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lundi 27 mai 2019

Osmie (Hoplitis) adunca mâle, un ami de la vipérine.



C’est en posant mon panier de jardinage avec mes outils près d’un pied de vipérine que je me suis retrouvée avec ce passager installé au fond. Comme il s’y sentait à l’aise, il y est resté sans problème pour rejoindre ma table et nous avons fait plus ample connaissance.
Osmie adunca mâle sur vipérine*

C’est un mâle avec ses 7 tergites visibles.
 Une Osmie ( 2  cellules cubitales  et des pulvillus entre les ongles), en suivant la clé d’Amiet  de Fauna Helvetica disponible sur le net voici ce que je vois :


Aile d'Osmie avec ses deux cellules cubitales*

  • Il est plus grand que 7 mm
  • Tergite 7   large, rectangulaire ou arrondi, sans lobe ni dent, parfois à faible incurvation.
    Les tergites 6 et 7, très importants pour déterminer l'espèce.*
  • Tergites sans reflets métalliques, tergite 6 le plus souvent à dents latérales proéminentes(bien visibles sur la photo ci-dessus)
  • Marge du sternite 3 sans éperon , antenne aplaties mais pas épaissies
  • Scutellum sans dent (contrairement à une autre alternative qui dirige vers   qui ne mesure que 6 à 7mm) et tergite 6 non entaillé au milieu
    Osmie adunca mâle , détails de l'antenne*
  • L’article apical de l’antenne n’est pas recourbé(photo ci-dessus)
  • Epines des tibias 3 noires à brunes ( au lieu de jaunes).
  • Articles du flagelle, plus courts que larges, les médians étant éclaircis dessous. Revers des articles 4 à 8 épaissis à l’extrémité.(photo ci-dessus)
 La tailles  est comprise  entre 11 et 13mm, mon sujet mesure 12 mm.
Osmie adunca mâle sur fleur de vipérine: elles sont où les filles?*

La description en allemand apporte d’intéressants compléments.
Le mâle est de couleur brun jaune(ce qu’on voit bien sur le dessus du sternum et le disque des tergites) avec les bandes pileuses  des tergites et celle du dessous du corps, blanche.
Le tergite6 avec deux dents latérales, la partie centrale arrondie.
Le tergite 7 presque rectangulaire..
Il s'agit d'Osmie adunca
Osmie adunca mâle un acrobate sur la vipérine*

On croise les mâles à partir de la mi-avril, les femelles à partir de mai. Présent dans une grande partie de l’Europe, en France partout . Mais l’abeille est oligolectique sur Echium, c’est-à-dire la vipérine.C'est dire qu'elle ne collecte que du pollen de vipérine.

Je suis très contente d’abord d’avoir pu l’identifier facilement et de vérifier ainsi la présence de différentes abeilles sauvages dans le jardin. C’est le résultat de la diversité des plantes que j’y laisse pousser, en partie la prairie qui a, petit à petit remplacé la pelouse, juste verte et sèche en été , alors que maintenant nous avons le plaisir d’y voir des fleurs presque toute l’année, mais cela fait sans doute moins ordonné !
*images grossies 2 à 3 fois

mercredi 24 avril 2019

Osmie latreillei mâle, une belle abeille du sud


La piscine me permet de faire connaissance avec les espèces qui se promènent dans mon jardin et mes petits sauvés reprennent souvent leur  chemin quand ils n’ont pas passé trop de temps à la surface de l’eau.
Mais ils me posent souvent bien des questions quant à leur identité.
Voici une belle abeille de près de 13 mm.Ici, la taille a vraiment son importance.
Osmie latreillei, mâle 

C’est un mâle, il a 7 tergites et 13 articles aux antennes.Ensuite il appartient à la famille des Osmies avec ses 2 cellules cubitales et des pulvillus aux tarses(lobe adhésif entre les griffes des tarses, visibles sur la photo ci-dessus).


