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mardi 5 août 2014

Protaetia (Netocia) cuprea : une cétoine pas dorée!


Nous voyons régulièrement au printemps les grosses cétoines dorées au jardin. Vertes , brillantes et ponctuées de points blancs elles figurent parmi les plus connues de cette famille d’insectes.

Mais il en existe d’autres légèrement différentes.En présenter une sera l’objet du billet d’aujourd’hui.

En cueillant des mirabelles j’ai eu la surprise de voir celle-ci tomber dans mon récipient, elle se promenait sans doute au milieu des fruits. Tout de suite on voit qu’il lui manque les fameuses taches blanches de sa cousine aurata. J’avais quelque idée de son identité et avec l’aide de la clé trouvée sur le net ici, je me suis livrée au jeu de piste de la détermination.

Commençons !

Une vue de dessus permet de voir les élytres échancrées latéralement

Netocia cuprea : ses élytres échancrés
Puis hop la bestiole est mise à l’envers pour voir le mésosternum avec une saillie dilatée. Bon on voit bien cette saillie qui déborde d’une partie inférieure du sternum ! Nous sommes bien dans la famille des Cetoniinea

Netocia cuprea  : la saillie du mésosternum
On passe à la case H

Grandes espèces (12-30 mm), pronotum glabre C’est bien notre cas, l’insecte mesure 21mm et pas un poil sur le pronotum nous passons en

 L Saillie mésosternale sphérique, globuleuse suture méso-métathorax peu visible ce n’est pas notre cas, la saillie est lisse et on voit la suture entre le mésosternum avec la saillie et le métasternum la partie suivante du thorax.

Mais voici LL Saillie mésosternale aplatie, suture méso-métathorax souvent très visible ( toujours à observer sur la photo 2) ce qui nous donne le droit le sauter en N

C’est en NN que nous lisons rebord latéral du pronotum entier jusqu'à la tête c’est le cas, hop on passe en O

Netocia cuprea rebord latéral du pronotum qui se poursuit jusqu'à la tête
Encore une fois c’est la seconde description qui correspond à notre individu : Elytres avec une dépression longitudinale postérieure le long de la suture; la dépression avec une ponctuation plus forte et plus dense que le reste de la surface élytrale et nous voilà en OO

Détail des élytres:  la dépression le long de la suture davantage et plus fortement ponctuée que le reste des élytres.

Ensuite PP Saillie mésosternale lisse ou peu ponctuée, coloration variable( retour sur la photo 2) nous sommes envoyés en  S Bientôt on aura fait tout l’alphabet !! Que lit-on en S ?

Le pygidium n’a pas d’impression oblique c’est la seule différence à voir car notre exemplaire n’a pas de tache blanche comme celui qui a un pygidium avec des impressions en oblique. Nous allons en U
 Le pygidium est le  dernier segment abdominal indiqué par la flèche.
Netocia cuprea pygidium

Nous lisons en UU  Coloration verte, bronzée ou violette , c’est le cas. Nous voici en V

V Une tache d’écailles claires sur les genoux (visible quand la patte est à moitié pliée) mais souvent graisseuse et peu distincte .Ce fut très difficile mais je pense les avoir vues mais aucune photo n'est vraiment caractéristiques. Pour me montrer ses genoux l’insecte aura montré une grande vigueur à s’extirper de ma prise, j’ai pu me rendre compte qu’enfonçant ses griffes  dans ma main il montre une force très importante pour se dégager; au besoin il essaie même de mordre sans effet heureusement .

Nous sautons (enfin) en WW

Netocia cuprea , la vue ventrale montre les fémurs postérieurs qui ne sont pas échancrés
WW Fémurs postérieurs non échancrés au bord inférieur :

……………………Protaetia (Netocia) cuprea
Le jeu est terminé, vous avez gagné!
 

 

 

 

vendredi 17 mai 2013

Valgus hemiptera, un couple.


