La rencontre avec Gomphocerus sibericus fut une bonne surprise lorsque
nous avons fait une escapade au-dessus de 2000 m d’altitude.On le nomme aussi le criquet des alpages ou criquet de Sibérie .
J'ai d'abord trouvé une femelle qui se promenait
dans les myrtilles. Elle ne présente pas les caractères très marqués qui
rendent le mâle beaucoup plus facile à connaître. Mais en y regardant de près
il n’y a pas de doute.
La femelle Gomphocerus sibericus et ses antennes en massue aplatie. |
Ce sont les antennes
qui m’ont intriguées. Elles ont une terminaison rembrunie mais surtout les
derniers articles sont différents, plus larges et plats, on dit qu’elles
présentent une massue aplatie.
Un second caractère est visible : les ailes présentent un lobe basal mais aussi une zone dilatée dans le champ médian.(voir photo plus bas)
Gomphocerus sibericus femelle |
J’étais très contente d’avoir trouvé une femelle du Criquet
de Sibérie.
Mais c’est le mâle qui est le plus étonnant. Le lendemain,
montant à 2550 m j’ai commencé à chercher dans les zones occupées par les
myrtilliers (les pieds sont nains à cette altitude). La découverte de mon
premier mâle fut une belle surprise.
Voici un mâle aux tibias bien renflés. |
On ne peut pas se tromper : son caractère
principal : des tibias avant
renflés. Bien renflés, quand il se déplace, en regardant bien, on les
voit très nettement. Il faut bien
regarder, car sa taille oscille autour de 2 cm. La femelle comme toujours chez
les criquets est un peu plus grande.
Et surtout bien visible de profil, le pronotum de ce criquet a une forme particulière : il
est bossu. En terme correct : il est
gibbeux.Chez la femelle ce caractère est moins apparent.
Le criquet de Sibérie avec son pronotum bien gibbeux. |
En altitude, le matin, il fait frais et les criquets comme
de nombreux insectes attendent que le soleil se pointe pour se réchauffer. Il
est alors plus facile de les convaincre de prendre la pose !
Nous avons rencontré de nombreux exemplaires de ce
Gomphocère des alpages (un autre de ses noms vernaculaires) se promenant dans
les herbes rases.
Le détail des ailes: 1 le champ médian dilté, 2 le lobe basal |
Vers midi en redescendant vers l’endroit où se trouvait la
voiture j’ai vu une petite scène très plaisante qui se déroulait sur un caillou au bord du sentier. Un petit mâle
tentait de séduire une femelle Gomphocerus sibericus.Et pendant plus d’un quart
d’heure, j’ai observé les approches du jeune mâle ! Il s’agit d’abord
d’expliquer aux concurrents potentiels qu’ils cherchent ailleurs, la dame étant
réservée. Cela se fait sans heurts ni difficulté, le premier arrivé reste sur
place. Comme la dame ne fuit pas, les chances sont bonnes. Le criquet de
Sibérie agite ses pattes pour montrer sans doute combien ses tibias sont beaux
et forts. Impassible, madame attend. Hélas , je ne verrai pas la conclusion de
cette patiente cour, la faim me rappelant vers le pique- nique !
Le couple, la femelle est en bas, le mâle et ses tibias surdimendionnés en haut. |
Ce criquet se rencontre bien sûr en montagne dans nos
régions, et surtout au-dessus de 2000m. On le trouve dans les alpages , les
pentes exposées au sud à la végétation maigre ou bien comme nous l’avons trouvé
au voisinage des zones de rhododendrons ou de myrtilliers !
Une fois qu’on l’a bien identifié, pas de problème, même
petit et se promenant dans la végétation , il est facile à reconnaître.La couleur est variable, mais antennes au bout aplati, aile avec son petit lobe basal , pronotum gibbeux et surtout tibias enflés chez le mâle, sont bien visibles. Il est hélas
menacé par tous les aménagements que l’on fait en montagne.
en voilà un que je n'ai aucune chance de croiser dans ma région. dommage!Jolie bestiole
RépondreSupprimerJe ne crois pas l'avoir vu dans les Pyrénées.
RépondreSupprimerLe mâle est étonnant avec tous ses renflements partout!
Chez nous aussi les Pyrénées sont de plus en plus "aménagées" et surtout privatisées... Bientôt l'accès aux pics par la randonnée sera interdite...
Je ne te dis pas comme ça m'énerve....
En attendant, tes photos sont très sympas et ça me donne envie de faire un peu plus attention aux criquets l'année prochaine!
Bel article, bises à vous deux!
C'est le Popeye des criquets! Bravo Lucie pour ton article très intéressant!
RépondreSupprimerjolies cuisses lui aussi et à regarder de près
RépondreSupprimerQuand tu auras le temps, ça me ferait plaisir que tu jettes un oeil à mon criquet, j'ai eu du mal à le trouver, forme (courte) et couleur atypique, que la description ne me premettait pas de trouver - vu finalement en fouillant google images (je sais je n'ai pas une méthode bien pro - normal, je ne suis pas pro).
Juvénile ? Mâle ? femelle ? je suis totalement à instruire
http://claudie-chosesvues.blogspot.fr/2012/08/sauriez-vous-me-reconnaitre.html
J'admire tes connaissances sur les orthoptères ! M. Musclor est très impressionnant ... et bravo pour ces belles images !
RépondreSupprimerCdlt,
Jma
Tes photos sont toujours superbes et tes connaissances bluffantes et très instructives. Merci pour ce que tu m'apprends. Bonne journée :)
RépondreSupprimerUn très beau criquet c'est dommage pour la suite de la parade, j'aurais bien aimé lire ta description.
RépondreSupprimerTous ces mots j'essaie de les retenir pour les placer au scrabble ou dans les mots croisés mais je me familiarise avec eux depuis que je lis tes articles.
Bises
Passionants tes articles ! J'adore !
RépondreSupprimerUn criquet que j'ai forcément rencontré... et ignoré... J'avoue !
RépondreSupprimerTrop, trop difficile de s'improviser entomologiste.
Promis ! l'an prochain je ne manquerai pas d'observer les tibias et les antennes en massue que tu mets si bien en évidence.
Pas besoin de protèges tibias ce popeye, et plutôt Grégoire avec au choix, un coup de massue ou un coup de pied, les amants de madame n'ont qu'à bien se tenir. :D
RépondreSupprimerEn voila un qui a tout pour faciliter l'identification ,voila encore une belle rencontre
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