jeudi 30 avril 2020

Couleurs du jardin

Je vous propose de vous promener avec moi dans le jardin. Au cours de ces sorties quotidiennes je visite , plusieurs milieux(sur des espaces très réduits) qui offrent des "univers" très différents! 
Les fleurs sont les plus visibles et offrent soit des visiteurs habituels butineurs en particulier, soit parfois des surprises.


C'est le cas avec cet Agapanthia cardui sur mes pavots de Californie, les lutins qui égaient la prairie.
 En restant sur du jaune , on voit sur les fleurs de pissenlit ou autres astéracées de la même famille, des abeilles qui s'y régalent . Cette belle Halicte, Halicte de la Scabieuse probablement ne se laisse pas trop déranger par la proximité de mon appareil.


En changeant de couleur, on change d'univers.
Ici on vole, on se nourrit vite vite et on s'envole. C'est le milieu de la lavande dentée qui m'a offert une floraison continue depuis juillet dernier. Les abeilles s'en réjouissent aussi.
Voici deux mâles de familles différentes, même en les voyant voler on s'en rend compte.

Voici l'image de départ: une boule ramassée sur elle-même avec la langue pointée en avant. Je suis à plus d'un mètre seul moyen de "capter "ce mâle hyper rapide.
Un crop de l'image

On voit   à peine les ailes, l'image est prise à 1/800 de seconde. C'est Amegilla albigena présentée ici

Voici maintenant une second amateur de nectar de lavande.


Vous remarquez qu'il est moins "ramassé sur lui-même, son vol est un peu moins rapide , ses antennes sont bien plus longues .C'est notre bien connu Eucera nigriscens.
Retour dans le vert, c'est essentiellement là que cela "bouge " en ce moment!
On prépare l'avenir .


Ces Lixus juncii sont présents depuis des années sur les blettes qui montent en graines.
Sur une feuille de Poacée, la belle Chloromyia formosa, en fait non c'est le beau Chloromyia formosa



Il fait un peu frais, il là à l'abri dans les herbes  avant de prendre son envol.

Les fleurs de ces petites euphorbes ne paient pas de mine, elles sont vertes, mais elles attirent une foule de gourmand par leur richesse en nectar.


Il s'agit d'une mouche à scie, Macrophya montana femelle, que je pourrais photographier à la maison en la nourrissant avec une goutte d'eau sucrée!

Toujours dans le vert, une acrobate bien connue!


Et notre belle coccinelle à 7 points se promène volontiers dans les tiges plus piquantes de la bourrache.


Cette plante si attirante pour nombre de butineuses  présente un décor  rébarbatif mais sans danger!
Et pour finir notre promenade, des couleurs toniques .


Adela australis femelle  accrochée au bout d'une feuille nouvelle pour se chauffer avant l'envol.
Cela fait des années que je rencontre ces habitués dans mon jardin, j'ai toujours plaisir à voir qu'ils se sentent bien dans mon petit domaine et il m'arrive de leur parler tant je suis contente de le revoir au printemps! 

lundi 27 avril 2020

Rencontre sur un tout jeune chêne :Issus coleoptratus


Sous mon vieux chêne  les glands ont germés et les plants  de l’année dernière ont maintenant près de 80cm. Entourés d’herbe je ne les ai pas vus grandir. En passant je scrute pour voir si quelqu’un y a trouvé un abri.
Issus coleoptratus, nouvel adulte dans un jeune chêne.

Ce matin ce fut long. J’ai rapidement repéré cet insecte mais il me fut extrêmement difficile de le photographier . Un vrai jeu de cache-cache et ce n’est pas moi qui gagnait. Il me voyait changer de direction et hop repassait sur l’autre face de la tige. Quand je voyais en haut, il était déjà descendu.
Issus coleoptratus, bien camouflé

Mais grâce à cette traque incessante j’ai vu sous une jeune feuille son exuvie.

Issus coleoptratus, exuvie, on voit bien l'ébauche des ailes et son abdomen non recouvert

 C’est donc un tout nouvel adulte qui tentait d’échapper à mon regard.
De qui s’agit-il ? Issus coleoptratus(en forme de coléoptère)!
Issus coleoptratus, détails à observer*
En recherchant dans mes dossiers j'ai retrouvé des images des années précédentes et c'est l'occasion de faire mieux connaissance avec ce petit insecte de 6 mm appartenant à l'ordre des Hémiptères.
Il appartient à la famille des Fulgores qui se caractérisent par la petite écaille (tegula en 3) recouvrant l’insertion des ailes antérieures sur le thorax, et par les antennes insérées sous les yeux(2).


