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jeudi 14 novembre 2019

Cicindèle champêtre , de la larve à l'imago.


En cette première quinzaine de novembre s’achève une histoire commencée à la mi-juillet.

Commençons donc par le début. Je suis en train de nettoyer un petit carré de fraisiers: après la production, il faut enlever les indésirables afin de retrouver les plants et d’y voir plus clair. J’ai la surprise sur un petit espace de 20 cm sur 20 cm de voir de jolis petits trous parfaitement ronds !

Chouette me dis-je, une colonie d’abeilles solitaires. Je laisse tout en place et j’observe, il ne se passe rien mais nous sommes en début d’après-midi et il fait chaud.
Je reviens le soir m’attendant à voir les trous refermés selon les habitudes de ces industrieuses butineuses. Mais surprise, les trous sont toujours ouverts, vraiment étonnant !
Des trous ronds dans le sol, habitat de larves de cicindèles à l'affût!

Le lendemain matin je reviens avec mon appareil photo et j’ai la surprise d’y voir une tête noirâtre, mais à la moindre approche elle disparaît dans le trou.. Je prends une aiguille de pain maritime pour tenter de sonder le trou, pas de succès, rien ne bouge mais je me rends compte que la profondeur avoisine les 10 cm.
Larves de cicindèles on voit le pronotum(vers le bas) et la tête avec des ocelles .

Avec l’aide du forum des insectes on m’oriente vers la famille des Cicindèles. En me documentant alors sur leur stade larvaire j’apprends que la larve vit dans un trou tubulaire et attend ses proies en en étant accrochée, ne laissant dépasser que la tête et le pronotum.
Larve de cicindèle champêtre, elle mesure plus de 2 cm.*

Essayant de faire de meilleures images je reteste  l’un des plus gros trous pour en mesurer la profondeur avec plus de précision. Surprise, en retirant mon aiguille, une larve y est accrochée. Et elle est de  belle taille et bien dodue !
S’en suit une belle séance photo d’abord en place, puis sur ma table.
On peut se rendre compte de la particularité de cette larve. La tête avec d’impressionnantes mandibules et le pronotum sont chitinés. Noirs, ils ne se voient guère au débouché du trou.
Détails de la tête et du pronotum de la larve de cicindèle champêtre, on remarque la taille importante des mandibules*

Le reste  du corps est  mou, car il reste bien à l’abri dans le « tuyau «  vertical. La larve attend des proies qui passent à proximité, pas d’entonnoirs comme les fourmilions, c’est un affût patient .
Mais pour rester de longs moments à guetter une éventuelle proie il faut bien « tenir »le long de cette paroi verticale(ou inclinée dans certains cas).
Détail des "crochets " qui aident au maintien de la larve dans son tube vertical*

Pour cela notre larve est pourvue, sur son dos d’un « renfort » et de deux crochets qui aident au maintien dans le conduit.

Comme j’avais libérée la larve de son habitat , je lui proposé un logement de substitution. J’ai mis 10 cm de terre du jardin dans un pot cylindrique assez étroit et transparent, j’ai installé mon sujet  et très vite il a disparu dans ce nouveau sol.
Puis je l’ai revu ayant creusé un trou et pointant la tête au bord de celui-ci guettant ses proies !
 Il me restait maintenant à la nourrir. J’ai proposé des fourmis mais, elles n’intéressaient pas la larve ; j’ai opté pour des araignées, il y en a plein dans les herbes, qui courent sur le sol. C’est sans doute ce qui se passe dans un carré bien couvert de végétation.
Au bout de 15 jours je ne l’ai plus revue et le trou n’apparaissait plus. Etait-ce dû à un effondrement ou autre chose ?
Mon récipient étant transparent, j’ai eu beau observer les contours de la terre, rien de visible.
Nous sommes en août, il fait chaud et la terre de mon pot est sèche, j’y verse un peu d’eau pour l’humidifier, pensant que si la larve s’y nymphose, elle risque de se dessécher. Je ferai cela plusieurs fois jusqu’à fin septembre.

Cicindèle champêtre "née " le 9 novembre, une belle femelle

Et l’histoire s’achève le 9 novembre où je vois une magnifique femelle de Cicindèle champêtre courir sur le dessus de la terre du pot.

