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lundi 27 avril 2020

Rencontre sur un tout jeune chêne :Issus coleoptratus


Sous mon vieux chêne  les glands ont germés et les plants  de l’année dernière ont maintenant près de 80cm. Entourés d’herbe je ne les ai pas vus grandir. En passant je scrute pour voir si quelqu’un y a trouvé un abri.
Issus coleoptratus, nouvel adulte dans un jeune chêne.

Ce matin ce fut long. J’ai rapidement repéré cet insecte mais il me fut extrêmement difficile de le photographier . Un vrai jeu de cache-cache et ce n’est pas moi qui gagnait. Il me voyait changer de direction et hop repassait sur l’autre face de la tige. Quand je voyais en haut, il était déjà descendu.
Issus coleoptratus, bien camouflé

Mais grâce à cette traque incessante j’ai vu sous une jeune feuille son exuvie.

Issus coleoptratus, exuvie, on voit bien l'ébauche des ailes et son abdomen non recouvert

 C’est donc un tout nouvel adulte qui tentait d’échapper à mon regard.
De qui s’agit-il ? Issus coleoptratus(en forme de coléoptère)!
Issus coleoptratus, détails à observer*
En recherchant dans mes dossiers j'ai retrouvé des images des années précédentes et c'est l'occasion de faire mieux connaissance avec ce petit insecte de 6 mm appartenant à l'ordre des Hémiptères.
Il appartient à la famille des Fulgores qui se caractérisent par la petite écaille (tegula en 3) recouvrant l’insertion des ailes antérieures sur le thorax, et par les antennes insérées sous les yeux(2).


C’est un membre de la famille des Issidae qui se reconnaissent au  pronotum avançant en triangle au-dessus de la tête..(flèche 1)
Issus coleoptratus, des élytres bien mobiles*

Ses élytres  sont gris, jaunâtres, verdâtres avec des taches noires et assez variables.
Issus coleoptratus, des ailes membraneuses bien protégées*

Dans une séance à la maison j’ai eu un sujet adulte qui a exercé ses élytres avant l’envol et m’a permis de voir ses ailes membraneuses qui sont toujours bien couvertes.
Issus coleoptratus,larve avec ses faisceaux de cire et son pronotum avançant en triangle au-dessus de la tête

La larve est très amusante puisqu’elle possède un abdomen prolongé par des longues touffes de cire blanche qui lui donnent l’allure d’une fusée prête au décollage même si l’ensemble ne mesure que 5 ou 6mm.
Issus coleoptratus,imago, probablement un mâle car on voit bien ses nervures longitudinales.

C’est un excellent sauteur que l’on rencontre dans la végétation basse et les arbres(sauf les épicéas)de toute l’Europe.
Les larves  hibernent et c’est à partir de maintenant que l’on trouve les adultes comme le sujet de ce matin.En m’obligeant à le suivre dans la végétation j’ai trouvé sous une feuille son exuvie .
Issus coleoptratus,imago*
On les trouve plutôt dans les biotopes chauds et secs, de juin à novembre(le mien était sans doute pressé de goûter à la vie adulte).
Les infos sont pour l'essentiel tirées de :Hémiptères de France, de Belgique,du Luxembourg et de Suisse de Romain Garrouste. Guide Delachaux
*Images grossies 3 fois

mercredi 30 août 2017

Odontarsus purpureolineatus, jolie punaise au corps recouvert par le scutellum.




Ce printemps j’ai dans un coin de la pelouse, semé quelques graines nommées "prairie fleurie", un mélange de  fleurs, assez basses. Ce n’était peut-être pas la bonne année avec cette sécheresse importante qui persiste, mais  j’y ai rencontré, grâce à la présence des centaurées, cette jolie punaise.
Odontarsus purpureolineatus près des centaurées.