C’est un membre de la famille des Issidae qui se reconnaissent au  pronotum avançant en triangle au-dessus de la tête..(flèche 1)
Issus coleoptratus, des élytres bien mobiles*

Ses élytres  sont gris, jaunâtres, verdâtres avec des taches noires et assez variables.
Issus coleoptratus, des ailes membraneuses bien protégées*

Dans une séance à la maison j’ai eu un sujet adulte qui a exercé ses élytres avant l’envol et m’a permis de voir ses ailes membraneuses qui sont toujours bien couvertes.
Issus coleoptratus,larve avec ses faisceaux de cire et son pronotum avançant en triangle au-dessus de la tête

La larve est très amusante puisqu’elle possède un abdomen prolongé par des longues touffes de cire blanche qui lui donnent l’allure d’une fusée prête au décollage même si l’ensemble ne mesure que 5 ou 6mm.
Issus coleoptratus,imago, probablement un mâle car on voit bien ses nervures longitudinales.

C’est un excellent sauteur que l’on rencontre dans la végétation basse et les arbres(sauf les épicéas)de toute l’Europe.
Les larves  hibernent et c’est à partir de maintenant que l’on trouve les adultes comme le sujet de ce matin.En m’obligeant à le suivre dans la végétation j’ai trouvé sous une feuille son exuvie .
Issus coleoptratus,imago*
On les trouve plutôt dans les biotopes chauds et secs, de juin à novembre(le mien était sans doute pressé de goûter à la vie adulte).
Les infos sont pour l'essentiel tirées de :Hémiptères de France, de Belgique,du Luxembourg et de Suisse de Romain Garrouste. Guide Delachaux
*Images grossies 3 fois

vendredi 24 avril 2020

Eumodicogryllus bordigalensis, le Grillon bordelais, juvénile.


Contrairement à son nom, ce Grillon est répandu presque partout en France au sud d’une ligne Lorient- Caen- Colmar.
Ici c’est encore un « sauvé des eaux ».
Eumodicogryllus bordigalensis, vue de face

Repêché il a gentiment posé pour la photo. Mais sans oublier ses réflexes, bien remis de ses émotions aquatiques il s’est mis à sauter joyeusement sur la table pour se retrouver sur mon tee- shirt.
Eumodicogryllus bordigalensis, détail des lignes entre les antennes entre les yeux.

Voici quelques images dont la première qui est une photo ratée, j’ai oublié de changer mes réglages en changeant d’objectif. Avec une profondeur de champ très réduite, je n’ai que la face nette. Ratée elle me plait bien et permet de voir deux détails qui caractérisent le Grillon bordelais : deux bandes étroites de couleur  jaune une interoculaire  et une  autre interantennaire.
Eumodicogryllus bordigalensis, les lignes sur le dessus de la tête

Sur le dessus de la tête on voit aussi des plusieurs lignes étroites longitudinales  sur l’occiput.
Sa taille est comprise entre 11 et 14 mm.
Eumodicogryllus bordigalensis, ébauche des futures ailes

C’est un juvénile : on ne voit que les ébauches de ses ailes.
Eumodicogryllus bordigalensis, couleurs entre le brun et le beige avec des dessins variés

Il vit dans les milieux très divers mais avec des plages de sol nu et ne craint pas la proximité des habitations. Cela doit être le cas de mon visiteur. Il ne creuse pas de terrier, une crevasse ou une anfractuosité du sol lui suffit.
Eumodicogryllus bordigalensis, seul le mâle adulte chante.

Infos extraites de Guide des sauterelles, grillons et criquets  d’Europe occidentale, Heiko Bellmann, Gérard Luquet.

vendredi 17 avril 2020

Le nez dans l'herbe!


Le monde de l’herbe continue nous offrir de belles observations. En voici quelques- unes rencontrées lors de mes sorties dans le jardin  de cette semaine.
Aelia acuminata, punaise des blés

En photographiant cet épillet d’une herbe du fond du jardin j’y ai vu cette punaise qui dans les champs de céréales fait des dégâts  Aelia acuminata.

