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lundi 23 septembre 2019

Crosserus quadrimaculatus, petit hyménoptère chasseur de Diptères


La piscine m’offre des sujets que je ne vois pas en parcourant le jardin : soit qu’ils ne fréquentent pas les parties visibles de la végétation ou plus simplement qu’ils s’y promènent à d’autres moments que moi.
Crossocerus quadrimaculatus mâle

En repêchant celui-ci, j’ai bien vu qu’il ne faisait pas partie de mes collections.
Souvent ce sont les couleurs, la taille et l’allure générale qui retiennent mon attention. Ici les gros yeux attirent le regard.
Et surtout les ailes : deux ailes , un diptère, 4 il faut chercher dans les hyménoptères. Ensuite il faut essayer de voir à quelle grand famille l’insecte appartient.
Ici, il s’agit d’un mâle (13 articles aux antennes et 7 segments abdominaux) L’insecte ne présentent pas de zones poilues comme souvent les « abeilles ».
A force d’observer ceux qui vivent avec nous, on acquiert une certaine habitude pour savoir où chercher.

Il existe maintenant des documents sur le web qui nous permettent de trouver des déterminations et des infos pour la plupart des espèces de notre milieu.
Ici c’est la Faune de France 79 de Jacques BITSCH et Jean LECLERCQ (Hyménoptères Sphecidae volume 1 (1993) et Hymenoptera Sphecidae  de Jacques de BEAUMONT dans la collection Insecta helvetica de 1964   que j’ai utilisées.

Dans un premier temps je cherche à connaître à quel genre  appartient ce petit hyménoptère mâle de 8mm.
Crossocerus quadrimaculatus mâle,les  détails de l'aile à observer.*

  • 1.L’aile antérieure présente une seule cellule submarginale(encore nommée cubitale= Cu sur la photo). Cette photo est faite pendant que l’insecte sorti de l’eau , se « nettoie ». Quand il est sec et propre il laisse ses ailes au repos sur le dos et il est bien plus difficile d’en voir les détails
  • 2.Le bord interne des yeux n’est pas échancré.
  • 3. Cellule submarginale  et cellule discoïdale (=Di) séparées par une  nervure .Des  figures permettent  de voir que l’aile photographiée correspond au schéma décrit.
  • 4. Stigma de taille normale.
  • 5.Une seule cellule discoïdale (photo ci-dessous)(les lignes en travers des cellules correspondent à l’aile postérieure collée en –dessous).
Crossocerus quadrimaculatus mâle, détail de l'aile, la flèche indique la cellule marginale tronquée.*
  • 6. Bords internes des yeux presque toujours convergents vers le clypeus ; la  cellule marginale tronquée à l’apex(la flèche l'indique ci-dessus)
    Crossocerus quadrimaculatus mâle, le triangle équilatéral des ocelles*


  • 7. Mandibule avec  2 ou 3 dents à l'apex : si elle  est unidentée, les ocelles forment un triangle équilatéral et le gastre est en  général taché de jaune .
  • 8.Gastre non pédonculé

  • Crossocerus quadrimaculatus mâle: détails de la face*
  • 9. Face rétrécie vers le bas,  bord  interne des  yeux fortement convergents vers le clypeusInsertions antennaires très proches des yeux.
  • 10  Antennes du mâle à 13 articles et ocelles en triangle à peu près équilatéral.

  • Malheureusement il existe des détails caractérisant la surface de différentes parties du thorax qui sont peu visibles.
    Mais je pense qu’avec ce que je vois j’en arrive bien au genre Crossocerus.
    Crossocerus quadrimaculatus mâle pendant sa toilette.


    Pour ensuite trouver l’espèce cela ira plus vite : le gastre(l'abdomen) est taché de jaune et le dernier article antennaire est tronqué. Ces 2 détails sont bien visibles.



    De plus les 2 taches  jaunes sur les sternites 2 et 3, les toutes petites taches jaunes sur le clypeus correspondent aussi. Les dents du clypeus se devinent cachées par la belle moustache argentée.

