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vendredi 24 mai 2019

Un petit tour dans le jardin en Mai

Pluvieux , gris et bien frais, ce mois de Mai dans notre beau Sud.
Mais s'il ne fait pas le bonheur des touristes, le jardin , lui profite de l'humidité.
Les plantes sont à l'aise et la petite vie qui s'y abrite se porte bien.
Je vous invite à " un petit tour de jardin"
Il est midi passé, le ciel est bien gris mais après la pluie nocturne, on peut se promener, des bottes aux pieds!
Je me dirige vers les fleurs les plus voyantes.


Une jolie jupe plissée, moins sophistiquée que celles qui montent les marches à Cannes!


Bébé futur grande sauterelle  verte s'y plaît!


Une petite Lasioglosum s'y aventure entre les pétales.


Lui , sous ses dehors bourru nous prépare un  futur éclatant!


Vu de près , hirsute et chevelu, il cache bien un avenir en rouge pétant!



La vie est toujours présente , il faut juste ouvrir les yeux!

Inversion des couleurs, le rouge est sur la plante, toujours attentive, à l'affût, rien ne rebute la Réduve juvénile, dîtes, pour grandir, faut bien que je mange, qu'il pleuve ou vente!

Petite et insignifiante, je serai une belle élégante dans quelques semaines(Decticelle splendide)


Nous on est partout à l'affût de ce qui se mange, ici sur la Vesce cultivée. C'est Foise, notre amie botaniste qui m'a incitée à rechercher les fourmis:Les nectaires sous les stipules attirent des petites fourmis.



Les fleurs de potentille rampante sont de jolis supports pour le Syrphe porte crayon.


La pluie laisse de petits diamants en souvenir de son passage! 
Belles observations à tous! 

jeudi 2 août 2018

Milesia semiluctifera(Milésie bigarrée), un de nos plus grands Syrphes.




C’est une belle surprise qui m’a été offerte au jardin.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue

En allant cueillir mes légumes de la journée je passe toujours devant un coin fleuri de lavandes et j’y ai vu alors un grand insecte, de loin  un frelon me suis-je dit ! En m’approchant ce fut avec plaisir que j’ai vu qu’il n’en était rien, une jolie Milésie s’approchait des fleurs de la catananche bleue.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue, vue de profil

Elle m’a laissé le temps de remonter dans la maison chercher mon appareil photo. En fait je devrai dire: il m’a laissé le temps, car c’est un mâle. On voit ses yeux accolés, ceux de la femelle sont écartés.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue, un mâle avec ses yeux accolés.

Facile à identifier car nous n’avons que deux gros Syrphes , Milesia crabroniformis présenté ici et celui-ci Milesia semiluctifera.

Moins répandu que crabroniformis, la Milésie bigarrée (alors que semiluctifera signifie demi deuil), est un peu plus petite (15mm) et plus élancée.
La tête dépasse le thorax sur les côtés, la face présente un tubercule saillant sur lequel sont fixées les antennes.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue,des tergites en noir et jaune

De très jolis motifs jaunes sur fond noir ornent le thorax. Le scutellum est couleur rouille.
L’abdomen noir est orné de grandes taches jaunes, celles de l’avant dernier tergite étant plus grosses. Le dernier est brun.
Milesia semiluctifera se délecte de pollen

Comment au premier coup d’œil savoir si l’on a affaire à un inoffensif syrphe ? Les antennes sont petites au centre de la face et le 3eme segment bien arrondi porte un poil appelé arista. Même en vol, on peut le distinguer.
Milesia semiluctifera sur la fleur.

On rencontre Milesia semiluctifera de juin à août où l’adulte se nourrit sur diverses fleurs et au bord des rivières pour boire. L’insecte est visible en Europe méridionale et en Asie mineure.
Milesia semiluctifera on voit les ailes typiques de syrphes

Source :
Guide des mouches et des moustiques J. et H. HAUPT, Delachaux et Niestlé



samedi 27 mai 2017

Coquelicot au petit déjeuner!

Plaidoyer pour le coquelicot!
Voilà le sous-titre que j'aurai pu donner à cet article.
En limite de gazon et de prairie, il y a une ligne où, année après année repoussent des coquelicots.Souvent ils sont plutôt chétifs, mais cette année, sans doute ont-ils eu la pluie au bon moment, ils sont très beaux. Bien éclairés, ils attirent de très nombreux insectes. Et c'est cet diversité que je veux montrer sans cette fois rentrer dans les détails d'une identification minutieuse!  J'y suis resté environ une demie heure .
Les abeilles se succèdent rapidement.
Les plus nombreuses : des halictes, ici de grande taille.

