En observant fin mai certaines plantes de mon jardin, j’ai
trouvé plusieurs exemplaires de ce charançon. Une fois sur les feuilles du
rosier, une autre fois sur le pommier et encore sur une feuille de vigne.
L’insecte fait entre 5 et 6mm. Comme souvent les minuscules
charançons, si vous touchez la feuille sur laquelle il se promène, hop, il se
laisse tomber au sol. Bien difficile alors de le retrouver dans l’herbe.
J’ai pris ainsi l’habitude, quand je veux observer un
insecte de plus près, de me munir d’un petit pot que je mets simplement sous la
feuille et en général, la bestiole se laisse tomber là où je veux.
Peritelus sphaeroides, sous la toise : 6mm |
C’est ainsi que j’ai récupéré 3 exemplaires de ce charançon.
Je n’ai pas de document le décrivant mais à l’aide des
photos publiées sur insecte.org j’en suis vite arrivée à Periteles sphaeroides. Une peste ! Bien connue des
arboriculteurs. Déjà mal vu au siècle dernier.
Ce charançon, comme je l’ai observé est polyphage. Certes ce ne sont pas 3 individus
qui vont mettre à mal un arbre fruitier. Mais en nombre, ils s’attaquent aux
jeunes plantations et font bien des dégâts.
Peritelus sphaeroides détail de la tête |
Observons la bestiole avec davantage d’attention. Grâce aux photos grossies entre 2 et 3 fois, il est possible de bien observer l'insecte.
C’est un
charançon reconnaissable à son rostre court et large. Les antennes coudées se
terminent par une massue. Elles s’insérent au niveau
de scrobe très court et vue de face, le
rostre est élargi , ce qui donne un aspect de petites oreilles.
Peritelus sphaeroides vue de face , rostre élargi dans la zone d'insertion des antennes. |
Mais ce qui est le plus joli, une fois que l’on regarde son « habillage »,
ce sont ces écailles, des squamules claires, depuis le beige jusqu’au brun clair,
qui le recouvrent.
Peritelus sphaeroides au repos |
Bien visibles sur la tête et les élytres elles forment un
habillage très soigné. On distingue sur les élytres les stries en pointillés qui se rejoignent à l'apex de ceux-ci. Certains individus sont plus ou moins clairs mais tous portent quelques taches plus sombres .
Peritelus sphaeroides détail des antennes |
En utilisant un grossissement entre 3 et 4 fois on a le plaisir de voir ces détails des antennes.. Elles sont en deux parties, la première, le scape, est recouverte de poils assez différents des écailles recouvrant tête et élytre. Le funicule se décompose en 7 articles, les deux premiers longs, les 5 autres bien plus courts. Le tout terminé par une massue
Peritelus sphaeroides face ventrale |
Cette vue de dessous nous montre que le corps entier de l'insecte est couvert de ces squamules. On aperçoit la chitine noire sur le corps. Mais les tarses et les antennes sont roux. On peut observer la position des hanches , les antérieures et médianes très rapprochées, les postérieures plus écartées.
Peritelus sphaeroides , un autre exemplaire à la coloration légèrement différente. |
Lorsque l'on évoque les charançons on a bien souvent un a priori négatif, mais que cela ne nous prive pas de les regarder en détail et d'admirer, si cela est possible, le soin que la nature a pris de les "habiller"!
Une superbe observation. J'ai l'impression d'assister à un cours d'anatomie mais sur les insectes...Continue.
RépondreSupprimerLa dernière fois j'avais observé un charançon vert brillant sur une fleur de mon jardin.
A bientôt Lucie
Merci Samuel!
SupprimerIl y a en effet quelques beaux petits charançons verts sur les fleurs! Je publierai certains un de ces jours! Les cours sont parfois longs à préparer(surtout en été!)
Tes images sont tellement exceptionnelles (presque en relief !!!) que j'en oublie presque de lire le texte pourtant si bien documenté.
RépondreSupprimerComment fais-tu pour le faire tenir tranquille ? Je sais que les coléoptères choisissent de faire le mort quand ils sont inquiétés mais ça ne dure jamais très longtemps
Tu as bien raison Foise! L'insecte ne reste jamais immobile très longtemps. Mais l'œil collé dans le viseur nous nous observons mutuellement! Je guette le moment où, commençant à bouger une antenne, je sais que le moment où il va fuir est proche. Je le laisse se défouler et ensuite je place un obstacle devant lui et on recommence patiemment. Nous finissons par bien nous connaître!
SupprimerLes détails de la tête sont impressionnant!
RépondreSupprimerBelle leçon de chose!
Bonjour Lucie,
RépondreSupprimerJ'admire encore une fois ton talent !
Photos ou explications, techniques. C'est extraordinaire.
Bravo.
On ne verra plus ces mini charançons du même oeil !
RépondreSupprimerJ'aime bien ton idée de détailler les insectes "scientifiquement" dans ton labo photo : tes gros plans sont à eux seuls de véritables patchworks !
Biseeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeeee
Bonjour Lucie!
RépondreSupprimerUn reportage admirable de détails; les écailles sont assez inattendues, elles sont plantées comme de minuscules parasites!!
C'est une famille qui a effectivement mauvaise réputation mais je trouve leur bouille extra!
Si j'avais des plantations à risque, je n'aurais peut-être pas le même avis!!
Bises à vous deux et bon aprem!
Il est vrai que les charançons ont mauvaise réputation, mais ils sont jolis à regarder. J'en ai trouvé un vert fluo l'autre jour qui ne s'est pas laissé tomber de son support qui était ma main en fait...
RépondreSupprimerMagnifiques photos et grande information. Bravo. Bon week-end. Diane
RépondreSupprimerexcellent travail ! et passionnant d'en profiter
RépondreSupprimerMerci pour le partage
cet insecte mange les bourgeons de ma vigne depuis plusieurs années et bloque littéralement le cep au départ de la végétation .
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