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jeudi 12 mars 2020

Onthophagus vacca mâle, un coléo à la tête ornée!


Comme souvent, il s’agit d’un  «  sauvé des eaux », c’est-à-dire qu’il a été repêché à la surface de la piscine.
Onthophagus vacca mâle

Il s’agit d’un Onthophagus ressemblant à celui déjà étudié précédemment ici : Onthophagus coenobita. Il mesure environ 1cm.
Mais la couleur sombre de son pronotum m’a vite indiqué qu’il pouvait s’agir d’une autre espèce. Et c’est avec la même clé déjà utilisée que son identification sera facile :
Les  Onthophagini de France (Coleoptera, Scarabaeoidea) par Roger COSTESSÈQUE * et Serge PESLIER **
R.A.R.E., T. XIV (2), 2005 : 39 – 53.
Onthophagus vacca mâle, il a sorti une aile dans une drôle de position

  •   les élytres sont testacées avec des taches noires
  • les cotés antérieurs du pronotum ne sont pas sinués
Onthophagus vacca mâle, l'angle avant du pronotum n'est pas sinué*


  • les taches élytrales sont éparses et non symétriques
  • la ponctuation du pronotum est granuleuse
Onthophagus vacca mâle,un pronotum bien granuleux*


  • il n’y a pas de tache noire à la base de la 5eme strie élytrale
Onthophagus vacca mâle,base de la 5 ème strie sans tache noire*


  • vertex en haute lame étirée en pointe couchée en arrière quand il s’agit d’un mâle.
  • Comme la nature a le souci du détail , vous remarquerez que la belle orne- mentation du mâle peut se loger dans le creux prévu sur l'avant du pronotum lorsque l'insecte incline la tête vers l'arrière.
Onthophagus vacca mâle,la belle ornementation du vertex qui désigne le mâle*


Notre Onthophagus porte le petit nom de « vacca », c’est-à-dire Onthophage des vaches. Il creuse des galeries ramifiées  profonde de 5 à 15 cm, où il enfouit des boulettes d’excréments ovins mesurant  1 à 1,5 cm.Il est très commun en Europe occidentale sauf au Royaume Uni et dans les pays scandinaves.. C’est un excellent recycleur des déjections des troupeaux.
Mais  la surprise vient de sa présence dans mon jardin , en zone périurbaine où les vaches et les moutons sont absents !

Onthophagus vacca mâle,l'instinct du fouisseur

Pour faire patienter et occuper mes sujets je pose souvent soit une fleur soit comme ici une boulette de terre et notre terrassier a suivi son instinct : c'est par dessous qu'il faut aller voir( alors tout ce qui vole grimpe en hauteur!)
* Images grossies 2 à 3 fois

jeudi 20 février 2020

Onthophagus coenobita, une femelle à la robe cuivrée


Voici un petit coléoptère (6 mm)qui s'est promené à découvert dans le jardin au début du mois d'avril de l'an passé. Avec ses pattes antérieures bien développées je cherche parmi les scarabées, qui sont bien  nombreux !
Je vais me servir de documents tous disponibles sur le web .
Onthophagus coenobita, vue dorsale, elle permet de voir la forme générale de l'insecte et l'importance relative des différentes parties;on voit ici que le pygidium (partie terminale de l'abdomen) n'est pas recouvert par les élytres)

Première étape
 L'outil : la clé de détermination des Coléoptères Lucanides et Scarabéides de Vendée et de l’Ouest de la France de Stéphane CHARRIER.
  • 1. Antenne avec la massue en forme de lamelles = SCARABAEOIDEA ( super famille)
  • 2. Face ventrale à 6 segments visibles (difficile à toujours compter mais l’autre alternative est de 5 segments avec des dessus sculptés ou rugueux.)
  • 3. Clypeus recouvrant les mandibules, ne les laissant pas voir( voir sur la photo du détail de la tête 3)
  • 4. Tibias postérieurs avec un seul éperon terminal. Écusson absent. Pygidium toujours découvert = SCARABAEIDAE(famille) Ceci bien visible sur la première photo
Onthophagus coenobita,les détails à voir

  • 5. Tibias médians avec 2 épines terminales.
  • 6. Élytres à 8 stries. Taille plus petite (4-12 mm)( l’autre alternative taille plus de 12 mm)
  • 7. Ecusson invisible
Onthophagus coenobita,bord terminal du tibia antérieur. Remarquez la "petitesse " des tarses et la finesse des ongles 

  • 8. Bord terminal des tibias antérieurs oblique et dirigé plus ou moins vers l’avant.
  • 9. Élytres fauves avec des taches noires, ou inversement
  • 10. Côtés du pronotum sinués ou fortement épaissis un peu avant les angles antérieur
Onthophagus coenobita,profil qui permet de voir les bords latéraux du pronotum et des élytres ainsi que les épines des tibias.

