J’ai souvent aperçu ce petit carabe, sur le sol quand je
désherbe ou dégage une plante entouré de végétation indésirable. Mais très vite
il disparaît dans le sol sous la végétation. Je n’ai jamais pu le
photographier en place.
L’attraper est aussi difficile car, si petit, je ne peux pas
le prendre en main au risque de l’écraser ou le mutiler. L’astuce est alors de
lui présenter un petit bocal et l’inviter à y rentrer lui-même. C’est ainsi que
je l’ai observé et photographié.
Demetrias atricapillus , des élytres tronqués à l'apex* |
C’est un carabe, un membre de l’immense famille des
coléoptères, appartenant à la sous- famille des Lebiinae qui se caractérisent
entre autre par des élytres tronqués à l’apex et qui laissent à découvert
le dernier tergite abdominal. Le premier article des antennes est
court .
Demetrias atricapillus , vue générale* |
Pour en savoir davantage j’utilise un ouvrage de Monsieur
Gaëtan du Chatenet, Coléoptères d’Europe,Carabes, Carabiques et Dytiques,
volume1 aux éditions NAP.
Notre coureur fait partie d’un groupe de 3 Demetriadini
qui se différencient par les taches sombres sur les élytres. Le nôtre
n’a que le long de la suture rembrunie.
La tête est noire, mais les mandibules et les antennes sont
rousses comme le reste du corps avec des parties un peu plus claires.
Demetrias atricapillus , autour de 5mm* |
La description permet ensuite de rechercher les caractères
particuliers de ce coléoptère qui fait entre 4 et 5,5mm. C’est dire s’il
faut de bons yeux ou une loupe ou une photo grossie pour voir les détails.
A partir de la photo annotée on va faire le tour des détails
visibles du plus facile au plus difficile.
Demetrias atricapillus , les détails à observer.* |
- 1 : la suture
obscurcie
- 2 : le premier
article des antennes plus courts que les autres (à ne pas confondre avec
le scape qui fixe l’antenne sur la tête).
- 3 :L’avant dernier
article des tarses profondément bilobé
- 4 : le pronotum
rétréci et nettement sinué avant la
base, avec des soies de chaque côté, ce second détail plus difficile à
observer.
- 5 : les tempes
hérissées de poils noirs ( ce qui lui vaut son nom, atra signifiant noir)
Demetrias atricapillus , détail des tarses, l'avant dernier fortement bilobé.*
Il est certain que voir tous les détails est parfois
difficile, on peut se contenter de certains mais un autre indice très important
est la taille.
On peut visuellement apprécier si un sujet fait autour de 5mm, ou 1cm. Les insectes de la même espèce ne sont pas tous exactement semblables : il y a aussi des gros et d’autres plus chétifs mais ils entrent souvent dans une description commune.
On peut visuellement apprécier si un sujet fait autour de 5mm, ou 1cm. Les insectes de la même espèce ne sont pas tous exactement semblables : il y a aussi des gros et d’autres plus chétifs mais ils entrent souvent dans une description commune.
Demetrias atricapillus vit dans les endroits humides, les débris de végétaux. Il
est considéré comme un important prédateur de pucerons. Il hiberne dans les
touffes d’herbe, les dactyles par exemple, une poacée présente çà et là dans ma prairie. Il est répandu
dans presque toute l’Europe mis à part les régions les plus septentrionales.
*photos grossies 3 fois
je n'ai pas souvenir d'avoir vu celui-ci, même en tentant de le remettre à sa vraie taille, Ce qui n'ôte aucun intérêt à ce nouvel article avec ses explications qui me font acquérir du vocabulaire et affiner ma stratégie d'observation
RépondreSupprimer5 mm, si je l'ai croisé je n'y ai sans doute pas fait attention.
RépondreSupprimerPrédateur de pucerons dis-tu, alors il n'est pas chez moi car il aurait de quoi se régaler.
Bonne journée Lucie
Merci Lucie pour ton article.
RépondreSupprimerBonne semaine.
Un autre poste intéressant et instructif. Bravo. Bonne journée. Diane
RépondreSupprimerCe petit carabe est vraiment minuscule et je trouve ton idée de le faire rentrer dans un bocal géniale ainsi on peut profiter de toutes les explications .
RépondreSupprimerBises
Bonjour Lucie,
RépondreSupprimerNon seulement je ne connaissais pas mais sa famille non plus!
Ton blog devient une sérieuse référence en matière de coléos du midi de la France!!
Bravo pour ces photos, une si petite et si rapide bestiole ne doit en effet pas être évidente à photographier.
Bises à vous deux et belle journée
Décidément l'infini petit ne te rebute pas !
RépondreSupprimerGrâce à l'énorme diversité des insectes qui fréquentent ton jardin tu es assurée de pouvoir poursuivre tes observations jusqu'à perpète.
Je suis admirative et presque envieuse car les plantes ne viendront jamais jusqu'à moi et je redoute l'heure où je ne serai plus en état d'aller à leur rencontre.
Chouette! Ce petit coleoptère m'intéresse. je cherche des insectes prédateurs de pucerons. J'ai déjà la coccinelle et ses larves; une punaise rouge et noire : la réduve irascible . Il y a aussi les larves du syrphe.
RépondreSupprimerIl me faut des bébêtes portant des couleurs similaires.
Merci Lucie
;)