    Crossocerus quadrimaculatus mâle: la dent aiguë de la carène occipitale(flèche)*

    Un détail signalé pour caractéristique : la dent aiguë qui termine la carène occipitale m’a donné beaucoup de fil à retordre. Mais je crois qu’on la voit bien sur cette image. Nous sommes en présence de Crossocerus quadrimaculatus.
    Crossocerus quadrimaculatus , mâle, soies du flagelle*

    Dans la description faite par Bitch, il parle de soies du flagelle assez longues, il m'a fallu agrandir une image au maximum pour les voir et apporter un détail supplémentaire pour identifier ce petit hyméno.


    Cette espèce est répandue dans toute l’Europe. Les femelles font leur nid dans le sol et alimentent leur larve avec de petits diptères variés.

    *Images grossies 3 fois

    dimanche 29 juillet 2018

    Lestica clypeata mâle : une guêpe aux boutons de manchettes nacrés


    Après la découverte du joli mâle Mégachile wiilughbiella et ses gants blancs, je savais qu’il existait quelques autres hyménoptères mâles aux tarses postérieurs élargis.


    Lestica clypeata mâle sur fleurs de fenouil

    Et c’est sur la floraison du fenouil, que j’ai rencontré celui-ci à l’allure  particulière. La petite guêpe (9-10 mm) Lestica clypeata , est venu se nourrir furtivement sur cette plante.


    Lestica clypeata mâle aux tarses avant élargis.

    L’an passé j’avais déjà vu la femelle et en voyant à travers le viseur ces petites taches blanches  tout au bout des pattes antérieures, j’ai su que c’était lui !


    Lestica clypeata mâle avec ses  tarses avant élargis.

    Comment le reconnaitre?
     C’est beaucoup plus facile que pour d’autres espèces !
    Lestica clypeta mâle est jaune et noir et  ressemble à une petite guêpe. Il fait partie de la famille des Crabroninae .
     Deux détails suffisent quasiment à l’identifier:

    •  Bien sûr les pattes antérieures aux tarses blancs, translucides et décorés.

    Lestica clypeata mâle vue rapprochée du tarse, face extérieure.

     Il s’agit surtout du tarse 1 , élargi, essentiellement blanc sur la face externe. Quand on la voit par transparence on devine des rayures allant graduellement de l’ocre au marron. 


    Lestica clypeata mâle vue rapprochée du tarse face interne, bien plus colorée.

    On note aussi une pilosité blanche sur le fémur et le tibia des pattes antérieures.1
    Il me faudra beaucoup de patience pour bien  voir ces détails .


    Lestica clypeata mâle vue dorsale la tête fortement rétrécie vers l'arrière


    • L’autre caractère que l’on voit bien en regardant l’insecte sur les fleurs : une tête en forme de poire avec un rétrécissement très net vers l’arrière.
    Ces deux caractères réunis, on est sûr du nom de notre visiteur.
    Lestica clypeata mâle détail du fémur médian

    Le mâle porte aussi une forte épine à la base du fémur 2(visible sur la photo ci-dessus).
    Lestica clypeata mâle se nourrissant sur fenouil

    Ce bel insecte totalement inoffensif, est visible dans une grande partie de l'Europe jusqu'au mois de septembre.
    La femelle aura droit à sa fiche un peu plus tard!

    Source: Hyménoptera  Sphecidae, Jacques de Beaumont, 1964

    mardi 12 septembre 2017

    Cerceris arenaria , cercéris des sables, une belle guêpe prédatrice de charançons.

    En observant la piscine j’y ai vu, essayant de nager une belle guêpe. Après repêchage (en général  je tends une longue perche et l’insecte n’hésite pas) je peux mieux l’observer. Les ailes un peu mouillées empêchent  le vol, c’est ce moment qui me permet de faire des photos.La bestiole après avoir observé l’environnement, s’occupe plus de sa toilette et de la remise en état de ses ailes que de moi.
    Cerceris arenaria femelle, environ 14 mm.