  • 11. Epipleures (bords des élytres) entièrement fauves. Pronotum en général avec un fort reflet cuivreux. Taches brunâtres des élytres peu nombreuses = Onthophagus  coenobita.

Deuxième façon de procéder 
En partant de la clé de détermination illustrée de la tribu des Onthophagini de France(Coleoptera, Scarabaeoidea) par Roger COSTESSÈQUE  et Serge PESLIER 
R.A.R.E., T. XIV (2), 2005 : 39 – 53.
Les Othonphagini se reconnaissent à la présence de 2 carènes sur la tête :
  • -une sur le front 2 Cette carène est absente chez le mâle d'O. coenobita
  • -une sur le vertex (partie arrière de la tête)1

Onthonphagus coenobita, détails de la tête.

Ensuite cette clé est faite avec des photos et le classement est assez simple.
  • On part de la couleur des élytres : ici ce sont des élytres testacées avec des taches noires
  • Ensuite on observe la couleur des épipleures des élytres (Rebord externe des élytres), ici il est de couleur jaune sans tache noire.

Onthophagus coenobita, vue latérale avec des épipleures testacés

  • De plus la couleur très cuivrée du pronotum est un indicateur sûr.



Cela confirme donc la précédente identification.
Onthophagus coenobita,une femelle, on voit dans la partie avant du pronotum une petite excroissance qui caractérise la femelle..

Ensuite pour avoir une idée de l’endroit où vit ce coléoptère il faut consulter  par exemple Coléoptères scarabéides par R. Paulian.(Faune de France 38).
L'insecte vit dans toute la France et même l'Europe, mais il serait assez rare et chercherait particulièrement les excréments humains. Ceci expliquant cela . Il ne faut pas oublier que tous les insectes de cette famille sont des recycleurs de crottes ,  certains plus spécialisés que d'autres !



samedi 27 avril 2013

Deux scarabées rouleurs de boules:Scarabaeus laticollis et Sisyphus schaefferi.


C’est au printemps que ressortent de nombreux adultes qui étaient à l’abri pendant l’hiver  dans le sol. C’est le cas de ces deux scarabées, rouleurs de boule (de crottes).
A peu de jours d’intervalle j’en ai rencontré deux.

Scarabaeus laticollis dont je raconte le travail dans une publication bien vieille déjà, et  Sisyphus Schaefferi que j’ai vu pour la première fois.
Deux Scarabaeus laticollis se disputent pour une matière première très intéressante!

Sur un sentier à 650 mètres d’altitude j’ai vu deux scarabées à large cou ( ce sont de gros scarabées qui font entre 15 et 20mm) s’affairer au milieu d’une crotte de chien. D’habitude la matière est fournie par les animaux qui pâturent, moutons ou vaches, mais il était bien tôt en saison pour en voir. Une situation classique, deux scarabées se disputaient une boule. L’odeur et le soleil déjà chaud ont fait que je me suis éloignée.

Quelques jours plus tard, plus haut et plus tôt dans la matinée un insecte a atterri  à mes pieds. Saisi, il a adopté une attitude bien connue : je ne bouge plus !
Profondes stries sur les élytres, quelques points sur le pronotum et pas de tarses aux pattes antérieures: c'est Scarabaeus laticollis

Et nous avons fait quelques images sur un caillou. Ce sont les antennes qui remuent en premier lieu, elles s’orientent dans tous les sens et se « déplient » .C’est l’occasion de voir leur terminaison en forme de lamelles.
Des antennes en lamelles, très mobiles .

Un autre détail que j’avais jusqu’ici peu remarqué : les pattes antérieures sont dépourvues de tarses. C'est lorsqu'il est perché sur mon doigt qu'on le voit le mieux.
Déjà Fabre se pose la question :

« Pour quelles raisons les Scarabées sont-ils privés aux pattes antérieures de ce doigt unique, le tarse à cinq articles, qui lui seul représente la main de l’insecte ? »(Souvenirs entomologiques)

Il émet alors l’hypothèse que roulant ses boules en les poussant avec les pattes arrières, la présence des tarses plus fins et fragiles ses pattes seraient une gêne car ils risqueraient  la blessure.
Les pattes avant sont dépourvues de tarses mais pas les autres.

Tous les rouleurs de boules sont –ils dépourvus de tarses aux pattes antérieures ?

Ma seconde rencontre permet de répondre à la question. Une aubaine.

Le même jour à une altitude similaire autour de 1000 mètres je vois se déplacer à toute vitesse dans l’herbe un petit scarabée (moins d'un centimètre) aux pattes arrières bien grandes pour un corps si petit !

C’est Sisyphus Schaefferi. Je trouve qu’il porte bien son nom .Souvenez-vous du mythe de Sisyphe qui roule sa boule sans fin ! Eh bien lui fait la même chose avec sa boule c’est ce que nous raconte encore Fabre et il présente avec beaucoup de sympathie le travail du couple de Sisyphe pour assurer leur descendance (Sisyphe, l’instinct de la paternité)

Pourquoi j’ai, en passant un petit quart d’heure avec lui, pensé qu’il portait bien son nom.