L’an passé j’avais observé un exemplaire mâle de ces petits insectes  qui font partie de la famille des Cétoines. Je n’avais pas vu de femelle. Mais ces jours derniers un couple de  Valgus hemiptera en activité se promenait sur les herbes du jardin. Hélas le fait de les apporter sur un endroit où je pouvais les observer à fait échouer le mariage. Chacun s’en allant de son côté !
La femelle est bien plus grande que le mâle chez Valgus hemiptera

Cela m’a permis cependant de confirmer ce que j’avais lu.

La femelle est bien plus grande que le mâle, elle est moins écaillée de clair que son compagnon.
Vue de dessous de la femelle Valgus hemiptera, les hanches écartées  et peu d'écailles claires.

Et surtout elle est munie d’une tarière ce qui rend l’identification bien plus facile.
La tarière dentée permet le forage du trou dans lequel tomberont les œufs.

La tarière aide l’insecte pour percer le bois mort dans lequel elle pondra ses œufs. Ce n’est pas le conduit qui guide les œufs comme l’ovipositeur. Les œufs tombent ensuite dans le trou foré par la tarière qui est dentée pour mieux percer le bois mort.
Pour revoir la présentation de Valgus hemiptera c'est ici

dimanche 29 avril 2012

Valgus hemipterus, autre petite cétoine sombre,

qui mange des fleurs ...

La chaleur des trois derniers jours a vu une belle apparition d’insectes sur les fleurs.Après Oxythyrea funesta  et les Tropinota qui occupaient le terrain depuis presque un mois, voilà une nouvelle venue au festin des fleurs : Valgus hemipterus.
Valgus hemiptera mâle en action!

Moins répandue, plus sudiste et plus facilement reconnaissable.

D’abord à première vue, elle est plus petite entre 5 et 7mm, elle a un aspect carré. Grise, parsemée de points clairs, plutôt des taches que des points d’ailleurs.Ce sont en fait des écailles qui recouvrent le corps.

Comme pour les autres, c’est la fameuse clé des cétoines, déjà citée qui permet de trouver des critères d’identification.
Sur le dos, on voit les hanches bien écartées

Ils ne sont pas faciles à voir.

Pour le premier il faut mettre la bestiole sur le dos, ce qui peut se faire et on voit tout de suite que les hanches  postérieures sont bien écartées ! Cela permet aussi de voir le second : le premier article des tarses des pattes postérieures est aussi long que les 3 autres réunis !
Dans le cadre, les tarses de la patte postérieure avec son premier article aussi long que les 3 autres réunis, ce qui n'est pas le cas pour les autres pattes.

Voilà pour l’aspect identification .Bien que je pense que l’on fait tout de suite la différence : les élytres  ne recouvrent pas tout l’abdomen d’où ce nom « Hémiptère ». Les ailes quant à elles sont bien entières : quand elle les ouvre, on voit  bien des ailes entières qui lui permettent de s’envoler très rapidement, après une séance photo harassante !
Détail des écailles claires qui recouvrent l'insecte

Je n’ai ramassé hélas que des mâles. Comment le savoir ?  Les femelles, beaucoup moins nombreuses que les mâles, disposent d’une tarière visible au bout de leur abdomen. Elles sont aussi plus sombres, moins recouvertes d’écailles claires que les mâles.
Je me prépare à vous quitter et je déploie mes ailes!

Les œufs sont pondus dans le bois mort où la larve hiverne. Au printemps, fin avril  début mai, l’adulte se nourrit sur les fleurs.


jeudi 19 avril 2012

Oxythyrea funesta ( Poda) , le drap mortuaire, un coléoptère qui mange des fleurs !




Le printemps, qui a fait une timide apparition avant de se remettre en sommeil,  a vu certaines de nos fleurs visitées par des insectes habituellement présents en cette saison : les cétoines. Ces insectes sont gros consommateurs de fleurs.

Si certaines d’entre elles sont joliment colorées comme la Cétoine dorée, d’autres attirent beaucoup moins le regard et dévorent les fleurs que nous attendons pour égayer le jardin ou pire nous promettre une récolte de fruits abondante.

