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jeudi 14 janvier 2021

Dolycoris baccarum, punaise des baies, la punaise pentatomide la plus répandue en France.

 


Voici une punaise des plus communes. On la trouve dans toute l’Europe, dans presque tous les milieux depuis le niveau de la mer jusqu’à près de 2400 m dans les Alpes du Sud.

Dolycoris baccarum sur les arbouses en automne.


Je la rencontre depuis de nombreuses années dans l’herbe et certaines fleurs. Le dossier est resté ouvert parce que je cherchais une photo qui ne s’est pas présentée en plus de 10 ans : un accouplement. Alors cet hiver sera l’occasion de la présenter  et si le printemps nous est favorable, les recherches continueront !

C’est une punaise de la famille des Pentatomides , celles qui ont 5 articles aux antennes.

La vue de profil nous montre cette pilosité importante sur la tête et le pronotum.


On la reconnaît à sa couleur, ce rouge brique sur les élytres et le pronotum , les antennes dont tous les éléments portent du noir et du blanc et ce qui est plus difficile à voir,   la pilosité dressée sur la tête et le pronotum.

Une ponte sur un brin d'herbe


Voici la ponte effectuée par la femelle sur un brin d’herbe le 10 avril.

Les œufs sont des petits tonnelets finement nervurés sur le dessus et les côtés.

Une ponte sur une feuille de mélisse.


Après ouverture, on voit la « dent » qui a permis au juvénile de s’en extraire. L’éclosion a eu lieu le 24 avril , 14 jours après la ponte.

Au centre des oeufs ouverts avec leur dent, un juvénile du premier stade et plusieurs juvéniles au second stade , bien poilus!
(*détail de la photo précédente)


Au premier stade, les juvéniles restent groupés sur leur lieu d’éclosion. On ne voit pas encore la pilosité qui les caractérisera pendant tous les autres stades juvéniles.

Très rapidement on passe au second stade où les juvéniles se dispersent dans la végétation

Un juvénile de Dolycoris baccarum dans une fleur sèche de carotte sauvage.


Je les retrouve ensuite sur divers supports. Car Dolycorum baccarum se nourrit sur un grand nombre de végétaux.

Un juvénile au dernier stade au milieu des arbouses.Vous remarquerez que les juvéniles trouvent des supports assortis à leur"robe"! Quel goût!


Puis lorsque la dernière mue se produit, il y a un moment où le nouvel imago n’a pas encore ses couleurs, il se passe un moment pour qu’il atteigne ses couleurs définitives.

Juste après la dernière mue, l'imago est presque transparent, il faut attendre 2 à 3 heures pour qu'il se "colore"!

C'est une punaise que je vois du mois d'avril à la fin de l'automne.

Les adultes cherchent des abris pour passer l'hiver et reprennent leur activité au printemps.

Imago sur une cardère, la punaise a des goûts très variés! 


lundi 20 janvier 2020

Cydnus aterrimus , une autre punaise noire.


Dans la suite de l’article précédent  voici une autre petite punaise qui était dans le jardin.
C’est aussi  une Pentatomide : 
  • elle a 5 articles aux antennes et 3 articles aux tarses.
  • Ses tibias présentent de fortes épines et sa coloration est uniformément noire.
  • Le scutellum ne couvre pas la totalité de l’abdomen: nous voici dans la famille des Cydnidae
Cydnus aterrimus , le scutellum, une belle leçon de géométrie
Ensuite
  • Les yeux sont normalement développés et on voit des ocelles.
  • Sa taille tourne autour de 10 mm, elle peut varier de 8,5 à 12 mm.

Mais le chemin diverge maintenant d’avec  Legnotus limbosus :
  •  ici on voit bien des soies et des pores pilifères sur les bords latéraux du pronotum et de la tête.

Certaines des soies sont d’ailleurs cassées.
Cydnus aterrimus , des pores pilifères
  • Les articles 1 et 2 des tarses sont de largeur équivalente Ceci nous envoie dans la sous-famille des Cydninae

Cydnus aterrimus ,détail des tarses

J’admire chez cette petite punaise le bel exercice de géométrie que nous offre la nature ! 
  • Le scutellum est un beau triangle équilatéral.
  • Autre caractère distinct : le clypeus est  enclos par les jugas .Pour essayer de mieux comprendre comment cela se voit sur les images, voici la tête de Cydnus atterimus comparée à celle de Legnosus limbosus.
  • Différence entre clypeus inclus ou non entre les joues


