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dimanche 1 novembre 2020

Histoire d'un nid de Polistes nimpha: la fin du nid et ses étranges observations. 4eme partie

 


C’est à la mi août que le  nid est à son activité maximum. De nombreux mâles sont présents et restent la plupart du temps sur le nid, les femelles sont encore présentes et s’activent et il y a encore des cellules operculées. Elles donneront des mâles.

Sur le haut du nid, une femelle transporte une larve, on voit bien la tête et le thorax, bruns.


A la  fin du mois tout se met à changer, les mâles ont pris le pouvoir voilà ce que j’ai noté dans mon journal d’observation. Il ne reste qu’une ou deux femelles présentes, constamment harcelées.

De plus près, elle mord dans l'abdomen.


Mais déjà certains comportements changent. Début septembre j’ai vu une scène qui m’a étonnée. Une femelle se promène avec une larve sur le dessus du nid. Vous avez noté en observant les cellules situées à la périphérie haute du nid, que celles-ci ne sont jamais operculées.

Placée à l'arrière du nid


Explications.Les œufs sont pondus du centre du nid vers la périphérie. Les derniers œufs sont donc pondus dans les cellules extérieures. En septembre, il n’y a plus assez d’ouvrières ou de jeunes femelles  pour nourrir ces larves, elles n’arriveront jamais au stade adulte.

 J’ai lu que ces dernières étaient jetées hors du nid. 

Mais dans ce que j’ai vu, il m’a semblé que l’adulte mangeait la larve. Ce qui ne serait pas étonnant puisqu’elle n'est pas destinée à devenir adulte. Je n’ai pas d’explication précise à ce comportement sinon que cette larve ne sera jamais imago.

On voit qu'elle mange tranquillement, aucun des mâles ne s'approchant.

Le 6 septembre une grosse bagarre sur le dessus du nid : une des deux femelles présentes se dresse mandibules ouvertes contre un mâle, lui mord la patte et essaie ensuite de lui mordre les ailes en lui grimpant sur le dos.

Puis elle s'en prend à un autre en lui mordant l'antenne!

Toutes mandibules en avant!


A 11 h du matin je vois un mâle « exilé » sur un tige à 30 cm du nid.

A partir de ce jour je ne vois plus que des mâles sur le nid et leur nombre décroît :le 7 septembre, 8 mâles, le matin , 4 le soir.

Elle mord la patte d'un mâle


Quand j’arrive le 8 septembre, il ne reste que 4 mâles cachés à l’arrière du nid. Quand j’ai touché le nid avec une tige , ils se sont laissés tomber au sol. Et le nid s’est détaché.

Là c'est l'antenne qu'elle mord!


Je l’ai rentré pour l’observer et surprise 2 jours plus tard un nouveau mâle est présent dans le pot ! C’est le dernier né de ce nid qui m’aura offert d’intéressantes observations tout au long de l’été 2020.L'histoire se termine le 10 septembre!

 


vendredi 23 octobre 2020

Histoire d'un nid de Polistes nimpha: les mâles arrivent partie 3

 

Partie 3 : les mâles arrivent !

Depuis le mois de juin , pendant tout le mois de juillet et jusqu’au 4 août, il n’y  avait que des femelles sur le nid.

Le 4 août au matin je vois le premier mâle : il est vraiment facile à reconnaître, de dos si on voit les antennes, elles se terminent par une petite boucle et elles sont noires sur le dessus(celles des femelles rectilignes et orange à partir du 3eme article). De face c’est encore plus facile : la face est jaune depuis les mandibules jusqu’au –dessus des antennes( les femelles présentent plutôt un carré jaune qui entoure du noir).


Un mâle vu de dos

.

Je vois donc le premier mâle. Je vais continuer à observer la vie du nid qui va encore s’intensifier.

3 Mâles et 3 femelles!


Le 8 août un second mâle, le 16 un troisième, jusqu'à fin août où il y en 10 sur la photo annotée ci-dessous..

1 seule femelle et 10 mâles, à la fin du mois d'août.