Deux cette fois, se font face.

Toujours une halicte mais de petite taille


Madame Xylocopa violacea et monsieur Oedemera nobilis

Madame Xylocopa sous un autre angle

Un bourdon qui m'avertit de son arrivée et me demande de me pousser ainsi qu'à l'occupante des lieux.Tout en haut un minuscule diptère ne semble pas impressionné.



Voilà la place est à lui et il se régale!

 On y vient aussi pour se marier comme ces Psilothrix viridicoerulea, le troisième, lassé de tenir la chandelle, va se restaurer.

Un syrphe  grapille les grains de pollen tombé sur les pétales.

Mon copain un juvénile de grande sauterelle verte vient voir si la place est libre!

Celui-ci, un autre, a trouvé le bon filon : des étamines bien goûteuses et facilement accessibles!

Là, chacun cherche encore l'accès au buffet.


Un tout jeune exemplaire de Phaneroptera nana, la plus tardive des sauterelles de mon  jardin, au premier stade de développement.


Le coquelicot sert de nombreux repas à tout ce petit peuple de l'herbe.Encore n'y ai-je pas mis les petites araignées qui piègent les attardés ou les moins rapides et ensuite ceux qui se nourrissent des racines, des graines...
 .
A l'heure de midi, le beau coquelicot a perdu de sa superbe, les pétales sont tombés et ne reste que le futur fruit.
Mais prolifique , le lendemain matin de nouvelles fleurs s'épanouissent pour nourrir tout ce petit monde! 

jeudi 4 août 2016

Spilomyia saltuum,la Spilomyie des pâturages boisés.

Voici un joli Syrphe rencontré dans une zone boisée,  nous étions dans une clairière et plusieurs exemplaires se sont posés sur les troncs de frêne exposés au soleil.
Spilomyia saltuum, joli Syrphe aux couleurs éclatantes.

Syrphe bien sûr même si ses couleurs jaunes et noires veulent nous le faire prendre pour une guêpe et ainsi nous tenir à distance.
Voici les détails à observer pour reconnaître un Syrphe :

-le  premier : on ne voit aucun rétrécissement entre le thorax et l’abdomen, pas de taille de guêpe !
Spilomyia saltuum, des yeux marbrés, une antenne avec un cil sensitif, des tarses antérieurs noirs

-ensuite les antennes qu’on les appelle en oreille de souris ou autrement se terminent par un poil , une soie sensitive appelée arista.
-enfin la vena spuria, une nervation de l’aile qui se perd au milieu de l’aile(voir flèche ci-dessous)

Spilomyia saltuum, la vena spuria qui permet de reconnaître les Syrphes

Maintenant avec cette coloration, des marques noires sur l’abdomen et le pronotum et  ses magnifiques yeux marbrés les photos permettent vite d’arriver au genre Spilomya.

Spilomyia saltuum, un mâle

Deux espèces principales chez nous :  manicata et saltuum se ressemblent.
Voici quelques détails qui permettent de définir saltuum :

-la coloration des tergites : les traits  jaunes interrompus sur les tergites  2, 4 et 6 ( 4 et 6 seulement pour manicata).

-les tibias antérieurs jaunes (sombres pour manicata.)

-  la coloration noire du tarse uniquement sur la paire de pattes antérieures.
Spilomyia saltuum, un mâle aux beaux yeux marbrés

Mes exemplaires sont des mâles, leurs  yeux se touchent vers l’avant.
 Les larves vivent  dans le bois pourri.

vendredi 27 juillet 2012

Milesia crabroniformis, la Milésie faux frelon, le plus grand Syrphe de France.


Voici un diptère, une mouche en fait,  impressionnante. Elle est de belle taille et avec ses couleurs voyantes, rouge pour les pattes, du jaune  au brun en passant par l’orange, elle ressemble à un frelon ! Elle en a en plus la taille puisque l’insecte fait entre 20 et presque 30 mm.
Milesia crabroniformis vient se nourrir sur les lavandes en fleurs

Mais ce n’est pas un frelon, même pas une guêpe et cet insecte n’a absolument pas la possibilité de piquer.

Comment en être sûr ?
C'est la tête qui nous dit qu'il s'agit d'un syrphe, certes très grand, mais inoffensif.

D’abord le frelon ne vient jamais se nourrir de nectar. Quand il visite une fleur, c’est en chasseur pour y débusquer une éventuelle butineuse qui fera son repas ou celui de ses larves.