La plus commune du moins dans mon jardin, est Oxtythyrea funesta, le drap mortuaire. Deux autres membres de la même famille lui ressemblent : Tropinata hirta et Tropinata squalida. Je vais essayer de les caractériser afin que l’on puisse mieux les reconnaitre.

*Petite précison apportée à la suite de l'interrogation de Philippe Bullot: le nom vernaculaire de l'insecte fait sans doute allusion aux tentures sombres qui marquait la maison , ou la pièce où l'on se recueillait devant un défunt.




Sur une joli fleur de trèfle, Oxythyrea et Tropinota
Et cette photo permet tout de suite de voir que nous avons à faire à deux insectes bien différents.

A gauche Oxythyrea funesta parsemé de points blancs, mais on voit bien les 6 points blancs sur le pronotum, à la manière d’une double rangée de boutons, et sur la droite un coléoptère plus poilu et moins ponctué !

 Commençons par la plus commune et de loin la plus répandue dans mon jardin.
Oxythyrea funesta, 6 points blancs sur le pronotum et 3 dents sur le tibia antérieur dont  deux orientées vers l'extérieur.

Oxythyrea funesta : souvent ponctué de blanc, elle est comme les deux autres, poilue quand l’insecte est jeune, les déplacements et frottements changent ensuite  son aspect. Le caractère le plus facilement visible ce sont les deux rangées de 3 points blancs sur le pronotum ! Facile à retenir : elle a un double boutonnage sur son veston, sauf que les boutons sont sur le dos, mais enfin ce n’est pas grave ! !

Voir ici sur la clé illustrée des Cétoines par PieZo, très facile à utiliser.

Sur le muscaris dans la garrigue: toute fraîche et encore bien poilue.

 Autre caractère bien visible sur le tibia des pattes antérieures nous avons 2 dents orientées vers l’extérieur et une autre vers l’intérieur.
Sur une fleur de renoncule, déjà entamée.

Oxythyrea funesta est phytophage, se nourrit donc de plantes et plus précisément des fleurs. Sur les fleurs l’insecte consomme étamines, pistils et parfois pétales mais bien plus rarement.
En  couple, dans une tulipe.

Il n’est pas sectaire et s’installe aussi bien sur les fleurs cultivées que sur les fleurs sauvages.

Je me suis amusée en l’espace de ces quinze derniers jours à le photographier sur bien des fleurs, je vous en propose un petit catalogue.
Sur une fleur de pommier!

C’est vrai que dans un jardin sur les fleurs des arbres fruitiers je considère qu’il n’a pas sa place, alors le matin quand il est moins véloce, je le ramasse et mes poissons s’en régalent ! C’est souvent sur les fleurs de couleurs claires qu’il aime se rassasier, ce n’est pas malin , c’est là qu’on le voit le mieux !
Sur la spirée.

J’ai lu que dans le sud nous en étions bien pourvu! Les larves se développeraient sur les racines et dans les tas de compost dont elles aident à la décomposition.
En pleine séance de reproduction dans mes iris! Ou mariage sur draps blancs!

Avec sa carapace bien solide il a peu de prédateurs. Voici une tentative insolite.
Attaquée par une Réduve irascible juvénile, sans succès!

Un juvénile de la punaise Rhinacoris iracundus, la Réduve irascible, a tenté de s’en prendre à Oxythyrea funesta. La scène a duré quelques instants. Avec  son rostre, l’attaquant cherche un  coin non protégé pour harponner sa proie. Cela a donné des images cocasses ! Mais la réussite ne fut pas au bout, d’ailleurs la cétoine avait l’air peu intimidé par l’attaquant, elle aurait pu s’envoler mais ne l’a pas fait.La scène se passe sur une fleur de thym serpolet.

Une seconde publication présentera les Tropinata hirta et squalida.

