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vendredi 10 janvier 2020

Legnotus limbosus, une petite punaise noire


Pour reconnaître assez facilement un insecte, il faut savoir où et quoi regarder.
Pour cette punaise toute noire à première vue, voici quels sont les détails qui peuvent nous aider à l’identifier.
Legnosus limbosus ce qu'il faut regarder

Sur la tête
  •          Les antennes comptent 5 articles
  •          Les yeux sont « exorbités » de manière très importante
  •          A l’avant, il y a un "trou rectangulaire"
Legnosus limbosus vue latérale



Sur le corps en général
  •          Les tibias sont très épineux
  •          Une mince ligne blanche borde les exocories

Ces éléments seront ensuite ordonnés pour utiliser une clé.

  • Les 5 articles de l’antenne nous envoient chez les Pentamoidea
  • Les tibias avec de fortes épines et le scutellum qui ne dépasse pas les 2/3 de la longueur de l’abdomen nous envoient  dans la famille des  Cydnidae.

En suivant la clé et en regardant la tête on voit
  •        des yeux normalement développés et des ocelles
  •          pas de soies, ni de pores pilifères sur les bords latéraux du pronotum, des cories ou de la tête. Nous voici dans la sous-famille des Sehirinae
Legnosus limbosus à la toise


Dans cette sous-famille on regarde :
  •          le corps uniformément noir avec au plus une ligne blanche le long de la côte
  •          les yeux coniques saillants enfoncés d’à peine 1/3 dans la tête
  •          une petite taille (moins de 4.8mm), nous voici dans le genre Legnotus
Legnosus limbosus vue de face, avec l'avant de sa tête caractéristique


Et maintenant pour l’espèce :
  •          clypeus plus court que les jugas, Legnotus limbosus, c'est qui explique le trou sur l'avant de la tête.

Avec de l’habitude en regardant les détails que nous avons observés en premier on peut arriver facilement à lui mettre une identification sur ces caractères bien visibles.
Cette petite punaise vit sur  les gaillets, elle est présente partout en France , et largement en Europe, jusqu’en Suède au Nord.
Elle vit dans la végétation, c’est d’ailleurs au sol dans une zone bien herbue que je l’ai trouvée.
Infos extraites de : Les punaises Pentatomoidea de France de
Roland Lupoli et François Dusoulier, éditions Ancyrosoma, 2015

lundi 24 juin 2019

Anthidium manicatum,une femelle à la cueillette pour préparer le nid !

Une belle abeille cotonnière cette Anthidie à manchettes, son petit nom.
Dans le jardin j’ai des cinéraires maritimes, des sauges aux feuilles et tiges bien velues à l’intention de ces abeilles cueilleuses de fibres végétales .
Anthidium manicatum femelle,  récoltant des fibres pour y installer son œuf.

Hier matin j’ai été surprise d’en voir une sur le seul exemplaire d’Echinops ritro du jardin .
Je n’ai pas pu m’approcher de trop près pour ne pas écraser les fleurs plantées à l'avant et ne pas effrayer l’active cueilleuse.
La jolie boule de fibres!

La scène n’a que peu duré : l’arrivée inopinée d’une fourmi a fait fuir l‘abeille. J’ai pu constater la parfaite rotondité de la boule de fibres.
L’après –midi j’ai constaté qu’elle avait disparu, le travail méticuleux n’était pas perdu !
Mais ces quelques images sont l’occasion de rencontrer une nouvelle espèce d’abeille solitaire dans le jardin.
Il s’agit bien sûr d’une femelle qui recueille les fibres végétales pour y installer son œuf.
Anthidium manicatum femelle, tergite 6 taché de jaune, on le voit un peu!

Comment identifier Anthidiuma manicatum :
-la face et les tergites présentent des taches jaunes
-la marge antérieure du clypeus est jaune et dentée finement
-le tergite 6(le dernier) est aussi taché de jaune
-la brosse ventrale est jaunâtre et les fémurs 2 et 3 ont une grosse tache jaune(chez moi, c’est plutôt orangé)
Les mégatarses avec leur aspect laineux destiné au recueil des sécrétions végétales.