Les 2 cellules cubitales qui nous conduisent vers la famille des Mégachilinés, dont les Osmies font partie.
Le premier soin  que prend l'abeille sortie de l'eau, c'est de remettre ses ailes en état de fonctionner , c'est pourquoi, elle les agite, et les décolle de son corps. C'est à ce moment que je peux les photographier dans le détail , si je suis assez rapide ! 
Et avec la clé fournie par Amiet, Herrmann, Muller et Neumeyer,  dans le volume 9 de Fauna helvetica, disponible sur le net, j’ai trouvé un cheminement bien illustré.
Je vous le propose :

  • 7 tergites visibles, , l'insecte est plus grand que 7mm
  • tergite 7 pourvu de dents ou de lobes ou à marge terminale nettement incurvée ou étroit en forme d’épine.
Osmie latreillei mâle tergite 7


  • T7 pourvu de 2  ou plusieurs pointes ou lobes.
  • marge du T7 à 2 pointes ou lobes clairement échancrée entre elles.

La photo ci-dessus montre bien ce tergite 7, avec cette terminaison qui est un caractère important.

La clé propose ensuite des caractères que je ne vois sur mes images, les poils de l'abeille les cachent.Mais ces détails concernent des abeilles bien plus petites que mon sujet qui je rappelle fait 13 mm.Il est souvent important, quand on le peut de noter la taille de nos observations.


Osmie latreillei mâle vue ventrale de la fin de l'abdomen(S=sternite)


  • Tergite 6 arrondi latéralement, parfois incurvé au centre

  • Tergites 2 à 7  brillants à forts reflets métalliques, métatarse 3 à bords presque parallèles.Arrière du sternite 4 fortement enfoncé au milieu

Osmie latreillei , métatarse 3

Ensuite je me suis servie du schéma  91.2 pour arriver à O.latreillei (T6 entaillé à l’extrémité et T7 avec 2 dents pointues.

 Rappel : le tergite est la vue dorsale du segment de l'abdomen , le sternite la vue ventrale.
Osmie latreillei, vue de face, on compte 13 articles aux antennes.

Cette abeille se rencontre du mois d'avril (je l'ai trouvée fin mars, c'est un mâle qui sort avant les femelles) à juin.Elle récolte le pollen sur les astéracées et niche dans les tiges creuses de plantes ou du bois mort.

J'aimerais bien rencontrer une femelle qui a des épaississements importants à la base des mandibules!Il faudra attendre le retour du soleil!

vendredi 8 septembre 2017

Heriades truncorum, une petite abeille solitaire.

Ce printemps j’ai observé beaucoup d’hyménoptères et ce dans des circonstances variées : certains dans des positions difficiles sur la piscine, d’autres comme un des sujets qui est l’objet de ce billet,  accroché sur une herbe , encore peu réveillé, et beaucoup ,  heureusement en meilleure posture sur des fleurs.
Heriades truncorum, un mâle dans l'herbe

L’insecte fait entre 6 et 8mm. C’est en invitant mon dormeur  pour des photos que j’ai trouvé quelques détails me conduisant à son identité.
L’observation des ailes antérieures aide à trouver la famille dans laquelle on peut ranger le sujet.
Heriades truncorum,détails remarquables

Ici les 2 cellules cubitales m’ont orienté vers les Mégachiles.
J'ai alors utilisé les" Clés illustrées pour l'identification
des abeilles de Belgique(Hymenoptera: Apoidea)II. Megachilidae
par Alain PAULY".
  • -l’espèce n’est pas maculée de jaune , aller en 4
  • -le scutellum n’a pas de grosse dent, aller en 6
  • Heriades truncorum,la présence du pulvillus en fait une cousine des Osmies.

  • - griffes des tarses avec un pulvillus, aller en 7
  • - ici c’est plus difficile mais je considère que ce n’est pas une Osmie, qui est plus trapue, je vais en 8
  • - et là je vois le tergite 1 tronqué par une forte carène, c’est Heriades truncorum.

  • Ensuite en utilisant "Le guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe de Hans Bellmann", j’en apprends un peu plus sur cette abeille.

    Heriades truncorum sur coréopsis.

    Elle présente bien de très minces bandes de poils blancs sur le bord de tergites. Elle est très largement répandue ; on la trouve dans les jardins, les clairières où l’on peut trouver du bois mort.
    Heriades truncorum vue de face

    Car l’insecte construit un nid linéaire dans le bois mort, les tiges creuses surtout de Ronce. Les cellules sont séparées par des cloisons en résine. On en parle ici.

