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dimanche 30 avril 2023

Un coléoptère en manteau de velours : Platyrhinus resinosus

En voilà encore un qui souhaitait faire parler de lui : il s’est présenté sur le montant de la porte de la terrasse.
Platyrhinus resinosus


 Je pensais d’abord que les taches sombres que je voyais étaient de la terre, il a un tout petit peu plu chez nous et en général certains insectes profitent alors du ramollissement du sol pour émerger.
Au repos, tous les membres bien rangés!


 Photographié il révèle toute la complexité de sa tenue. Avec ses antennes non coudées il est éliminé de la famille des Curculionidae. Je cherche alors dans celles des Antrhibinae et l’allure si particulière nous amène vite vers Platyrhinus (nez plat). Et la seule espèce que l’on rencontre chez nous est Platyrhinus resinosus.
 L’insecte mesure 12 mm et si on le touche il se tient très tranquille c’est ainsi que nous avons fait plus ample connaissance. 
Détail de la tête avec ses yeux saillants et ses fortes mandibules.*



Son rostre et sa tête sont ornés de poils fauve bien visibles entre les yeux saillants. La pilosité cache en partie les carènes du rostre et des fortes mandibules terminent ce rostre large et sculpté.
Dessus des élytres joliment décorés, remarquez les petits cœurs à la suture!*


Les antennes se terminent par 3 articles plus larges . Le pronotum est difficile à décrire à partir de mes photos, je me suis aidée du livre Coléoptères phytophages d’Europe, volume 3**. Il est noté profondément sculpté, avec une profonde cavité centrale dont les bords sont relevés, des carènes interrompues et une large apophyse de chaque côté. 

Apex des élytres avec sa pilosité beige*


Les élytres dont les côtés sont subparallèles sont magnifiquement « habillées » et c’est pourquoi je parle d’un manteau de velours. Le fond est gris , des dessins offrent des nuances de brun , fauve, en allant jusqu’au beige.
Ongles dentés! *


 Les ongles présentent des petites dents Les pattes sont annelées de blanc, l’apex des élytres et le pygidium sont ornés de poils beige, les même que l’on retrouve sur le ventre.
Face ventrale


L'insecte est visible de la mi-mai (chez nous, il est un peu en avance) à septembre, dans une grand partie de l'Europe et donc dans toute la  France.
On le trouve sur le bois mort ou vermoulu  de hêtre, frêne....., où il se nourrit de mycélium de champignon. Ses larves se nourrissent dans le bois mort et aident au recyclage.

Détail  de la tête*



* Images grossie s3 fois.

**Coléoptères phytophages d'Europe, volume 3, Gaëtan du Chatenet

vendredi 11 février 2022

Sinoxylon muricatum (sexdentatum), Apate de la vigne

Voici un petit coléoptère dont je retrouve un exemplaire tous les ans au même endroit. Je stocke les branches et branchettes que je coupe lors de la taille des arbres présents sur le terrain. Il y a en particulier beaucoup de petites branches du figuier qui atteint une taille plus qu’importante et il me faut le limiter chaque année.

L’insecte est donc lié au bois. Avec sa tête rugueuse et les épines aux élytres on devine qu’il a besoin de se faire un chemin pour émerger.

J’ai réussi à identifier le sujet « intuitivement », ensuite j’ai comme d’habitude cherché les éléments qui me permettent de vérifier ce que je soupçonne !Il s'agit de Sinoxylon sexdentatum équivalent de Sinoxylon muricatum

Un petit coléoptère avec de jolis pointes aux élytres!*


On commence avec le site allemand  et dans la rubrique coléo je pars sur les sujets dont les tarses répondent au schéma 5-5-5(les 3 paires de pattes comptent chacune 5 tarses) Il faut déjà arriver à les compter sur des insectes de 6mm!

  • Ensuite on cherche les 5 sternites. Il faut aussi voir les hanches antérieures très proéminentes, c’est vu mais je n’ai pas de photo correcte pour le montrer
La partie postérieure du sternum et le 1er sternite abdominal sont au même niveau voir photo avec ci-dessous

    

On compte les sternites et on observe leur longueur et leur position*

  • 1er segment des tarses très petit, se confondant souvent avec le 2e et passant facilement inaperçu 

Détail des tarses*


  • 1er sternite abdominal à peine plus long que le 2e ; massue antennaire a 3-4 segments. Vue de dessus, la tête est cachée sous le pronotum saillant en forme de capuchon 
Vue de dessus on ne voit pas la tête "encapuchonnée" dans le pronotum*


 Ces critères réunis nous conduisent dans la famille des Bostrichidae
On continue dans cette famille pour trouver le genre.