Milesia crabroniformis, vient comme beaucoup de Syrphes adultes se régaler du nectar ici sur ces belles lavandes qui fleurissent à 1700 m d’altitude au – dessus de la haute vallée du Var.Sur les   pentes qui surplombent la rivière  des forêts touffues expliquent sa présence.  En effet je n’avais jamais vu cet insecte dans la garrigue. Ici, il trouve le bois mort dans lequel sa larve se développe, en particulier le bois de bouleau en décomposition.
Milesia crabroniformis  orné d'un dessin brun sombre sur le pronotum

C’est un mâle les yeux se touchant en un point, ceux des femelles ne se rejoignent pas.
Les antennes (1) arrondies et surmontées d'un pinceau fin  et une langue volumineuse et extensible (2) nous indiquent un Syrphe.

Extrêmement mobile, il reste sur les fleurs et se déplace en allant d’une fleur à l’autre. Sa taille et son poids font pencher les fleurs, tout bouge ! Que c’est difficile d’avoir une image bien nette ! L’insecte se soucie peu du spectateur, une fois rassasié, hop, il prend son vol et s’en va bien loin .Je ne le reverrais pas de toute l’après –midi !
Un vrai frelon avec des antennes allongées formées de plusieurs articles, un pronotum avec le V rouge et un abdomen se terminant en pointe.

Afin de ne pas les confondre voici Vespa crabro, le Frelon. On voit  que ses antennes sont bien différentes. Et c’est un insecte qui dispose de solides mandibules pour décortiquer ses proies ou creuser les fruits dont il se nourrit en fin d’été.Celui-ci nettoyait ses antennes bien différentes de celles des Syrphes.
Je suis comme vous, je préfère voir un faux frelon !

mardi 3 avril 2012

Syrphus ribesii, le Syrphe des groseilliers, à sa toilette.


Toutes les dames passent beaucoup de temps à leur toilette, …entend-on souvent se plaindre les messieurs. Dans le monde miniature des insectes, c’est une précaution indispensable tant chez les dames que chez les messieurs !

Aujourd’hui sous un soleil incertain et un vent certain, ce qui ne facilite jamais la tâche du photographe, une jolie femelle Syrphus ribesii, m’a offert le spectacle de sa toilette minutieuse.

Pour se nettoyer les yeux , Syrphus ribesii, est capable de mettre la tête complètement à l'envers!


Le Syrphe du groseillier est commun dans toute la France, c’est un auxiliaire précieux du jardinier, au stade larvaire c’est un très gros consommateur de pucerons !!

La scène se déroule sur une grande feuille et le décor reste le même pour l’ensemble des images , seule la gestuelle du Syrphe change.
La patte arrière sert à nettoyer l'arrière des yeux!

D’abord on commence par ses nettoyer les yeux, pour cela ce sont les pattes avant qui sont utilisées et, on n’hésite pas à se mettre la tête complètement à l’envers. On finit par une petite touche sur l’arrière des yeux.

Ensuite un temps de repos et on passe aux ailes .Indispensables pour être en parfait état de marche, elles doivent être débarrassées de toute poussière ou autre saleté.

Ce sont les pattes arrières qui entrent en action. Je n’utilise pas la vidéo car j’aime décomposer le mouvement et observer les détails de ce qui se passe. Mais la rapidité des mouvements de l’insecte les rend difficiles à saisir. J’ai ainsi vu combien le nettoyage des ailes prend du temps !

D’abord on passe les deux pattes sur le dessus des ailes.

Nettoyage du dessus des ailes

Un autre mouvement soulève les deux ailes pour passer en dessous.
Maintenant les ailes sont déployées et il faut coordonner les deux pattes faire un nettoyage très délicat

Un mouvement beaucoup plus complexe saisi  chaque aile coincée entre les deux pattes on en voit la fin sur les images où on arrive au bout de l’aile. C’est ce mouvement de saisie entre deux pattes qui m’a époustouflé. La patte opposée à l’aile nettoyée doit avoir une grande amplitude de mouvement.

La pointe de l'aile gauche est prise entre les tarses.
Le nettoyage se fait aile par aile, on repasse deux fois sur chacune d’elle pour être sûr que tout soit bien propre.
On passe à l'aile droite





L'insecte montre toute sa dextérité pour prendre son aile entre les deux tarses arrières


Beaucoup de soin surtout pour ne pas abîmer ses ailes!
Une fois ce nettoyage fini , notre dame Syrphe s’en est allée vaquer à ses occupations !


