Affichage des articles dont le libellé est éphippigère terrestre. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est éphippigère terrestre. Afficher tous les articles

jeudi 12 novembre 2009

Ephippiger terrestris, l’Ephippigère terrestre

Même dans les régions du sud, à la mi- novembre, il ne reste plus beaucoup de sauterelles dans l’herbe. Cette après- midi j’ai encore revu ma jolie sauterelle aux yeux roses, Phaneroptera nana, hélas, elle n’était pas bien vaillante, elle avait perdu une de ses grandes pattes sauteuses ! Elle se chauffait sur les feuilles du fusain, remarquez qu’elle se promène toujours dans les arbustes !
Alors il faut parcourir mon disque dur à la recherche des provisions faites pendant la belle saison ! Aujourd’hui nous allons donc faire revivre un couple de sauterelles qui fréquentent la montagne.

Le mâle
Chez les mâles Ephippiger il y a un endroit à bien photographier : c’est le bout terminal de l’abdomen !!!

Bien sûr pour s’assurer qu’il s’agit de la famille des Ephippiger rien de plus facile : on regarde le pronotum. En langage de spécialiste voici ce qu’il faut voir : horizontal au niveau de la prozone, et brusquement surélevé au niveau de la méta zone ! Traduit pour le commun des mortels : plat au départ et un coude brusque ensuite de telle sorte que ces sauterelles justifient leur nom de porte- selle ! Mais il existe ensuite 5 ou 6 variétés distinctes !!




Un joli mâle Ephippiger terrestris se promène sur les fleurs.

C’est alors que les cerques du mâle font la différence !
Les cerques sont les petites pointes qui dépassent du dernier segment  de l’abdomen, il y en a  un de part et d’autre !
Et sur ceux de notre mâle de sauterelle Ephippigger, nous pouvons observer une dent  dirigée vers l’intérieur et cette dent est à la pointe du cerque : c’est là le détail qui fait la différence !!Différence avec l'Ephippigère des vignes où cette dent se trouve sur la partie médiane du cerque!!



Détail du cerque d'Ephippiger terrestris, la dent du cerque se  trouve sous la pointe !

Bien sûr il faut ensuite vérifier les autres éléments donnés dans la description : la robe varie du vert au gris en passant par le brun, l’abdomen porte généralement quelques macules sombres bien distinctes. C’est bien visible sur la photo de la femelle qui va suivre.




Autre détail à vérifier : l’endroit où nous sommes susceptibles de rencontrer cette sauterelle. Elle est présente dans les Alpes maritimes, le Var, les Alpes de Haute Provence, le Vaucluse, les Bouches du Rhône. Ephippiger terrestris fréquente l’étage montagnard, elle colonise les alpages et les pentes broussailleuses entre 1000 et 2000mètres d’altitude. C’est le cas de ces images faites au mois d’août sur les hauteurs dominant Saint Martin d’Entraunes (06).



La femelle.
Un peu plus loin j’ai rencontré la femelle ! Une chance ! Le critère qui permet d’affirmer que c’est une sauterelle de l’espèce terrestris, c’est la longueur de son oviscapte : 3 à 4 fois plus long que le pronotum.
Cette femelle est chargée de son spermatophore ! Nous sommes au mois d’août, pleine saison de la reproduction.

Femelle Ephippiger terrestris chargée d'un volumineux spermatophore.

Elle est en train de manger l’enveloppe externe qui entoure cette poche renfermant les spermatozoïdes.
La nature est bien faite : pour « fabriquer » ses œufs, la femelle a besoin d’une nourriture riche en protéines, et cette enveloppe lui en offre une quantité généreuse !

Femelle se repliant pour consommer l'enveloppe externe du spermatophore!


Pour déchirer petit à petit l'enveloppe externe qui contient les spermatozoïdes, la femelle se plie ne deux et je puis vous assurer qu'elle a besoin d'énergie pour en arracher un morceau! La poche semble bien solide!!!

Il faut un solide appétit pour ingurgiter cette enveloppe coriace!

Ces deux individus montrent la grande variation de couleurs des sauterelles d’une même espèce. Cela a été au départ un critère que j’ai utilisé pour mettre un nom sur mes petites bébêtes ! Hélas pour me rendre compte qu’il me fallait chercher des différences plus subtiles et moins visibles ! C’est pourquoi je fais, quand l’insecte le veut bien, des images sous toutes coutures !