Au mois d’avril de cette année, j’ai rangé sous l’arbre de
Judée des petites branches que j’avais coupées à la fin de l’été précédent. En
les manipulant je me suis rendue compte que l’une d’entre elles avait une « tenue
« différente, plus molle. Elle s’est d’ailleurs brisée très facilement.
J’ai vite compris qu’elle était « habitée » !
Larve Chlorophorus glabromaculatus dans sa loge à l'intérieur de la branche de l'arbre de Judée |
En la brisant j’ai vu les locataires. Des larves blanches
dodues sans pattes. Une tête , du moins des mandibules qui m’ont indiqué une tête.
Une larve faite de segments circulaires
de taille décroissante de la tête à la queue, si on peut dire. Ce ver de
couleur crème était au centre de la branche qui faisait environ 2 cm de
diamètre. Le centre de cette branche était réduite en poudre fine.
J’ai remis la larve en place et refermée la branche. J’avais
vu qu’il y avait plusieurs larves dans cette branche d’environ 25cm.
Larve Chlorophorus glabromaculatus tête dirigée vers le bas. |
J’ai placé le tout dans une boite transparente mais fermée,
que j’ai laissée à l’extérieur sur la terrasse.. De temps en temps, j’ouvrais la boite
et je retournais les branches, à part de la fine poussière de bois rien n’était
visible. A ce stade j’ignorais ce qu’allaient devenir les larves.
Avec la canicule du début de juillet je fais comme tout le
monde et je cherche la fraîcheur sur la terrasse. Et j’entends un petit bruit.
Cela vient de ma boite contenant les bouts de branche de l’arbre de Judée. Je
vais enfin savoir qui squatte les branches que j’ai mises à l’abri.
Plein de poussière blanche voilà Chlorophorus glabrobromaculatus.
Chlorophorus glabromaculatus , encore plein de poussière du bois qui a abrité sa vie larvaire |
Je le vois régulièrement dans le jardin, je sais donc
maintenant où se développe sa larve.
Chlorophorus glabromaculatus , détail de la tête pleine de poussière de bois. |
Les adultes émergent à cette époque et de juin à août ils sont visibles.
Après une toilette rigoureuse, mes coléoptères, vont passer
à l’activité la plus importante de leur vie d’adulte : la reproduction.
Chlorophorus glabromaculatus , détail de la tête du mâle après toilette |
Dans la branche que j’avais prélevée, il y avait 4 mâles et
une femelle. Comment le voit-on ? La taille de la femelle est légèrement
plus grande que celle des mâles.
Chlorophorus glabromaculatus ,couple, la femelle plus massive et plus grande que le mâle |
Ensuite la femelle va pondre ses œufs dans une fissure d’une
branche morte qu’elle trouvera et ils
mettront un à deux ans avant de se transformer en adulte que nous pourrons voir
se nourrissant sur les fleurs.
On peut rencontrer ce joli Cérambycidé dans tout le pays.
Wow, grand poste suivant le cycle de vie de cet insecte. Bonne journée. Diane
RépondreSupprimerBonjour Lucie
RépondreSupprimerC'est une petite merveille ! Ses couleurs dorées sont fascinantes. La boite a parlé ;-)
Bravo !
Bonne soirée
Mais ils ne pensent qu'à ça ces coléoptères :! :)
RépondreSupprimerTu es de retour ? Le choc thermique doit être violent !
RépondreSupprimerCes insectes t'ont fait un royal cadeau pour ton retour en t'offrant leur larve pour compléter ton dossier déjà fameux.Tout, tout, tout on sait tout sur Chlorophorus glabromaculatus, grâce à toi
Bon retour,
RépondreSupprimerTu nous reviens encore avec un très bel article. Tes photos sont des petites merveilles. Bravo et Merci
Bonjour Lucie!
RépondreSupprimerBien t'en a pris, ce longicorne est ravissant!
Et tes photos sont extraordinaires de neteté ce qui permet de bien voir tous les détails de tes sujets.
Ils ne perdent pas de temps à se reproduire, faut dire que le temps leur est compté et ce mâle a trouvé la bonne occasion sans avoir à se donner le mal de chercher une dame!!
Bizzz à vous deux et bonne journée :)
Ce qui me fascine le plus c'est de voir comment un être vivant peut être si différent morphologiquement selon les différentes étapes de sa vie. Qui pourrait croire que ce ver sans membre peut devenir un insecte avec pattes et ailes ? Il n'y a pas si longtemps, je croyais qu'il n'y avait que les papillons qui pouvaient connaître une pareille métamorphose. La nature regorge de beautés et de mystères. Merci pour ce billet, chère Lucie.
RépondreSupprimerLes photos sont impressionnantes, Je viens de m'équiper d'un objectif 100mm pour faire de la macro mais c'est encore difficile d'avoir autant de détail. Quel objectif utilisez-vous ? Devez-vous êtes proche des insectes pour les photographier ?
RépondreSupprimerEn tout cas c'est très intéressant de vous lire entre les magnifiques clichés. Je vais continuer mon petit tour sur le blog.
A bientôt :)
100mm c'est excellent pour de la macro.
SupprimerPlus vous êtes proche de l'insecte meilleur sera le grossissement.
J'utilise aussi un 100mm
Mais pour les photos très détaillées et grossies j'utilise un objectif un peu spécial qui grossit jusqu'à 5 fois mais nécessite la mise au point e manuelle et je suis alors très très proche de l'insecte entre 5 et 10 cm maxi. Il s'agit du MPE-65mm de Canon.
Merci beaucoup de votre passage et belles photos, la macro , c'est passionnant!
Impressionnantes photos, superbes macros,, génial j'adore vos explications en réponse à Animaniacs, en août je vais suivre des cours Nikon,je rêve de faire des macro...
RépondreSupprimermagnifique!
RépondreSupprimerBonsoir Lucie,
RépondreSupprimermerci pour ces très belles photos de cet insecte qui est aussi présent chez moi, en Savoie ( je l'ai photographié encore aujourd'hui).
Je ne connaissais pas les habitudes et l'allure de sa larve, c'est maintenant chose faite !
Passe un bon été