On retrouve les caractères déjà vus : tête complètement ou partiellement cachée sous le thorax peu visible d'en haut, formule tarsienne 5-5-5 (le 1er segment souvent très court).

On observe ensuite ce qui est bien visible sur les images :  l'avant du pronotum a une structure en râpe ou de petites dents, des crochets, des encoches ou des saillies en forme de corne.

Détail du pronotum*


D’autres éléments nous conduisent à la sous famille des Bostrichinae :

  • Tarses presque aussi longs ou plus longs que les tibias, 1er segment des tarses très petit, 2e segment considérablement plus long et plus long que les 3e et 4e segments ; le premier segment libre des  tarses est très allongé.

Dans cette sous famille voici ce qui nous amène au genre  Sinoxylon :

  1. Tarses simplement minces, principalement couverts de poils plus longs et doux en dessous,
  2. Les élytres à l'extrémité avec une zone déclive  limitée et aplatie.
  3.  La moitié postérieure du pronotum est plus finement sculptée
  4. La massue des antennes est fait de 3 segments qui s’évasent vers l’intérieur de couleur roussâtre

Détail des antennes*

Et la dernière étape qui doit nous mener à l'espèce est liée à l'observation de la partie déclive des élytres


Il faut observer les épines: comme le nom l’indique(sexdentatum), il y en a 3 sur chaque élytre: 

  • la plus grande près de la suture, elle est de forme conique, pointue, lisse et brillante(chez perforans , elle est rugueuse et pubescente)(1)
  • Une autre plus petite sur la partie supérieure de la pente(2),

  •  et la dernière(3), petite aussi, mais plus visible au bord latéral à la hauteur de la grande.

Synoxylon sexdentatum ou muricatum*


Voilà nous sommes arrivés au bout de cette enquête.

J’ai toujours vu les adultes entre les mois  d’avril et de mai. L’insecte ne s’attaque pas aux arbres en bonne santé mais aux branches dépérissantes, attaquées par des champignons  par exemple, sur la vigne, le figuier, l’olivier…ou le bois mort, ce qui semble être le cas chez moi. Ce n'est donc pas un ravageur bien dangereux bien que ce soit davantage sur la vigne qu'il exerce ses talents ce qui lui vaut son nom vernaculaire !

*Images grossies 3 fois

vendredi 10 décembre 2021

Coaebus florinus, un richard doré ou le Bupreste des branches du chêne

 

 Les buprestes sont environ 130 espèces en France, surtout  présents dans la partie sud.. 

Coraebus florentinus*


Les adultes viennent sur les fleurs mais ce sont les larves qui font des dégâts dans le bois, elles ont en plus une grande longévité comme c’est le cas pour notre espèce, entre 20 mois et 4 ans.

Le genre Coroebus est devenu depuis peu Coraebus, notre espèce est aussi connue sous le nom de Coraebus fasciatus.

Un pronotum au bord ondulé*


Il fait partie de la famille des Agrilinae  qui ont le scutellum acuminé postérieurement. 

Un scutellum acuminé*


L’insecte mesure environ 15 mm et ses jolies couleurs m’ont posées bien des problèmes pour les rendre avec vraisemblance.

Allongé, Coraebus florentinus mesure plus de 15mm*


Les deux fascies qui ornent le dernier tiers  des élytres sont très belles. Avec ces couleurs, elles   justifient  le nom de « richard » donné à la famille des Buprestes.

Tout le dessus du corps est finement ponctué, le dessous et les pattes sont vert brillant.

Vue dorsale avec ses fascies dans le dernier tiers des élytres*


Avec ce décor on ne peut pas le confondre avec un autre.

Une tête dorée avec de grands yeux noirs!*


C’est un insecte commun dans les deux tiers sud de la France, on voit les adultes de juin à octobre. Il cause des dégâts sur chêne vert et chêne liège surtout dans les plantations où la larve s’installe dans la pousse terminale.

Cette page est très explicite

 Source infos  : Gaëtan du Chatenet : Coléoptères phytophages d’Europe.

*Images grossies 3 fois


dimanche 5 décembre 2021

Anaesthetis testacea, un petit longicorne

 

Voici un petit coléoptère trouvé lors d’une sortie à 1000 m d’altitude.

Une face qui fait un angle droit avec le sommet de la tête, voici Anaesthetis testacea *


Avec ses longues antennes et ses yeux profondément échancrés c’est un Cerambycidae. Et plus précisément un Laminae. Souvent  ceux –ci ont une dent sur les côtés du pronotum, ici ce n’est pas vraiment le cas, on voit cependant un léger renflement.