Dans la description les auteurs précisent en plus que les métatarses ont un aspect laineux : ce sont des poils spécialisés qui récoltent des sécrétions des plantes qui vont nourrir la larve.
Détail du clypeus, jaune et dentelé finement

 Le clypeus présente aussi cette pilosité particulière : en se frottant contre des anthères des lamiées ces poils collectent le pollen. Ces infos sont extraites de Fauna helvetica, Amiet,  volume 4 sur les Apidae.
Anthidium manicatum femelle,  tous les tergites bien tachés de jaune et des fémurs orangés.

C’est une abeille visible de mai à septembre, la plus commune des Anthidies, largement répandue en France et en Europe. Elle niche dans le bois mort, des fissures…… Elle collecte le pollen sur les  Lamiacées, Fabacées, et Scrofulariacées,elle diversifie ses sources de nourriture.

vendredi 13 juillet 2012

Anthidium florentinum, des femelles cueilleuses de coton.


L’été est une saison où l’activité des abeilles est à son maximum.
Butiner, recueillir du pollen pour nourrir ses futures larves, leur préparer un nid où elles seront à l’abri pendant la mauvaise saison, voilà de quoi occuper la journée des abeilles solitaires femelles.

Après la découpeuse de feuilles, voici maintenant la cueilleuse de coton ou même de soie !

Nous sommes dans la famille des Anthidies, ces grandes abeilles jaunes et noires qui peuvent impressionner mais qui ne s’en prennent jamais à nous. Les mâles nous tournent parfois autour car nous sommes des intrus dans leur territoire et ils nous le font savoir mais renoncent vite devant les géants que nous représentons pour eux.
Les femelles fécondées d’Anthidium florentinum qui visitent mon jardin année après année, depuis la fin du mois de juin,sont bien occupées.
Elles utilisent différents matériaux prélevés sur des végétaux.
Au travail dans les fleurs desséchées du cirse.

J’ai observé cette année le travail de l’une d’elle sur les fleurs sèches du cirse commun.

L’an passé c’était sur le cinéraire maritime qu’elle recueillait de quoi faire un nid douillet pour ses larves.

L’abeille arrive en survolant les différentes fleurs qui sont en fin de floraison et déjà bien sèches. Son choix  faist,le prélèvement commence. Avec ses mandibules , elle tire, elle tire sur les aigrettes qui surmontent les graines. On sent parfois l’effort tant elle est inclinée sur la fleur.
Anthidium florentinum tire bien fort pour détacher les aigrettes soyeuses.

Et avec ses deux paires de pattes avant elle rassemble son petit baluchon. Les pattes arrières la maintiennent fermement sur la fleur.
Sur les capitules sèches des cirses il suffit de tirer fermement pour en retirer les aigrettes soyeuses qui feront une jolie enveloppe pour son œuf et sa réserve de pollen.
L'abeille ramène les fibres végétales  sur son ventre pour en faire une petite boule.

Le tout étant placé dans une tige creuse, un  trou étroit ou comme j’ai vu faire sous ma table de terrasse où hélas le travail fut totalement vain, le petit tube étant dirigé vers le sol et tout retombait sous la table. Elle s’est pourtant échinée deux jours avant de renoncer.

Cette année c’est la première fois que je vois la femelle Anthidium florentinum prélever ces jolies aigrettes.
On voit les mandibules bien écartées pour saisir les aigrettes sèches de la fleur.

L’an passé, elle avait jeté sa préférence sur les tige laineuses du cinéraire maritime.

Là le travail est différent. Les tiges et les feuilles sont recouvertes de poils laineux. Ce sont eux que prélève l’abeille en raclant avec ses puissantes mandibules tiges et feuilles. Et une fois rassemblés, ils forment une petite boule semblable à du coton.
Perchée sous la fleur du cinéraire,Anthidium florentinum a déjà bien travaillé.

Le travail est assez long car les fibres végétales ne se détachent pas facilement.
La femelle , mandibules écartées entasse sa précieuse récolte sur son abdomen .

Et une fois la boule d’une taille jugée suffisante on s’envole.
Prête pour l'envol.Parfois la récolte tombe, mais l'insecte essaie alors de la récupérer.

Je n’ai jamais vu une abeille partir avec très peu de récolte. Concentrée sur son travail, elle ne l’abandonne pas et se laisse approcher, bien sûr sans geste brusque. C’est un spectacle que j’admire chaque fois que j’ai l’occasion de le voir. L’instinct dicte à ce petit insecte le matériau et la manière appropriée pour le recueillir afin de préparer sa descendance.