    C’est une femelle : on compte 5 segments au gastre, (6 segments pour les mâles).Le gastre était le nom donné à l’abdomen des hyménoptères.
    Ensuite c’est un Cerceris : son aile antérieure présente 3 cellules cubitales dont la seconde est pétiolée( une petite nervure est présente à l’avant)et le fémur 3 est tronqué. Le premier segment abdominal est beaucoup plus étroit que le second. Cette famille fait partie des Sphecidae, des guêpes fouisseuses..
    Cerceris arenaria femelle, détails à observer en particulier un gastre à 5 tergites.

    Les Cerceris sont plus de 200 dans la zone Paléarctique, 26 en France .
    On commence à les classer en 2 grands groupes : ceux présentant un gastre de type régulier : les taches noires et jaunes toujours dans le même ordre sur tous les segments , c’est le cas de mon sujet : du noir dans la partie antérieure, du jaune dans la partie postérieure( pour le type irrégulier cela varie).
    Cerceris arenaria femelle, un fémur III, tronqué à l'apex.

    Ma  femelle est assez grande, elle mesure près de 14mm et appartient à une espèce bien répandue partout  en France.
    Cerceris arenaria femelle, vue dorsale, ailes levées prête à s'envoler.

    Il existe des documents disponible sur le net.Je me suis servie de :
    Hyménoptères Sphecidae d’Europe occidentale, volume 2, Faune de France , volume 82, de Jacques BITSCH ,Yvan BARBIER, Severiano Fernández GAYUBO, Konrad SCHMIDT,Michael OHL.
    Il est important de savoir si on a un mâle ou une femelle car la clé de détermination est différente.
    Mais ce sont surtout les dessins du gastre qui m’ont orientée.Mon exemplaire est un Cerceris arenaria. J'ai utilisé la description fournie pour conforter mon identification.
    Voici ce qui est dit de la tête :
     -tête très large vers le bas, les bords internes des yeux divergents vers le bas
    - bord interne de la mandibule avec une petite dent et, en avant, une dent plus grande dont la pointe est tournée en angle droit vers l'intérieur.
    Cerceris arenaria femelle, détail de la tête, avec ses yeux divergents vers le bas et la lamelle en 1

    Ensuite :
     -aire médiane du clypeus plus large que longue ;
    immédiatement au-dessus de son bord antérieur, se trouve une lamelle dirigée
    un peu obliquement vers l'avant et qui recouvre au milieu le bord antérieur
    du clypeus.
     Le bord antérieur de la lamelle est arrondi, ou tronqué, ou échancré.
    A l'extrémité de l'abdomen ,l'aire pygidiale est  très large, peu rétrécie vers l'arrière, le bord postérieur tronqué avec des angles arrondis.
    A observer aussi les peignes sur les tarses de la première paire de pattes( en 2 sur la photo ci-dessus.)
     
    Cerceris arenaria femelle, vue de face, avec ses mandibules pourvues de dents.
    La femelle fait des nids verticaux dans le sol, elle en expulse la terre avec son pygidium dont elle  se sert comme d’une pelle.Elle creuse sur 20 cm de profondeur.
    Cerceris arenaria adulte est floricole, j’en ai vu plusieurs sur les fleurs de fenouil au mois d’août. Mais depuis quelques jours je n’ai pas encore trouvé où elles se cachent !!
    La femelle paralyse des charançons de diverses espèces qui seront placés dans des cellules du nid pour alimenter les larves. Voilà donc encore une auxiliaire du jardinier. On la rencontre de mai à septembre, ce serait en juillet qu’elles seraient les plus nombreuses.
    Cerceris arenaria femelle,une guêpe bien utile au jardin.

    Son mode de vie est aussi présentée dans le Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe de Hans Bellmann.

    Il y précise que Cerceris arenaria nourrit sa progéniture avec Brachyderes incanus, un ravageur du Pin.
    Une bien belle guêpe!