Un léger renflement sur les côtés du pronotum*


La tête, les antennes, les pattes et le scutellum sont noirs. Les élytres sont fauves. Les élytres sont rebordées en arrière , profondément ponctués, avec une pilosité rase. 

Elytres rebordés en arrière , ponctués avec une courte pilosité*


Un détail difficile à voir, les premiers articles des antennes sont ciliés en dessous. Le premier article est plus court que le troisième et le quatrième.

Détail des antennes *

Détail des cils sous les articles des antennes .

Antennes ciliées en dessous*


On le trouve sur les branches mortes de nombreux feuillus où il se tient immobile le jour, il vole au crépuscule. Certains de ces feuillus sont attaqués par le bupreste Coraebus florentinus qui fera l’objet d’un prochain article.

Un petit coléoptère qui fait moins de 10 mm (sans les antennes!)


C’est un petit coléoptère qui ne dépasse pas 10 mm, on le trouve partout en France et aussi  dans bien des zones en Europe. Chez nous , il est plus commun dans le centre et le sud du pays, on le voit de mai à août.

Des yeux très échancrés*


Sources:

  •  Gaëtan du Chatenet :Coléoptères phytophages d’Europe, NAP
  • F. Picard: Coléoptères Cerambycidae, Faune de France, 20
*Images grossies 3 fois

mardi 16 novembre 2021

Involvulus caeruleus, un charançon bleu et poilu !

 

 

Changement de couleur, mais ce charançon reste dans la famille des Rynchites. Toujours avec des couleurs métalliques, ici le bleu qui recouvre l’essentiel du corps.


Involvulus caeruleus mâle*

 Il existe plusieurs espèces qui se ressemblent et n’ont que d’infimes différences .La taille joue un rôle. Celui-ci mesure moins de 4mm, a les stries des élytres profondes  avec de gros points régulièrement alignés, et ils sont pubescents ce qui le classe dans la famille des Involvulus.

Une pubescence sur l'ensemble du corps.*


Hoffmann Adolphe**  en présente deux, plus récent Gaëtan du Chatenet** cite 4 espèces en Europe.

I.Cupreus est bronzé,I. aethiops noir ou brun rouge ;I.pubescens et I.caeruleus sont bleus. J ’ai éliminé I.pubescens en partie à cause d’un détail que je vois bien : le huitième article des antennes est élargi chez lui, ce n’est pas le cas pour mon sujet. Nous voilà donc avec  Involvulus caeruleus. Un second indice est aussi visible : les 9 et 10 émes stries des élytres ne se rejoignent pas.

Les stries des élytres ne se rejoignent pas =I. caeruleus*


Le rostre ponctué et aussi long que le pronotum indique un mâle.

La pilosité des élytres est  double, à la fois des soies dressées verticalement et d’autres couchées se voient sur les élytres.

Détail de la pilosité*


De gros points marquent les stries élytrales, tête et pronotum comptent de nombreux points, mais moins gros.

Détail de la ponctuation*


On le trouve sur de très nombreux arbres sauvages partout en France, mais aussi sur les arbres fruitiers, les rosiers, les lauriers cerises  et les fraisiers. !Partout en France, il est visible surtout en avril, mai.


C'est un mâle son rostre est plus court que la tête et le pronotum réunis


Sources :

** Gaëtan du Chatenet: Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3

**Adolphe Hoffmann: Coléoptères curculionides  troisième partie (Faune de France 62)

*Photos grossies 3 fois

mercredi 10 novembre 2021

Rynchites auratus , Rynchite doré ou rynchite du prunelier

 

Ressemblant au précédent, ce charançon appartient à la famille des Rynchites dont on compte une dizaine d’espèces chez nous. Leur tête n’est pas rétrécie en arrière,, les tibias ne sont pas dentés et n’ont pas d’épines à l’apex.

Rynchites auratus , femelle*


Ce qu’ils ont en commun : des couleurs souvent métalliques, et une pilosité plus ou moins importante.

Vue de face, avec une partie du rostre noir*


Auratus est entièrement rouge avec le bout du rostre uniquement noir. Mon sujet est une femelle : le mâle est facilement reconnaissable aux deux épines que l’on voit de chaque côté du pronotum. Je n'en ai jamais vu, dommage!

 

Détails , carènes et ponctuation*

Les antennes sont insérées au milieu du rostre chez la femelle. La pubescence dorsale est un peu plus claire. L’insecte mesure entre 6 et 9mm.

Pilosité claire et longue, en partie couchée , en partie perpendiculaire sur les élytres*


On trouve le charançon sur les pruneliers, les pommiers sauvages, les aubépines. La femelle pond un œuf sur le fruit, la larve migre vers le noyau, le mange ainsi que la pulpe. La métamorphose a lieu dans le sol. L’adulte hiverne et on le revoit au printemps suivant.