Je l’avais déjà rencontrée dans la garrigue mais jamais dans le jardin.
Sa forme caractéristique permet facilement de la ranger dans la sous famille des Odontarsinae. Elle mesure entre 8,2 à 11,4 mm.

Odontarsus purpureolineatus, d' une autre couleur.

L’ensemble du corps est recouvert par le scutellum. Celui-ci se termine de façon allongé.
Il existe plusieurs espèces d’Odontarsus dans notre faune  .O. caudatus est à éliminer ici car le scutellum  est très rétréci à l’apex.

Il faut examiner alors O. robustus et O.purpurolineatus qui se ressemblent. Trois détails sont visibles sur photo.
  1. Le prolongement caudal :- moins large que le vertex = O. robustus
                                            -aussi large que le vertex = O.purpurolineatus

Odontarsus purpureolineatus, vertex et prolongement caudal de la même largeur.

  1. Ensuite les dessins noirs du tiers apical du scutellum :- légèrement  anguleux = O. robustus
                                                      -flexueux= O.purpurolineatus.

Odontarsus purpureolineatus, dessins du tiers apical du scutellum.


  1. Les angles  huméraux du pronotum : -très saillants = O. robustus
                                                    -peu saillants  = O.purpurolineatus.

Odontarsus purpureolineatus,angle huméral du pronotum.

Je suis ainsi en présence de Odontarsus purpurolineatus. C’est la plus répandue des punaises de cette sous-famille.  Sa coloration est variable, du pourpre au beige. On la trouve presque partout en France (excepté en Bretagne et Basse Normandie). 

Odontarsus purpureolineatus, joliment colorée.

Sa présence est plus importante dans le sud du pays, elle vit dans les friches et les garrigues sur les centaurées, mais aussi  les épervières, la pimprenelle, les chardons. Elle se nourrit des fleurs et des fruits.

Les critères d'identification sont tirés de: Les punaises Pentatomoidea de France , de Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.



mercredi 12 avril 2017

Gastrodes grossipes: une punaise extra-plate!

Voilà une punaise au look particulier. Elle est couleur noire et lie de vin. On la trouve sur les pins, en particulier ceux qui portent des vieux cônes. Elle est si plate qu’elle est capable de se glisser entre les écailles des cônes pour y passer l’hiver à l’abri. Elle est facilement reconnaissable.
Gastrodes grossipes, la punaise extra-plate!*

 Il en existe seulement deux que l’on peut confondre. Voici quelques détails qui la caractérisent.
Elle fait partie de la famille des Lygaeidae dont les antennes sont formées de 4 articles. Leur tête triangulaire porte des ocelles.

Gastrodes grossipes, mesure entre 5 et 7,5 mm*

Le connexivum unicolore comme les parties attenantes de l'abdomen sont rouge sombre,  tandis que la tête, le scutellum et la partie antérieure du pronotum  sont  noirs.
La tête n’est  pas plus longue que large, le corps très déprimé dorso-ventralement, élargi  en arrière, ponctué en-dessus, le  connexivum non redressé.  Les yeux  sont peu éloignés du bord antérieur du pronotum. Le pronotum  est en forme de trapèze. 

Gastrodes grossipes, détail des fémurs antérieurs dentelés.*

 La  première paire de fémurs porte des petites dents. C’est sur ces dents que se différencient mâle et femelle : les mâles n’ont qu’une rangée de petites dents avec une épine plus grande près du tiers proche du tibia, les femelles possèdent deux rangées de denticules et aussi cette épine.

Gastrodes grossipes, vue ventrale.*

Deux punaises de la famille des Gastrodes se ressemblent. G. grossipes, notre sujet, et G. abietum.
Gastrodes grossipes, le premier article des antennes dépasse largement le clypeus*

G. abietum se reconnaît à l’article I de l’antenne qui ne dépasse pas le clypeus et aux bords du pronotum  éclaircis. G. abietum est lié aux sapins et aux pins.