Contrairement à son grand cousin, Sisyphus ne reste pas immobile, mais pas du tout.
Sisyphus schaefferi a des tarses aux pattes antérieures

C’est pourquoi je l’ai pris dans le creux de ma main pour le photographier. Il n’avait qu’une idée : grimper en hauteur le long de mes doigts. Il n’a pas de griffes pour s’accrocher et arrivé au milieu du doigt, hop, il tombait sur la paume et sur le dos. Rien ne l’arrête, vite remis sur pied, il repart à la conquête du sommet.

Quand je replie un peu plus ma main il utilise une seconde tactique : tête en avant il essaie alors de pénétrer dans le creux formé par un petit pli. Encore échec, mais on recommence !
Des pattes arrières longues et des tibias bien arqués pour mieux tenir sa boule de bouse!

Je vous rassure il n’est absolument pas armé pour vous faire mal, on ne sent qu’une petite chatouille.

Mais après avoir donné un trait de son caractère qui justifie son nom, voyons si lui qui fait partie de la famille des rouleurs de boule, possède des tarses à ses pattes antérieures ! Eh oui, il en a ! C’est ce qu’avait déjà vérifié Fabre. Je n’ai pas trouvé d’explication à l’absence de tarses chez certains scarabées et pas chez d’autres !
Une drôle d'allure avec un pronotum découpé latéralement voici Sisyphus schaefferi.

En attendant cela nous donne l’occasion de regarder de près les pattes de ces infatigables rouleurs de boule.

dimanche 19 avril 2009

Scarabaeus laticollis, un insecte bien utile.

Me promenant sur un sentier aux alentours de 600 m d’altitude, je tendais l’oreille dans le but d’entendre le caractéristique « upoupa oupoupa »de la huppe fasciée mâle, quand je vois une importante activité autour d’une …bouse !

Au travail , dans la bouse! Remarquez sa tête en forme de pelle.

Je me souviens de ces scènes de films animaliers relatant l’incessant travail des bousiers d’Afrique qui façonnent et roulent des boules afin d’y pondre leurs œufs !
Le travail étant seulement commencé et ma foi n’ayant pas un goût particulier pour voir les scarabées triturer la bouse, nous continuons notre marche !

Au retour, surprise! Je vois mon coléoptère pousser à toute vitesse une belle boule bien ronde !


Je pousse avaec mes pattes arrière et çà monte dur!!

Je m’attarde histoire de savoir ce qu’il va en faire !
L’insecte, un des rares rouleurs de boule français est le Scarabaeus laticollis, que l’on rencontre seulement sur le pourtour méditerranéen. Remarquez sa tête en forme de pelle, ses pattes antérieures puissantes, armées pour découper et façonner la matière qui sert de base à ces belles boules rondes que Fabre appelait « pilule »


Je suis fier de ma boule, bien ronde!

Pour les déplacements longs, on pousse. On marche sur les « mains », la boule tenue par les pieds et on avance.Puis arrêt. On grimpe sur la boule, peut-être, histoire de savoir où on est !

Bon , la mer c'est où? Quoi, je rigole , je cherche un coin tranquille!!

Que devient la boule ? Voilà ma question ! Le scarabée délaisse la boule et s’enfonce dans l’herbe ! Après ce travail titanesque, il me semble impossible qu’il abandonne sa belle boule ici !!

Minute, je vais voir si l'endroit est convenable pour mettre mon trésor à l'abri!!

Non : dans l’herbe il creuse, disparaît complètement et ce n’est qu’ensuite que la boule est cachée ! Complètement cachée. On ne voit plus rien ! Le but étant donc de servir d’abri et de garde manger pour les larves du scarabée ! Voilà tout est bien à l’abri !

Encore quelques images supplémentaires de notre héros du jour!

Eh, tu veux ma photo?

On me  reconnaît à mon pronotum est parsemé de petits points,alors que mes élytres sont striées. très profondément. 
Sur la photo suivante on voit bien ma tête en forme de pelle et mes pattes avant superpuissantes pour découper et ensuite creuser!De vrais outils de terrassier!

Moi, j'ai de vrais outils!

Ce travail du Scarabaeus laticollis est semblable à celui de Scarabaeus sacer….Scarabée vénéré par les Egyptiens depuis la plus haute Antiquité !
Ce scarabée est un bijou, un porte- bonheur, une amulette, un dieu …dans cette civilisation !
Il traduit le renouveau après la mort.
Mais de manière plus pragmatique le travail du bousier est très utile : il recycle les bouses de bovins et autres herbivores !Cela nourrit les insectes, leurs larves et …le sol ! Et il participe au grand ménage fait dans la nature par les habitants de ses différentes strates !

C'est un insecte très utile, ne l'écrasez pas quand vous le rencontrez pendant vos promenades, la nature vous dira "Merci"!