    • Elle est de grande taille (autour de 10 mm.)
      Cydnus aterrimus à la toise
    Nous voici avec Cydnus aterrimus



    On peut rencontrer cette punaise dans toute l’Europe.
     En France on la trouve le long des cours d’eau, dans les milieux chauds et secs bien exposés. Elle est souvent associée  à plusieurs espèces d’Euphorbes, je pense que c’est à cela que je dois sa présence ici. Il pousse deux petites espèces d’Euphorbes dans mon jardin. Je penserai à chercher autour de ces plantes,il est dit qu' elle vit au pied de celles-ci . Je ne l’ai vue jusqu’à présent qu’une seule fois dans le jardin.On la reconnait facilement en regardant cette forme du scutellum et le beau découpage de ses hémélytres.

    Infos extraites de : Les punaises pentatomoidea de France de
    Roland Lupoli et François Dusoulier, éditions Ancyrosoma, 2015

    vendredi 10 janvier 2020

    Legnotus limbosus, une petite punaise noire


    Pour reconnaître assez facilement un insecte, il faut savoir où et quoi regarder.
    Pour cette punaise toute noire à première vue, voici quels sont les détails qui peuvent nous aider à l’identifier.
    Legnosus limbosus ce qu'il faut regarder

    Sur la tête
    •          Les antennes comptent 5 articles
    •          Les yeux sont « exorbités » de manière très importante
    •          A l’avant, il y a un "trou rectangulaire"
    Legnosus limbosus vue latérale



    Sur le corps en général
    •          Les tibias sont très épineux
    •          Une mince ligne blanche borde les exocories

    Ces éléments seront ensuite ordonnés pour utiliser une clé.

    • Les 5 articles de l’antenne nous envoient chez les Pentamoidea
    • Les tibias avec de fortes épines et le scutellum qui ne dépasse pas les 2/3 de la longueur de l’abdomen nous envoient  dans la famille des  Cydnidae.

    En suivant la clé et en regardant la tête on voit
    •        des yeux normalement développés et des ocelles
    •          pas de soies, ni de pores pilifères sur les bords latéraux du pronotum, des cories ou de la tête. Nous voici dans la sous-famille des Sehirinae
    Legnosus limbosus à la toise


    Dans cette sous-famille on regarde :
    •          le corps uniformément noir avec au plus une ligne blanche le long de la côte
    •          les yeux coniques saillants enfoncés d’à peine 1/3 dans la tête
    •          une petite taille (moins de 4.8mm), nous voici dans le genre Legnotus
    Legnosus limbosus vue de face, avec l'avant de sa tête caractéristique


    Et maintenant pour l’espèce :
    •          clypeus plus court que les jugas, Legnotus limbosus, c'est qui explique le trou sur l'avant de la tête.

    Avec de l’habitude en regardant les détails que nous avons observés en premier on peut arriver facilement à lui mettre une identification sur ces caractères bien visibles.
    Cette petite punaise vit sur  les gaillets, elle est présente partout en France , et largement en Europe, jusqu’en Suède au Nord.
    Elle vit dans la végétation, c’est d’ailleurs au sol dans une zone bien herbue que je l’ai trouvée.
    Infos extraites de : Les punaises Pentatomoidea de France de
    Roland Lupoli et François Dusoulier, éditions Ancyrosoma, 2015

    mercredi 30 août 2017

    Odontarsus purpureolineatus, jolie punaise au corps recouvert par le scutellum.




    Ce printemps j’ai dans un coin de la pelouse, semé quelques graines nommées "prairie fleurie", un mélange de  fleurs, assez basses. Ce n’était peut-être pas la bonne année avec cette sécheresse importante qui persiste, mais  j’y ai rencontré, grâce à la présence des centaurées, cette jolie punaise.
    Odontarsus purpureolineatus près des centaurées.

    Je l’avais déjà rencontrée dans la garrigue mais jamais dans le jardin.
    Sa forme caractéristique permet facilement de la ranger dans la sous famille des Odontarsinae. Elle mesure entre 8,2 à 11,4 mm.

    Odontarsus purpureolineatus, d' une autre couleur.

    L’ensemble du corps est recouvert par le scutellum. Celui-ci se termine de façon allongé.
    Il existe plusieurs espèces d’Odontarsus dans notre faune  .O. caudatus est à éliminer ici car le scutellum  est très rétréci à l’apex.

    Il faut examiner alors O. robustus et O.purpurolineatus qui se ressemblent. Trois détails sont visibles sur photo.
    1. Le prolongement caudal :- moins large que le vertex = O. robustus
                                                -aussi large que le vertex = O.purpurolineatus

    Odontarsus purpureolineatus, vertex et prolongement caudal de la même largeur.