Cicindèle champêtre, détail des mandibules.*

C’est la cicindèle que je vois depuis des années dans le jardin , mais maintenant j’en connais un peu plus sur son cycle de vie.
J'en profite pour la photographier de près, en évitant qu'elle ne sorte de son pot!
J'admire les détails à la fois de ces mandibules puissantes, et la beauté des couleurs de cette carapace légèrement sillonnée.
Cicindèle champêtre détail des mandibules,et du front,  de plus près.*
Ici vous retrouvez une publication bien plus ancienne qui la présente .Notre sujet est une femelle, elle a les tarses antérieurs normaux et présente une tache noire au bord des élytres.
Cicindèle champêtre détail du pronotum*
Le pronotum présente un joli dégradé de couleurs sur son bord et deux gibbosités aux bords plus intensément colorés.
Que va devenir ma cicindèle?
Après la séance photo et nourrissage d'une araignée repêchée sur la piscine elle rejoint le coin du jardin où elle a été prélevée , elle y trouve de nombreux abriS pour passer l'hiver! Aux jours chauds du printemps elle cherchera à se reproduire et le cycle recommencera! 
*images grossies 2 fois

dimanche 2 mai 2010

Des coléoptères véloces:la cicindèle champêtre et la cicindèle flexueuse!

Comme son nom l’indique, c’est un insecte que je vois souvent sur le bord des chemins de la garrigue ! Mais je ne l’avais jamais vu dans le jardin ! C’est chose faite depuis quelques jours ! Un de ces voraces dévoreurs de moucherons se promène dans le jardin ! En fait c’est une femelle reconnaissable aux deux petits points noirs présents sur ses élytres !


Une femelle de cicindèle champêtre au repos dans le jardin.

Ce coléoptère porte un somptueux costume qui brille magnifiquement au soleil ! Ses gros yeux impressionnent peut- être ses proies ! Mais ce sont surtout ses pattes qui m’ont fait marcher et marcher ! Car en plus de bien courir, les cicindèles volent, et très bien et très loin ! C’est d’ailleurs un des insectes qui a le vol le plus long.
Ses mandibules sont énormes et redoutables ! Mais je ne l’ai jamais vu saisir une proie !


Toujours dans le jardin , une femelle de cicindèle champêtre en exploration!

La semaine passée j’ai vu un couple et, alourdie par le poids de son mâle qui se sert de ses mandibules pour s’accrocher fermement à sa partenaire, la vitesse de déplacement de l’insecte était singulièrement ralentie !
Une des caractéristiques de ces insectes sont les soies réparties sur le corps, ce sont des soies sensorielles, bien blanches, bien visibles.


Un couple dans la garrigue, le mâle se tient fermement à la femelle.

Ces insectes de petite taille (environ 12mm) sont assez répandus, cette cicindèle serait même en expansion ! D’ailleurs après avoir trouvé le corps dépourvu de la tête et vidé de sa substance : on devine que ce vorace a été la proie d’une araignée qui a consommé tout ce qui pouvait l’être, j’étais désolée d’avoir perdu mon exemplaire ! Et non, hier en travaillant dans la partie potager de mon jardin, une autre jolie cicindèle s’est envolée sous mes yeux ! L’insecte est donc bien présent dans le coin !Encore aujourd'hui, je viens d'en voir une! La première photo de cet article est faite il y a quelques instants ! Posée sur ce couvercle blanc, on distingue bien ses pattes pourpres couvertes de soies sensorielles blanches.


Détail de la tête: des mandibules ivoire impressionnantes !

Et voici le détail de sa tête ! Les mandibules sont écrues, les palpes labiaux pourpres ! Les antennes sont directement implantées sous ses gros yeux ! Et je peux vous dire qu’elle y voit très bien, elle ne tolère pas qu’un gros œil noir s’approche d’elle. Le décollage est immédiat!


Un mâle aux tarses antérieurs élargis, et sans tache noire à la jointure des élytres!

Le mâle se reconnaît aux tarses élargis de ses pattes antérieures, la femelle porte en général deux points sombres à la jointure des élytres.

Ses mœurs sont singulières ! Après l’accouplement la femelle pond des œufs qui deviendront une drôle de larve qui va vivre dans le sol où elle piègera des insectes à l’aide d’un entonnoir ! Elle deviendra nymphe à la fin de l’été puis adulte à l’automne ou au printemps suivant.


Une autre cicindèle : la cicindèle flexueuse !Un camouflage original!

Il existe une autre variété de cicindèle un peu moins courante, la cicindèle flexueuse(Lophyra flexuosa) que j’ai vue en promenade sur une zone de garrigue avec une végétation très basse ! C’est son camouflage style « Armée de terre » qui a attiré mon attention !

En voilà de jolis coléoptères à admirer lors des promenades printanières !

Deux pages avec des informations pour les curieux:
-Chez monsieur Aramel
-sur le forum Insectes.org; une page consacrée à l'élevage et à de nombreuses observations sur la vie de la larve.