons sur des feuilles de rosiers!


Chrysopa formosa , une larve des mandibules bien développées.




En effet le 4 juillet, elles avaient disparues ! A leur place deux petites boules blanches de moins de 5 mm de diamètre !


 , le cocon fabriqué par la larve Chrysopa formosa

Faite d’un joli fil blanc soyeux, elles formaient une boule parfaitement sphérique et solide au toucher.

C’est à l’intérieur de ce cocon bien rond qu’elles allaient se métamorphoser en imago.

 
Une découpe parfaite pour émerger en tant qu'adulte.

10 jours plus tard, le 14 juillet, voilà l’insecte adulte.


Chrysopa formosa , la demoiselle aux yeux d'or!

Et en l’observant j’ai pu l’identifier avec une quasi-certitude.

Chrysopa formosa  a deux petits points noirs entre les antennes, le premier segment de celles-ci n’est pas taché, les ailes   présentent  toutes les nervures  sous costales noires. Un détail concerne les griffes, chez Chrysopa formosa , elles sont dentées, (crochues selon d’autres auteurs) ce qu’il me semble voir sur mes photos. Cette Chrysope est commune, ses mœurs sont semblables à d’autres espèces de Chrysopes que l’on peut voir en cette saison, davantage le soir et le matin que dans la journée où l’insecte se cache sous les feuilles. Avec sa couleur verte elle passe souvent bien inaperçue.

Chrysopa formosa , des nervures traverses noires
Elles ont été assez coopératives pour poser tranquillement et me permettre de faire quelques portraits au grossissement entre 1 et 3 fois


Chrysopa formosa , des  yeux magnifiques 

Et voici le dernier élément de l’histoire qui aurait pu en être le premier : les œufs.


Des œufs fixées individuellement sur un pédoncule, ceux des Chrysopes.

Cette photo est plus ancienne que ces larves devenues chrysopes adultes sous mes yeux. Je trouve régulièrement des œufs pédonculés sur diverses plantes du jardin. Ce sont des œufs de chrysopes !
Je trouve très amusant de voir les œufs au bout de cette mimi perche. Je n’ai jamais eu la chance de voir une chrysope pondre, je suis intriguée de savoir comment elle s’y prend !

vendredi 3 juillet 2009

Palpales libelluloides : le plus grand des fourmilions !

En arpentant la colline au-dessus de chez moi, j’ai, l’autre matin vu s’envoler bruyamment un grand insecte aux ailes tachetées de brun. Chic ! un magnifique fourmilion !
Et fin juin, par période chaude, c’est normal !
J’en ai ainsi vu 4 !
Mais faire une photo relève d ‘un exercice sportif !
L’insecte, se repose la journée accroché aux branches basses de la végétation de la garrigue …qui est basse.
Donc parmi le fouillis des touffes de thym, de romarin et autres plantes presque sèches, il est quasi impossible de le voir !

A vous de trouver l'insecte !

Mais en avançant, l’insecte qui est très, très méfiant vous entend ( un éléphant dans un magasin de porcelaine !!) et prend la fuite. Il vole 4, 5 mètres plus loin où il s’accroche à nouveau. Vous suivez sa progression des yeux, repérez son atterrissage et en route…Arrivé à 2 mètres, vous vérifiez que vous avez bien vu exactement où il est, et à pas mesurés, sans bruit, on avance d’un pas, deux pas…rien ne bouge. On va y arriver…1 mètre…bon, va falloir se baisser pour faire une image à sa hauteur…Les genoux, plus très souples se plient et …le voilà dans le viseur. Clac ! et …c’est fini, il est reparti. Le temps de se redresser ( aïe, c’est un exercice pour les jeunes…). Ah, il est toujours en vue..
Ainsi de suite, 4 ou 5 fois ! Dans les collines, c’est impossible car entre les cailloux, les ronces, la pente ( monter, descendre une fois ça va, deux fois c’est dur ! Mais trois fois c’est trop !)
D’autant plus, que mes collines sont parsemées de trous où plus d’une brebis a disparu.
Alors la séance ne fut pas des plus fructueuses !

Femelle de palpales libelluloides

Heureusement qu’en plaine l’exercice qui demande de l’endurance et une bonne vue se pratique plus aisément ! C’est ce que nous avons fait il y a peu !
Voici donc Palpales libelluloides le plus grand des fourmilions que l’on peut voir en France !
C’est leur saison en ce moment et elle ne dure qu’un petit mois !


Voici le mâle avec ces cerques bien visibles

C’est un névroptère comme les ascalaphes.
Ils ont un certain nombre de ressemblances d’ailleurs. Les nervures des ailes sont bien visibles.


Détail des ailes aux nervures bien visibles, petites cellules renforçant les bords!
La position que l’on rencontre le plus souvent est un insecte avec des ailes fermées, rabattues sur le corps, c’est la position de repos !
Pourquoi de temps en temps ont-ils alors les ailes un peu entrouvertes : pour se préparer à fuir !En effet quand il est méfiant et qu’il ne se pose que pour reprendre son souffle le fourmilion ne ferme pas ses ailes, alors il faut se dépêcher de prendre une image car l’envol est imminent !

Position de repos: ailes fermées.

Dans la plaine des Maures j’ai pu saisir un joli mâle, le matin de bonne heure ils sont moins vifs et de temps en temps se laissent mieux approcher. ! Il a commencé par me mordre, mais je l’ai gardé fermement et de l’autre main je lui ai tiré le portrait.

Monsieur pose : de beaux yeux , des antennes en massue de quoi faire des envieux!

Outre ses jolis yeux, ses antennes solides terminées en massue, monsieur est pourvu d’un fort appareil masticatoire. Ses mandibules sont bien larges et coupantes, ses maxilles pourvus de palpes maxillaires qui sont des organes du goût.

Voilà un imposant appareil masticatoire!

Palpales libelluloides fait partie des Myrmeleonidae, insectes essentiellement nocturnes. , c’est un carnivore.
Sa larve, contrairement aux autres fourmilions ne fait pas d’entonnoir mais elle vit dans le sol parmi les débris végétaux et avec ses énormes mandibules, elle attrape la première proie qui passe.
C’est le plus grand des fourmilions et il vit surtout dans la région méditerranéenne. Alors si vous passez vos vacances par ici, ne soyez pas étonné de le voir voler dans la garrigue ou être dans le bec d’un guêpier !..

Proie de choix pour nourrir les petits guêpiers encore dans le terrier!