Pour voir les images en grand, un petit clic!

jeudi 1 décembre 2011

Microdon devius: un Syrphe né parmi les fourmis.


Voici un insecte peu banal. Je l’ai photographié au mois de mai, sur la végétation basse du jardin. J’ai vu en fait un beau mai d’abeille solitaire aux longues antennes (de la famille des Eucera) et à côté un individu très sombre mais plus trapu qui faisait sa toilette.
Le lendemain j’ai à nouveau photographié dans la même zone, cette fois un individu au repos, ce n’était pas le même, car lui avait ses ailes bien intactes. Je pensais avoir vu une autre espèce d’abeille solitaire et j’attendais tranquillement la fin de la saison pour faire mes recherches et l’identifier.

Ce sont en premier lieu ses antennes qui ont mis hors course la piste des abeilles.
Microdon devius , mâle , au repos.


J’avais déjà vu un Syrphe avec ces drôles d’antennes, j’ai donc cherché dans cette famille. On voit qu’elles sont très longues et dressées vers l’avant. Mais mes individus étant bien poilus j’avais en premier lieu pensé à un Volucelle qui se déguise en Bourdon, mais les ailes et en particulier le fameux Z et la coloration n’y était pas.


J’ai alors épluché les photos des Syrphes que je ne connaissais pas bien sur la galerie photos du site insecte .org.

Et voilà que je tombe sur la famille Microdon.
Détail du scutellum de Microdon devius( flèche)




Mon insecte est bien un Microdon

et presque avec certitude Microdon devius…. Les deux pointes à la base du scutellum et la forme très concave du creux qui les sépare sont un signe distinctif

Curieuse, j’ai voulu savoir comment vivait l’insecte pour expliquer sa présence dans le jardin et connaître ses relations avec les autres habitants.
Et alors j’ai été bien étonnée!


Figurez-vous que ce bel insecte, avec ses ailes de belle taille, ses gros yeux ( d’ailleurs ils sont écartés chez les mâles et les femelles contrairement à d’autre famille de Syrphes) , ses poils noirs sur le corps commence sa vie dans un nid de fourmis ! C’est  bien un mâle car les femelles ont les ailes abrégées.
Déjà ce n’est pas banal , mais pas extraordinaire, il y a bien des chenilles de papillons qui sont élevées par des fourmis.

Mais Microdon  au stade larvaire, lui a un aspect insolite. La description la plus imagée que j’ai trouvée parle « d’un demi kiwi face coupée posée sur le sol ».


Mais n’imaginez pas la larve une taille importante, non , elle ne fait que quelques millimètres.


Ces photos sont assez parlantes on voit sur un bout de bois mort, à condition de bien regarder, une de ces larves. On ne voit ni tête ni pattes (il n’y a pas de pattes).


Se gratter la tête en la retournant , c'est possible!


En faisant des recherches sur le net,j'ai trouvé peu de renseignements sur leur mode  de vie.



Ici des photos de larves de Microdon  dans un nid de fourmi

Les larves se nourrissent d’oeufs, de larves de fourmis,  mais aussi des restes laissés par celles-ci.


Les adultes ne se nourrissent pas de nectar en virevoltant au-dessus des fleurs au printemps, ils restent à
proximité des nids de fourmis qui leur servent d’hôtes.


Certains de ces Microdons sont liés à une espèce spécifique de fourmis d’autres sont plus diversifiés dans le choix des fourmis hôtes.

Une étude précise que les signaux chimiques émis par les larves de Microdon sont identiques à ceux des fourmis qu’ils parasitent. Une fois l’imago éclos , il quitte la fourmilière car il n’est plus reconnu et serait attaqué par les fourmis.
Se croiser les bras aussi! Adulte il ne semble pas se nourrir du moins pas de nectar ou de pollen!


Ce ne sont pas des insectes méditerranéens j’en ai trouvé mention en Angleterre ou outre Atlantique,  par exemple.




En cherchant à comprendre comment cet insecte s’insère dans mon jardin  j’ai le sentiment, souvent ressenti, de cette merveilleuse complexité de la nature  et surtout de l’infinie variété qui existe dans le petit monde des insectes. Ce petit monde que nous négligeons ou pire que nous piétinons sans savoir ! Les outils de la science moderne nous donnent accès à des connaissances pressenties par des chercheurs plus anciens. Il y a encore de quoi faire de belles découvertes…dans son jardin !!