Que font donc tous ces mâles ?

 Leur rôle premier est d’assurer la descendance de l’espèce. Ils s’y attellent peu de temps après leur émergence puisque le premier mâle est apparu le 4, la première copulation est vue le 10 aout.

On assure la pérennité de notre espèce!


 Evidemment il y en a eu bien d’autres que je n’ai pas vues. Voici d'autres photos montrant leur  rôle reproducteur, ici en essai, 

Il faut un peu d'entrainement!

 là à plusieurs ! 

Il y a de la concurrence!

Tout ce beau monde finira dans la végétation!

Pour déployer cette belle énergie nos reproducteurs, demandent à être nourris!

Les mâles ne chassent pas mais réclament de la nourriture aux ouvrières. Chaque fois que l’une arrivait de l’extérieur, ils se ruaient sur elle. Et parfois obtenaient satisfaction comme le montrent ces images.

La femelle arrive avec de la "viande"


 Le quémandeur obtient satisfaction. L'échange se fait.


                                           Monsieur se régale!

Dans une publication antérieure j’avais déjà montré ce mâle en train de buller.



 Ici au sens propre du terme. Mais sur le nid , les mâles se comportent en fainéants n’assurant pas leur nourriture et ne sont d’aucune aide au soin du couvain.

C’est bien ce que j’avais lu et je fus surprise lorsque l’un de ces mâles sauva l’honneur de la gent masculine en rafraichissant le nid à côté d’une femelle. Voici donc la preuve par l’image qu’un mâle participe au bien- être du nid !


Le mâle à droite qui sauve l'honneur de la gent masculine chez les Polistes nimpha en agitant vigoureusement ses ailes pour rafraîchir le nid! 

C'est sur cette note optimiste que s'achève cette partie consacrée aux mâles .

mercredi 21 octobre 2020

Histoire d'un nid de Polistes nimpha: la vie se développe, partie 2

 

Partie 2 : la vie sur et dans le nid

Après une interruption en juillet je retrouve le nid en août et quelle activité !

On peut alors observer des individus à plusieurs stades :

Un morceau du dernier cercle du nid avec des œufs  et des larves.

  • Au départ les œufs(1)
  • Ensuite des larves (2). Ce sont elles qui sont au fond des cellules et sont nourries par les femelles adultes.

Ici , en 1 une larve, en 4, l'émergence d'une nouvelle ouvrière.

La couleur des larves varie en fonction de leur stade de maturité, d’abord complètement translucides, on voit ensuite la tête devenir brunâtre quand elles sont prêtes à s’operculer. En effet à la fin du stade larvaire, la larve s’enferme dans la cellule en tissant un opercule de soie. Au départ cet opercule est blanc(3) mais avec le soleil il jaunit(2), puis brunit.

Le 11 la larve avec sa tête brune, le 12 elle s'est enfermée pour se métamorphoser.


C’est à l’abri des regards que la larve devenue nymphe, se transforme en imago.

Une larve sort la tête pour réclamer de la nourriture


Dans une première phase ce sont des ouvrières qui viennent épauler la fondatrice et ses aides. Elles nourrissent et entretiennent le couvain(5).


L'adulte est prêt à émerger en perçant l'opercule
 .

Le nourrissage

Arrivée avec la bouillie de viande.


Le nourrissage se fait de manière très rapide : une adulte arrive sur le nid et  après une rapide reconnaisse par les antennes par une « surveillante » , elle s’enfonce dans la cellule .

Prête à s'enfoncer dans la cellule


J’ai réussi sur cette longue période d’observation à avoir 2 ou 3 images de la bouillie rapportée aux larves. Les Polistes apportent uniquement « de la viande » pour nourrir les larves : chenilles, mouches, insectes divers.

Le mouvement rapide des ailes laisse une trainée sur l'image


La ventilation

 Par les jours très chauds j’observe aussi la ventilation : la guêpe agite très rapidement les ailes pour rafraîchir le nid. Si je le voyais bien, il me fut difficile de le rendre en images !