    1. Ensuite les dessins noirs du tiers apical du scutellum :- légèrement  anguleux = O. robustus
                                                          -flexueux= O.purpurolineatus.

    Odontarsus purpureolineatus, dessins du tiers apical du scutellum.


    1. Les angles  huméraux du pronotum : -très saillants = O. robustus
                                                        -peu saillants  = O.purpurolineatus.

    Odontarsus purpureolineatus,angle huméral du pronotum.

    Je suis ainsi en présence de Odontarsus purpurolineatus. C’est la plus répandue des punaises de cette sous-famille.  Sa coloration est variable, du pourpre au beige. On la trouve presque partout en France (excepté en Bretagne et Basse Normandie). 

    Odontarsus purpureolineatus, joliment colorée.

    Sa présence est plus importante dans le sud du pays, elle vit dans les friches et les garrigues sur les centaurées, mais aussi  les épervières, la pimprenelle, les chardons. Elle se nourrit des fleurs et des fruits.

    Les critères d'identification sont tirés de: Les punaises Pentatomoidea de France , de Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.



    vendredi 7 avril 2017

    Cyphosthetus tristriatus, jolie punaise décorée en rose!

    Voici une punaise très facile à identifier. D’abord on la trouve en particulier sur des génévriers mais aussi des pins.

    Cyphosthetus tristriatus: photographiée au 100 mm macro

     
    Facile à reconnaitre : elle porte des chevrons roses sur le dos ! Eh oui, une punaise décorée de rose, elle est bien jolie !
    Cyphosthetus tristriatus: punaise aux chevrons roses.*

    Mais elle présente bien d’autres détails intéressants.
    Elle appartient à la famille des  Acanthosomatidae, ce qui signifie « épine sur le corps ». Et en effet elle possède une épine sur le ventre qui part du troisième segment abdominal et s’avance vers l’avant du corps.
    Cyphosthetus tristriatus: vue ventrale, dans le genévrier.

    Le dessous révèle aussi une autre caractéristique  de cette famille :leur mésosternum est pourvu d’une carène longitudinale en lame.

    Cyphosthetus tristriatus: détail de la face ventrale.*

    Les pattes n’ont pas d’épines et les tarses n’ont que 2 articles.
    Cyphosthetus tristriatus: détail de la patte.*

    Dans cette famille seul Cyphosthetus tristriatus présente ces chevrons roses.
    C'est aussi la seule espèce dont le premier article antennaire ne dépasse pas le clypeus.
    Cyphosthetus tristriatus: premier article de l'antenne ne dépassant pas le clypeus.*


    L’insecte mesure entre 7 et 11mm. .
    Cyphosthetus tristriatus: tête et pronotum de la même couleur*

    Depuis quelques années elle se trouve aussi sur des Thuyas des jardins et d’autres Cupressaceae . 
    Cyphosthetus tristriatus: vue ventrale.*

    Elle suce les sucs des fruits des arbres.C’est une espèce qui aime  les zones bien exposées, mais elle est présente partout en France et même se rencontre dans toute l’Europe .Les adultes passent l'hiver et reprennent leur vie au printemps.

    Infos tirées de Les Punaises Pentatomoidea de France, Roland Lupoli, François Dusoulier.


    *images grossies 2 fois 

    mardi 14 mars 2017

    Holcogaster fibulata, la punaise des pins

     Une punaise qui est descendue de son pin !
    Holcogaster fibulata

    Celle-ci se promenait au bord de la piscine un jour de grand vent.
    De petite taille, ses antennes à 5 articles la rangent dans la famille des Pentatomides. Elle mesure environ 6 mm.

    Ensuite, il faut décripter la piste de son identité à l’aide de l’excellent « Punaises Pentatomoidae de France, de Roland Lupoli et François Dusoulier »

    Holcogaster fibulata, détail des tarses à 3 articles

    • les tarses ont 3 articles
    • les tibias n’ont pas de fortes épines
    • le scutellum ne recouvre pas tout l’abdomen

    Cela conduit à la famille des Pentatomidae.

    On continue , il y en a 92 espèces en France.