Gastrodes grossipes, les bords du pronotum sombres.*


L’une et l’autre vivent en  presque partout en Europe, là où se trouvent des  cônes de pins et de sapins, sur les arbres ou au sol, dont elles ponctionnent les graines.. Les  insectes adultes sont actifs maintenant, les pontes ont lieu jusqu'à fin juin.Et la nouvelle génération hivernera  pour recommencer le cycle.

Infos disponibles dans J. Péricart: Lygaeidae, Faune de France 84, disponible sur le net.
* images grossies entre  2 et 3 fois.

samedi 21 janvier 2017

Cantacader quadricornis, une petite punaise à cornes

On trouve des insectes étonnants dans la piscine en hiver ! Celle-ci flottait accrochée à une aiguille de pin. Tout ce qui flotte sur l’eau peut servir de refuge à de petits insectes qui s’en servent pour survivre dans ce milieu qui n’est pas le leur.
En les observant de très près je vois si une de ces bouées est « occupée » ou non.
Ramenée à terre, et observée sous l’objectif, parfois séchée, commence alors pour moi  la recherche du nom de la drôle de bestiole !
Cantacader quadricornis, une punaise de 5 mm*

Celle-ci une punaise, la forme et la présence du rostre  orientent vers vers les hémiptères.
De plus ses ailes percées de minuscules trous bien ronds les faisant ressembler à de la dentelle, conduisent vers les Tingidae.
Sous l’objectif, je vois alors en grossissant autour de 3 fois de petites cornes sur la tête !
Cantacader quadricornis, une tête supportant 4 épines*

Voilà un détail peu commun, la nature a beaucoup d’imagination ! En cherchant dans la liste des Tingidae du site insecte.org, j’arrive sur un nom qui retient tout de suite mon attention : Cantacader quadricornis !
 Quadricornis ! Le voilà mon insecte heureusement bien nommé !
C’est ensuite avec le volume de Jean Péricart consacré aux Tingidae ( disponible sur le net) que j’essaie d’en savoir un peu plus sur cette drôle de punaise.
Les Tingidae ont des formes qui sortent de l’ordinaire en général avec pronotum en forme de bulle et des ailes en dentelles !
Cantacader quadricornis, sous la toise!*

Le mien est plus simple, mais pas plus facile à voir car petit, environ 5 mm
D ’abord la tête :
Les épines, au nombre de 4, 2 de chaque côté, elles semblent se superposer. Les épines sont  aussi longues que les articles 1 et 2 des antennes réunies.
Les antennes présentent un article III plus long que les autres.
Le pronotum présente 3 carènes principales et un détail qui permet de distinguer 2 espèces de Cantacader, mais seule Cantacader quadricornis est présente en France.
Cantacader quadricornis, détail des carinules du pronotum.*

Pour  C. quadricornis : les carinules latérales secondaires du pronotum  sont arquées vers l'intérieur et se raccordent ou presque aux carènes latérales principales; les  lames marginales du pronotum plus étroites, à bord externe presque rectiligne.(plus larges et un peu arrondies pour C. laticollis présent en Algérie)
Cantacader quadricornis, le rostre dépasse la longueur du sternum*

Le rostre :  il  dépasse le métasternum dernière partie du sternum) de presque toute la longueur de son dernier article.La gouttière dans laquelle il est rangé est bien marquée.
 De quoi vit cette petite punaise ? On n’en sait pas grand-chose. Péricard nous dit qu’on la trouve dans les herbes, ou les détritus végétaux, sous les pierres !
On la rencontre presque partout en France, pendant toute l’année puisque l’adulte hiberne.
Cantacader quadricornis, vue générale.*

