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jeudi 26 juillet 2018

Pogonosoma maroccanum, une mouche prédatrice en noir et jaune.


En essayant de repérer les abeilles qui butinent les fleurs jaunes de ce Picris, j’ai vu un drôle d’insecte gesticuler sur la tige. Ses pattes poilues étaient accrochées par les poils très rudes de la plante. Pour l’en délivrer, j’ai cueilli la tige et ainsi ai pu observer ce drôle de visiteur.
Pogonosoma maroccanum

Près de 2 cm et très poilu, ce Diptère est un Asilidae. C’est à dire une « mouche à moustache ».Un sillon net sépare les 2 gros yeux, et une solide moustache en bas de la face, voici deux critères pour les reconnaître. Les yeux sont grands et écartés chez les deux sexes, les ocelles placés sur un tubercule .
Pogonosoma maroccanum, corps noir avec une pilosité jaunâtre.

Avec cette taille, plus de 2cm et cette abondante couleur doré , je suis vite orientée vers Pogonosoma maroccanum.

Pogonosoma maroccanum, tête avec ses gros yeux très écartés

Les adultes se nourrissent d’insectes souvent attrapés en vol , mouche, abeilles…Les moustaches préservent l’asilide des mouvements brusques de la proie.
Pogonosoma maroccanum, avec ses couleurs qui le rendent bien visible.

Celle –ci est « piquée » à l’aide du tube suceur que l’on voit sous les poils de la face. Ce tube est plus ou moins long selon les espèces. Ici, il est rond, court
Un autre détail est facilement visible : les fémurs sont noirs, les tibias jaune orange mais le 5ème article des tarses est noir.

Pogonosoma maroccanum, détail d'une patte

Les antennes de trois articles,  chacun de  forme différente, portent des soies  jaunes aux deux premiers.
La pilosité est jaunâtre essentiellement , longue sur les pattes, plus courte sur l’abdomen. Des poils noirs se retrouvent sur les fémurs, le bout des pattes, mais sur mon sujet j’en vois très peu.
Pogonosoma maroccanum, détail des yeux 

Ce sont bien entendu, les énormes yeux de l’insecte qui attirent le regard, ils sont nettement séparés par ce front en forme de protubérance qui porte 3 ocelles peu visibles au milieu des longs poils raides. Cette longue pilosité est aussi une protection lorsque la mouche s’en prend à des abeilles munies d’un aiguillon.
Pogonosoma maroccanum, apex de l'abdomen du mâle

La mouche pond dans les  galeries faites par les larves de certains buprestes, où sa larve se nourrit de détritus ou d’autres.
Pogonosoma maroccanum, vue ventrale

Les Pogonosoma maroccanum se rencontrent en France,  davantage vers le sud, mais il est fait mention de sa présence récente en Suisse. C’est un insecte présent depuis le NO de l’Afrique à la Turquie.On peut principalement les voir en juin et en juillet.

Deux sources d’information :Guide des mouches et des moustiques de J. et H . Haupt( Delachaux et Niestlé), 2000
Faune de France(17) E . Séguy, Diptères (Brachypcères )Asilidae, 1927


mardi 4 août 2015

De drôles de mouches dans le jardin !


Les mouches sont bien nombreuses autour de nous et nous ne les voyons pas toujours d’un bon œil, à juste titre  pour certaines.
En voici deux, au contraire qui nous sont utiles  au jardin.
La première, en fait sur la photo elles sont deux :la prédatrice et le « repas » .
Les mouches sont des Diptères, elles n’ont que 2 ailes et on voit souvent un vestige de la seconde paire d’ailes, sous forme de balancier. C’est un bon moyen de vérifier qu’il s’agit de mouches et non de guêpes ou d’autres insectes qui nous font peur !
De qui s’agit-il ? Surprise avec son repas cette mouche fait partie  des Asilides,  des mouches à moustaches qui sont prédatrices d’autres insectes , voici Choerades fimbriata.
Choerades fimbriata, avec sa proie

La moustache qui surplombe le rostre sert de protection au cas où « le repas » ne serait pas d’accord et aurait la mauvaise idée de piquer ou s’en prendre à son prédateur.
Voici une description qui permet d’identifier cette mouche prédatrice que je vois depuis longtemps dans mon jardin. Les Asilides  se présentent avec un tube suceur( photo ci-dessous) .
Choerades fimbriata, avec sa face caractéristique

 Les pattes sont très velues, elles attrapent les proies en vol et les tiennent fermement. Choerades fimbriata a les pattes avec une pilosité jaune, sur les tarses on trouve des soies noires. Le  thorax noir à pilosité jaune, avec une grande tache triangulaire gris jaunâtre sur les calus huméraux. Elle mesure entre 11 et 17 mm. Sur les tergites une pilosité jaune dorée.
Choerades fimbriata, tache humérale grise cerclée

Description trouvée ici.
Choerades fimbriata mâle aux cuisses postérieures élargies



La proie est une de ces petites mouches (moins de 5mm) au vol peu rapide, de la famille des Psychoides. Les ailes sont courtes et larges. Probablement Clogmia albipunctata à cause des points blancs sur les ailes.
Clogmia albipunctata 

J’ai trouvé un exemplaire mort sur le rebord de la fenêtre et cela m’a permis une photo des ailes grossie 3 fois. Les détails montrent la finesse et la structure de ces ailes.
Clogmia albipunctata , ailes grossies 3 fois

J’ai le même jour rencontré un autre diptère dans le fond du jardin. On voit bien les balanciers le classe dans l’ordre des Diptères.

Stratiomys longicornis

Mais c’est à la base du pronotum que l’on voit un détail très intéressant et qui permettent de le caser parmi les Stratiomyides : la présence de 2 appendices chitineux en forme de poignard (très petit quand même, aucun danger !!) sur le scutellum.
Stratiomys longicornis, 2 dents au scutellum

Ces mouches sont aussi caractérisées par un abdomen aplati moins visible sur Stratiomys longicornis.
Stratiomys longicornis, des beaux  yeux colorés!

Les larves de nombreuses espèces sont aquatiques et détritivores ou prédatrices, d’autres dans le bois pourri ou le fumier

J’avais rencontré il y a quelques années une cousine Stratiomys chamaeleon : les dents du scutellum noircies à la pointe, un petit triangle noir à la base du scutellum, donnent quelques éléments d’identification.

Stratiomys chamaeleon , avec ses dents sur le scutellum!

Les adultes sont d’inoffensifs butineurs de fleurs qui contribuent à la pollinisation de nos jardins.


Source:  Guide des mouches et des moustiques , J.et H. Haupt, Delachaux et Niestlé.