Les ailes figées au cours des mouvements très rapides pour ventiler le nid

Pour figer les ailes la vitesse est de 1/400 de seconde!

Et que fait -on la nuit? 

On dort sur le nid ou surtout dans les alvéoles vides!

Un nid au repos avec une ou deux "vigiles" .


Cette seconde phase se termine avec l’arrivée du premier mâle qui va un peu changer la vie sur le nid.


mardi 20 octobre 2020

Histoire d'un nid: des guêpes Polistes nimpha à l'oeuvre.

 

Voici la vie d’un nid de guêpes Polistes nympha au cours de l’été 2020.

1ére partie: la fondatrice et ses aides.

Je n’ai pas vu le début de la construction du nid. Un beau matin en observant ce qui volait au-dessus des fleurs d’immortelles stoechas, (Helichrysum stoechas), j’ai vu ce petit nid accroché au mur de la cour, à un endroit que je ne visite jamais au cours de la journée.


Nid attaché au mur par un solide pédoncule


Typique des guêpes polistes, il est formé d’une attache solide et de cellules  hexagonales construites en cercles à  partir de matériau « gratté » sur de vieilles tiges ou comme ici sur le bois du portail !

Nous sommes début juin et sur le sommet du nid, la fondatrice.

La fondatrice sur son ouvrage.


C’est une femelle fécondée à l’été précédent et qui a passé la mauvaise saison à l’abri d’un creux, d’un trou…C’est elle qui a fabriqué ce nid. Elle y a ensuite pondu des œufs .On voit que le matériau n'est pas très dense et les parois fines .

Où sont ces œufs ?

Je n’en vois qu’un au départ à travers la fine dentelle des cellules .

Au fond de la cellule, on voit un œuf accroché.


Quelles sont les attitudes observées ?

Le matin et le soir je vois la fondatrice perchée sur son nid ou derrière celui-ci.

Je ne la vois jamais très active.

Parfois je la vois complètement enfoncée dans une cellule. Je suppose alors qu’elle procède au soin d’une larve. L’œuf est enfoncé au fond de la cellule et le nid incliné vers le bas, je ne peux pas voir ce qui se passe à l’intérieur.

Dans la journée elle s’absente , mais il y a plusieurs endroits où je vois des « consœurs » se nourrissant sur les fleurs ou voletant sur la végétation.

Le renfort arrive, une seconde femelle adulte!


Mon observation commence le 9 juin et rien ne change jusqu’au 24 juin.

Voilà qu’au matin du 24 juin je vois 2 femelles adultes sur le nid. Je suppose que l’une d’elle est la fondatrice, mais la seconde ?

Ce n’est pas une nouvelle née mais une femelle adulte qui vient en renfort !En cherchant à en savoir davantage, j'apprend qu’il s’agit de femelles qui elles aussi ont passé l’hiver, et viennent en quelque sorte aider la fondatrice dans son travail d’élevage des larves. La fondatrice pond et ses aides nourrissent et veillent au bon fonctionnement de l’élevage.

A trois on travaille mieux!

Nous sommes le 27 juin et au matin je vois cette -ci 3 femelles adultes.

On s'active encore plus: les voilà maintenant à 4 à s'occuper des œufs et des larves!

Encore davantage de renfort le 28 juin.

C'est çà ce stade que s'arrêtent la première phase d'observation.

Il y a à l'œuvre une fondatrice restée seule jusqu'à la fin juin et 3 femelles adultes venues l'aider à la fin du mois.

Le nid ne présente aucune cellule operculée, c'est à dire fermée. Cela signifie que les œufs devenus des larves ne sont pas encore assez évolués pour la larve devienne nymphe.

Pour identifier une femelle de Polistes nimpha c'est ici et voir un mâle qui bulle c'est ici


lundi 22 octobre 2018

La vie d'une bourgade d'abeilles solitaires, des Halictes.