    Holcogaster fibulata,orifice  odorifère prolongée par un sillon

    • le scutellum  de forme triangulaire ne dépasse pas les 2/3 de l’abdomen
    • le rostre est mince
    • les joues sont généralement de longueur équivalente au clypeus
    • coloration sans reflets métalliques
    • le sternite III sans pointe
    • orifice odorifère prolongé vers l’extérieur par un sillon

    Holcogaster fibulata, joues ne dépassant pas le clypeus

    On en arrive à 2 tribus : les Carpocorini et les Antestiini
    On reprend la clé :
    • couleur non verte, c’est bien le cas
    • pronotum avec un sillon bien marqué juste en arrière de son bord antérieur …oui

    Holcogaster fibulata, détail du sillon bien marqué sur le bord antérieur du pronotum

    • rostre atteignant le 4ème sternite abdominal…oui

    Holcogaster fibulata,  sillon ventral  bien marqué 

    • ventre sillonné sous le rostre…oui
    • article antennaire III généralement plus long que le II.

    Voilà tout correspond et c’est bien Holcogaster fibulata (Holcogaster signifiant ventre sillonné, ce qui est bien le cas)

    Holcogaster fibulata,  antennes bien rangées sous le corps.

    Elle se rencontre dans le sud de la France et sur la façade atlantique jusque dans le bassin Parisien. Elle aime les milieux chauds et secs, vit sur les genévriers, les pins,  où elle se nourrit. Sa taille varie entre 4,5 et 8,5 mm.
    Mais ce qui est intéressant c’est qu’elle se nourrit aussi régulièrement des œufs de la processionnaire du pin ( Thaumetopoea pityocampa) Je suis bien contente de la savoir sur les pins voisins rien que pour cette raison !


    jeudi 11 août 2016

    Sehirus morio, une punaise toute noire.

    Dans ma série des punaises liées à la bourrache, voici Sehirus morio. J’ai, dans mon jardin de la fin de l’hiver au début de l’été de très nombreuses bourraches officinales.
    Sehirus morio au coeur de la bourrache

     Les fleurs bleues son magnifiques et elles régalent de nombreux insectes au début du printemps en particulier, bourdons et abeilles.

    J’avais déjà vu il y a quelques années une punaise noire sur ces bourraches mais c’est ce printemps que je l’ai retrouvé une première fois. Une photo rapide et l’insecte s’est enfoui dans la végétation sans que je puisse le retrouver. J’ai ainsi exploré chaque jour ce carré dense de bourraches sans succès.

    Ce n’est que plus tard, lorsque la bourrache fut fanée et que j'aie nettoyé un coin planté de framboisiers que j'ai  retrouvé ma bestiole cette fois eu sol. Comme j’avais bien dégagé l’endroit nous avons pu faire meilleure connaissance !

    Sehirus morio appartient à la famille des Cydnidae dont « le scutellum plus ou moins triangulaire  ne dépasse  jamais les 2/3 de la longueur de l’abdomen (31 espèces en France)
    Sehirus morio: des pattes hérissées d'épines

    Ces punaises ont les tibias garnis de fortes épines (pour creuser le sol) et la tête est dilatée antérieurement. Sehir, signifie en hébreu, hérissé de pointes! La  sous- famille des Sehirinae se distingue par une tête et un pronotum sans présence de soies,  (alors qu’elles le sont dans la sous-famille des Cydninae) ,mais avec des ocelles.
    Sehirus morio: une tête avec des ocelles mais sans soies

    Une fois que l’on se retrouve dans la sous-famille des Sehirinae, on a encore le choix entre 19 espèces !

    Une première distinction se fait entre les insectes avec un bord clair  et des taches claires. Notre exemplaire est tout noir, ce sont les espèces les moins nombreuses.
    Ensuite on regarde les yeux : ils sont peu saillants et enfoncés de moitié dans  le contour de la tête. 

    Sehirus morio: des yeux enfoncés pour moitié "dans la tête"
    La taille aussi entre en ligne de compte, la punaise mesure plus de 4,5mm ce qui nous conforte dans la sous-famille des  Sehirus.
    Il existe 2 Sehirus proches :
    - morio : le plus grand, il mesure entre  8,5mm et 11,5mm., et son rostre atteint l’extrémité postérieure des hanches intermédiaires(voir la photo ci-dessous).
    - luctuosus, plus rare, est aussi plus petit et le rostre plus court.
    Sehirus morio: un rostre qui dépasse les hanches intermédiaires

    Dans mon cas, il s’agit de Sehirus morio que l’on peut rencontrer dans toute l’Europe et jusqu’en Sibérie.
    En France on rencontre cette punaise sur tout le littoral méditerranéen où elle aime les friches, garrigues, pelouses sèches…..Elle vit sur certaines Boraginaceae comme Anchusa, Cynoglossum alors que chez moi ce sont les Borago qu’elle aime !
    Les informations pour la détermination et le mode de vie de cette punaise sont tirées de :

    Les punaises Pentatomoidae de France par Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.(2015)

    vendredi 25 janvier 2013

    Ancyrosoma leucogrammes, une punaise qui aime la fleur de carotte sauvage.


