Nous allons commencer par un insecte qui m’a posé bien des problèmes de netteté et d’identification !
Sans y regarder de trop près on voit d’abord un amas blanchâtre dont on a du mal à trouver la tête ! Mais si l’on a la curiosité d’observer ce truc, on le voit bouger et là c’est intéressant ! C’est sans doute une cochenille qui vient se coller sur une tige ! Mais en voyant la bébête avancer en ondulant , on se dit chic une larve !!
Mais quelle larve ?
Peut être une larve de coccinelle , pas notre jolie coccinelle à 7 points , ni la larve jaune de la coccinelle à 22 points !

Une larve de coccinelle mangeuse de cochenille ..et de pucerons :Cryptolaemus montrouzieri
Cryptolaemus montrouzieri, surnommée "mealybug destroyer" par les anglophones, est une coccinelle originaire d'Australie, qui a la particularité d'être une prédatrice naturelle des cochenilles farineuses qui s'invitent sur différentes plantes.
La première utilisation connue de Cryptolaemus montrouzieri comme auxiliaire de culture remonte à 1891, année où elle a été introduite en Californie. Depuis plusieurs pays ont effectué des essais, avec des succès mitigés souvent liés au fait que cette coccinelle ne résiste pas au froid. En France elle est surtout utilisée dans les serres.
Par un étonnant effet de mimétisme la larve de Cryptolaemus montrouzieri ressemble à une cochenille farineuse, sauf qu'elle est plus grande (10 à 13 mm) et bien plus mobile. En effet la larve de cette coccinelle est recouverte d'une cire blanche, duveteuse, mais avec des appendices plus allongés que ceux de la cochenille farineuse. La larve va passer par 3 stades larvaires avant de devenir adulte. Pendant toute la durée de vie larvaire, qui dure de 10 à 15 jours environ, Cryptolaemus montrouzieri consommera environ 250 cochenilles farineuses (œufs et adultes).
N’ayant jamais acheté cette coccinelle , comment sa larve se retrouve-t-elle dans mon jardin ?
Sur le fenouil que mange-t-elle ?Eh bé des pucerons que l'on voit (mal ) sur la photo! …A défaut de cochenilles on se nourrit avec ce que l’on trouve ! Et je peux vous dire qu’elle est efficace : en 2 jours plus de pucerons et la larve est allée voir ailleurs !
Nous avons déjà vu le coloré graphosome italicum dans l'article précédent, maintenant voici un carpocoris .
Les carpocoris sont des punaises très présentes et se ressemblant beaucoup !

Un carpocoris pudicus à un de ses premiers stades: les ailes ne sont pas encore esquissées!

Carpocoris pudicus à son avant- denier stade: on voit ses ailes embryonnaires
La chitine qui recouvre son corps n’est pas lisse mais creusée de minuscules dépressions, ce relief granuleux fait que les mouvements de l’insecte présentent cet aspect scintillant !
Et puis quels jolis dessins,qui en font un modèle de masque africain !Il y a là de quoi inspirer les artistes !

L'adulte tout neuf , encore peu coloré.
Voici donc l’adulte encore peu coloré.
Il reste 2 ou 3 jours sur la même inflorescence et un jour il disparaît ! Il faut dire que les merles, chardonnerets et d'autres oiseaux encore bien plus discrets, tel le pouillot ou le trogloglyde minuscule sont aussi chez eux, et font régulièrement le tour des plantes sur lesquelles ils trouvent leur repas!
Et voici une autre locataire : une punaise bien commune : Nezara viridula.

Nezara viridula, forme torquata
Elle se reconnaît aux deux points noirs aux angles basaux du scutellum (les petites flèches les indiquent).
Celle-ci est une représentante de la "forme torquata" avec ce joli liseré crème tirant sur le rose sur le haut du pronotum et la tête.
Le monde des punaises présente un joli panel de couleurs et les différents stades larvaires de ces insectes sont encore plus riches de formes et de coloris!
Le fenouil a abrité encore d'autres insectes au cours de l'été et je suis sûr que nous aurons l'occasion , l'été prochain de faire encore bien des observations passionnantes!
Rappel : la première partie de ceta article consacré au fenouil