    Heriades truncorum vue rapprochée

    J’y ai lu aussi que ces abeilles butinaient seulement sur les Astéracées.

    Mais par ailleurs,  voir ici,  on les a observées sur d’autres fleurs. Moi je l’ai vue sur des copéopsis qui sont bien  des Astéracées.
    C'est une espèce commune, largement répandue qui vole de juin à septembre.

    mardi 3 juillet 2012

    Mégachile versicolor, une abeille solitaire découpeuse de feuilles..


    Les abeilles solitaires utilisent plusieurs techniques pour protéger les œufs qui assurent la pérennité de leur espèce.

    Nous connaissons bien Osmie cornuta qui utilise des cavités qu’elle cloisonne à l’aide de mortier prélevé et mastiqué et dont elle ferme l’orifice par un solide bouchon. D’autres abeilles utilisent des végétaux en guise de matériaux de construction. C’est le cas de certaines  mégachiles.
    Sur la grande feuille de l'arbre de Judée, une abeille découpe un morceau.

    Elles vont alors découper des feuilles, qu’elles transportent jusqu’à l’endroit où elles  installent leurs œufs, fabriquent un étui avec le végétal découpé, y pondent l’œuf  sur une petite réserve de pollen.
    Une Mégachile reconnaissable auxses deux cellulescubitales de taille égale et à sa brosse ventrale.

    J’avais constaté ces découpages sur les feuilles de l’arbre de Judée et bien que passant souvent à cet endroit je n’avais jamais surpris l’abeille en plein travail. Ce fut le cas hier. De bonne heure elle est venue par 3 fois découper un morceau de feuille. Tout est rapide. Le découpage en lui-même se fait en 40 secondes. J’ai eu beaucoup de mal à faire des photos « parlantes ». Bien sûr c’est avec les mandibules que l’insecte travaille. Dans un premier temps, elle inspecte plusieurs feuilles, va et vient, regarde celles qui ont déjà été découpées. Une fois la décision prise, hop, elle entame par le bord de la feuille et les cisailles sont très efficaces. Le découpage fini, je l’ai vu s’élever rapidement vers un très grand cèdre et disparaître à l’intérieur des branches. Sans doute y a-t-elle trouve une cavité faite auparavant par un coléoptère.
    Vue de dessous de la brosse ventrale orange essentiellement et noire au bout de l'abdomen.

    J’ai lu que cette Mégachile utilise volontiers des feuilles  de rosiers et de prunelliers. J’ai aussi souvent vu des jolis découpages sur les feuilles de mes rosiers.

    Pourquoi ai-je identifié l’insecte comme Mégachile versicolor.
    Un travail rapide et soigné grâce à de puissantes mandibules.

    Les Mégachiles sont des abeilles qui ont des brosses à pollen sur le ventre. De plus c’est dans cette famille que l’on trouve les découpeuses de feuilles.
    Les pattes tiennet fermement le morceau découpé, tandis que les "ciseaux" finissent le travail.

    Pourquoi versicolor : la taille de l’insecte environ 10 mm.  La couleur de la brosse ventrale : orange avec des poils noirs sur les 2 derniers tergites. Cette brosse, appelée  scopa, est formée de poils raides, orientés vers l’arrière et c’est en se frottant contre les étamines que l’insecte recueille le pollen.. Parfois il est difficile de voir la couleur de la brosse tant elle est couverte de pollen. Ce n’est pas le cas ici, l’insecte travaillant principalement au découpage des feuilles. Je pense que ce n’est qu’ensuite qu’elle est allée chercher de quoi  faire une réserve de nourriture pour la larve qui se développera à partir de l’œuf.
    C'est presque fini, l'envol sera rapide ensuite!
    J'ajouterai que ce prélèvement de quelques morceaux de  feuilles n'abîment pas l'arbre et ces abeilles solitaires sont toujours très utiles pour nos jardins.
    Mes infos proviennent essentiellement de l’ouvrage: Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe de Hans Bellmann.