    Un petit retour au jardin s’impose..

    J’avais déjà vu quelques photos de cette punaise mais jusqu’à l’été dernier je ne l’avais jamais aperçue dans mon jardin.
    Ancyrosoma leucogrammes

    Et en observant au mois d’août les fleurs de carottes sauvages qui poussent dans le fond du jardin j’ai eu la surprise de la voir.

    Ancyrosoma leucogrammes est une petite punaise, elle fait moins d’un cm  mais ses couleurs , sa forme, ses rayures claires (albolineatum , un synonyme y fait allusion) la rendent aisément reconnaissable. Elle appartient à la famille des Pentatomidae , les punaises qui ont des antennes avec 5 articles.

    On la rencontre sur les Apiacées, dont fait partie la carotte sauvage.(Daucus carota).
    Sur l'inflorescence de carotte sauvage,Ancyrosoma leucogrammes en compagnie Graphosoma italicum(en haut)et d'un Miridae en bas.

    Comme toutes les punaises le stade juvénile est souvent très, mais vraiment très différent du stade adulte.

    Pour Ancyrosoma leucogrammes ces formes sont étonnantes.
    Couple d'Ancyrosoma leucogrammes

    Après avoir vu ce couple au mois d’août, j’ai surveillé mes inflorescences de carottes très régulièrement. La difficulté vient du fait qu’une fois fanée, les ombelles se ferment et les pédicelles portant les akènes sont imbriqués. Il est alors très difficile de voir ce qui se passe à l’intérieur de cet abri. Les locataires y sont très nombreux et trouver de minuscules juvéniles  relève d’une grande patience. Heureusement quand la fleur se dessèche on observe mieux ce qui bouge .J’ai ainsi trouvé vers la mi-septembre des  jeunes Ancyrosoma à des stades différents. Elles sont facilement reconnaissables. Leur bord denté est assez unique dans le monde des punaises ! C’est vraiment le premier critère de reconnaissance.

    Voici une minuscule juvénile , elle est difficile à manipuler, j’ai toujours crainte de la blesser. Elle fait autour de 2 mm.
    Juvénile au premier ou second stade d'Ancyrosoma leucogrammes.

    Maintenant voici Ancyrosoma juvénile qui vient de muer. Cette couleur est typique du premier moment d’après mue, les couleurs  réelles viennent petit à petit.
    Après la mue

    Au stade suivant la punaise a cette allure très amusante, enfin que je trouve amusante, je ne sais pas ce qu’elle en pense !
    Ancyrosoma leucogrammes juvénile au dernier stade.

    J'essayé de rendre en images cet aspect d’une punaise juvénile qui fait entre 6 et 7mm.

    Entre les akènes superbes de la carotte sauvages le juvénile se dissimule parfaitement.
           

    Une étude turque a étudié l’influence de la température sur le taux de développement et de survie entre 25 et 30 degrés de ces punaises. Il faut entre 26 et 36 jours (à 30 degrés) pour un développement complet. Le taux de réussite le meilleur se situe autour des 25 degrés. Cela nous donne une idée des zones climatiques où on peut la trouver.

    Pour nous résumer, Ancyrosoma leucogrammes est une punaise liée aux Apiacées ( particulièrement la carotte sauvage, mais pas uniquement) , elle se rencontre davantage dans la moitié sud du pays !

    Pour les curieux voici la  liste complète des plantes où on est susceptible de la trouver, établi par une étude nord-américaine.
     

    Apiaceae :Bifora sp. (Kis, 1984),        Caucalis sp. (Kis, 1984),        Daucus sp. (Kis, 1984), Eryngium campestre (Ribes et al., 1997)        Eryngium dichotomum (Kirkaldy, 1909; Stichel, 1960) ,       Eryngium sp. (Kis, 1984),        Foeniculum sp. (Ribes, 1965), Sanicula europaea (Stichel, 1960),        Sanicula sp. (Kirkaldy, 1909),        Tordylium maximum (Lupoli, 1990), Torilis arvensis (Lupoli, 1990), Trinia sp. (Kis, 1984)       

    Asteraceae :Centaurea calcitrapa (Ribes et al., 1997)
    Thymelaeaceae :Thymelaea hirsuta (Carapezza, 1997