Début juillet j’ai trouvé à la limite de mon jardin , une bourgade !
Oh non pas un joli village comme nous en avons tant ici et là dans notre beau pays !
Il s’agit d’un regroupement d’abeilles solitaires qui ont choisi ce bout de terrain de 30 cm sur 20 cm pour y creuser leurs nids dans le sol. Cette bourgade comprend au plus fort de son activité(début août) une trentaine d’entrées.

Vue de la bourgade, les butineuses rentrent couvertes de pollen.On peut en compter une douzaine.

J’ai observé la vie de cette bourgade pendant plus de 2 mois. Mais cela ne donne pas d’images spectaculaires. Je me suis familiarisée avec le rythme des abeilles  en les regardant plusieurs fois par jour, il faut dire que le spectacle se déroulait à 10 pas de ma cuisine ! Il me faudra attendre le milieu du mois d’août pour être sûre de l’identité des butineuses, c’est-à-dire à l’émergence des mâles .
Vue rapprochée de 3 abeilles revenant au nid

Je vais essayer de vous faire partager cette observation qui constitue à mes yeux la plus intéressante de cet été 2018.
Chaque entrée correspond en principe à un nid. Mais selon des espèces il peut y avoir une entrée commune et ensuite plusieurs appartements ; chacun d’eux appartenant à une abeille particulière.
Que se passe-t-il dans ces nids. Une femelle arrive chargée de pollen, elle se glisse dans le trou d’entrée et ce qui se passe ensuite est à imaginer. Heureusement certains observateurs  peuvent expliquer la suite. L’abeille a creusé des alvéoles dans lesquelles elle va mettre sa boulette de pollen et ensuite y pondre un œuf. L’alvéole est ensuite refermée. Pour avoir vu travailler des Osmies par exemple, il faut plusieurs voyages pour fabriquer la boulette de pollen nécessaire à la future larve.
Une femelle couverte de grains de pollen, la rendant difficile à identifier

J’ai vu pendant plus d’un mois, uniquement des femelles bien couvertes de pollen, jaune pour la plupart rentrer prestement dans l’ouverture visible en surface. Je n’en ai vu, qu’une seule chargée de pollen blanc. Les Halictes sont souvent polylectiques, elles butinent diverses familles de fleurs.
La voici toute propre et avec le dernier tergite fendu qui permet de dire qu'il s'agit d'une femelle de la grande famille des Halictes

Au cours de mes observations j’ai fini par remarquer la présence de gardiennes.. Je voyais en permanence des antennes  pointées à l’entrée de l’ouverture. Quand une butineuse arrivait, cette gardienne redescendait dans le couloir pour laisser passer l’arrivante.
Les "surveillantes " à leur poste

En relisant Fabre, j’ai découvert leur rôle. Il s’agit de vieilles femelles qui surveillent l’entrée pour défendre le nid contre les abeilles coucous ! Vous savez ces abeilles (ou ces oiseaux) trop feignasses pour récolter de la nourriture pour leur descendance et qui profitent du travail d’une autre pour pondre leur œuf en douce quand la travailleuse est partie par exemple. La gardienne ne cède le passage qu’à la propriétaire légitime du nid ! Elles m’ont semblé très efficaces ces gardiennes, quand je pointais le nez au-dessus de leur entrée , elles se reculaient dans le couloir descendant , mais remontaient vite à leur poste de vigie.
Une bourgade active: 1 entrée ouverte, 2 femelle revenant au nid, 3 gardienne à son poste.

Quand la chaleur montait vers 12, 13 heures, la plupart des accès étaient bouché avec du sable, comme si rien ne s’était passé. J’avais remarqué que vers ces heures, nombre de fleurs jaunes avaient refermé leur corolle et je pense que c’était cela qui imposait le repos à ces vaillantes travailleuses.
En ressortant du nid, la femelle est débarrassée de l'essentiel du pollen

Le lendemain vers 6h 30, beaucoup de trous étaient à nouveau ouvert et l’activité reprenait.

Bien des jours ont passé à ce rythme.
La suite de cette histoire fera l'objet d'un second billet!