A la suite du commentaire d'un jeune entomologiste qui aime beaucoup les cétoines je rajoute un extrait de son message qui explique le rôle des Cetonidae dans la pollinisation :
"Je tenais a signaler que les cétoines sont des coléoptères pollinisateurs .... certaines plantes ,sont entomophiles ce qui signifie qu'elles ont besoin des insectes pour se reproduire. Ces derniers apportent les grains de pollen de fleur en fleur les fécondant involontairement mais chacun y gagne..... certaines plantes font appellent aux hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes etc) pour les attirer elles ont des couleurs et des odeurs attractives pour ces espèces et sécrètent du nectar, en gros l'énergie est dépensée dans l'attraction de l'insecte. D'autres plantes comme les rosacées (fruitiers, rose, fraisier etc) ont choisi de produire plus de pollen afin d'attirer des insectes qui ne sont pas nectarivores et qui vont se nourrir des pétales et du pollen et je vous le mets dans le mille : il s'agit principalement de coléoptères dont une famille bien spéciale : les Cetonidae (cétoines). "
Merci beaucoup d'avoir si bien expliqué ce rôle particulier!

vendredi 8 mai 2009

La cétoine dorée (Cetonia aurata) : un bijou dans le jardin.

Avec ses reflets verts bronze ou cuivrés la cétoine brille de mille feux dans la lumière du soleil.

C’est un petit coléoptère trapu, avec quelques mouchetures blanches sur le dos !
Ses couleurs sont variables. Les deux individus que j’ai photographiés le montre : le premier est tout vert métallique, le second allie le vert et le bronze.
C’est un mangeur de fleur ! En général il mange les étamines et rapidement !
Celui-ci est arrivé en bourdonnant sans complexe, s’est installé, a fait le tour de la fleur et est parti aussi vite en faisant un bruit de vélomoteur mal réglé !

Cétoine dorée se jetant avidemment sur une fleur d'ail!

Le second dormait. Ce qui explique que j’ai pu l’examiner d’un peu plus près !
Mais j’ai aussi dû activer son réveil et sans plus demander son reste, il a mis son moteur en marche en une fraction de seconde ! Bien réglé, il est parti droit devant lui sans hésitation aucune.

Exemplaire bicolore dormant accroché à l'intérieur d'une fleur d'Iris germanica

C’est un insecte dont la larve vit dans le compost et à la base des troncs d’arbres pourris.
En lisant les discussions d’éminents spécialistes j’ai appris que les cétoines présentent des variations de pilosité et de couleur dues au milieu dans lequel s’est développée la larve(en particulier la température et l’humidité sont des facteurs importants). Selon le milieu dans lequel a vécu la larve, les cristaux de chitine qui forment la carapace de l’adulte ont des orientations différentes. Or, c’est cette orientation qui renvoie la lumière de manière différente et nous percevons donc des couleurs variées. C’est un peu compliqué mais je suis toujours étonnée de voir les moyens subtils qu’utilise Dame Nature pour nous montrer des insectes si différents les uns des autres !

Toujours dans son berceau mauve !

Si vous voulez avoir l’intégralité de la discussion voici le lien à suivre :
Ici

Et voici le dessous de notre premier exemplaire sur les fleurs d'ail

Accroché avec ses griffes solides à la fleur dont il consomme le pollen ou les étamines.

Il est aussi intéressant vu ainsi n'est-ce pas?


Des pattes antérieures en forme de pelle!
Je me suis interrogée sur une autre particularité de la Cétoine dorée : ses pattes. Si je comprends aisément l’utilité des crochets qui terminent chaque patte( pour s’agripper à la plante le temps du repas ou même du sommeil comme le second qui a transpercé le pétale de l’iris germanica dans lequel il a dormi), je m’interrogeais sur la forme des tibias antérieurs en forme de pelle.
Il doit s’agir de dégager l’entrée ou le chemin dans le bois mort ou le compost dans lequel la femelle va pondre ses œufs ! Il me vient alors une autre question, les mâles ne pondant pas ont-ils la même forme des tibias postérieurs ? Je n’ai pas encore creusé le sujet !
Chers visiteurs devenus amis au fil de nos échanges sur nos sujets favoris, je serais moins connectée pendant quelque temps ! Je vous souhaite donc une bonne chasse aux trésors que la nature nous offre !
A bientôt.