Chez moi, au bord de la piscine il y a de l’herbe, des érigerons. Sans doute un milieu assez varié pour qu’elle puisse s’y cacher. Sans son séjour dans la piscine j’aurai tout ignoré de sa présence.
 En étudiant ce sujet adulte une petite lumière s’est allumée dans ma tête. Péricard présente aussi les juvéniles de cette punaise et alors je me suis souvenue avoir photographié à la mi-décembre, un petit insecte bizarre ,épineux ! 
Sorti de l’eau il n’avait pas survécu. Mais ses épines avaient fait que j’ai gardé les images. Et en effet, il s’agit bien d’une larve de Cantacader quadricornis probablement au stade IV ou V.
Larve de Cantacader quadricornis*

La mauvaise photo permet de voir les épines sur la tête, la forme caractéristique des antennes ! Sur le dos quelques épines supplémentaires, les ébauches des ailes et la forme du pronotum complètent le tableau.
Larve de Cantacader quadricornis, stade IV ou V*

Cela nous permet d’avoir une idée de ce qu’est la larve, surtout qu’elle aussi est bien petite, juste 4mm.


 *Images grossies 3 fois

lundi 17 août 2015

Stictocephala bisonia , Membracide bison, une larve épineuse

Un petit tour au jardin après une pluie d’orage réserve parfois de jolies découvertes.
Ce fut le cas avec cette larve.

Collée à une épine de Cirse, elle était entourée d’une goutte d’eau.
 Larve de Stictocephala bisonia sur mon doigt

Une première photo sur l’index de ma main vous donne une idée de sa taille : environ 7mm.
Gentille, elle est restée dans ma main et nous avons cheminé ensemble jusqu’à ma terrasse où je lui ai proposé une séance photo, au soleil, avec un support que je pensais lui plaire.
Larve de Stictocephala bisonia sur une fleur de carotte

La larve est celle d’un petit membracide : Stictocephala bisonia, originaire du continent américain mais présent de longue date chez nous.
Larve de Stictocephala bisonia sur une fleur de carotte posée à l'envers!

C’est surtout son aspect qui est étrange. Les membracides présentent une excroissance qui part au-dessus de la tête et se prolonge au-dessus de la partie dorsale de l’abdomen. Bien des hypothèses sont formulées sur « l’utilité «  de cet appendice : caisse de résonnance, ailes modifiées ….
Larve de Stictocephala bisonia  tête en bas

La larve que j’ai rencontrée présente déjà les amorces de cet étrange casque.

Pour le mettre davantage en évidence j’ai changé d’objectif et tenté de photographier l’animalicule en grossissant davantage, jusqu’à trois fois. Pour ce faire il faut que la bestiole soit bien sage car tous les réglages sont manuels et la profondeur de champ diminue avec le grossissement.
Larve de Stictocephala bisonia  grossie 3 fois

 C’est dire qu’il faut beaucoup de patience pour le sujet prenne la pose, parfois un bon repas est un atout. D’autrefois il faut attendre que l’insecte fatigué de monter et de descendre, se repose un instant.
Ma chance avec Stictocephala bisonia, c’est qu’il ne saute pas, ce que fait avec beaucoup de constance l’adulte.
Larve de Stictocephala bisonia  grossie 3 fois, détail de la photo précédente

Je me suis amusée avec une photo dont j’ai fait des crops successifs pour montrer les détails de l’insecte.
Larve de Stictocephala bisonia  grossie 3 fois, détail de la photo ci-dessus

On voit nettement que l’excroissance est distincte de la tête, dont  elle est séparée par une suture bien visible juste au-dessus de l'oeil sur la photo ci-dessous.
Larve de Stictocephala bisonia  grossie 3 fois, détail de l'oeil

On voit aussi latéralement l’ébauche des futures ailes. Ce qui me fait penser qu’il s’agit d’un stade larvaire assez proche de la mue finale. Le plus surprenant ce sont ces scoli qui parcourent le dos, la tête, le casque.

Un lien  avec des infos très intéressantes sur les membracides.

Et voici enfin ce que deviendra cette larve hérisson! Quelle différence n'est-ce pas!
Stictocephala bisonia, adulte