Tibias et pattes*


On le rencontre partout en France, il est un peu plus répandu dans le midi.

Mis côte à côte voici les deux « Rynchites » rouges que l’on peut  confondre à première vue !



Sources :

Gaëtan du Chatenet: Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3

Adolphe Hoffmann: Coléoptères curculionides  troisième partie (Faune de France 62)

*Photos grossies 3 fois!

dimanche 7 novembre 2021

Tatianaerynchites aequatus, le Rynchite rouge du pommier

 

Voilà un autre charançon trouvé dans le jardin, mais qui lui est un indésirable !

Tatianaerynchites aequatus sur une feuille de pommier!


Il a,  à part ses belles couleurs bien voyantes , une autre particularité visible facilement : il est couvert de poils !

En plus on le trouve sous des noms différents :

Coenorrhinus aequatus ( Adolphe Hoffmann)

Neocoenorrhinus  aequatus( Gaëtan du Chatenet).

Mais actuellement c’est le joli nom de Tatianaerynchites aequatus qui est en usage !

Deux couleurs dominent :

Des élytres rouges vif le rende bien visible sur les feuilles des arbres qu'il visite
*

--tête , roste, prothorax, scutellum et les pattes sont bronzés métallique

-les élytres sont rouges brillants

Et en plus les pattes et les antennes sont brun rouge comme la suture des élytres.

Une belle pilosité et des élytres striés


La pilosité est présente sur tout le corps

Dessous du corps noir et poilu


Il n’y a pas d’épines aux tibias, ni de dents aux fémurs

Rostre caréné et plus long que la tête et le pronotum réunis en font une femelle*


Le rostre présente des carènes latérales, ici il est plus long que la tête et le pronotum réunis, ce qui indique une femelle (pour le mâle il est plus court).La massue de l'antenne a ses éléments bien séparés.

Taille environ 4mm*


Comme dit plus haut ce charançon est une peste pour les producteurs de fruits. Les adultes  piquent les bourgeons  et les jeunes fruits pour se nourrir, les femelles y pondent leur œuf.

C'est pour les besoin de la photo qu'il se promène sur la fleur*


Quels sont les arbres concernés : pommier ( c’est là que je rencontre mes sujets), poirier, pêcher , cerisier,…mais aussi les Rosacées sauvages ( aubépines, prunelliers…)

Il est considéré comme un ravageur secondaire qui occasionne peu de dégâts.

Comme toujours les infos sont extraites de :

Gaëtan du Chatenet: Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3

Adolphe Hoffmann: Coléoptères curculionides  troisième partie (Faune de France 62)

Pourquoi ce bandeau? Ceci est le 1000 ème article du blog! 

dimanche 17 octobre 2021

Cratosilis denticolis, un coléoptère de la famille des Cantahrides

 

Il est des insectes que je rencontre année après année dans de tout petits espaces du jardin.

Celui –ci vit sur et autour des noisetiers que j’avais planté pour attirer les écureuils. Mais ils continuent à préférer les noix du voisin. Et après tout les noisettes sont aussi bonnes pour les humains qui s’en régalent !

Cratosilis denticolis dans la végétation


C’est un coléoptère en noir et orange : élytres, tête noirs, un pronotum et des pattes orange. L’abdomen mou est noir.

Il ressemble à un Cantharide. C’est donc cela que je vais vérifier en premier. Mais dans la foule des Cantharides ( ils sont 5000 en Europe) , seuls certains présentent ce dernier tergite particulier : il est tronqué  et ses angles sont saillants. En réalité il s’agit de l’avant –dernier  tergite, le dernier est enfoncé dans l’ avant dernier. On peut le voir sur cette photo.

L'apex de son abdomen est caractéristique.


Une autre caractéristique de notre insecte est une aide à la détermination : des élytres très fortement ponctués. Nous sommes en présence de Cratosilis.

Vue de dessus on voit bien cet avant dernier tergite tronqué et sinué



 Il n’y a que 3 espèces en France et ses couleurs ainsi que ponctuation des élytres : forte à la base et estompée à l’apex nous donne denticolis.

Denticolis signifiant cou denté, le détail du pronotum nous montre la petite dent à l’arrière de chaque côté.

Détail du pronotum


Ces petits insectes (7à 8mm) ont des larves carnivores et les adultes se nourriraient de nectar mais aussi de petits insectes dont des pucerons. Mais je n’ai hélas pas trouvé de précisions concernant précisément Cratosilis denticolis. Sa présence année après année au mois de mai sur les noisetiers indiquent qu'il se plaît dans cet environnement et qu'il trouve de quoi s'y nourrir.