Puceron ailé, la punaise ne le mange pas , tous les deux ils s'en prennent aux graines des végétaux

 Et elle n’était pas seule : s’y promenait aussi un puceron, sans doute  Metopolophium dirhodum. Il passe l’hiver sur les rosiers et au printemps vient sur les céréales.
 
Réserve de nourriture pour les futures larves de Syrphes, les petits œufs blancs.
Plus loin sur les jeunes pousses de l’arbousier , d’autres pucerons bien plus petits. Mais deux jolis œufs blancs sans doute déposés par Madame Syrphe qui a vu que ses rejetons trouveront là de quoi se nourrir.

Apis Mellifera au repos, il fait encore frais ce matin!

Les abeilles sont parfois encore en demi-repos le matin quand le soleil ne les a pas encore réchauffées. J’ai ainsi trouvé une belle Apis mellifera qui n’a pas encore débuté sa journée de travail.Ses corbeilles sur les dernières paires de pattes sont vides.Vous aurez remarqué qu'elle s'accroche sur un fruit de lutin défraîchi!


Là, un mâle d’Eucera nigriscens encore au repos, ensuite il sera très rapide pour butiner et ne posera presque plus.
J'aime observer les herbes quand le soleil ne les a pas encore réchauffées, des dormeurs y sont encore cachés!


Sur un arbuste que je laisse pousser pour essayer de l’identifier, j’ai rencontré le demi-diable, Centrotus cornutus.

Bébé criquet perché sur son promontoire!

Et pour finir une image qui m’a plu : un minuscule criquet au premier stade de son développement au sommet de pistil du Gouet  d’Italie (Arum italicum, toxique), je l’ai appelé  « bébé criquet en sa cathédrale » !
 
Vue d'ensemble , le criquet est minuscule!


La grande spathe de cet arum lui sert de protection.Cela m'a évoqué la voûte d'une cathédrale en ces jours où l'incendie de Notre Dame de Paris est dans toutes les mémoires!
Un jardin ,un carré d'herbe, offrent une évasion sans rompre le confinement requis! 
Belles observations à tous! 

dimanche 12 avril 2020

Renouveau!


Je suis le petit lutin du jardin de Lucie et je vous propose de faire connaissances avec quelques nouveaux venus dans mon domaine. C'est dans l'herbe qu'ils faut chercher ces minuscules! 


Avec ses antennes bien plus grandes que son corps, la grande sauterelle verte au premier stade de son développement.
En voici une autre avec des antennes XXL!
Sur une pâquerette, eh oui c'est un de ses menus préférés, grignoter les pétales des fleurs!

Je suis aussi une sauterelle , mes antennes sont bien plus courtes que celles de la grande sauterelle verte, et j'en ai déjà perdu un bout de l'une d'elles.
Qui suis-je? Une future Decticelle splendide, la plus belle de ce jardin ! 

Pour en savoir plus sur ces futures sauteuses:
La Decticelle splendide
La Grande sauterelle verte

Joli printemps, en regardant dans l'herbe, on découvre un monde! 

dimanche 5 avril 2020

Apis, mon amie!

En faisant ma promenade dans le jardin , ce matin, j'ai croisé de nombreuses abeilles mellifères. Elles m'ont fait penser à toutes ces personnes qui oeuvrent en ce moment dans l'ombre pour notre bien à tous et mieux encore pour préserver notre vie dans certains cas.
Apis mellifera travaille pour moi sur ce prunier dont je vous offre quelques images!
Honneur aux aînées : les ailes de cette butineuse attestent de son âge!
Des ailes bien neuves caractéristiques d'Apis mellifera.
En approche
Au travail!


C'est un échange de bons procédés, pour l'aider au tout début du printemps je laisse toujours pousser des bourraches dans la prairie et même lors de notre première tonte mon mari en fait gentiment le tour pour que nos amies puissent venir se restaurer . Ce sont les secondes images de ce billet!
Sur la bourrache, déjà bien chargée de pollen
Pilosité et couleur changent d'un sujet à l'autre
En approche!

Prenez bien soin de vous et des vôtres!